Le Basilic de la Vieille Ville

Il y a très, très longtemps, dans une rue de la Vieille Ville de Varsovie, habitait maître Melchior, un armurier célèbre. Les chevaliers les plus vaillants venaient dans son atelier pour lui acheter des armures et des épées.
Les enfants de Melchior, Halszka et Maciek, jouaient parfois dans la cour. Les jours de marché, quand de nombreux acheteurs venaient en ville, les parents autorisaient parfois les enfants à aller sur la place de la Vieille Ville. Un jour, maître Melchior leur dit.

« - Les enfants, vous pouvez aller sur la grand place pour regarder les jongleurs danser. Mais ne vous approchez pas de la vieille maison rue Krzywe Koło: on dit qu’elle est hantée. »

Halszka et Maciek lui répondirent :

« - Oui, père, nous n’y irons pas. »

Sur la place, dans la foule, les enfants rencontrèrent Walek, un gamin qui allait, tout essoufflé, rue Krzywe Koło.

« - Venez avec moi, dit Walek. J’ai appris que les souterrains de la vielle maison cachent des trésors inestimables.

- Non, non, répondît Maciek, père nous l’a interdit.

- Maïs si nous trouvons le trésor, il sera riche, rétorqua Walek.

- Je ne sais pas. Tu as peut-être raison… D’accord, nous irons avec toi.

- Maciek, papa ne sera pas content, argumenta Halszka.

- Allez, venez! »

Pour descendre dans les souterrains, il fallait emprunter un long escalier. Il y faisait froid et sombre. Tout à coup, Walek s’écria.

« - Regardez! On voit quelque chose qui brille au bout du couloir ! C’est certainement notre trésor !

- Oui, c’est vrai !

- On voit aussi une lumière, là, dans la cave! »

Walek marcha devant. A ce moment-là, derrière une porte en bois, ils virent un horrible monstre - ni coq, ni dragon. Le monstre siffla tellement fort que les enfants en eurent la chair de poule. Il regarda Walek qui hurla, vacilla et tomba raide mort.

Maciek et Halszka se cachèrent derrière la porte. Ils n’osaient ni bouger ni regarder les horribles yeux du monstre de peur de ce regard mortel. Ils étaient comme engourdis quand ils entendirent la voix de leur nourrice, Agata.

« - Halszka, Maciek, répondez-moi! Etes-vous là ?

- Oui, nourrice, nous sommes là !

- Heureusement Walenty le concierge vous a vus entrer dans les souterrains et ainsi j’ai pu vous retrouver.

- N’avance pas, nourrice ! Cache-toi et ne regarde pas là-bas! »

A ce moment-là, le Basilic regarda Agata qui était toute effrayée. Elle s’évanouit. Le lumignon tomba de ses mains et s’éteignit.

« - Nous sommes perdus! pleura Halszka.

- Ne pleure pas, sinon le Basilic pourrait nous entendre. Nous devons garder le silence. On nous sauvera peut-être… »

Quelques heures passèrent. Maître Melchior était inquiet.

« - Les enfants ne sont pas rentrés et je ne vois pas non plus Agata, leur nourrice. Je me fais du souci pour eux.

- Où ont-ils pu passer? Nous devons les chercher, dit sa femme. »

Melchior et sa femme partirent au marché et demandèrent aux passants s’ils n’avaient pas vu leurs enfants. Quelqu’un leur montra la rue Krzywe Kolo. Ils y coururent.

Le concierge Walenty:

« - N’y allez pas, maître Melchior, vous courrez un grand danger! Vos enfants y sont descendus ainsi que la nourrice mais il y a cet horrible monstre. Personne n’a réussi à le vaincre. Allez voir le père Bakalarus. C’est un grand savant, il connaît beaucoup de choses. Il trouvera peut-être un bon conseil dans ses livres.

- Nous allons de ce pas au monastère de père Bakalarus!

- Merci pour le conseil, Walenty! »

Le savant écouta attentivement le récit de Melchior. Ensuite, il prit un vieux manuscrit avec une image du Basilic où l’on pouvait lire: