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Une nuit à Bayard

by Bouyssou Valérie Bouyssou

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Classe de 6B
Ce récit commence en Auvergne, dans une petite ville nommée Sainte-Florine qui se situe en Haute-Loire.

     Ce sont les vacances d’été. Millie, Bastien et Théo, trois amis originaires du Bassin Minier et âgés d’onze ans chacun, se sont retrouvés près de la mairie du petit village. Théo suggère, avec un éclat pétillant dans ses yeux bleu clair, d’aller au city faire une partie de foot mais Millie refuse, elle en a assez de courir après un ballon ! Ils se posent sur un banc et réfléchissent à ce qu’ils peuvent faire.
     Rien ! Pas un cinéma, pas un musée, pas un parc d’attractions en vue à Sainte-Florine !
Et ils n’ont pas de moyen de locomotion pour se rendre à Issoire ou à Brioude, les deux villes les plus proches.
« Ça vous dit d’aller au skatepark ? insiste Théo en redressant sa mèche brune qui lui tombe devant les yeux.
- Je n’en peux plus d’être sur un skate chaque jour ou presque ! avoue Bastien de son air coquin.
     - Allons à la mine, cette nuit ! s’exclame Théo.

     - Non, c’est illégal ! La mine est une propriété privée ! rétorque Millie.

     - Pourquoi pas ? Ce serait une belle aventure ! répond Théo.
     - Théo, tu es sérieux ? Ça peut être dangereux ! déclare Millie.

     - Oui. Si tu ne veux pas venir, ne viens pas mais moi je serai avec Théo, affirme sérieusement Bastien.

     - Euh et bien d’accord si l’on reste ensemble mais je tiens à vous dire un truc avant. Je viens de me rappeler quelque chose, déclare Millie, espérant ainsi faire changer d’avis ses amis. Il y a environ six mois, j’étais chez mon grand-père, je m’ennuyais et je fouinais dans son tiroir à la recherche d’un album-photos que je pourrais regarder avec lui.
Et je suis tombée sur un vieil article de journal qui racontait la disparition d’un adolescent dans la mine. Je l’avais pris en photo, il ne se passe jamais rien chez nous, alors je voulais vous le montrer et après j’ai oublié. »
     Elle leur tend son téléphone ; Théo et Bastien découvrent l’article :
Millie sait qu’il ne faut pas aller là-bas. Elle regarde ses amis avec espoir et espère lire la frayeur sur leur visage. Mais Théo et Bastien ne montrent rien de tel :

     « C’est une vieille histoire ! s’exclame Bastien.

     - Raison de plus pour y aller, ça met un peu de suspense ! » rajoute Théo.

     Millie décide d’abattre sa dernière carte :

     « Et nos parents ? »

     Même si elle a un caractère bien trempé, elle sait qu’ils ne lui pardonneront pas une telle bêtise s’ils l’apprennent.

     Bastien hausse les épaules et annonce :

     « On se donne rendez-vous à vingt-deux heures à la médiathèque. Nous, nous allons manger au kebab comme on avait prévu, Théo appellera ses parents. Les miens s’en moquent, toi, tu te charges des tiens » annonce-t-il en regardant Millie.
     Millie ne veut pas décevoir ses amis et accepte donc d’aller à la mine. Elle rentre alors chez elle après avoir promis de retrouver les garçons devant la médiathèque.

     Bastien a le droit de sortir le soir, sa famille d’accueil est plutôt cool mais Théo doit convaincre ses parents, il leur téléphone et obtient l’autorisation d’aller camper avec ses amis.
     Millie, elle, sait qu’elle n’obtiendra jamais l’accord de son père et de sa mère, alors, après le dîner et leur avoir souhaité bonne nuit, un peu avant vingt-deux heures, elle sort par la fenêtre de sa chambre qui se trouve au rez-de-chaussée. Elle a la boule au ventre, c’est la première fois qu’elle désobéit à ses parents mais au bout de quelques minutes de marche, elle se sent libre :

     « Papa et maman sont pénibles de toujours dire non à tout. Pour une fois, je fais ce que je veux ! »

     Et ils se retrouvent comme prévu à vingt-deux heures devant la médiathèque.
         Millie, Bastien et Théo quittent donc le centre de Sainte-Florine pour se rendre à la mine à pied car le vélo de Théo a un pneu crevé. Le trajet est long, seule la pleine lune éclaire leur chemin. Les aboiements des chiens à tous les coins de rue les font sursauter. Sur leur chemin, des pentes raides, la chaleur encore lourde pour cette nuit d’été les fatiguent, ils pensent que le trajet est infini.
     Puis ce sont des bruits étranges, des crépitements qui semblent venir de la forêt environnante. Théo, Millie et Bastien ont des frissons qui courent tout au long de leurs dos mais pas un ne veut l’avouer : la honte d’avoir peur la nuit à cause de bruits inconnus !
     Ils quittent les sentiers et se retrouvent à marcher sur la route. Quand ils sont à proximité de leur destination, une voiture arrive à toute vitesse ; par peur, les trois amis sautent dans le fossé. Ils se relèvent : il n’y a aucun blessé.
Ils se retrouvent enfin devant un grand bâtiment, peu éclairé. Un silence total envahit l’espace, perturbé seulement par le cri du Grand Duc qui rythme le temps. Ils contournent le bâtiment. Des sentinelles gardent l’édifice : ce sont des anciens wagons d’un passé industriel…Nos trois aventuriers découvrent de grandes portes vitrées bleu marine. Malheureusement elles sont cadenassées ! Les trois amis sont dégoûtés :

     « Ah non, on n’a pas fait tout ce chemin pour rien ! s’exclame Théo.

     - C’est vrai, on va rentrer coûte que coûte ! » rétorque Bastien.
Les trois jeunes essayent de trouver une solution pour rentrer à l’intérieur du bâtiment. Après plusieurs tentatives (clés de leurs maisons, avec leurs mains…), Théo se souvient du film qu’il a vu le week-end dernier. C’était l’histoire d’une adolescente qui avait le goût de l’aventure et qui décidait d’aller explorer une vieille cabane abandonnée. L’atmosphère était identique à celle que vivent les trois amis.
   Cette jeune fille était très maligne : elle ouvrait la porte avec son épingle à cheveux. Théo en demande donc une à Millie. Elle la lui passe sans poser de question. Théo l’insère dans le cadenas.
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