Un billet pour Paris

Nous remercions le collège Beaumarchais, l'équipe de direction et nos professeurs de nous avoir permis de nous promener dans Paris avec un oeil averti. Nous espérons que ces promenades vous feront découvrir Paris autrement.

Nous remercions Lecture Jeunesse et plus particulièrement Nikoleta Lafont sans qui ce projet ne pourrait avoir lieu.

Un grand merci à Aude Biren pour les ateliers d'écriture et Estelle Ferlay pour le Canopé.

Nous remercions La Maison Victor Hugo, plus particulièrement Inga Walc Bezombes et Fabien pour ses visites conférences, promenades passionnantes et engagées.

Sommaire

Nuage de mots, Paris, p 4
Texte collectif, p 5 Merci à Aude Biren
Paris sous forme d'une promenade artistique, culturelle et historique, Antoine Sablier, p 11
Paris à le loupe, Ne loupez pas Paris, Ambre Tedoldi, p 36
Paris sous plusieurs angles, Thomas Laforest, p 61
Une promenade au cœur de Paris, Joseph Guillot, p73
Mon Paris, Luc Sablé, p77
Petites promenades dans les rues parisiennes, Marin Capron, p 84
Paris, une ville aux multiples facettes, Milan Clarisse, p 89
Paris et ses secrets, Oscar Pierrepont, p 101
Paris magique, Andreia Mois, p 114
Paris, mon Paris, Clara Joubert, p 128
Promenades dans le 3ème et 11ème arrondissements de Paris, Léo Boucherie, p 152
Paris vu par, Océane Baeta, Malado Banda, Emma Delgado, Marine Lionel Gilbert Jeyakumar, Inès Rehhali p 165
Allô la terre, ici Paris ! Victor Bazir, p 192
Paris Max, promenades, Max Beaumet, p 199
Au cœur du Paris intime, Hadrien Masamet et Rayane Roudaut, p 210

Couverture dessinée par Antoine Sablier, 3B

Regarde c'est l'école où tu allais, tu te souviens de Bastien qui regardait ses mains et son jogging toujours plein de miettes de pain, de Louise et Margot qui se faisaient la bise et de toi qui regardais le plafond avant de vérifier où tu t'asseyais car Noa pouvait te piquer ta chaise juste au moment où tu voulais t’asseoir.
Tu vas jusqu'à Bastille te promener sur le boulevard Henri 4. Arrivé à la Seine, tu traverses un pont puis tu tombes sur un deuxième pont. Tu remarques qu'il donne sur Notre-Dame de Paris et toutes ses petites fourmis. Au moment où tu t'y promènes cela te fera de la peine qu'on n'y voit pas plus la Seine. Il y a souvent un bateau mouche, un ciel nuageux. Mais ce n'est pas un temps pluvieux car même les plus vieux se baladent sur ce pont. Tu vois les touristes tels des petits moustiques qui n'arrêtent pas de prendre des photos, ne prêtant aucune attention au bruit envahissant des voitures. Les passants passent avec une glace de chez Berthillon à la main. Tu les goûtes, elles sont excellentes !

Après ta promenade dans ce quartier assez ancien, tu prends le métro parisien, de station en station jusqu'à arriver dans le 11e arrondissement. Dans le métro, tu regardes toutes les publicités sur le mur, les belles et les moins belles. En remontant la bouche de métro, tu t'aperçois que tu es à l'avenue de Flandres. Tu vois ton immeuble qui te submerge de souvenir d'enfances. Tu regardes autour de toi et tu observes : tu vois un parc, une boulangerie et des magasins de vêtements. Euh après, tu entends des sirènes de police, des jeunes ont encore mis le bazar!

A Paris. A paris en sortant de chez toi, tu peux croiser Thiago, ce jeune skateur de neuf ans qui tombe dès qu’il tente quelque chose. Ce jeune garçon, tu le croises chaque jour depuis trois ans. Il tombe, il se relève et recommence, et ça t’étonne de plus en plus.
Après une journée de travail morne et ennuyeuse, tu te diriges rapidement rue des Quatre Fils. Tu traverses le Marais et ses petites ruelles qui s'entremêlent, tu découvres pour la première fois les maisons en pierre qui t’entourent. Puis tu te retrouves au milieu de l'excitation et de la frénésie qui ressort de la musique des bars. En avançant, tu croises ou tu recroises, un musée, des lampadaires, des portes plus ou moins anciennes et des arbres.
Tu rencontres des gens, tu t’amuses et tu repars dans le treizième arrondissement, dans cette université dont plusieurs personnes t’ont parlé, dans cet endroit qui t’intrigue. Tu ne peux pas rentrer mais tu vois. Tu vois les débris, les petits feux qui crépitent au grès du vent, les barricades, les banderoles ou les graffitis. Ce spectacle t'étonne, tu ne sais pas quoi en penser.

Tu fais le tour, tu sens la tension contredite par la bonne humeur qui règne dans cette enceinte. Tu t’en vas et tu rentres.

A Paris, tu te promènes dans le 11ème arrondissement et tes pas te mènent au Square Gardette. Le Square Gardette est comme une niche de verdure et de respiration au milieu des immeubles et des rues grises de poussière et de pollution qui l'entourent. Tu accèdes au square par des rues calmes. Mais dès que tu as passé la grille d’entrée, tu te retrouves plongé dans un tourbillon d’enfants bruyants. Les enfants grimpent sur des constructions des aires de jeux qui commencent à osciller dangereusement sous le poids de ces derniers. Tout autour de l’aire de jeux, les nounous installées sur leurs bancs prêtent une vague attention aux enfants, préférant bavarder entre elles.

C’est le printemps, depuis la semaine dernière, les bourgeons des platanes se sont transformés en grandes feuilles vertes qui oscillent dans le cornet de ce petit vent froid. Les premières fleurs ont également fait leur apparition et forment des taches de couleurs criardes au milieu de l’herbe verte. Derrière les arbres, tu peux distinguer l’enclos où les ivrognes déjà bien enivrés jouent à la pétanque. Tu commences à marcher rapidement jusqu’à arriver à l'Île Saint-Louis pour se rendre à Notre-Dame de Paris. Le froid te gèle soudainement le corps puisque tu ne portes pas de vestes. La Seine te parle, elle se trouve en dessous de toi. Tout autour de toi, des nouveaux immeubles sont en cours de construction et tu n’aimes pas le résultat. En marchant, tu découvres plein de petites ruelles. Tu te trouves enfin au centre de cette Île beaucoup plus sonore car il y a plein de petits commerces comme des glaciers, des fleuristes… Les touristes regardent un peu partout accompagnés de leur gigantesque appareil photo. Tu te diriges chez toi et tu passes par la rue Louis Braille, une rue en pente. Pendant que tu étais en train d’écouter de la musique avec tes écouteurs, tu arrives à entendre un bruit lourd. Tu te retournes pour voir, il y a 15 personnes choquées qui forment une sorte de cercle. Deux voitures se sont encastrées et retournées. Les passants et toi êtes scandalisés par cet accident qui bouleverse cette rue si calme.

Tu entres dans la bouche de métro, tu descends les escaliers entourés de publicités, tu passes la borne de contrôle des tickets et tu continues ta descente abyssale. Tu te diriges vers la ligne 9, tu prends le trajet en te dirigeant vers la station Oberkampf. Les sièges sur lesquels tu t'assois sont décorés de bandes multicolore. Une fois arrivé dans la station Oberkampf, tu sors et te dirige vers la sortie. Dehors, tu aperçois le Square de la Roquette. Quand tu entres dans ce square, le bruit des enfants qui crient te rappelle lorsque tu étais petit.

Tu jouais avec tes amis à faire des petits châteaux de sables, tu descendais des toboggans à toute vitesse. Maintenant le square est coupé en deux: d'un côté il y a tous les enfants qui s'amusent et de l'autre il y a les adolescents qui jouent au basket et au foot avec leurs "potes". L'ambiance est très joyeuse.
La Fourche, ligne 13: tu n'aimes pas cette ligne car il y a beaucoup de monde et il fait très chaud, tu te sens très oppressé. A la Maison des métallos, rue Jean-Pierre Timbaud, il y avait ce jour-là une fête organisée où les gens ramènent à boire et à manger. L'entrée est immense. Et elle t'accueille dans une grande cour avec des buissons autour, quelques marches d'escaliers te mènent à la salle principale. Il y a souvent des spectacles de danse et tu aimes bien y assister. Tu adorais jouer dans l'immense cour avec les autres enfants. Le ciel devient sombre et tu sais que tu vas bientôt rentrer. Tu t'assois sur l'escalier et tu regardes le spectacle, cette fois ci, du ciel.

Tu te souviens, à chaque fin de journée, ta nourrice t’emmenait dans ce square où se réunissaient tous les enfants après l’école. Ta nourrice s’asseyait près des balançoires à côté des joueurs de pétanque et discutait avec ses amis. Dès qu’elle avait le dos tourné avec ton copain de l’époque, vous courriez voir les musiciens qui jouaient toute la journée. Puis vous vous dirigiez au niveau du bac à sable pas loin des jeux pour enfants où vous essayiez de faire un château mais celui-ci était toujours détruit par les autres enfants comme par un ouragan. Puis vous alliez voir du côté des sportifs où plein d’enfants jouaient avec leurs vélos et leurs rollers. À proximité des sportifs, des enfants fêtaient leurs anniversaires.

Tu te souviens, tu te rendais sur cette avenue chaque matin pour te rendre à l’école. Pendant cinq ans, cinq longues années à répéter le même chemin en courant ou en marchant. La première chose que tu voyais en sortant de chez toi, c’était la route et ses voitures qui montaient et d’autres qui descendaient jusqu’à la Place de la République. Tu longeais l’avenue. Celle-ci montait jusqu’à ton école. Il y avait une école de commerce sur ton chemin. Elle était grande. Au sol, se trouvaient de grands autocollants en forme d’empreinte de chaussures où était inscrit « bienvenu ». Plus haut, la sortie des escalators du métro. Un peu plus loin, cette boulangerie où à chaque sortie d’école les enfants se ruaient. Elle faisait les meilleurs pains au chocolat. Et puis ton école primaire, là où tu avais passé cinq ans de ta vie.
Tu te souviens qu'avec tes parents, tu t’étais assis à une table. Il faisait très chaud, c’était la fin des grandes vacances. Tu fêtais tes 10 ans. Des petites boucles d’oreilles en forme de dauphins très précieuses, des éclats de rire rayonnant, une salle de concert.
Tu te souviens des foules, des pleurs, des fleurs déposées la veille, qui venaient peu à peu orner les grilles du jardin attenant.
Tu te souviens du silence oppressant.
Tu te souviens de ce lieu de passage.
Tu te souviens du vendredi 13 qui porte la poisse.

Maintenant tu es assis sur un banc, en compagnie de moineaux qui picorent avec vivacité un morceau de pain, tu contemples la grande façade du bâtiment d'en face aux multiples graffitis, il y en a des grands et des petits, en couleur et en noir et blanc. Tu entends et admires les fontaines de Niki de St Phalle.

C'est une sorte de spectacle avec en arrière plan ce grand mur « Street Art ». Autour il y a du monde, des enfants qui courent et des adultes qui discutent. Il y a des petits pavés, des ruelles et des petits commerces, des cafés ou des boutiques de souvenirs. A ta gauche se trouvent une église, à ta droite le Centre Pompidou.
Dans ce bel après-midi d’août, tu es arrivé à la place de la République, tu as vu ces arbres et ces skatteurs, tu te poses à la terrasse d’un café où tu commandes un soda tout en continuant de regarder cette place. Tu décides de prendre un Velib pour te rendre vers d’autres quartiers de cette ville. Après une longue promenade dans Paris, tu te trouves maintenant devant le Louvre. Cette place grouille de monde, touristes, habitants, déambulent sur les places, les rues, les boulevards, ils s’arrêtent dans des restaurants ou des cafés. La Seine coule en contrebas, on y a accès par les quais, tu décides de t’y rendre et en remontant les quais, tu arrives au Palais de Tokyo, pile à l’ouverture. Tu vois la foule s’empresser, se jeter sur les marches, les grimpant quatre à quatre et qui s’installent en prenant possession du lieu. Tu observes les groupes de touristes bloquant l’entrée. Tu rentres, le vigil te dévisage, tu regardes l’exposition… C’est de l’art moderne. Deux heures plus tard, tu sors de l’exposition pour te rendre aux Champs de Mars, toujours en Velib. Tu savoures la beauté des arbres fleuris qui longent les immeubles charmants. Les fleurs multicolores accompagnent l’espace vert réconfortant, la douce mélodie des enfants jouant dans les parcs étincelants. Tu observes les gens qui se posent sur les bancs verts, apaisants, la pelouse amadoue les passants qui savourent les glaces des marchands. Sur la longue allée verte gagnant sur la belle tour Eiffel, et là tu te dis « Comme c’est beau Paris ! »