Dans la peau d'un loup

DANS LA PEAU D'UN LOUP

Histoire coopérative entre Florence Thinard, la classe de CE2-CM2 de l'école élémentaire Marius Gros - Quincieux et la classe de 6e5 du Collège Jean Renoir - Neuville s/Saône

Il était trois heures du matin, quand Max tendit l’oreille. C’était une oreille noire, pointue et poilue.
- Quelqu’un arrive, se dit Maxine.

Effrayée par le bruit, la louve entraîna ses petits au fond de la grotte pour les mettre en sécurité.
- Maman, pourquoi nous emmènes-tu là-bas ? C’est humide et froid ! protesta Léna.
- Que se passe-t-il Maman ? Est-ce qu’il y a quelqu’un ? C’est qui ? questionna Victor, qui avait toujours besoin de tout savoir.
- Chut, suivez-moi, ordonna Maxine en les poussant du museau.

Les louveteaux obéirent à leur mère à contre-cœur. Avec Victor et Léna, Maxine avait du pain sur la planche. Elle peinait à les élever sans la meute, qui avait disparu depuis plusieurs semaines. La mère et ses louveteaux avaient échappé au drame car elle les allaitait au moment de leur rapt. Ses petits étaient tous deux si différents ! Victor était curieux, attentif et réfléchi. Il était également autoritaire car il voulait diriger la meute comme son père Naeko. Léna, elle, était sportive, affectueuse et douce. Curieuse elle aussi, elle se préoccupait toujours beaucoup de son entourage. Elle se montrait extrêmement sensible, en raison des événements tragiques qu’elle avait vécus depuis sa plus tendre enfance. Max se coucha contre ses louveteaux pour leur tenir chaud.

Un nouveau bruissement de feuilles se fit entendre à l’entrée de la grotte. C’était les roues du vélo de Lucas qui écrasaient des branches mortes au sol. Lucas s’arrêta brusquement :
- Oh, mince, je crois bien que j’ai crevé, s’exclama-t-il. Tiens, une grotte, je vais pouvoir m’abriter pour la nuit.

Le jeune cycliste posa son vélo contre un arbre et entra dans la caverne. Il s’assit et frissonna. Il faisait sombre et il commençait à regretter d’être parti de chez lui. Lucas n’en pouvait plus de réviser son brevet. Il devait rejoindre ses copains qui l’attendaient dans la forêt. Ils avaient décidé de se faire une petite frayeur nocturne pour échapper au stress des examens. Lucas avait attendu que ses parents s’endorment pour pouvoir s’enfuir, équipé de son téléphone bien-sûr, d’une gourde, d’un sac à dos, d’une lampe torche, des clés de la maison et de quelques bonbons. Malheureusement, le collégien s’était perdu en prenant un raccourci. Cela faisait trois heures que le garçon tournait en rond dans la forêt sans aucun résultat. Maintenant que son vélo avait crevé, il était coincé là, dans cette grotte au milieu de la forêt.

En voulant regarder l’heure, il se rendit compte qu’il n’avait plus son téléphone. Affolé, il regarda tout autour de lui. Dans le fond de la caverne, un reflet de lune attira son attention. Cinq grands yeux jaunes le fixaient. Immédiatement, il se souvint de la cicatrice qu’il avait sur la joue, causée par la griffure d’un loup le mois dernier. Il commençait à ressentir une bien étrange sensation. Il se sentit attiré par ces pupilles et, au fur et à mesure qu’il se rapprochait, ses ongles durcissaient et s’allongeaient pour ressembler étonnamment à des griffes. Il regarda ses mains, elles étaient en train de se recouvrir de poils noirs.

La Métamorphose

Terrifié, il vit que ses poils poussaient de plus en plus sur tout son corps pour former une fourrure. Il se gratta mais ses ongles s’étaient changés en griffes pointues, donc ça lui fit mal. Et puis une queue pointue sortit lentement de son derrière. Ses bras et ses jambes se raccourcirent et se transformèrent en pattes, ce qui le déséquilibra. Ses coussinets le firent glisser. Sa tête changea, son nez s’allongea et il sentit quelque chose le chatouiller, des moustaches poussèrent sur ses joues. Ses oreilles s’agrandirent et devinrent pointues et poilues. Sa bouche s’agrandit, ses dents devinrent des crocs très aiguisés. Des poils apparurent sur sa queue pointue. Il sentit ses vêtements se déchirer, craquer et tomber en morceaux.