Sur les traces des enfants cachés de Vendée : Fanny et Cécile Rajngewic
Fanny et Cécile Rajngewic, des enfants cachées en Vendée
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Ce livre a été réalisé par les élèves de la Première littéraire (2017-2018) du lycée Aimé Césaire de Clisson dans le cadre de l'Action éducative ligérienne "Histoire et mémoires : la Shoah". Pendant un an, ils ont fait des recherches sur les enfants juifs cachés en Vendée et plus particulièrement sur Fanny et Cécile Rajngewic, deux soeurs cachées à Vouvant (85).
Cet ouvrage est le résultat de leur travail à partir des archives départementales de Vendée, de la Vienne et de l'Ain, du Mémorial de la Shoah et du Mémorial de Yad Vashem.
Les élèves se sont rendus au Mémorial de la Shoah de Paris puis à celui de Drancy. Ils ont également pu se rendre en Pologne lors d'un voyage d'étude organisé par la région Pays-de-la-Loire, le Mémorial de la Shoah et le Rectorat de Nantes.
Ce projet mêle travail d'écriture, de dessin et de photographie. Hormis les documents d'archives, tous les documents (cartes, textes, dessins et photographies) ont été réalisés par les élèves de la classe.
A travers cette démarche, ils ont fait un travail de mémoire et ils ont essayé de rendre hommage à cette histoire méconnue dont une partie s'est déroulée non loin de leur lycée.
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© Lycée Aimé Césaire, Première L, Clisson, 2017-2018.Loading...
Ce livre a été réalisé par les élèves de la Première littéraire (2017-2018) du lycée Aimé Césaire de Clisson dans le cadre de l'Action éducative ligérienne "Histoire et mémoires : la Shoah". Pendant un an, ils ont fait des recherches sur les enfants juifs cachés en Vendée et plus particulièrement sur Fanny et Cécile Rajngewic, deux soeurs cachées à Vouvant (85).
Cet ouvrage est le résultat de leur travail à partir des archives départementales de Vendée, de la Vienne et de l'Ain, du Mémorial de la Shoah et du Mémorial de Yad Vashem.
Les élèves se sont rendus au Mémorial de la Shoah de Paris puis à celui de Drancy. Ils ont également pu se rendre en Pologne lors d'un voyage d'étude organisé par la région Pays-de-la-Loire, le Mémorial de la Shoah et le Rectorat de Nantes.
Ce projet mêle travail d'écriture, de dessin et de photographie. Hormis les documents d'archives, tous les documents (cartes, textes, dessins et photographies) ont été réalisés par les élèves de la classe.
A travers cette démarche, ils ont fait un travail de mémoire et ils ont essayé de rendre hommage à cette histoire méconnue dont une partie s'est déroulée non loin de leur lycée.
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SOMMAIRE
I – La vie avant la guerre
II - La vie d'enfants cachées
III – L'arrestation
IV – La déportation
V – Survivre à Birkenau
VI – Le retour en France
VII – La vie après la guerre
II - La vie d'enfants cachées
III – L'arrestation
IV – La déportation
V – Survivre à Birkenau
VI – Le retour en France
VII – La vie après la guerre
Prologue
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Tout a commencé en septembre 2017, lorsque Madame Chapel, notre professeur d'histoire-géographie nous a donné la possibilité de participer à un projet sur l'histoire et les mémoires de la Shoah. Elle avait réalisé ce projet avec la classe de Première SC l'année dernière, avec pour support une application pour smartphone. Étant des élèves de Première littéraire, nous avons pris la décision commune de regrouper nos compétences d'écriture, de dessins, de photos et de connaissances.
Bien sûr, choisir d’étudier le parcours de deux jeunes filles ayant été déportées à Auschwitz est un choix difficile à faire. Ces deux sœurs : Fanny et Cécile Rajngewic ont été cachées durant 2 ans par la famille Richard à Vouvant (85) et arrêtées alors qu'elles avaient 16 et 13 ans.
Beaucoup d'entre nous, au début, se questionnaient sur la quantité de travail puis au fil du temps le dernier doute que nous avions portait sur l'aspect émotionnel de ce projet. Finalement la décision a été d'accepter ce travail car il nous paraissait très enrichissant et beaucoup ont trouvé primordial, le travail de mémoire que nous pouvions réaliser.
Ce projet est particulier pour nous. Effectivement, réaliser un travail de mémoire sur la Shoah nous semble important mais d’autant plus qu’il concerne notre région, les Pays-de-la-Loire.
En effet Fanny et Cécile Rajngewic, ont été cachées à Vouvant de 1942 à 1944 et durant cette période, des rafles ont eu lieu dans toute la France et donc en Vendée. Lors de la rafle du 30 au 31 janvier 1944, 28 personnes juives ont été arrêtées en Vendée. Tout comme Fanny et Cécile ils ont été internés au camp de Poitiers, puis transférés à Drancy. Ils seront ensuite déportés à Auschwitz-Birkenau.
Bien sûr, choisir d’étudier le parcours de deux jeunes filles ayant été déportées à Auschwitz est un choix difficile à faire. Ces deux sœurs : Fanny et Cécile Rajngewic ont été cachées durant 2 ans par la famille Richard à Vouvant (85) et arrêtées alors qu'elles avaient 16 et 13 ans.
Beaucoup d'entre nous, au début, se questionnaient sur la quantité de travail puis au fil du temps le dernier doute que nous avions portait sur l'aspect émotionnel de ce projet. Finalement la décision a été d'accepter ce travail car il nous paraissait très enrichissant et beaucoup ont trouvé primordial, le travail de mémoire que nous pouvions réaliser.
Ce projet est particulier pour nous. Effectivement, réaliser un travail de mémoire sur la Shoah nous semble important mais d’autant plus qu’il concerne notre région, les Pays-de-la-Loire.
En effet Fanny et Cécile Rajngewic, ont été cachées à Vouvant de 1942 à 1944 et durant cette période, des rafles ont eu lieu dans toute la France et donc en Vendée. Lors de la rafle du 30 au 31 janvier 1944, 28 personnes juives ont été arrêtées en Vendée. Tout comme Fanny et Cécile ils ont été internés au camp de Poitiers, puis transférés à Drancy. Ils seront ensuite déportés à Auschwitz-Birkenau.
Se rendre compte que, comme nous l'a appris Monsieur Alain Jakobzone, la Shoah commence avant les centres de mise à mort pas seulement à Auschwitz, a été un élément marquant dans nos recherches. En effet, la Shoah a commencé à coté de chez nous, quand des hommes, des femmes et des enfants ont été inscrits sur des listes puis arrêtés pour une seule raison : ils étaient juifs. Connaître notre histoire locale nous a paru d’autant plus essentiel.
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Archives départementales de la Vendée, 1W107, Surveillance, arrestation et déportations des juifs (1941-1946)
Se rendre compte que, comme nous l'a appris Monsieur Alain Jakobzone, la Shoah commence avant les centres de mise à mort pas seulement à Auschwitz, a été un élément marquant dans nos recherches. En effet, la Shoah a commencé à coté de chez nous, quand des hommes, des femmes et des enfants ont été inscrits sur des listes puis arrêtés pour une seule raison : ils étaient juifs. Connaître notre histoire locale nous a paru d’autant plus essentiel.
Archives départementales de la Vendée, 1W107, Surveillance, arrestation et déportations des juifs (1941-1946)
Notre premier obstacle a été la quantité d'informations contradictoires trouvées sur Internet. Chercher de nouvelles sources est devenu indispensable. Nous avions plusieurs versions d'un même fait. Certains sites affirmaient que les deux soeurs avaient survécu à la déportation quand d'autres écrivaient que Cécile avait été envoyée dans les chambres à gaz dès son arrivée à Auschwitz. Nous avons également trouvé que Fanny était née à Lwów (ville polonaise entre 1918 et 1939) mais aussi à Paris. Enfin, le numéro de convoi de déportation n'était pas toujours le même.
Pour répondre à nos questions, nous avons cherché aux archives départementales de Vendée. Nous étions sûrs que Cécile et Fanny Rajngewic avaient été arrêtées à Vouvant, peut-être y avait-il leurs noms sur des documents officiels. Nous avons donc cherché dans les documents de la préfecture dans le fond 1 W 107 "Surveillance, arrestation et déportations des juifs (1941-1946)". Deux ensembles ont retenu notre attention.
Le premier portait sur la rafle du 30-31 janvier 1944. En effet, les noms de Fanny et Cécile Rajngewic ne figuraient ni dans les listes des personnes recherchées, ni dans la liste des personnes arrêtées. Elles étaient donc soit cachées, soit hors du département.
Nous avons ensuite trouvé une liste datant du 15 février 1944 et qui donnait les noms des Juifs arrêtés en Vendée depuis "les opérations du 31 janvier 1944". Cette fois-ci, Fanny et Cécile étaient bien citées. Nous avons travaillé sur les procès-verbaux d'arrestation, les notes de cabinet du préfet et de la gendarmerie. Nous avons compris que les deux soeurs avaient été arrêtées sur dénonciation puis déportées à Poitiers. Que s'était-il passé ensuite ?
Le centre des archives du Mémorial de la Shoah de Paris nous a transmis de nouveaux documents : le portrait des deux sœurs qui apparaît sur le mur des enfants, leurs fiches de Drancy, la fiche de déportation de Fanny et Cécile. Sur la fiche de Fanny, il était inscrit au verso, qu'elle était à Bergen-Belsen en avril 1945, mais rien sur celle de Cécile. Il fallait donc poursuivre les recherches.
Pour répondre à nos questions, nous avons cherché aux archives départementales de Vendée. Nous étions sûrs que Cécile et Fanny Rajngewic avaient été arrêtées à Vouvant, peut-être y avait-il leurs noms sur des documents officiels. Nous avons donc cherché dans les documents de la préfecture dans le fond 1 W 107 "Surveillance, arrestation et déportations des juifs (1941-1946)". Deux ensembles ont retenu notre attention.
Le premier portait sur la rafle du 30-31 janvier 1944. En effet, les noms de Fanny et Cécile Rajngewic ne figuraient ni dans les listes des personnes recherchées, ni dans la liste des personnes arrêtées. Elles étaient donc soit cachées, soit hors du département.
Nous avons ensuite trouvé une liste datant du 15 février 1944 et qui donnait les noms des Juifs arrêtés en Vendée depuis "les opérations du 31 janvier 1944". Cette fois-ci, Fanny et Cécile étaient bien citées. Nous avons travaillé sur les procès-verbaux d'arrestation, les notes de cabinet du préfet et de la gendarmerie. Nous avons compris que les deux soeurs avaient été arrêtées sur dénonciation puis déportées à Poitiers. Que s'était-il passé ensuite ?
Le centre des archives du Mémorial de la Shoah de Paris nous a transmis de nouveaux documents : le portrait des deux sœurs qui apparaît sur le mur des enfants, leurs fiches de Drancy, la fiche de déportation de Fanny et Cécile. Sur la fiche de Fanny, il était inscrit au verso, qu'elle était à Bergen-Belsen en avril 1945, mais rien sur celle de Cécile. Il fallait donc poursuivre les recherches.
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Archives départementales de la Vendée, 1W107, Surveillance, arrestation et déportations des juifs (1941-1946)
