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Récit Binger

by Emilie DEFOLIE

Pages 4 and 5 of 41

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Source: Carte du Soudan occidental et des régions explorées par le capitaine Binger de 1887 à 1889 / dressé par E. Giffault" publié dans Le Temps, BNF.
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Le gouvernement français m'a  fixé des objectifs de deux ordres : la « reconnaissance géographique de la boucle du Niger » ; la « mission politique de relier nos établissements du Soudan français au golfe de Guinée ».

Je pars de Saint-Louis le 12 mars 1887.J'ai minutieusement préparé mon expédition. Pour moi, deux options s’offrent à l’explorateur :
1) partir avec une escorte mais alors, pour se protéger et avancer, il faut partir avec des forces imposantes, il faut, pour une mission comme celle que je viens de terminer, 300 hommes bien armés avec des munitions
2) ou bien, marcher seul avec le personnel nécessaire au transport de marchandises d’échange et n’emporter que deux ou trois fusils, juste ce qu’il faut pour faire voir aux indigènes que, tout en marchant pacifiquement, il faut pouvoir résister à quelques voleurs à l’occasion.
Je choisis la deuxième formule. Elle me semble préférable à la première qui a toujours pour résultat de fermer le pays à la civilisation au lieu de l’ouvrir... La portée des armes, le perfectionnement des munitions, la valeur des soldats ne peuvent entrer en ligne de compte dans ces pays. Si les indigènes le veulent, ils empêcheront toujours de passer, ils feront tomber la mission dans un guet-apens, attaqueront au moment où l’on passe un cours d’eau, un marais ; s’ils ne possèdent pas le courage nécessaire pour attaquer, ils évacueront le pays et feront le vide devant vous. Les vivres faisant défaut, il faudra bien renoncer à avancer.
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Le gouvernement français m'a  fixé des objectifs de deux ordres : la « reconnaissance géographique de la boucle du Niger » ; la « mission politique de relier nos établissements du Soudan français au golfe de Guinée ».

Je pars de Saint-Louis le 12 mars 1887.J'ai minutieusement préparé mon expédition. Pour moi, deux options s’offrent à l’explorateur :
1) partir avec une escorte mais alors, pour se protéger et avancer, il faut partir avec des forces imposantes, il faut, pour une mission comme celle que je viens de terminer, 300 hommes bien armés avec des munitions
2) ou bien, marcher seul avec le personnel nécessaire au transport de marchandises d’échange et n’emporter que deux ou trois fusils, juste ce qu’il faut pour faire voir aux indigènes que, tout en marchant pacifiquement, il faut pouvoir résister à quelques voleurs à l’occasion.
Je choisis la deuxième formule. Elle me semble préférable à la première qui a toujours pour résultat de fermer le pays à la civilisation au lieu de l’ouvrir... La portée des armes, le perfectionnement des munitions, la valeur des soldats ne peuvent entrer en ligne de compte dans ces pays. Si les indigènes le veulent, ils empêcheront toujours de passer, ils feront tomber la mission dans un guet-apens, attaqueront au moment où l’on passe un cours d’eau, un marais ; s’ils ne possèdent pas le courage nécessaire pour attaquer, ils évacueront le pays et feront le vide devant vous. Les vivres faisant défaut, il faudra bien renoncer à avancer.