ferronniers

Petit lexique
des métiers d'art

Lycée des métiers d'art Georges Guynemer-Uzès
Classe de 2ème année CAP ferronnerie d'art

Le Petit Lexique des Métiers d'Art a débuté en 2016 avec une première année CAP de ferronniers et de sculpteurs. Le but était double, d'abord que les élèves nouvellement arrivés dans la voie professionnelle des métiers d'art, s'approprient rapidement les termes liés à leur spécialité "le fameux jargon du professionnel".Il était aussi de créer un lien entre les disciplines professionnelles attendues par les élèves et les matières générales, rejetées parfois même honnies.
Grâce à ce travail de recherche et de rédaction, les élèves ont pu se réconcilier avec l'écriture et redonner du sens à l'exercice de celle-ci.

À partir de septembre 2017, l'association Lecture Jeunesse nous a proposé par l'intermédiaire de la médiathèque d'Uzès de réaliser un projet de livre numérique intitulé NUMOOK. Cette expérience a été l'occasion de faire tomber les cadres de la classe traditionnelle.

Nous avons réfléchi communément à une mise en forme numérique du lexique, investi les ateliers pour créer, non plus avec les outils et les matériaux mais avec les mots, renversé les rôles entre apprenants et enseignants, décloisonné les enseignements et peut-être chez certains, révélé la fibre de l'écrivain.

Madame Dufau, écrivaine est venue nous donner la main pour animer des séances d'écriture avec nos élèves qui se sont pris à imaginer leur futur dans la profession, à donner une âme aux outils et aux matériaux qu'ils utilisent au quotidien dans les ateliers.Nous espérons que vous prendrez plaisir à découvrir ce travail d'équipe et vous souhaitons une bonne immersion dans l'univers des métiers d'art.
Loraine Folli et Hélène Ramos

AU PETIT MATIN DANS L'ATELIER

Il porte la main à sa poche pour en retirer un briquet d'argent. La main sûre, le souffle régulier, il enflamme la boule de papier et de copeaux dans le fourneau.
Le jour n'est pas encore levé et déjà une petite fumée blanche déchire le matin frileux d'une fine odeur de bois brûlé. Doucement le charbon rougit et la tuyère laisse échapper son souffle. Une odeur de souffre remonte du fourneau et l'immense avaloir, noirci par la poussière, engloutit ce brouillard opaque. Ça y est la forge ronronne.
Du temps que le feu se fasse, il profite pour dégager les quelques barres carrées pour son prochain ouvrage. Les débits sont faits et déjà bien vite tout s'agite autour du fourneau. Les marteaux, les tenailles et autres patte-mouille. "Arrose un peu" grogne une voix derrière un col de bleu de travail relevé jusqu'aux oreilles.
Et soudain ça y est . La masse d'acier qui jusque là était inerte se met en mouvement. Les sectionneurs son relevés et le souffle impressionnant de la machine se fait entendre. Une respiration presque animale, régulière et puissante, vient donner d'un seul coup tout le rythme à l'atelier.
Sur la musique du pilon, tout change, tout prend forme, lui qui donne le ton à ce ballet de lumière, entre le clair obscur de la forge et le rouge des barres d'acier.

AMINCIR

Pour former une pointe, le métal est étiré par martelage sur la table d'enclume. Comme pour toute pièce amincie, le mouvement du marteau se fait de l'arrière vers l'avant pour « pousser » la chaleur.

Dans 5 ans
Jamy

LE BEDANE

De son nom ancien, ,bec d'âne au sens de bec de cane l’ancien français âne provenant du latin anas (« canard »).

Le bédane de serrurier façon Londres est un ciseau à double biseaux et sur une seule face. L'autre face est légèrement incurvée . On s'en sert pour ouvrir des mortaises profondes, finir de casser la pièce.

Il s'utilise tout seul. On tient dans une main le bédane et dans l'autre le marteau, puis on frappe sur la partie non affûtée, tête non trempée pour éviter les éclats car si les deux aciers sont aussi durs l'un que l'autre il y a un risque d'éclats qui est dangereux.

Dans 5 ans....
Alassane