Book Creator

Revue du RIRS, 1, 2020

by Hicham Jirari

Pages 4 and 5 of 161

C O V I D - 1 9
I M P A C T S
Santé
Relations
Famille
Droits
Etudes
Éducation
Communication
Informations
Avenir
Visions
Leçons
Décryptages
Interview
Soi en confinement
Focus
Avec Mustapha Bencheikh
Hommage
Quand la didactique résonne ... à distance
Aux femmes
& aux hommes
de la santé
& de la recherche
Le RIRS ?
Le Réseau Interuniversitaire pour la Recherche et la Science est un groupe d'universitaires marocains animés par des valeurs académiques partagées. Ouvert sur différents pôles de recherche, le RIRS adhère à une éthique conforme aux règles de la bienséance et du professionnalisme que chaque membre répercute quotidiennement de par l’exercice de ses fonctions. La revue du RIRS offre une tribune académique libre articulée autour d’une charte éthique et éditoriale qui concilie entre la liberté d'expression, la rigueur réflexive et l'édification intellectuelle. Elle engage ses contributrices et ses contributeurs, membres ou partenaires du RIRS, à promouvoir une dynamique fondée sur différents angles et approches.
Conception et coordination
Mustapha Bencheikh
Pr. Hicham Jirari
Édition numérique sur
https://app.bookcreator.com
Équipe de rédaction
Pr. Aïcha Abdelouahed
Pr. Samira Bahoum
Pr. Nadia Bayed
Pr. Mustapha Bencheikh
Pr. Nabila Benohoud
Pr. Mohammed Berrezouk
Pr. Karim Bougrine
Pr. Barbara Class
Pr. Kawtar Elhadi
Pr. Hicham Jirari
Pr. Mohammed Kahkahy
Pr. Taoufik Khiyar
Comité de lecture
Pr. Aïcha Abdelouahed
Pr. Karim Bougrine
Pr. Adil Cherkaoui
Pr. Aziza Ftouhi
Pr. Hicham Jirari
Pr. Saïda Toufik
Illustrations
Les photos des contributrices et des contributeurs sont édités avec le consentement de leurs propriétaires. Les illustrations ont été soit filtrées sur Google images "Réutilisation et modification autorisées" soit référencées.
© 2020 - RIRS.
Mohammed Kahkahy
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Aïcha Abdel-Ouahed
Samira Bahoum
Nadia Bayed
Mustapha Bencheikh
Nabila Benohoud
Mohammed Berrezouk
Karim Bougrine
Adil Cherkaoui
Barbara Class
Kaoutar El Hadi
Aziza Ftouhi
Hicham Jirari
Mohammed Kahkahy
Taoufik Khiyar
Saïda Toufik
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NOTRE
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Editorial
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ENGAGEMENT
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Si la foi est l'inusable véhicule de l'âme, le devoir en est l'humble navigateur et la passion l'indéfectible carburant !
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ÉDITORIAL
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La revue du RIRS est une tribune indépendante. Elle s'adresse à un large public, toutes catégories confondues. De par la diversité académique de ses contributrices et de ses contributeurs, principalement des universitaires et des enseignants-chercheurs, elle se propose de partager non seulement des réflexions, mais également le désir philanthropique de cultiver les expériences et les connaissances à l'échelle nationale et internationale. Elle touche à tous les sujets d'actualité et spécifiquement aux problématiques qui animent le secteur de l'éducation et de l'enseignement.
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Sa devise, ci-haut, est inspirée d'un personnage, Sani Nax Rifati, cité dans une célèbre série télévisée. Sa vocation académique la prédispose à observer scrupuleusement les droits d'auteurs et la propriété intellectuelle. Elle véhicule des valeurs mondiales alignées sur la rigueur, l'ouverture d'esprit, l'originalité, l'éthique, l'authenticité et l'empathie. Elle fait du Beau, du Vrai, du Juste et du Bien des concepts fédérateurs résonnant à travers ses différents contenus (rédactionnels et visuels). Toute ressemblance avec des contenus déjà publiés ne sera que pur hasard.
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Qui ne voudrait pas remonter le temps, en boucle, pour échapper au COVID-19 ? Qui refuserait d'en tourner la page ? Voici deux questions qu'on poserait facilement aujourd'hui ! Quand bien même les réponses seraient tentantes, je m'interroge plutôt : qu'est-ce qui s'est passé, entre-temps, et qu'est-ce qui se passe encore en mon for intérieur ? Pour pouvoir y répondre, je dois d'abord reconnaître ce à quoi j'ai réduit ma condition d'être humain adapté suite à la déclaration de l'état d'urgence sanitaire au mois de mars dernier. A l'instar de beaucoup de personnes dans le monde, je me suis conformé à la mesure du confinement. J'ai, donc, accepté de limiter ma mobilité aux impératifs de mes besoins vitaux ; sécurité oblige !
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Ma vie citoyenne est devenue si virtuelle qu'elle croulait sous le faix d'une activité neuronale partagée entre un corps frustré et une psyché hyperactive ! J'étais conscient de ce chevauchement qui ne me faisait pas peur à priori ! Il n'en demeure pas moins que les rôles du parent et du professionnel se sont entendus à nourrir un paradoxe tellement insidieux que je ne m'en suis rendu compte qu'après coup ! De fait, l'aptitude à s'adapter par la transformation du foyer familial en espace ergonomique restreint multi-usages réconfortait ma fierté d'homme à l'idée de rentabiliser le label dialectal "khallik fdarek" qui signifie littéralement "restez chez vous". Un lourd tribut a été, pourtant
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Le RIRS
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"Comment se pourrait-il que je perde progressivement mon lien à la
collectivité si je gagne relativement en cohésion familiale ?"
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Editorial
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COVID-19 : entre l'avant et l'après
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Par Hicham Jirari
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Qui ne voudrait pas remonter le temps, en boucle, pour échapper au COVID-19 ? Qui refuserait d'en tourner la page ? Voici deux questions qu'on poserait facilement aujourd'hui ! Quand bien même les réponses seraient tentantes, je m'interroge plutôt : qu'est-ce qui s'est passé, entre-temps, et qu'est-ce qui se passe encore en mon for intérieur ? Pour pouvoir y répondre, je dois d'abord reconnaître ce à quoi j'ai réduit ma condition d'être humain adapté suite à la déclaration de l'état d'urgence sanitaire au mois de mars dernier. A l'instar de beaucoup de personnes dans le monde, je me suis conformé à la mesure du confinement. J'ai, donc, accepté de limiter ma mobilité aux impératifs de mes besoins vitaux ; sécurité oblige !
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Ma vie citoyenne est devenue si virtuelle qu'elle croulait sous le faix d'une activité neuronale partagée entre un corps frustré et une psyché hyperactive ! J'étais conscient de ce chevauchement qui ne me faisait pas peur à priori ! Il n'en demeure pas moins que les rôles du parent et du professionnel se sont entendus à nourrir un paradoxe tellement insidieux que je ne m'en suis rendu compte qu'après coup ! De fait, l'aptitude à s'adapter par la transformation du foyer familial en espace ergonomique restreint multi-usages réconfortait ma fierté d'homme à l'idée de rentabiliser le label dialectal "khallik fdarek" qui signifie littéralement "restez chez vous". Un lourd tribut a été, pourtant
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concédé : la socialité ! On me dirait : "mais vous n'étiez pas seul !". En effet. C'est pour cela que j'ai qualifié la chose de "paradoxe insidieux" ! Une question m'a mis la puce à l'oreille :
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"Comment se pourrait-il que je perde progressivement mon lien à la
collectivité si je gagne relativement en cohésion familiale ?"
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5
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Barricadé à domicile, j'étais capable de vivre en "microsystème" ! Seulement, j'aurai souhaité avoir ce même élan de paroles en évoquant "l'exosystème", mon environnement externe, normal en apparence, mais miné, désormais, de peur et de distance ! Difficile d'en avoir le cœur net ! L'ébranlement du macrosystème d'avant le COVID-19, s'est répercuté sur le plus microscopique de tous les territoires existants. J'en déduis que j'existe, un peu comme les autres, dans un "chronosystème", une aire sémio-symbolique transitionnelle, où, un peu comme les autres, je suis amené à créer mon propre "écosystème" confiné : avec un nouveau paramétrage culturel, une nouvelle programmation neurolinguistique ! Sachant qu'un après COVID-19 ne peut être annoncé avec précision dans le temps, je pense pouvoir re-composer avec le déroulement des événements et surtout avec moi-même car, que je le veuille ou non, j'ai développé inconsciemment un traumatisme ; un traumatisme surmontable grâce à un point de contrôle adjuvant, imputable à l''humanité dont nous, tous, avons été investis : la force intérieure ! Baptisée autrement en sciences humaines, elle s'active avec l'introspection, s'apprivoise par la sublimation et s'autogénère tant que la mécanique cognitive étanche sa soif !
Sommaire
5-6
Covid-19
Entre l'avant et l'après
8-23
Quand la didactique résonne ... à distance
Samira Bahoum & Nadia Bayed, pour une nouvelle pédagogie socio-universitaire
24-27
Notice
Ellipse;
Diplômé de l’Université Mohammed V de Rabat, de l’Université Ibn Tofail de Kenitra et de l’Université de Montréal (Canada), Hicham Jirari est enseignant-chercheur à l’Université Hassan II de Casablanca, membre associé au laboratoire "linguistique appliquée, communication et didactique du fle". Titulaire d’un doctorat national en littératures francophone et comparée, il est certifié en techniques d’expression et de communication ainsi qu’en psychologie. Ses publications couvrent outre les études littéraires, l’ingénierie pédagogique et la psychologie sociale.
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Sommaire
5-6
Covid-19
Éditorial
44-56
Décryptages
Entre l'avant et l'après
8-23
Focus
Par Nabila Benohoud
La connexion à Soi à l'ère de la crise sanitaire
Quand la didactique résonne ... à distance
De quelques souffrances dues au confinement
Samira Bahoum & Nadia Bayed, pour une nouvelle pédagogie socio-universitaire
Par Mohammed Kahkahy
Par Hicham Jirari
24-27
Réforme
Le monde au temps du COVID-19 : vers une citoyenneté mondiale à l'épreuve des risques
La COVID-19
Par Karim Bougrine
57-58
Hommage
Par Aïcha Abdelouahed
Une leçon pour réinventer
l'enseignement supérieur au Maroc
28-31
Échos de Genève
Aux femmes et aux hommes de la santé et de la recherche
Par Hicham Jirari
Quel rôle pour les professionnels de l’éducation numérique ?
60-65
Interview avec
Mustapha Bencheikh
L'université marocaine est en crise ?
Par Barbara Class
32-36
Immersion
Covid-19 et nous
66-72
Droit et société
Par Mohammed Berrezouk
37-39
Lettre ouverte
Le confinement : un mal pour un bien
Par Kaoutar El Hadi
40-43
Éducation
Contamination au covid-19 : de l'imputabilité de la responsabilité à l'investisseur privé étranger
Par Taoufik Khiyar
Par Nabila Benohoud
La covid-19, nos enfants et nous
80
C'est à lire
7
F o c u s
Quand la didactique résonne ... à distance !
Samira Bahoum & Nadia Bayed Pour une nouvelle pédagogie socio-universitaire
Par Hicham Jirari
Forger et cultiver la vie a toujours fait de l’espèce humaine la digne héritière d’un génie aux prises avec le temps et l’adversité. Francis Bacon, dont la philosophie aurait été à l’origine de l’idée du progrès au XVIIe siècle, est reconnu premier à avoir associé l’innovation aux sciences et aux techniques. Repris au XXIe siècle par d’illustres chercheurs à l’instar de Xavier Pavie, Vincent Bontems et d’Etienne Klein, le philosophe britannique aurait écrit en 1625, dans ses Essais de Morale et de Politique :
Au risque d’une disparition certaine, l’histoire de l’humanité est vouée à l’innovation : à progresser vers le mieux et non pas à régresser ou à stagner. Et, nul doute que les puissances politiques et économiques en déterminent la trajectoire surtout en périodes de crises.
Certainement, chaque médicament est une innovation, et celui qui ne s'applique pas de nouveaux remèdes doit s'attendre à de nouveaux maux ; car le temps est le plus grand innovateur et s'il change les choses pour le pire et que la sagesse et le conseil ne les modifient pas pour le meilleur, quelle sera la fin ?
La pandémie du COVID-19, source de drames et de souffrances, a transformé l’ordre dans le monde en désordre en commençant par les plus magnanimes. Ceux-ci ont compris, et les autres aussi, qu’une chimère ne peut être vaincue que par un Bellérophon ! Ainsi, un appel au sauveur a été lancé dans tous les corps de métiers particulièrement dans la sécurité nationale, le commerce, la santé publique et l’enseignement. Les croyances dominantes ont, naturellement, daigné partager un peu de leurs territoires pour
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que les consciences individuelles puissent carburer à la même vitesse que le compteur des victimes. Au Maroc, comme un peu partout sur la planète, le secteur de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur a fait l’objet d’un remaniement imposé par le confinement des populations. Beaucoup d’efforts ont été déployés sur l’ensemble du Royaume chérifien pour éviter la stigmatisation des attentes sociétales. Une question devait nécessairement être posée : dans quelle mesure il était possible d’assurer la continuité pédagogique à distance ?
Au cœur des universités marocaines, la personne de l’enseignant s’est avérée la pièce maîtresse (Ndeye, 2009). Elle devait trouver la foi et la force en elle-même, dans un premier temps, pour adhérer à une action apprenante à distance. Elle devait puiser dans ses expériences et ses recherches, dans un second temps, pour paramétrer (Gilles et Renson, 2009) correctement son intervention auprès du public-cible. Bref, comme le dit si bien le dicton : qui veut aller loin ménage sa monture ! Avait-on les mêmes réserves de bon sens, d’intelligence, de compétences pour en justifier au moment opportun ? Assurément pas, et, ce n’est ni un reproche, ni une critique ! Toutes les pièces maîtresses ont fait ce qu’il fallait faire, d’une façon ou d’une autre. Place maintenant au bilan !
Sur quelles bases faut-il mesurer la portée de cette continuité ? Sachant que cette portée, quel que ce soit son impact sur les bénéficiaires, sera reconnue comme étant limitée en raison même des inégalités socio-économiques qui conditionnent l’accès au service public, l’intérêt qu’elle présenterait, pour la communauté académique, pourrait être traduit en source de référence et de progrès, dépassant la simple « innovation circonstancielle », dont les repères ne se déclinent pas seulement en données statistiques.
Deux établissements, deux enseignantes, deux expériences !
Deux établissements universitaires se sont distingués, chemin faisant, comme tant d’autres. Il s’agit de la Faculté des Sciences de l’Education (FSE) de Rabat et de l’Ecole Nationale Supérieure d'Arts et Métiers (ENSAM) de Casablanca. Représentés respectivement par les enseignantes S. Bahoum et N. Bayed, ils ont repoussé leurs limites en soutenant pleinement leurs pédagogues dans leurs expériences du télétravail.
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Quelques jours après le 16 mars 2020, S. Bahoum et N. Bayed se sont retrouvées confinées et réorientées vers des environnements numériques un peu comme des étoiles scintillantes qui devaient servir de constellations aux explorateurs ! Lumineuses didacticiennes, leurs veilles continuelles ne les ont que davantage responsabilisées face aux attentes de leurs apprenant-e-s.
Des limites ! Elles en ont : l’angoisse, le doute, la solitude ! Des ressources : forcément, à la guerre comme à la guerre ! Des compétences ! Elles en justifient bien avant le COVID-19 ! Elles s’en sont servies : par le déploiement de dispositifs différents et d’approches qui mettent l’accent sur la personne humaine, les transactions sociales de même que sur les processus cognitifs.
L’usage du numérique dans le cursus académique des élèves-ingénieurs a révélé qu’ils étaient habitués à un enseignement en mode présentiel.
Lors de cette conjoncture exceptionnelle, le rôle du professeur a été pointé du doigt en matière d’accompagnement puisque 54% des étudiants se sont sentis moyennement guidés par le professeur.
L’hybridation mesurée tend à mettre l’apprenant au centre et la technologie à son service. Le professeur en est grandement responsable.
Concernant la disponibilité des ressources théoriques et pratiques sur la plateforme, Moodle, permettant à l’enseignant d’organiser ses supports pédagogiques et aux étudiants d’y accéder, 51% d'entre eux estiment ces ressources pédagogiques adaptées.
Toutefois, via la plateforme préconisée, six séances de cours au format PPT, accompagnées d’explications ont été échelonnées par envois réguliers aux étudiants. Ces envois comprenaient une progression rigoureuse de ce module, avec divers exercices illustrant la théorie de la dynamique des groupes.
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