(copy) Une autre voix 2019

Il doit donc y avoir des poètes avec grades, galons, étoiles au front, des poètes des armées Alors pourquoi pas aussi des poètes de plage en été ? Pourquoi pas moi ?

Alexandre Billon, Lettres d'une île

Pourtant, être aimé donne des ailes. Léon Jacques me voue une haine mortelle, Ich suis une remontrance vivante de sa propre enfance, de ses relations serviles avec sa femme et de tout ce dont il sera parlé plus loin.

-Je veux manger à mon souper le petit Jour. Il ne répliqua pas, résolu de la tromper comme l'autre fois ; il alla chercher le petit Jour, et le trouva avec un petit fleuret à la main, dont il faisait des armes avec un gros Singe. La Belle au bois dormant

Paul de Brancion, L'Ogre du Vaterland

Cet homme je me suis endormie toutes ces années je me suis tant battue je me suis retrouvée seule on m'a battue, insultée, souillée et tuée malgré toute cette violence je suis restée attirée par cet homme alors que la mort porte son visage&nbsp;

Et un historien à la barbe fleurie fait la conversation aux pigeons J'oublie son allure je cherche sa cousine qui ne connaît pas mon prénom Renoncer comme un étonnement Les feuilles mortes et les amants dérivent sous les arcades automnales du Palais-Royal J'ai parcouru votre dernière lettre De vos provinces neigeuses vous évoquez la souffrance Presque un lieu-dit Quand l'absence devient province Les fontaines ne chantonnent plus Les eaux se glacent et font silence Souffrance aussi Le dictionnaire indique seulement : douleur physique ou morale Le poète lui préfère la mélancolie Souvenir Les jeunes lectrices ont déserté les chaises du jardin Le métal froid l'hiver de vos provinces

Eric Poindron, Comme un bal de fantômes

Mais tu sais très bien que j’ai toujours aimé écrire des choses au crayon Je ne sais pas toutes mes tables de multiplication J’ai pas le temps Celui-ci passe trop vite parfois Quand j’étais petite je voulais voyager à bord d’un train je croyais que j’étais immortelle et que je serai la femme de Goku Je voulais devenir un super Sayan Quelques années plus tard j’ai su que tous les rêves d’enfant s’envolaient Trop de gens mauvais Je cherche un sens dans ce vide J’ai pensé à ma vie d'avant comme Un tunnel obscure sans lumière Stupide depression Maintenant arrête de faire des bêtises : cours rêve et vie Il n'y a pas de retour en arrière possible Chronosaurus Je vais avancer vers un nouveau rêve sans oublier le passé Je vais dessiner mon avenir comme Picasso

Un grand MERCI à Georges GUILLAIN sans qui cette belle aventure poétique ne serait pas possible ...

Plusieurs fois avant l'explosion de l'enceinte le matin nous avons trouvé dans le jardin de la maison une enveloppe posée sur les cailloux elle contenait un projectile et une feuille blanche avec une seule phrase griffonnée Les oiseaux ne se posent pas sur des arbres morts

Ali THAREB, Un homme avec une mouche dans la bouche

37 All you can eat Si j'avais été Épicure J'aurais plutôt dit : " Mange le présent " Et j'aurais ajouté que le présent, C'est ainsi qu'un bon buffet autoroutier Bien regarni Et avec un écriteau dessus disant très sereinement " Eat as much as you can. "

Alexandre Billon, Lettres d'une île

71 Ego flatté Il y a des feux d'artifices colorés dans mon ego coloré Toi, tu me le prends Avec le cœur.

Le soir chacun de nous regagne sa chambre s’assure de la mort des choses de l’accomplissement de la solitude puis nous éteignons les lampes et hurlons comme des loups qui savent que la vie est une faute commune

Ali Thareb, Un homme avec une mouche dans la bouche

L A M E R Un mot c’est la mer Un seul c’est la mer Un mot c’est la mer La mer c’est immense Un mot immense Et toi tu es sur le sable Tu es rejeté Un mot rejeté Tu échoues au bord Tu échoues et tu restes au bord Tu t’installes au bord Tu habites le bord le bord le bord Le bord épuisé la vague arrêtée le bord déshydraté Est-ce que c’est le sable&nbsp;? Est-ce que c’est un homme sur le sable&nbsp;? Est-ce que c’est toi&nbsp;? Un homme désert Un mot exsangue Un mot au sol Un mot serré accroché à la ligne Un mot stagnant Une lettre épaisse Un alphabet contre le vent Est-ce que c’est toi&nbsp;? Un alphabet contre le vent Pourquoi tu restes au bord de la mer sans la mer&nbsp;? Un mot sans la mer Un mot sans voile sans voix… Un extrait sec Pourquoi tu ne parles pas&nbsp;? Un mot c’est la mer un seul c’est la mer un mot à la mer la mer c’est immense… Un mot immense… Inarticulé Posted at sea 02&nbsp;:47

9 Lettres d’une île Je suis seul au bord de l’eau, sur une île Seul pour presque deux semaines. Un peu pour écrire, un peu parce que tu avais du travail à terminer. C’est la première fois que je suis seul si longtemps&nbsp;: Sans vous deux. Il y a la mer, inlassablement bleue, et belle, et bordée d’arbres, de bêtes et de ciels changeants. Il y a aussi cette blessure au dos. Une douleur qui crie un peu, parfois, quand je voudrais ronfler. Une contention peut-être, qui me cloue à ce poids doux, l’écriture, commencée l’an passé, d’un livre sur mon père. Les choses au-dehors, sont toujours toutes là, qui refabriquent inlassablement le paysage, chaque fois qu’on lève les yeux. Qui disent, ne t’en fais pas, on est aux machines, on finira d’achever l’olive et le bleu des flots dans le souvenir des collines, une nouvelle fois, juste à temps pour ton prochain regard. Je me retourne pareillement pour vous voir, parfois, mais à ma surprise, là, vous n’y êtes pas. «&nbsp;En chantier&nbsp;», encore en chantier. J’écris des lettres Vers vous comme des petits coups de marteau-piqueur. Pour que tout soit bien beau à la fin.

Alexandre BILLON, Lettres d'une île

Pendant un an, les élèves de 1ère L ont lu, découvert, étudié et écrit à la manière des auteurs de la sélection du Prix des Découvreurs 2019. Ce projet a été encadré par Mme CUVELLIER et Mme CURTIL pendant l'heure d'aide personnalisée. L'occasion pour nous de travailler autrement la lecture, l'écriture, la création littéraire et artistique ainsi que la mise en voix. Ce projet nous a permis également de rencontrer des auteurs lors de notre journée au Channel le mardi 28 mai. Là bas, nous avons pu présenter notre travail puis nous avons assisté à la performance de Laurence VIELLE, lauréate du Prix des Découvreurs en 2017. Le Prix des Découvreurs permet chaque année à des centaines de lycéens de découvrir des auteurs de poésie contemporaine. Ils ont été notre source d'inspiration. Dans ce recueil, vous trouverez les créations des élèves. Leurs textes tout d'abord (chaque texte est inspiré d'un des auteurs de la sélection). Puis, leurs photos (inspirées dAmaury Da Cunha, Les oiseaux favorables, sélection 2018). Enfin, chaque texte est lu par son auteur. Nous tenions à remercier Georges GUILLAIN qui fait vivre ce Prix depuis quelques années déjà et avec qui nous partageons, avec toujours autant de plaisir, l'amour de la poésie.

T U T ’ E N V A S Tu t’en vas avec les choses qui ne s’apprennent pas. Tout ce qu’on ne t’a pas montré pas dit pas donné. Tu t’en vas le plus loin possible avec aucun point de chute sur la carte… Tu t’en vas… Tu ne pars pas un lundi 13 à dix-huit heures quarante-huit pour revenir un mardi 18 à vingt heures douze. Non. Tu t’en vas avec tout ce qui n’a pas de lieu tout ce qui n’a pas eu lieu tout ce qui manque… Et un trou dans le ciel que tu jettes comme une goutte devant. Le plus beau trou du monde que tu jettes par-dessus tous les bords pour continuer… Le nez qui coule et pas de parapluie et les vagues de septembre et pas de cartable ou… Les vagues de septembre dans le cartable et le cartable à la mer… Va-t’en oui. Va-t’en dans ton manteau rouge et dans le rouge enlève ton manteau et tout ce que tu peux dans l’incendie. Les yeux qui coulent et pas de parapluie et un escalier à monter pour arriver sur le quai, le quai sauvage… Posted at sea. 09H49

Lili FRIKH, Carnet sans bord

10 Un autre malheur Lorsqu'ils sont seuls Ils pleurent Lorsque je suis seule Ils rient Mais je me sens glisser vers le vide Du désespoir Un autre malheur ? (Plusieurs échappatoires : sortir, réconfort de ma famille) Un autre malheur : J'ouvre les yeux La vérité m'apparaît Dans les cieux. 23

MAUVAISE PRIÈRE Ecrit sur une paroi lisse. Ecrit pour toi exprès une mauvaise prière. Ecrit sur toutes les parois du monde, les parois lisses. «&nbsp;Prière de laisser dans l’état où tu l’as trouvé&nbsp;». Mais tu ne l’as pas trouvée. Toi. La vie toujours pas. Quand tu l’auras trouvée oui. Tu n’y toucheras pas c’est sûr. Tu feras attention. Tu ne tenteras pas autre chose. Tu ne feras pas des taches des images des ratures des blessures. Tu diras «&nbsp;Oui&nbsp;» c’est tout. Et c’est tout ce que tu veux dire «&nbsp;Oui&nbsp;». Rien d’autre. Mais tu ne peux pas. Pas encore. Tu partirais comme tu es venu, en criant. Tu partirais entre des parois lisses. Des parois lisses de toi. Tu partirais sans être venu. Posted at sea 16&nbsp;:01

Un des moments forts de notre journée : la rencontre avec Laurence VIELLE (lauréate du Prix des Découvreurs en 2017). Quelle performance ! Quelle énergie ! MERCI Mme Vielle pour votre générosité.

TU T'EN VAS Tu t'en vas avec les choses qui ne s'apprennent pas. Tout ce qu'on ne t'a pas montré pas dit pas donné. Tu t'en va le plus loin possible avec aucun point de chute sur la carte...Tu t'en vas... Tu ne pars pas un lundi 13 à dix-huit heures quarantes-huit pour revenir un mardi 18 à vingt heures douze. Non. Tu t'en vas avec tout ce qui n'a pas de lieu tout ce qui n'a pas eu lieu tout ce qui manque... Et un trou dans le ciel que tu jettes comme une goutte devant. Le plus beau trou du monde que tu jettes par-dessus tous les bords pour continuer... Le nez qui coule et pas de parapluie et les vagues de septembre et pas de cartable ou... Les vagues de septembre dans le cartable et le cartable à la mer... Va-t'en oui. Va-t'en dans ton manteau et tout ce que tu peux dans l'incendie. Les yeux qui coulent et pas de parapluie et un escalier à monter pour arriver sur le quai, le quai sauvage... Posted at sea 09H49

C'est à notre tour de présenter notre travail sur l'impressionnante scène du Channel et devant une salle pleine ! 

37 I should love myself Si j'avais été Hobbes J'aurais dû me dire : " Je suis libre " Mais les normes que je mets, Sont plus sévères pour moi-même Fleur Smeraldo Et j'ai vraiment besoin de l'approbation de quelqu'un d'autre " You have reasons to love yourself. "

75 Nos bras trop courts Il y a de grandes grappes de ciel bleu festonnant le ciel bleu Nous, on les mange Avec les yeux.

10 Un autre bonheur Lorsqu'un animal est blessé Il meurt Lorsqu'un homme est blessé Il vit Mais il perd le bonheur d'appartenir Au paysage Un autre bonheur (Comme les pensées : douceurs, lueurs de mage) Un autre bonheur : Tortue sans pattes Sous son ciel vert Se carapate. 23

BILLON Alexandre, Lettres d'une île

TU TOMBES Tu tombes. En pleine mer, mais tu tombes. Tu n'arrives pas à lâcher prise. Pourtant tu n'agrippes rien. En haut, en bas, dans toutes les directions, seulement le vide. Beaucoup de choses autour de toi... mais tu ne perçois rien ... Seul tel le navire Mercurei. Tout est paisible, mais en toi le danger guette. Dans les vagues, tu nages, tu divagues et tu embarques. Navire qui commence festif, heureux, puis sombre et seul. Le bruit de la pluie, la seule compagnie. Ils sont tous partis. Ils t'ont laissée tomber. Tu n'arrives pas à t'accrocher, et pas à t'agripper. Tu ne vois personne ni en bas, ni en haut... Tu te sens chuter dans la plus profonde des abysses. Chuter puis remonter, monter et rechuter, sans arrêt. Dans les vagues, tu nages, tu divagues et tu embarques. Le navire prend l'eau, et tu coules … Tout au fond, tu coules... Lache tout. Lache ce radeau et tout ce qu'il te reste dans ce naufrage. Tu n'arrives pas à t'accrocher, et pas à t'agripper. Cette lumière, dans les eaux recouvre tes yeux. Le vide s'évanouit. Mais pas toi, pas toi, car tu es forte... Posted at sea 09H49

Sentiments de joie de bonheur et de gaieté qui m’envahissent en cette belle journée de printemps comme la guerre a envahi la Syrie comme la souffrance l’a envahi penser à ce peuple prisonnier comme un lion en cage penser à mon amie dont le père est mort en Syrie&nbsp;&nbsp;

TU T ’ EN VAS Tu t’en vas avec les choses qui ne s’apprennent pas. Tout ce qu’on ne t’a pas montré pas dit pas donné. Tu t’en vas le plus loin possible avec aucun point de chute sur la carte… Tu t’en vas… Tu ne pars pas un lundi 13 à dix-huit heures quarante-huit pour revenir un mardi 18 à vingt heures douze. Non. Tu t’en vas avec tout ce qui n’a pas de lieu tout ce qui n’a pas eu lieu tout ce qui manque… Et un trou dans le ciel que tu jettes comme une goutte devant. Le plus beau trou du monde que tu jettes par-dessus tous les bords pour continuer… Le nez qui coule et pas de parapluie et les vagues de septembre et pas de cartable ou… Les vagues de septembre dans le cartable et le cartable à la mer… Va-t’en oui. Va-t’en dans ton manteau rouge et dans le rouge enlève ton manteau et tout ce que tu peux dans l’incendie. Les yeux qui coulent et pas de parapluie et un escalier à monter pour arriver sur le quai, le quai sauvage…

Posted at sea. 09H49

9 Lecture d'une salle d'attente Je suis seule dans le couloir, près d'une salle d'attente. Seule pour sans doute quelques heures. Un peu pour lire, un peu pour patienter parce que les pompiers nous avaient embarqués d'urgence. C'est la première fois que je suis toute seule à faire les cent pas&nbsp;: sans ma famille. Il y a des infirmières qui s'agitent, le personnel de l'hôpital qui continue leurs tâches Il y a aussi cette crampe au mollet. Une douce souffrance amère. Une contracture musculaire, sans doute, qui est aussi tenace que coriace, la patience d'ange pour connaître les résultats tant attendus de mon Grand-père. Tout paraît banal, chacun vaque à ses occupations, qui reforment continuellement ce lieu de temps perdu, chaque fois que je scrute des yeux. Qui expriment, inutile de t'inquiéter, à quoi de t'en faire sans savoir, dans le souvenir de mon oncle, une nouvelle fois, prête pour recommencer à lire. Je regarde en arrière pour espérer de les apercevoir, de temps en temps, mais étonnée, ici, vous n'êtes pas encore arrivés. «&nbsp;Patience&nbsp;», encore patience. J'attends toujours en lisant comme pour me donner l'espoir de recevoir des petits signaux de quiétude. Afin que tout redevienne comme avant, le verdict positif jusqu'à la fin.

Lorsque les élèves de 1ère L du lycée CARNOT de BRUAY LA BUISSIERE s'approprient les textes des auteurs du Prix des Découvreurs.

Le mardi 28 mai, nous nous sommes rendus au Channel à Calais. Nous avons découvert cette scène nationale. Là bas, nous avons rencontré des auteurs, des musiciens mais nous avons eu aussi l'occasion de présenter notre travail. Voici quelques photos de nos "moments forts" ...

Julie est notre guide, elle nous présentera les plus beaux endroits du Channel.

HIGANBANA, FLEUR D'EQUINOXE Lueur de liberté 1 Les feuilles couleur feu dans un doux automne tombent une à une sur les temples silencieusement sans que personne ne s'en aperçoit dans la pénombre sous les feuilles mortes les bulbes pourpres de la fleur orpheline s'élèvent peu à peu et absorbent la faible lueur émanant du crépuscule elle guide tout les défunts en enlaçant leurs tombes rouge sang___ est l'amour que nous leurs portons le temps emporte tout sur son passage jusque dans les entrailles de la terre et du monde déesse cruelle et belle créature tant vénérée _ 9_ la mer pleure pour ses enfants de toute part leur insuffle la sagesse de laisser l'automne naître et mourir s'endormant profondément donnant vie à l'immaculée resurrection lily. _ 10 _&nbsp;

45 Moment of a life Douceur Insouciance Bonheur Rire Amour Naïveté Enthousiasme Curiosité Imagination Sociabilité Amusement Bienveillance Énergie Y'a tout ce qu'il faut dans l'enfance Un peu de larmes - sans charme Du songe, de la splendeur - comme il faut Des personnifications absurdes - drôle de certitude ! Du merveilleux - je n'oublie pas le merveilleux Et puis sans doute une touche de fantaisie Parce que ça ne dure qu'un temps, tous ces trucs-là De plein de mondes, mes multiples mondes

A T O I En face de cette mer, avec ce doux sable. En face de cette mer, je noie mes souvenirs qui me hantent. En face de cette mer, assise sur ce sable. Je passais tant de temps avec toi, grand-père et tu me disais chaque fois «&nbsp;Tu ressembles de plus en plus à ta mère&nbsp;». Chaque jour. Les promenades sur cette plage. Tu me racontais ta petite vie, et je faisais de même. Quand tu es parti. Je n’étais qu’une enfant. La maladie a vite pris le dessus sur toi. Mais tu t’es toujours battu. Pour la première fois. J’avais vu mamie pleurer. Elle a perdu sa moitié. Toute la famille était tourmentée. Tu es parti. Maintenant, sans toi ce n’est plus pareil. Tu me manques énormément. J’espère que de là-haut. Tu veilles sur moi…Reviens. Reviens. J’aimerais que tu reviennes. Mais ce n’est pas possible. Il ne me reste que de toi. Photos. Et souvenirs. J’espère. Que de là où tu es. «&nbsp;Au Paradis&nbsp;». Tu peux enfin te reposer. J’espère. «&nbsp;Au Paradis&nbsp;». Que tu es fier de ta famille. Sans toi, c’est souvent difficile. Mais il faut l’accepter. Je ne t’oublierai jamais. Jamais. Repose toi bien. Tu es maintenant tranquille. Plus personne ne t’embêtera. Cela fait neuf ans. Neuf ans. Que tu n’es plus parmi nous. Mais je ne te demanderai qu’une chose. Veille sur notre famille. Prends soin de nous. Protège nous. Posted at sea 00&nbsp;:30

MARCHE I ai couru, nu d'automne vers les maisons basses avec la lourdeur du gravier et mes semelles de peau Ce chemin vers rien de certain qui se brise en bruissements rances pas même une ronce connue, ni le terme, ai caché, donc mon visage en terre, apaisé à la douceur de la motte, son odeur Et que faire du dédale de l'air? Jl bombb le poumon, ne sait que le tournoiement,

Laure GAUTHIER, Kaspar de pierre

Le soir chacun de nous regagne sa chambre s’assure de la mort des choses de l’accomplissement de la solitude puis nous eteignons les lampes et hurlons comme des loups qui savent que la vie est une faute commune

TOI ET MOI Pourrai-je te retrouver un jour pour te regarder tel Orphée telle Eurydice les heures passés à te regarder dormir me manque autant que ton odeur si douce et enivrante la douceur de ta peau sur la mienne ton regard posé sur mon visage le temps passe vite quand je suis à tes côtés les heures deviennent des secondes - des petits mots doux pour me rassurer de ton absence - elle me semble si longue sans toi ma vie n'est pas la même j'essaie de surmonter ton absense donc je ferme les yeux et t'imagine je veux que tu reviennes pour me serrer très fort contre toi tous les jours je ne veux plus que tu partes loin de moi très longtemps.

AUTOMNE La sphère armillaire Est une combinaison de cercles emboîtés Permettant de représenter Certains mouvements des astres Une sphère armillaire toute simple Deux cercles imaginés et perpendiculaires De déterminer l'heure de l'équinoxe Pour celui qui ne possède Ni lucarnes Ni fenêtres Ni venternes Quel astucieux moyen de savoir Si c'est déjà l'automne

Eric Poindron, Comme un bal de fantômes

Nausicaa de la vallée du vent En souvenir de Zia 1 Un endroit sans intérêt dans un pays étranger on en imagine tant des villes moyennes avec parfois un seul élément qui retient l'attention un bord de fleuve un peu sale mais qui donne envie d'approcher un arbre seul près d'une route entourée de champs une maison on a du mal à empêcher un pincement au cœur être là pour rien __ une vie a-t-elle tant d'importance le partage dont on rêve un chien dans la paille mouillée se meurt l'âne braie au loin dans le pré __9__ avec une belle tarte aux pommes la gourmandise jusque dans les larmes qui tombent sur le pull à pas savoir quoi le calme de la certitude se perd dans l'espoir qui rend fou. __10__

Camille LOIVIER, La Terre tourne plus vite.

Il avait trouvé cette lettre sur une chaise égarée au milieu des bancs publics Dans le jardin Etait-ce un oubli ou l'amant n'avait-il osé l'envoyer ?

Il y a plus d'un an je crois nouveau désir Obsession perpétuelle nocturne puis une nouvelle rencontre Les trottoirs enneigés refroidissent les rêves je quitte le cœur des villes Les réverbères n'existent plus Les souvenirs de son essence par abandon interposée Sans orgueil sans passion Hiver tendre Le froid fait un somme Un vendredi de brouillard Vendredi 26 novembre Dans les couloirs du vent que du vent Vendredi 25 octobre Ville thé au lait Ville incompréhension Ville et thé abandon Les mèches rousses disparaissent

Maintenant il me semble que je ne pourrais plus me voir si jeune souriante et aimante Prendre du recul Si je pouvais recommencer ma vie je la changerais&nbsp;? Depuis quelques jours un sentiment de vide demeure Honnêtement je ne sais pas pourquoi mon sourire sonne si faux Je sais que c’est avide mais mon manque est violent je voudrais retourner à cette époque Et changer quelque chose de précis ou rien Je sais que tu te souviens du jour où on a annoncé ma maladie Je me souviens t’avoir appelée pendant longtemps Un soir où il pleuvait Un jeudi avec le ciel gris Jeudi 29 novembre Tu pleurais si fort que je t'entendais là où j'étais Jeudi 14 février Petite larme Petite cicatrice Petit souvenir Cicatrice et souvenir pathétique Ma mère me dit d’obtenir mon diplôme

Mais, être aimé donne du courage. Les animaux ne demandent que de l'amour, Ich sais très bien qu'ils peuvent aimer en retour, de leurs relations avec les humains tout dépend de comment ils sont traités.

"Merci de ton aide", dit le fils du meunier au Chat lorsque les réjouissances eurent pris fin. Le jour suivant, il fit faire un trône spécialement pour le Chat. Depuis lors, ils vécurent tous très heureux. Le Chat botté

9 La relation Je me sens seule, pourtant je suis entourée. Seule dans cette vaste étendue de personnes. Un brouillard d'êtres, Un brouillard dont des milliers de pensées sortent mais aucune ne se mélangent. Je me sens seule pourtant je suis comme eux&nbsp;: je pense. Dans ce brouillard, il y a les femmes qui soulèvent leur enfant qui ne marche pas assez vite, passant devant elle, un homme, en costume, une malette à la main. Il y a aussi ces adolescents qui se chamaillent gentillement. Adolescents qui se dépêchent ensuite pour ne pas arriver en retard. Moi je les observe comme un oiseau, qui vole au dessus de toutes ces têtes, et dont aucun ne remarque la présence. J'accélére ma vitesse, faisant comme tous ces individus, n'admirant pas plus ce beau paysage qui m'est offert, je sens mon cœur faire de grandes enjambées. Comme mes jambes le font je l'entends, presque partir, de mon propre corps mais il sait que mon être et lui&nbsp;, ont une relation fusionelle, qu'ils ne peuvent vivre sans l'autre. Mon cerveau peut avoir une relation, toxique, entre, mon esprit, et lui. «&nbsp;en couple&nbsp;», toujours en couple. Je cours regardant autour de moi comme un chiot qui sort pour la 1ère fois. Alors pour que cela n'arrive pas, je pense.

01 Ich avais un très grand amour pour son grand-père (vérité averée) Ich aimais aussi les histoires sur la mines qu'il me raccontait et me dictait avec passion sur les coins de sa région. L'admiration que Ich avais pour son courage et son talent pour les constructions manuelles puis son imaginations (dont de magnifiques sculptures) Les mines, les terrils, les les balades, les oiseaux... Ich ai regardé toutes ses œuvres. Ich ai pris en compte tout les conseils inculqués. Ich ai aimé comment il a réspecté sa femme pendant tant d'années. Le «&nbsp;Jusque la mort nous sépare&nbsp;» pour vous, aura Pris tout son sens après ton départ. Grand-mère était affligée, elle a aménagée une pièce a son effigie. Une pièce tapissée d'arbres, d'oiseaux, de nature. Ich ai admiré ton amour pour ce très beau pays. Ich ai aimé son don d'aimer la nature et ses animaux, son expertise pour la chasse. Ich ai beaucoup apprecié son bon goût et son humour, son sens du devoir et son respect ensvers son prochain. Ich suis allé prés de la où tu reposes actuellement, Ich suis resté nostalgique et Ich eu un manque sur le temps d'avant. Ich voulait dire qu'il me manque. Devant le vieux grand-père assis, comme toujours, dans son coin à l'écart, son petit-fils de quatre ans se mit à assmbler quelques planchettes de bois qu'il s'efforçait de faire tenir ensemble. -Que fais-tu là? Lui demanda son père. -C'est une petite auge que je fabrique, répondit l'enfant, pour faire manger papa et maman quand je serai grand. Le vieux grand-père et son petit-fils

J'imaginais donc des super-héros avec armures, pouvoirs, panache dans le ciel, des super-héros des airs Alors pourquoi pas aussi des super-héros sur Terre ? Pourquoi est-ce fini ?

Un moi sans un toi me dire que j'aurais donné ma vie une affection à sens unique alors que c'est sans toi que je suis le plus moi puis quand j'y repense je suis restée seule et désarmée mais optimiste pour demain rempli de sourires et de bonheur Si tu cherches ce bonheur il trouvera ton chemin

25 Léon Jacques adorait la Grèce (vice impuni). Il était arrivé à un tel point d'extase que les Hellènes surpassaient à ses yeux l'admiration idiolectique qu'il avait pour les Romains (dont il affirmait descendre...) Le soleil, l'ouzo, les îles, les bateaux... Il avait acquis une société en Grèce afin de s'y rendre le plus souvent possible. Perdit beaucoup d'argent, n'étant pas de taille à lutter avec les armateurs locaux et autres démocrates d'Athènes qui le volaient avec doigté. Ich ai détesté son amour pour ce très beau pays. Dionysos sortant de la cuisse de Jupiter, dégoûtant&nbsp;! Héphaïstos fracassant le crâne de Zeus pour laisser surgir Athéna avec son cri de guerre ne manquait pas de chien, mais tout de même, ich trouvais ça un peu gros. Ich aimais Platon et Socrate car ces deux pédérastes-là ne trouvaient pas grâce aux yeux de Léon Jacques. Ils préféraient, lui et sa femme, l'outrecuidance de Zeus, sa faconde, son mépris des hommes qui leur convenaient fort bien. Il était une fois un pauvre Bûcheron Qui las de sa pénible vie, Avait, disait-il, grande envie De s'aller reposer aux bords de l'Archéron Les Souhaits ridicules

Paul de Brancion, L'Ogre de Vaterland

9 Lettres d'une île Je suis seul au bord de l'eau, sur une île. Seul pour presque deux semaines. Un peu pour écrire, un peu parce que tu avais du travail à terminer. C'est la première fois que je suis seul si longtemps : sans vous deux. Il y a la mer, inlassablement bleue, et belle, et bordée d'arbres, de bêtes et de ciels changeants. Il y a aussi cette blessure au dos. Une douleur qui crie un peu, parfois, quand je voudrais ronfler. Une contention peut-être, qui me cloue à ce poids doux, l'écriture, commencée l'an passée, d'un livre sur mon père. Les choses au-dehors, sont toujours toutes là, qui refabriquent inlassablement le paysage, chaque fois qu'on lève les yeux. Qui disent, ne t'en fais pas, on est aux machines, on finira d'achever l'olive et le bleu des flots dans le souvenir des collines, une nouvelle fois, juste à temps pour ton prochain regard. Je me retourne pareillement pour vous voir, parfois, mais à ma surprise, là, vous n'y êtes pas. " En chantier ", encore en chantier. J'écris des lettres vers vous comme des petits coups de marteau-piqueur. Pour que tout soit bien beau à la fin.

45 Grow up, find a job Turquoise Noroît Tempête du désert Tapis volant Artémis Providence Plomb durci Althée Édifice renforcé Pluie d'été Pamis Raisins de la colère Arc-en-ciel Y'a tout ce qu'il faut là-dedans Un peu de lyrisme - sans sentimentalisme Du rêve, de l'exotisme - en bonne mesure Des métaphores osées - une pluie d'été, pensez ! Du sublime - n'oublions pas le sublime Et puis sans doute une touche d'humour Parce que ce ne sont que des noms de guerres, tous ces trucs-là De plein de pays, d'un peu partout

ROMEO ET JULIETTE Quand pourrai-je passer la nuit à t'écouter rossignol telle Juliette tel Roméo la pluie tombe averse quand je me réveille je pense au nids mouillés des oiseaux sans dormir les jours sont longs en juin le temps ne se réduit pas à l'espace et pourtant mon père peut lire l'heure au clocher du village voisin - tant de questions que je ne me pose plus - en ville ou j'habite après l'été désemparé je me demande ce que l'on ressent de l'existence de celle des autres mes yeux s'arrêtent sur tes tongs avec tant de vie en allée au moment où tu traverses la route sans regarder je les remets droites pour que tu reviennes.

Camille Loivier la terre tourne plus vite

RESURRECTION I ai vécu, à travers le temps qui passe avec le souvenir d'hier et l'appréhension de demain Cette vie si lunatique qui s'acharne sur ma personne pas même un salut, ni l'effort, n'ai rien dit, donc mon âme pleine de tristesse, tourmentée par cet acharnement, sa méchanceté Et que faire de la nonchalance de la vie? Jl désespèrr face à cela, ne comprend pas ce fonctionnement, mes humeurs changent constamment,

M A L H E U R Allongée sur le sol, l’amour en tête je ne reverrai plus ce chapiteau étoilé… Les murs me regardent, les poussières volent dans l’air chaud de la nuit. Si la mort ne m’emporte pas cette nuit&nbsp;; je reviendrai plus tard, hantée par mes souvenirs sombres et gris. Des larmes coulent le long de ma joue, mais mes souvenirs restent là…Tu t’en vas… Mais j’aimerais fabriquer mes rêves à partir de petits bouts de toi. Et ton désir est ma force. Non, je ne pleure pas, mais tu pars avec des choses qui ne sont pas à toi… Les larmes qui coulent et pas de sentiments, les sentiments qui partent et les souvenirs qui restent. Je ne peux pas rester là plus longtemps, quelque chose dans l’au-delà m’appelle. Autrefois je rêvais de toi, mais c’est trop pour moi, je me dois de partir… Posted at sea. 02H47

Rencontre et moment de partage avec Alexandre BILLON, le lauréat du Prix des Découvreurs 2019 ! 

MON GRAND FRÈRE Tu as de la chance d'avoir un grand frère J'aurais tellement aimé en avoir un C'est un manque dans ma vie Que j'essaye de combler en vain On aurait eu tellement de passions en commun J'aurai voulu me confier à lui Il m'aurait écouté et réconforté Comme un grand frère protecteur Mais non C'est moi l’aînée C'est moi qui dois montrer l'exemple C'est moi qui dois prendre soin d'eux Et dire que ça aurait pu être possible J'en veux tellement à la vie de m'avoir enlevé mon frère

L’ A I R F R A I S Assis sur un banc Face à la mer sur un banc Assis sur le banc Face à la mer je me plonge sur un banc Mes pensées sont dans le vide Cette clarté elle m’éveille dans le vide Dans le vide que je suis Je me nourris de la mer Je vis pour la mer Il y a la mer terre ciel Il y a la mer et le ciel Du soleil dans le ciel Elle voit le ciel le ciel le ciel Le ciel rouge à la fin du jour, du beau temps prédit le retour Est-ce que je reste au bord de la mer sans la mer ? Est-ce que tu es sur le sable de la mer ? Est-ce que je prends un grand bol d’air frais ? Tu parles sans parler, le vent est ton cri Tu es les rebords des rochers Tu es la première chose que l’on voit Tu montres ta facon de réagir Tu aides les coquillages à montrer Ton côté enfentin Tu sais, celui que tu as Est ce que je la vois cette mer ? Tu sais, celui que tu as Pourquoi tu es au bord de la mer ? Je la contemple Je la contemple cette fois...Comme cela Pourquoi je la vois ? La vue c'est la mer l'ouïe c'est la mer l'odorat c'est la mer la mer c'est le touché...La vue immense... Inadapté Posted at sea 13:54

ARRETER D'Y PENSER Je devrais arrêter d’y penser, je me dis ça tous les jours. Et puis toi, je ne suis plus ta vie, ton double, ton univers. Je devrais arrêter d’y penser, me faire à l'idée que je suis tout seule... Je devrais arrêter d’y penser... Tu ne pars pas un lundi 11 à douze heure quarante – cinq pour revenir un mardi 12 à vingt heure quatre. Non. Je devrais arrêter d'y penser avec tout le mal qui me hante qui me hante au plus profond de moi … Tu étais ma drogue et j’ai dû tirer un trait sur toi. Un trait qui tire toute ma vie à tes côtés. Le trait qui me permettra peut être de te sortir de ma tête … La tête dans les affaires et pas de quoi me déshabiller … Une année remplie d'amour dans mon esprit et mon esprit à l'abandon … Je devrais arrêter d'y penser oui. Je devrais arrêter d'y penser dans mon long manteau noir et dans le noir j'arrête d'y penser et d'y croire. Mon esprit dans les affaires et pas de quoi me déshabiller et un livre à fermer pour te détester, te détester pour supprimer tes mots doux car tu étais pire qu'un cheval de Troie.

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