Un livre de photos prises en Wallonie visant à caractériser la beauté des paysages wallons et à partager quelques réflexions quant à ce qui contribue à une belle photographie de paysage.

L'instant présent - Photographié près de chez vous en Wallonie

A l'origine de ce livre, un coup de téléphone. Une journaliste a vu mon site. Je comprends qu'elle cherche un photographe qui s'intéresse à la Wallonie et à la beauté des paysages wallons. Elle pense que j'ai fait un livre sur le sujet... non, juste un site amateur ! On échange, on discute, elle me questionne. Cueilli au milieu d'une journée de travail, l'interview est rapide et spontanée.... on verra ce que cela donne. 3h du matin, je me réveille en repensant à ce qui s'est passé, à l'interview, aux questions, aux réponses... J'ai dit des choses, j'en ai oublié d'autres. J'ai envie de compléter ! Trop tard... quoi que, je lui ferai un mail. Je me rends compte aussi que sur mon site il y a déjà 4 livres mais aucun sur mon projet Wallon ! Bien entendu celui-ci n'est pas clôturé... mais quand même... ça manque ! Il faut résoudre cela. Un site sur la photo en Wallonie sans livre qui lui soit spécifiquement consacré est un non sens. Je réfléchis un peu et trouve le titre et l'idée du projet. La motivation est là, j'ai envie de faire un livre mettant en avant ce qui, pour moi, caractérise un beau paysage ou participe à une belle photographie de paysage... un livre aussi sur l'éphémère et l'instant présent... deux éléments non mis en avant dans l'interview mais qui me semblent pourtant fondamentaux et participer à la beauté d'un paysage. Dès lors, pour démarrer ce livre et avant de vous livrer toute une série d'autres éléments sur la beauté en photographie de paysage, je vous offre cette pâquerette. Son nom scientifique, Bellis Perennis, met en avant sa beauté et son caractère pérenne ; pérenne au fil des siècles mais tellement éphémère aussi pourtant... et donc tellement belle !

Autre élément tenant davantage à la composition qu'au paysage en lui-même, l'utilisation de la plongée et de la contre-plongée. Parfois risquée, cette technique permet souvent d'amener un certain étonnement au spectateur et ainsi de renforcer l'attention qu'il portera à la composition. Pour certains, cela participera à la beauté de l'ensemble, pour d'autres pas forcément. Tout est ici question d'esthétisme et relève d'un choix artistique pouvant être partagé ou non... pouvant renforcer ou non la beauté de la photographie. Quoi qu'il en soit, il convient ici de rester vigilant car cette technique amènera aussi une forme de déformation de l'objet par la perspective prise donnant davantage d'importance au premier plan. A gauche, cela participe à mettre en avant l'étonnement de cette abeille surprise d'être ainsi l'objet d'autant d'attention. A droite, c'est la texture de l'œuvre d'art de Folon (Angelo Custode) qui est mis en avant et nous amène à glisser peu à peu vers le visage de l'homme et, suivant son regard, vers le haute de l'Abbaye de Villers-la-ville et son ouverture à un ciel évoquant le divin. J'aime l'atmosphère qui se dégage de cette photo.

Si nous avions déjà abordé les vertus de l'eau en photographie de paysage, voici deux nouveaux exemple de son intérêt. A gauche, la fontaine présente devant le château de Modave permet de mettre un peu de mouvement dans la photographie et

Nous n'en n'avons pas encore parlé mais un autre élément assez évident qui apporte de la beauté aux paysages tient dans les couleurs dont ceux-ci se parent à l'automne ! Pas besoin que celles-ci ne soient exceptionnelles, sursaturées ou d'une luminosité éclatante sous un beau soleil d'été. Le simple fait de leur présence permet de varier les nuances et d'éviter la monotonie d'un paysage tout, ou parfois simplement trop, vert ! Quoi de plus beau qu'un paysage présentant toutes les couleurs possibles de l'automne ou même seulement certaines d'entre elles. Ces couleurs (rouge, orange, jaune, vert,...) apportent souvent une certaine

Un autre élément qui peut contribuer à la beauté d'un paysage tient en la présence de l'eau. Mers, lacs, fleuves, torrents, cascades, rivières, ruisseaux... tout est bon car susceptible d'amener mouvement, reflets, contraste, douceur, force,... à une composition. Bien entendu, selon la situation, l'eau pourra être exploitée de diverses manières. Mais que ce soit pour ses reflets sur une grands surface plane en l'absence de vent, l'énergie qu'elle amène dans un torrent ou une cascade, la calme dont elle peut-être le signe ou, comme dans ces deux exemples, les méandres esthétiques que forme une rivière, les occasions ne manquent pas d'utiliser l'eau pour sublimer un paysage.

Ces deux photographies prises le long de la Semois montrent combien un paysage gagne directement en intérêt lorsque l'eau s'invite dans celui-ci. La courbe de la rivière autour du tombeau du géant souligne le relief de ces espaces boisés et, par ses reflets, amène un peu de variation dans un espace qui, sans cela, aurait sans doute été un peu trop vert et uniforme que pour être réellement  intéressant. De l'autre côté, le village de Frahan trône au cœur d'un autre méandre de la Semois qui, par la courbe de sa rive, amène davantage de rondeur et de douceur au paysage. Bien entendu, dans ces deux cas, l'ambiance globale du paysage est largement influencée par le moment de la journée... encore des instants magiques qu'il faut parfois savoir attendre un peu pour tirer un plein profit de la scène qui s'offre alors à voir avec une poésie toute particulière. 

Autre règle brisée, pour la photographie de gauche... couper un élément ! Habituellement déconseillée, ceci peut aussi mener à de belles photographies. En outre, dans les exemples présentés ici, la lumière de l'instant présent a permis d'amener une ambiance tout à fait particulière rehaussant encore l'intérêt du cliché. Dans le premier cas, le soleil illumine le clocher et le toit de l'église Saint-Lambert de Barbançon sur un ciel complètement bouché. Il amène ainsi espoir et réconfort. Dans l'autre cas, ce portail isolé capturé à l'arrière du parc du château de Modave, prend des allures féeriques et presque irréelles sous cette douce lumière de début de journée. Dans les deux cas, des points d'intérêt à ne pas manquer !

En parlant de côté champêtre, nombre de villages Wallons s'offrent à voir sous leur meilleur profils à partir de sentier de randonnées bordant ceux-ci Ci-contre, un panorama du village de Falaën, un des plus beaux villages de Wallonie situé dans le Condroz et dominant la vallée de la Molignée. On devine ici le château ferme et l'église Saint-Léger sous un ciel assez bouché au travers duquel le soleil tente péniblement de percer. Le panorama réalisé ici permet d'avoir une vue globale du village avec, en avant plan, un large pan de prairie permettant de mettre en avant l'environnement de celui-ci.

Parlant d'ambiance, on ne peut évidemment oublier la plus-value évidente (mais parfois complexe à obtenir) de la présence du brouillard pour créer de belles images de paysages embrumés. A ce niveau, personnellement, j'apprécie particulièrement le noir et blanc. Je trouve qu'il renforce les multiples ambiances qui peuvent naître autour de tels moments. Ici, dans la vallée de la Warche, deux paysages pris au petit matin montrent la beauté tranquille d'une nature qui s'éveille et semble sortir peu à peu des ténèbres d'une nuit froide et humide. Et oui, si souvent le brouillard est connoté négativement au quotidien, il peut, pour un photographe et pour toute personne qui se donne la peine de réellement l''observer, apporter une atmosphère réellement intéressante et une beauté toute particulière à la nature qui émerge et se révèle en son sein.

qui, un jour, se sont mis en place pour nous offrir un tel spectacle... alors tout paysage peut révéler sa beauté. N'importe quel champ, n'importe quelle vallon, n'importe quelle rivière, n'importe quel arbre... tout peut révéler sa beauté ; reste au photographe à trouver comment capturer l'instant présent et en rendre compte sur le cliché qu'il souhaite réaliser. Si ce processus peut sublimer ou, à l'inverse, réduire la beauté d'un paysage ; il n'enlève rien à la beauté première du réel qui s'offre à voir... à qui souhaite réellement le voir ! Rien de complexe là-dedans, juste parfois besoin d'un peu d'entraînement et de ralentir le rythme habituel qui est le notre ! 

Indépendamment de la place qu'il prend, le ciel a souvent son importance en photographie de paysage et participe indéniablement à la beauté d'une scène . Quoi de pire d'ailleurs, pour un chasseur d'images, qu'un ciel bleu immaculé dans lequel rien ne se passe ? A ce sujet, en Wallonie, nous sommes plutôt gâté ! Les ciels bleus sont rarement immaculés et les ciels gris et chargés ne sont pas rares. Ceci constitue un atout évident pour tout photographe cherchant de beaux paysages et osant braver une météo parfois capricieuse à la recherche de paysages sublimés par celle-ci ! Attention toutefois ! Qu'on ne me fasse pas dire ce que je n'ai pas dit. Il fait aussi régulièrement beau en Wallonie et de très beaux paysages peuvent également se prendre par temps clair et ensoleill ! Une fois n'est pas coutume... aucune règle n'est absolue en photographie !

le kayakiste descendant l'Ourthe au pied du château des comtes d'Ursel nous permet instantanément de prendre conscience de l'immensité du château et nous fait sentir humble face au paysage observé. Ne cherchez pas l'humain dans la photo du milieu... il en est absent.... juste histoire de montrer qu'un beau paysage peut donner sa juste proportion par d'autres éléments présents dans le cadre. Ici, le pont de claies de Laforêt (monté en mai et démonté fin de l'été) qui, outre le fait qu'il guide le regard vers le paysage lointain, permet de rendre compte des proportions réelles des lieux.

que les photos les plus intéressantes s'écartent parfois des règles classiques de composition. Un seul mot d'ordre dès lors... Osez ! Dans le cas présent, dans ce parc bien connu de Wallonie, hormis l'harmonie des couleurs, peu de règles sont respectées mais la multiplicité des courbes présentes dans la photos amène toutefois un résultat des plus intéressant !

L'envie. Sentiment de désir mêlé d'irritation; désir de jouir d'un plaisir égal à celui d'autrui. Dans sa définition l'envie a un petit quelque chose de négatif. Pour Bertrand Russsel, il s'agirait même de la plus importante cause de malheur moral... et pourtant... Un paysage ou une photographie qui donne envie en dit sans doute long sur la beauté de celui-ci. Bien entendu on n'envie pas seulement le beau... mais quand même ! N'est-ce pas souvent le cas ? L'envie n'est donc pas ce qui fait la beauté d'un paysage mais bien un sentiment possible face à un paysage d'une beauté certaine. Devrait-on pour autant s'en priver ? L'envie peut aussi venir d'une certaine curiosité... l'envie de savoir ; savoir ce qui s'est passé entre ces deux êtres qui se déchirent et se séparent sur cette escalier de la tour et des plateformes d'observation de Bouillon ! Que de sentiments en tout cas... voici peut-être en réalité l'ingrédient qui contribue à la beauté d'un paysage... il fait naître des sentiments, des émotions !

A l'opposé, la nature à l'état pur et des composition plus épurées... beaucoup plus épurées ! Sans être minimalistes (mais la frontière est parfois floue à ce niveau), les deux clichés de cette page ont le mérite de mettre en avant deux paysages fabuleux ou typiques de Wallonie. S'il faut parler de beauté, voici deux exemples (parmi tant d'autres) de ce que nous pouvons trouver dans la région. A gauche, le site du Noir Flohay (Hautes Fagnes) mis en valeur dans une composition noir et blanc au sein de la quelle la place que prend le ciel ne vient que renforcer le caractère exceptionnel de ces arbres figés par le temps. A droite, une foret comme tant d'autres où le contraste et la différence des couleurs (bien que non complémentaires) viennent renforcer la mise en valeur du paysage observé ! Pas besoins de canyons immenses ou de sommets culminants à plus de 2500 mètres pour faire une belle

Un beau paysage donc aussi celui qui provoquerait des émotion ; qui bouleverse notre état affectif de manière intense ; amenant plaisir ou douleur, joie, colère, tristesse, peur, dégoût, surprise... peu importe en fait ! L'émotion est le signe qu'on vit... et, quand on prend le temps d'y penser... quoi de plus grisant que la vie. Un beau paysage est donc aussi celui qui nous ramène à la vie, à qui l'on est et à ce qu'on ressent. Pas besoin pour cela de rechercher l'exceptionnel car les émotions peuvent naître de partout... La nostalgie au détour d'un site industriel désaffecté près de Martelange, la compassion pour un cheval au regard perdu... et tant d'autres choses encore à découvrir au détour de chaque sentier, de chaque point de vue, de chaque "attraction" pour peu qu'on se laisse simplement le temps d'être touché par l'immensité et le divin qui omniprésent !

une période assez intéressante à ce niveau car il permet de découvrir toute la richesse de la structure  d'un arbre et, par transparence, de garder trace du ciel qui se dessine en arrière plan. Ces deux clichés pris près de Chassepierre et de Wéris constituent de beaux exemples de l'intérêt d'une certaine simplicité dans la photographie de paysage... et que faire de mieux dans de tels moments que de simplement profiter de l'instant présent ?

Si ce n'est pas toujours possible, une autre manière de mettre en avant les jolis villages de nos régions consiste à prendre un peu de recul afin de montrer comment ceux-ci s'inscrivent dans leur environnement. Ceci permet en outre au spectateur de se projeter davantage dans l'ambiance qui peut régner sur les lieux. A gauche, le village d'Olne prend place dans une campagne verdoyante. La seule petite bande d'herbe verte présente dans le bas de la photo permet de comprendre en un instant la situation du village. La place majeure laissée au ciel renforce l'idée d'un petit village de campagne. A droite, bouillon trône fièrement au cœur d'un des méandres de la Semois. Les bois alentours situent bien la ville dans un paysage typique du sud de la Belgique et de nos Ardennes.

chaleur au paysage observé et lui confère une dimension supplémentaire qu'on ne peut observer qu'à cette période de l'année.  Ci dessus à droite, l'église Saint Lambert du village de Mozet vu depuis l'un des chemins de campagne bordant le village. A gauche, le château de Fontaine vu à la dérobée au travers des haies bordant la route jouxtant celui-ci. Dans les deux cas, quelques touches de couleurs d'automne pour donnent un intérêt complémentaire au paysage observé.

On l'a déjà dit, la beauté d'un paysage peut se révéler presque n'importe où. Il n'est dès lors pas toujours utile de faire de longues randonnées afin de trouver des endroits intéressants à photographier. De paysages très intéressants peuvent parfois se révéler tout près de vous... au bord de n'importe quelle route ! A gauche, le site de Wéris II borde la N841 et présente quelques exemples des mégalithes parmi les nombreux trônant dans la région. A droite, une route quelconque (la rue de l'Ermitage qui mène à Torgny) prend un intérêt particulier par la perspective qu'offrent les lignes de fuites multiples données par le champ, l'herbe et la route et par cet arbre isolé qui trône à ses côtés.

Revenons un instant à la question première qui m'avait été posée par cette journaliste et qui a motivé la démarche de ce livre : comment définiriez-vous un beau paysage. Plus j'avance dans ce livre et plus je me rends compte de la justesse de ce que je lui ai dit. Tout ou presque peut être beau... pour peu qu'on se donne la peine de réellement regarder ce qui est devant nous. Le beau peut être partout si on y prête attention ! Bien entendu toutes les photos que l'on fait ne sont pas belles. En effet, celles-ci doivent bien souvent rencontrer nombre de critères pour être considérées comme telle. Mais si on parle d'un paysage et qu'on prend le temps de se laisser subjuguer par ce que nous offre la nature et par la complexité des processus

le paysage le sera également. Ici, entre ses dépendances, au milieu de l'eau, derrière un parc laissant deviner son intérêt, sous un ciel gris et chargé, proche de cet arbre coloré de rose, le château prend un tout autre intérêt... le paysage aussi ! Dans ce cas, j'aime aussi particulièrement la façon dont le château tout en rondeur peut alors s'accorder avec les lignes courbes des berges des douves ou de la haie du parc. 

On pense parfois que la beauté d'un paysage ne peut se capturer qu'à l'aide d'objectifs grand-angle qui permettent d'embrasser largement le paysage observé se rapprochant au plus près de ce qu'observe l'œil humain et devant à tout prix se fondre dans un format paysage classique ou en 16/9. Si la photographie de droite prise au rocher du Bieley (Butgenbach) tend à confirmer ce propos (d'autant que nombre d'autres éléments évoqués précédemment sont aussi présent dans cette prise de vue), l'autre cliché présenté ici nous montre combien il est aussi possible de quitter le format portrait (ici au profit d'un format 1:1) et les objectifs grand-angle afin de rendre compte de la beauté de la nature qui nous entoure. J'aime particulièrement la composition de cette photographie, le contraste entre la douceur des courbes de la tige et les nombreuses "épines" présente sur celle-ci. J'aime aussi les tons du flou de Bokey de l'arrière plan qui s'accordent parfaitement avec le vert de la plante et ajoute de la douceur à l'ensemble. Une photo de paysage peut donc aussi s'attacher au détail d'un paysage et montrer ainsi la complexité et la beauté des plus petits éléments de notre environnement.

Dans le prolongement des photographies précédentes et toujours en lien avec l'importance du ciel voici deux exemples de paysages pris à contre-jour. Ci-dessus la campagne de Bastogne avec un ciel chargé de nuages laissant passer peu à peu les premiers rayons du soleil levant. L'intérêt du paysage tient ici dans les plans successifs marqués par le relief des pleines alentours. A droite, une autre campagne du côté du village de Chardeneux, met en avant le côté champêtre des lieux. Dans les deux cas, une ambiance toute particulière qui n'existe qu'à l'aurore... avis aux lèves tôt !

Si l'ordre et l'harmonie peuvent amener à de beaux paysages, il ne faut pas sous-estimer néanmoins la possibilité d'obtenir des clichés intéressants face à des désordres évidents ! Le chaos peut, lui aussi, donner lieu à de belles surprises. Reste qu'ici le résultat est plus souvent aléatoire et la garantie d'un agencement optimal pas toujours présente... mais qui ne tente rien n'a rien. Ainsi, quelles que soient les règles, n'oubliez jamais que celles-ci sont aussi faites pour être transgressées et

La douceur. Voici un autre élément non évoqué en première intention et qui, pourtant, dans certains cas, amène indéniablement un plus à la beauté d'une photographie. Essentielle à la vie par le plaisir délicat qu'elle procure, la douceur embellit aussi une photographie. Elle laisse imaginer un mouvement lent et progressif et stimule ainsi l'imaginaire de celui qui regarde la photo. Le spectateur devient acteur, se crée sa propre histoire autour du paysage figé par la photographie... le paysage prend alors une autre dimension... il prend sens, il fait sens. Ici un cygne du jardin d'Annevoie qu'on imagine glisser délicatement sur l'eau, là de hautes herbes d'une lande abandonnée au milieu des fagnes se laissant bercer par le vent, dans les deux cas, le début d'une histoire, l'envie d'en savoir davantage !

situations. En effet, en toute situation, l'utilisation du noir et blanc permet au photographe de proposer une approche plus créative, s'éloignant de la simple représentation du réel, au bénéfice de sa propre vision du monde. Rien d'extravagant dans ces deux clichés de Corroy-le-château et du village de Thon Samson, mais des images qui, par le seul fait de l'absence de couleur, s'éloignent du réel offrant de ce fait, une autre beauté et d'autres sentiments. 

Nous voilà arrivé au terme de ce voyage au cœur de la Wallonie. Inspiré par une interview au sein de laquelle une journaliste m’a demandé de qualifier ce qui était, pour moi, un beau paysage, j’espère avoir pu donner quelques éléments de réponse dans cet ouvrage. J’ai bien conscience que je ne me suis pas limité à qualifier un beau paysage et que, bien souvent, j’ai glissé vers la définition de ce qui pouvait participer à la réalisation d’une belle photographie de paysage. Ceci m’a permis de donner quelques clés, quelques conseils, quelques idées qui, je l’espère, à partir de ma petite expérience, pourront vous servir un jour lorsque, appareil à la main, vous serez vous-mêmes occupés à capturer vos propres paysages. Le projet de ce livre s’étant construit de manière opportuniste, j’ai fait avec les moyens du bord, avec ce que j’avais déjà sous la main. Ce livre n’est donc pas exhaustif quant à ce qu’il est possible de trouver dans la Wallonie… il n’en donne qu’un échantillon. Comme disait Susan Sontag, « Je n’ai pas encore été partout, mais c’est sur ma liste », toutes mes excuses dès lors pour tous ces autres lieux qui auraient aussi certainement mérités d’être présents dans ce livre mais que je n’ai pas encore eu l’occasion de parcourir. Je le ferai un jour… j’espère. J’espère également que vous aussi, par ce livre, aurez peut-être un jour envie de parcourir la Wallonie à la recherche d’instants magiques&nbsp;; profitant du moment présent et des innombrables paysages qui pourraient s’offrir à vous. Si vous êtes de la région ou dans la région, n'hésitez pas... toutes ces photos ont été prises près de chez vous ! Ci-contre, une dernière photographie pour cette invitation au voyage, la vallée de la Warche peu avant le lever du jour. Un paysage tout en douceur et en mystère&nbsp;; une promesse d’un jour nouveau plein de surprises, de découverte et de beauté. Bon voyage à vous Yannick Dubois

L'équilibre, sans réellement parler ici de symétrie, constitue certainement aussi un élément important d'un beau paysage. On pourrait dire d'un paysage qu'il est équilibré lorsque, en son sein, tout élément, attire le regard avec la même importance. Le côté gauche répond au côté droit, le haut au bas,... Ci-contre, dans les fagnes, chaque arbre a son importance et celui de l'avant-plan droit répond parfaitement à celui de l'arrière plan gauche, d'autant que l'arbre du milieu sert de pivot entre les deux et participe à l'équilibre du tout grâce à un autre élément intéressant... la règle des impairs (nous y reviendrons) ! Dans l'autre photo prise à Crupet, malgré que chaque élément de la photo soit différent, chacun amène un plus au paysage, chacun attire le regard. Le ciel de feu en haut à droite répond à l'étang asséché en bas à gauche et le donjon du côté gauche répond à la route se perdant dans un très léger brouillard du côté droit. Chaque élément a son importance, chaque élément attire le regard. Dans ce cas, pas de mystère, chaque élément participe à l'équilibre du tout.

Autre élément souvent utilisé en photographie de paysage, les lignes horizontales. Indépendamment des deux lignes du cadre bordant la photo (certainement en mode paysage), il n'est pas rare que d'autre lignes horizontales s'invitent sur nos clichés (lignes d'horizon notamment mais pas seulement). Ces lignes (comme toute ligne présente par ailleurs), vont directement impacter la composition et l'impression que cette dernière laissera au spectateur. Le plus souvent, les lignes horizontales vont permettre d'amener de la stabilité, un sentiment de sécurité et de calme (comme c'est le cas dans la photographie de droite prise à Torgny). En outre, les lignes horizontales peuvent, dans certains cas, permettre de diviser l'image en différents plans et, ainsi, donner de la profondeur à celle-ci (comme c'est le cas pour la photographie de gauche prise au château de Beloeil) ;

Un autre élément contribuant à la beauté d'une photographie tient au nombre d'éléments présents dans celle-ci. Le photographe choisit ce qu'il intègre et exclut du cadre. On est ici face à un élément qui tient autant à la composition qu'à la présence naturelle d'un certain nombre d'éléments dans un paysage. Une des règles de composition tend à dire qu'il est important que le nombre d'éléments présents dans un paysage soit impair (ou trop nombreux que pour être compté !). Ceci participera à la beauté de la composition. Souvent (mais pas systématiquement), la présence d'un nombre pair d'éléments rendra une photo moins intéressante. Le respect de cette règle amène en outre davantage de dynamisme dans la composition et un ensemble visuellement plus agréable à regarder. Les deux exemples ci-contre constituent en une application indirecte de ce principe. Sur ce paysage des fagnes au coucher du soleil, le nombre d'objets ne permet pas de compter ceux-ci ; dans l'autre photographie prise dans les jardins d'Annevoie, un cygne et cinq jets d'eaux donnent à chacun de ces "objets" une place et un dynamisme intéressants. Une application plus directe est présente à la page 28.

Autres exemples de paysages urbains traduisant la beauté de nos régions, Dinant et Clermont-sur-Berwinne. A gauche, un petit bateau de plaisance flottant sur la Meuse peu avant le lever du soleil. A l'arrière plan, Dinant, sa citadelle, sa collégiale et les jolies maison colorées bordant le fleuve. A droite, l'ancien hôtel communal de la ville (style mosan) qui chevauche l'espace public au bout de cette ancienne rue pavée. Dans les deux cas, la beauté naturelle des lieux est simplement renforcée par la composition et l'ambiance de l'instant présent !

Pour ces deux photographies mettant en avant le patrimoine ferroviaire Wallon, un autre élément permettant de donner de l'intérêt à un paysage peut être mis en avant... se rapprocher du sol. On retrouve ici l'idée de changer de point de vue. Plus spécifiquement, la prise au ras du sol permet souvent de donner une perspective assez intéressante à la photographie, lui conférant des allures inhabituelles et offrant au premier plan une place particulière. Dans la première photographie, l'échangeur apparaît comme central et amène à se demander si la locomotive (qui, vue du bas , prend une tout autre dimension) ne va pas tout à coup bifurquer pour nous foncer dessus. De l'autre côté, la prise en position basse renforce la perspective et aide le regard à suivre les rail jusqu'au pont situé à l'arrière plan. Sans que le paysage ne doive être exceptionnel, le changement de point de vue donne ici un intérêt particulier aux images capturées.

La beauté d'un paysage tient aussi parfois simplement à la simplicité de celui-ci et à la présence d'un sujet unique mis en valeur par son environnement. Sans que ce dernier ne doive être exceptionnel, il reste néanmoins nécessaire qu'il soit intéressant. L'exemple typique de cela qu'on peut trouver relativement facilement tient à la présence d'un arbre ou d'un bouquet d'arbres isolé dans un champ. Reste alors à attendre le bon moment pour que l'environnement le mette réellement en valeur. Un ciel de fin de journée, une couche de neige immaculée, quelques oiseaux qui passent dans le ciel,... L'hiver est

 nous offre, en outre, un joli petit arc-en-ciel coloré à l'avant plan. A droite, cette petite mare devant le château-ferme de Falaën nous offres quelques reflets intéressants dans un paysage qui, sans cela, aurait sans doute manqué un peu d'intérêt.

photographie de paysage. Il suffit parfois de s'arrêter un instant pour profiter de ce qu'on a sous les yeux. Et même si l'habitude fait parois perdre la beauté d'un paysage en banalisant celui-ci, il suffit alors de prendre le temps de le regarder sous un jour nouveau (et je ne parle pas seulement ici d'un ciel bleu au-dessus d'une forêt belge... car oui, cela arrive régulièrement !) pour se rendre compte que la beauté est bien présente aussi près de chez nous... omniprésente même pour peu qu'on choisisse de l'appréhender. Quoi qu'il en soit, notons aussi que, dans les deux cas, le ciel a toute son importance dans ces compositions et participe, par la place qu'il prend, à la beauté globale de l'image.

Et bien oui, évidemment, le soleil peut aussi permettre de sublimer un paysage. Qu'il soit indirectement présent mais bien visible par la chaleur qu'il apporte à l'ensemble ou qu'il soit directement présent dans le cadre de la photographie, il constitue lui aussi un acteur central de toute composition participant ainsi à la beauté d'une photo. En outre, comme on le sait, couleurs et émotions sont particulièrement liées. On sait combien les couleurs chaudes telles que le jaune, l'orange ou le rouge sont associées au bonheur, à l'optimisme ou encore au dynamisme. Pas étonnant dès lors qu'elles contribuent également à rendre un paysage plus attrayant ! Les deux exemples ci-contre illustrent bien cela. De simples champignons pris devant une ancienne ferme prennent tout à coup une autre dimension et ce chemin de caillebotis des hautes fagnes se dirigeant droit vers le couchant nous attire instantanément et nous donne envie de le parcourir et de profiter de l'environnement exceptionnel dans lequel il se trouve !

Le point de vue est souvent déterminant. Grâce à lui, une photographie peut changer du tout au tout. Il suffit parfois d'avancer un peu, de se décaler de quelques centimètres ou de quelques mètres pour qu'un paysage prenne un tout autre aspect. Il suffit de ne pas simplement rester dans sa voiture, au bord d'un sentier ou au premier spot pour touriste. Il suffit d'aller un peu plus loin qu'on ne le ferait spontanément. Ceci permet souvent de bénéficier d'un paysage plus intéressant ou d'éviter des éléments disgracieux dans le cadrage. Ici, pour l'abbaye d'Aulne et le mémorial de Dinant, outre le point de vue particulier amenant le sujet à être doublement cadré (le cadre de la photo et le cadre dans le cadre formé par l'arche ou le mémorial), le point de vue donne plus de puissance aux lignes de fuite et amène une géométrie harmonieuse rehaussant l'intérêt du paysage capturé !

Un autre élément participant à la beauté d'un paysage est sa capacité à amener du dépaysement ; provoquant de ce fait des sensations inhabituelles, une envie d'ailleurs, une immersion directe dans un environnement amenant douceur, paix, tranquillité ou, au contraire, des émotions plus sombres et mystérieuses. Pour ma part j'ai été touché par le virus de la photo aux Etats-Unis. Un endroit idéal mais pas facilement accessible ! En rentrant je me suis dit que la beauté d'un paysage pouvait certainement se trouver plus près de chez moi ! C'est là que j'ai décidé de parcourir la Wallonie afin de poursuivre mon apprentissage. Mon intuition était exacte et il m'a suffit de peu de temps pour retrouver la beauté et le dépaysement. J'aime beaucoup la photo de gauche et suis à peu près certain que, pour beaucoup, je pourrais la faire passer pour une photo des Etats-Unis. Dépaysement total... et pourtant prise dans les Hautes Fagnes ! Notons aussi pour ce trois photos que le caractère dépaysant de celles-ci nous vient en grande partie des ciels qui apportent également un plus en décuplant les émotions... encore des instants présents à ne pas rater !

Autre manière d'obtenir une photographie de paysage intéressante... oser changer de format. On pense souvent que la photographie de paysage doit forcément se faire en format... paysage ou panoramique. Pourtant il n'en n'est rien. Le format portrait, ou même carré, peut parfois parfaitement convenir également. Ceci peut amener deux bénéfices intéressants. Premièrement, cela permettra parfois de mieux équilibrer (ou déséquilibrer si tel est votre choix artistique) la photographie. Deuxièmement, cela aidera le spectateur à recentrer son attention sur la partie plus intéressante du paysage en excluant, par le format choisis, d'autres éléments potentiellement inintéressants ou perturbateurs. La photographie de l'œuvre de Folon centre directement le regard sur l'œuvre principale en excluant par ailleurs des parties moins intéressantes des ruines de l'Abbaye. La photographie s'en trouve alors directement plus lisibles. Ci-contre, la campagne de Bellevaux et cette vache qui nous invite à plutôt regarder le paysage s'offrant à voir derrière elle.

La perspective... voici un autre élément qui participe à la beauté d'un paysage et, plus particulièrement, d'une photographie de paysage. Ce qui nous intéresse ici et contribue à la beauté de l'ensemble est la ligne de fuite contenue au sein d'un espace et lui conférant une certaine profondeur. L'intérêt d'une telle ligne est qu'elle guide le regard dans le paysage, maintient l'attention sur celui-ci et le diriger vers un point spécifique attirant alors particulièrement l'attention. Si la perspective semble évidente sur ces deux photographie et apportent à celles-ci une profondeur esthétique, il aurait été aisé, dans l'un et l'autre cas, de passer à côté de ces points de vue.... J'ai moi-même d'abord traversé à plusieurs reprises cette enfilade de colonnes du cimetière américain Henri-Chapelle sans prendre conscience qu'en me plaçant à l'extrémité de celle-ci, la photographie de cette porte révélerait alors une toute autre beauté... et que dire de cette vieille échelle le long d'un silo perdu en pleine campagne dans le pays de Herve ? La beauté d'un paysage est aussi question de point de vue !

Si l'on vient de voir combien l'horizontalité peut impacter la qualité d'une photographie, il ne faut pas pour autant en faire une règle générale. Même en photographie de paysage, la verticalité peut aussi être exploitée ; que ce soit au sein d'une photographie ou par le format choisit. A gauche, le château de Walzin trône au sommet d'un a-pic rocheux au dessus de la Lesse (ici en plein débordement). Ainsi positionné au sommet de l'image, il donne une impression de force encore plus importante. A droite, les deux photographies en format portrait montrent aussi combien ce format inhabituel peut pourtant s'adapter aussi à merveille pour la photographie de paysage amenant un sentiment de proximité ou permettant la juxtaposition graphique des différentes couches amenant de ce fait une profondeur tout à fait intéressante. Ainsi, le clocher de l'église de My prend place dans son environnement champêtre. Grâce aux différente couches du paysage (clôture, prairie, grange, arbre), le regard se laisse porter peu à peu au travers de toute la photographie... pour finir dans ce ciel chargé entourant le cloché.

Absent dans un paysage observé à l'œil nu, l'espace négatif consiste en une technique de composition visant à mettre en avant un sujet. S'il ne participe pas directement à la beauté d'un paysage, il participera à la beauté et à l'originalité d'une prise de vue. L'espace négatif peut être considéré comme l'espace laissé "vide" autour d'un sujet. Grâce à lui, on donne une place importante à ce qui entoure le sujet et, souvent, on décale ce dernier dans un endroit inhabituel du cadre. Ceci contribuera à renforcer la place du sujet et ainsi à le mettre en valeur. Outre les exemples de cette double page, le concept a déjà aussi été mis en avant aux p.10, 12-13 et 34.

Bien entendu ce décrochage de la société peut-être favorisé, pour certain, par un immersion en pleine nature. Toutefois ce n'est pas indispensable. Le beau se trouve aussi dans nos villes et dans nos villages. L'association des plus beaux villages de Wallonie participe d'ailleurs à la promotion de ces derniers en proposant des cartes de balades et de points de vue permettant de profiter au mieux de certains de ces villages de caractères. Ci-contre, une vue de Chassepierre prise un soir d'hiver au coucher du soleil et une autre de Falaën proposée en noir et blanc pour accentuer le caractère authentique d'un village dont le château ferme date du XVIIe siècle. Dans les deux cas, de belles découvertes comme ce fut le cas pour la grande majorité des villages proposés par l'association.

Bien qu'on ait déjà parlé de l'importance du ciel pour sublimer un paysage, je ne peux m'empêcher d'évoquer à nouveau le sujet au travers de ces deux clichés. Dans le premier cas, le Mémorial du Mardasson de Bastogne semble littéralement s'embraser lors de ce lever du soleil donnant au ciel cette belle teinte orange. A droite, la campagne de Villers la ville et le contraste entre, dans le bas de l'image, le rectangle d'une prairie menant à une grange de forme similaire, et le ciel tourmenté dans le haut de l'image qui, à lui seul, amène mouvement et couleur dans ce paysage minimaliste aux apparences anodines !

les lignes guidant alors le regard, de plan en plan, au travers de la photographie. Dans les deux cas présentés ici, les lignes utilisées donnent une composition horizontale assumée et renforcent l'impression de stabilité de la composition. D'autres exemples auraient pu être pris (et d'autres apports ou réflexions sur l'horizontalité auraient pu être fait) en lien avec la ligne d'horizon et sa place dans une photographie de paysage. Il y a la aussi matière à débat quoi que, comme toujours, tout soit possible en photographie tant que cela sert l'intention du photographe. Signalons uniquement à ce niveau que l'impression laissée par les lignes horizontale sera encore renforcé dans des photographies de type minimaliste (ce qui n'est pas le cas des deux exemples ci-dessus) ce qui peut donner des images particulièrement intéressantes et chargées en émotions.

La beauté d'un paysage peut aussi parfois simplement être renforcée par la présence de l'humain. Je ne parle pas ici de faire le portrait d'une personne au sein d'un paysage remarquable mais bien d'intégrer simplement une présence humaine. Ceci peut notamment permettre de donner, en un instant, une idée des proportions et dimensions des différents éléments ou encore de renforcer l'immersion du spectateur dans la scène lorsque ce dernier se substitue aux protagonistes présent sur la photographie. La photo de ces deux enfants contemplant un coucher de soleil dans les hautes fagnes nous emmène directement au cœur de l'image en nous donnant le sentiment d'être assis avec eux à contempler, dans un silence absolu, la nature environnante. A droite,

Pour la majorité des personnes, quand on parle de photographie, on pense vacances et beau temps. Pourtant, le beau temps n'est pas forcément le corollaire de belles photographies... et certainement pas lorsqu'il s'agit de photographie de paysage... que du contraire. Si les plus beaux paysages se laissent à voir à l'aurore ou au coucher du soleil, ils se révèlent aussi particulièrement intéressants lorsque le temps n'est pas au beau fixe. La qualité de la lumière est aussi parfois directement liée au temps... et mieux vaut la lumière diffuse d'un ciel précédent ou suivant un orage que celle d'un soleil de midi en plein été. Ces trois photographies prennent tout leur intérêt par l'ambiance générale offerte des ciels particulièrement chargés suivant ou précédent de peu des épisodes orageux ! Ci-contre, quelques brins de lavande et des herbes hautes contrastent, dans une lumière douce, avec le ciel gris d'arrière plan. Sur la page de droite, la tour du château de Reinhardstein s'apprête à être engloutie par les ténèbres d'un ciel masquant peu à peu les derniers rayons de lumière. A côté, une photo anodine d'un bunker du fort de Battice (pays de Herve) prend un intérêt particulier au vu de l'ambiance régnante et des couleurs révélées par le ciel d'orage qui le surplombe.

Si la nature à l'état pur peut, bien évidemment, offrir des paysage magnifiques, une branche de la photographie de paysage peut aussi intégrer des constructions humaines... voir se réaliser en peine ville (on parlera alors de paysage urbains). Si la Wallonie comporte nombre de paysages naturels intéressants, elle compte aussi, sur son territoire (pourtant réduit) nombre de spots photos qui peuvent présenter un intérêt culturel indéniable. La présence de tels éléments peut assurément amener une certaine beauté au paysage observé. Ci-dessus, bien connue, la butte du lien de Waterloo qui prend une dimension particulière derrière ce bel arbre aux couleurs automnales. A droite, le château de Solre-sur Sambre, l'un des très nombreux châteaux de Wallonie. Dans les deux cas, des compositions un peu plus chargées mais permettant de mettre en valeur la beauté d'un construit humain dans son environnement...

Un autre élément qui, souvent, ajoute de la beauté à un paysage est le mouvement ou l'impression de mouvement qui anime ce dernier. Ceci tient peut-être au fait que, par défaut, lorsque l'on pense paysage, on pense à une scène figée et immobile. Pourtant, nombre d'éléments sont en mouvements dans un paysage. Capturer cela peut alors aussi amener un certain intérêt dans la photographie. A gauche, la Sambre coule lentement au bord du village de Lobbes alors que les nuages gris avancent dans le ciel chargé. A gauche, Quelques arbres semblent, ici aussi, animés d'un certain mouvement comme s'ils étaient bercés par le vent. Dans les deux cas, le mouvement semble bien présent et donne un intérêt supplémentaire à la scène.

Le contraste présent dans une photographie contribue aussi à la beauté de celle-ci, permettant de mettre en avant certains éléments par rapport à d'autres. Quand on parle de contraste, on peut aborder différents éléments : couleurs, concepts, netteté, texture,... En fait, peu importe, du moment qu'un élément se distingue clairement d'un autre. Dans la majorité des cas, si le contraste est évident, les éléments se détacheront mieux et rendront l'ensemble plus lisible. Ici, le contraste de couleurs entre l'araignée, le sapin et le fond noir mettent en évidence les deux premiers éléments. Par ailleurs, les flous d'avant et d'arrière plans contrastent avec la netteté des pattes et des yeux, mettant encore plus l'araignée en valeur ! Dans l'autre exemple, le contraste de couleurs et le contraste entre le contenu des deux fenêtres de l'abbaye Notre-Dame de Clairefontaine, amènent directement le regard sur un des éléments principaux de l'image : l'arbre isolé sur l'herbe. Comme on le voit, la nature regorge d'éléments pouvant amener du contraste. Préférez dans ce cas les heures bénéficiant d'un soleil généreux propice à des contrastes marqués qui, en outre, permettront aussi de jouer sur l'équilibre de la photographie.

Si l'on a déjà parlé du contre-jour, nous n'avions alors pas souligné la beauté d'un paysage intégrant directement le soleil en plein cadre. Si, en début de journée, lorsque le soleil émerge à peine, il est alors possible de garder pas mal de détails et de couleurs en avant plan en utilisant le bracketing d'exposition, la situation es plus complexe en pleine journée mais permet alors des photographies plus originales ou artistiques jouant alors au maximum sur les ombres et/ou silhouettes A gauche, deux photographies prises à Falaën ; à droite, une belle surprise le long de l'autoroute du côté d'Eghezée. Une fois de plus, un instant hors du temps qui pousse au "carpe diem" !

Si un point de vue atypique peut bénéficier à une prise de vue, le sujet de celle-ci peut aussi, évidemment, être atypique et participer à l'intérêt du paysage photographié. Il suffit alors simplement d'ouvrir les yeux et de se dire qu'on va s'arrêter sur des sujets qui, a priori, ne donnent pas lieu à un intérêt particulier et devant lesquels on aurait facilement pu passer sans s'arrêter (si ce n'est pour s'asseoir sur le banc ci-dessous et profiter du paysage qu'il permettait d'admirer). A gauche, croisées lors d'une balade à la roche à l'appel de Muno, des herbes hautes coiffées d'un bonnet de neige offraient un contraste tout à fait intéressant à rehausser en noir et blanc. Ci-dessous, à Chassepierre, un banc masquant un paysage mais laissant toutefois deviner la beauté de celui-ci et renforçant l'envie de contempler ce dernier au bruit de la rivière s'écoulant devant nous.

Autre élément ajoutant de la beauté à une photographie de paysage, la présence d'un premier plan intéressant et/ou cohérent. Dans les deux cas qui nous occupent ici, le premier plan est bien présent. Sans être exceptionnel ou mis en avant de manière spectaculaire, il ajoute néanmoins un plus évidant dans la composition. D'une part, il donne de la profondeur au paysage présent sur la photographie et, d'autre part, il s'accord de manière cohérente avec ce dernier. Le mur de pierre entourant la propriété du château de Montquintin rappelle les pierres du château en ruine à l'arrière plan ; le feuillage présent sur la photo ci-dessus encadre le paysage du pays de Herve présent à l'arrière plan et s'accorde avec les multiples arbres éparpillés dans le paysage. Dans les deux cas, l'avant-plan structure le paysage, évite une photo trop plate, enrichi la vue proposée et donne plus d'impact à l'ensemble évitant ainsi la simple capture en deux dimensions d'un paysage qui semblerait alors fort plat et peu attrayant.

Le mot est fort mais pourquoi pas... un beau paysage a probablement aussi un petit quelque chose de divin. Divin dans le sens de beau, parfait, gracieux ou harmonieux... Divin aussi et surtout dans ce qu'il renvoie à une certaine transcendance qui dépasse la compréhension humaine. Comment tout cela peut-il être ainsi et se présenter sous cette forme à notre regard ? Cet agencement harmonieux de couleurs, d'objets, de nature,... une forme de perfection qu'on peut trouver en chaque chose... de perfection mais aussi d'imperfections qui cohabitent et nous questionnent sans cesse. Un espace ou le divin et l'humain se mêlent en continu nous renvoyant aussi à l'immensité (ce ciel pastel au-dessu de Mélin) et à la petitesse de notre condition (cette vue du cimetière militaire américain Henri-Chapelle).

 l'inverse ? J'ai découvert pour ma part qu'en prenant le temps, j'ai bien souvent pu appréhender la beauté d'un paysage qui me serait resté anodin si je n'avais fait que le traverser trop rapidement ! La beauté se cacherait-elle alors dans cet espace/temps au sein duquel on évolue souvent trop pressé  ? La beauté serait-elle alors partout... tout simplement... si on s'arrête un instant ? Voici une perspective intéressante à explorer... peut-être en prenant le temps de contempler ce ciel de Waterloo !

Le mystère soulevé par un paysage peut lui aussi contribuer à la beauté de celui-ci. Dans les deux-exemples ci-contre, il émane de ruines nous venant d'un temps pas si lointain. D'une part, celles du château de Montaigle près du village de de Faëlene et, d'autre part, celle du château d'Ormeignies du pays de Ath. Dans les deux cas, le mystère se renforce par l'ambiance globale qu'apporte l'aube naissante ou l'heure bleue laissée par un soleil venant de quitter l'horizon . Dans les deux cas, les ruines sont sublimées par un ciel atypique donnant à ces points d'intérêt une toute autre dimension. Et parlant de point d'intérêt ; notons que la Wallonie n'en manque pas ce qui donne aux photographes en herbe de multiples occasions de tester leurs talents ! L'arpenter un peu permet rapidement de se rendre compte qu'il suffit souvent de quelques kilomètres pour passer d'un point d'intérêt à un autre ; d'un paysage à un autre ! Peu d'espaces immenses mais de belles surprises cachées au détour de chaque chemin !

"Atmosphère, Atmosphère, est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère ?" demanderait Arletty dans une célèbre réplique. Dans notre cas, la questions s'applique aussi. Est-ce l'atmosphère générale d'un paysage qui le rend beau ? J'aurais personnellement tendance à répondre par l'affirmative. Il est en effet parfois difficile de dire exactement ce qui fait qu'on trouve un paysage ou une photographie jolie. Peut-être est-ce alors l'atmosphère globale qui prime et qui éveille certains sentiments plus ou moins agréables. Sur ces exemples pris dans les fagnes et les forêts ardennaises,, nombres d'éléments pourraient être évoqués mais aucun d'eux, pris isolément, ne serait suffisant pour dire qu'il contribue à lui seul à rendre l'ensemble beau. Est-ce le ciel, la nappe de brouillard, le flou de bougé volontairement recherché, les couleurs peu saturées,... difficile à dire. Quoi qu'il en soit, personnellement, j'apprécie ces deux photos autant l'une que l'autre sans toutefois clairement pouvoir dire pourquoi ! Mais faut-il toujours chercher à expliquer le beau ? S'agissant de l'objet du livre, continuons toutefois à nous centrer sur cela !

Quand je vous disais que les châteaux ne manquaient pas ! Voici deux autres exemples de paysages intégrant des châteaux de nos régions. Comme pour les exemples précédents, l'attention portée à la composition et à l'instant de la journée choisis amène un plus évident. Le château de Reinhardstein au sommet d'un piton rocheux de la valée de la Warche nous ramène quelques siècles en arrière. Ainsi mis en valeur à l'heure bleue, il n'est pas difficile d'imaginer que la même vue se présentait à ceux qui passaient par là jadis et s'émerveillaient alors de sa beauté et de sa grandeur. Ci-dessus, le château de Gesves jouant à cache cache dans une nature luxuriante sous un ciel chargé de nuages gris. Bien qu'à peine visible, ce qu'il laisse à voir suffit à donner de l'intérêt au paysage et confère à la photo une certaine beauté et un mystère renforcé par l'ambiance globale régnant ce jour là.

Un joli paysage peut aussi tirer profit des courbes présentes en son sein. Comme pour les lignes de fuite, celles-ci peuvent accrocher et guider le regard en aidant celui-ci à voyager en son sein. Souvent plus esthétiques et douces que les lignes droites, les courbes, qu'elles soient naturelles ou le fruit d'une activité humaine, constituent bien souvent un plus évident ! Reste qu'elle ne sont pas toujours simples à trouver au naturel (ces deux exemples nous viennent de la province de Liège près de Butgenbach)... mais pas impossibles avec un peu d'entraînement. Ruisseaux, clairières, berges d'un lac, troncs d'arbres tordus, lisière d'une forêt, vallons ou collines,... les exemples ne manquent dès lors qu'on habitue peu à peu l'œil à les trouver ! Pour peu qu'elles soient, de plus, bien contrastées, impossible alors de ne pas craquer !

L'harmonie est certainement un autre élément qui contribue à la beauté d'un paysage. L'harmonie, d'un point de vue artistique, pourrait se définir comme un rapport heureux entre les parties d'un tout. Pour un paysage, cela peut principalement toucher les formes, les couleurs ou les proportions. Ce qui est parfois difficile avec l'harmonie c'est que, lorsqu'elle est présente, on ne s'en rend parfois même pas compte tant tout semble naturellement à sa place ! L'harmonie d'un paysage amène pour la personne qui le contemple une forme de paix intérieure, une douceur, un sentiment d'équilibre. Dans la photo de gauche, en route vers le sud de la Belgique, je me suis laissé surprendre par le temps et un lever de soleil trop rapide... j'ai alors rapidement quitté l'autoroute à hauteur d'un champ d'éoliennes près d'Eghezée pour prendre cette photo inespérée. Pareil pour une autre surprise au détour d'un champ situé près du moulin de Moulbaix... Dans les deux cas, il n'y a rien de trop ni de manquant, l'harmonie est présente et tout semble bien naturellement en ordre !

Parler de géométrie et la mettre en lien avec la beauté d'un paysage ou d'une image peut sembler atypique. Que cela ne fasse pas fuir les personnes allergiques aux mathématiques. Il n'y a rien de bien compliqué ici. Etymologiquement, le terme vient du grec et signifie "science de la mesure du terrain"... pas étonnant donc de le mettre en lien avec des paysages et de se dire que la façon dont se mettront en lien différentes formes ou proportions dans un paysage peuvent largement influencer la beauté perçue de celui-ci. Cela peut se traduire par des lignes, des ronds, des carrés, des rectangles des triangles,... bref, toute forme que l'on connaît mais que nous n'avons pas forcément l'habitude de repérer dans un paysage. La photo de droite prise à l'abbaye d'Orval illustre bien ce concept. Bien agencées dans le cadre d'une photo, ces différentes formes peuvent amener une plus-value évidente à la composition et rehausser l'intérêt du paysage... à tout le moins tant que que la composition reste harmonieuse !

Pour clôturer ce voyage au cœur de nos régions, j'ai choisi deux photographies (Sosoye et Barbançon) au sein desquelles l'ambiance prime réellement sur le paysage. Ici, ce sont les couleurs et la façon dont la lumière se diffuse et baigne la scène qui nous touchent. Photographier c'est écrire avec la lumière. Celle-ci participe donc directement à l'intérêt d'un paysage en révélant celui-ci de telle ou telle manière, en lui permettant de prendre chaque jour, chaque instant, une beauté nouvelle ! Grâce à elle deux photographies prises au même endroit et sous le même angle ne seront jamais les mêmes... grâce à elle nous pouvons chaque jour et chaque instant nous laisser surprendre par une nouvelle beauté. Rien d'exceptionnel, juste la prise de conscience que le quotidien peut se révéler à nous de multiples manières et qu'on aurait tout intérêt à traverser les paysages qui nous entourent les yeux grands ouverts... surtout dans les lieux que l'on traverse tous les jours et qui, par habitude, finissent à tort par nous sembler anodins... !

Même si nous n'en n'avons pas encore parlé, nous l'avons vu tout au long de ce livre. Photographie de paysage ne rime par forcément avec photographie couleur. Nombre de clichés proposés l'ont été en noir et blanc. Ceci amenait, dans bien des cas, un intérêt particulier et contribuait à la beauté du cliché proposé. Si ceci est particulièrement vrai pour les photographies fortement contrastées ou très graphiques, il ne faudrait pourtant pas limiter l'usage du noir et blanc à ces deux seules

Ainsi, la beauté est dans toute chose et à tout moment. Faune, flore ou animal, qu'importe, la nature a tant à nous offrir et tant de belles surprises aussi à nous révéler. Qu'il s'agisse d'une toile d'araignée croulant sous le poids de la rosée matinale, d'une jeune biche surprise à l'orée d'un bois, d'un cheval qui broute tranquillement au couchant ou d'une minuscule araignée se baladant sur la branche d'un sapin... tout peut être propice à l'émotion, à l'admiration et à la satisfaction. Tout peut plaire à l'œil averti et l'emplir d'un sentiment de joie... tout peut dès lors potentiellement être considéré comme beau ! Il suffit d'être là au bon moment ! Il suffit d'être là et réellement présent ; à l'écoute de soi et ouvert à la nature qui nous entoure. Il suffit, pour quelques instants, de décrocher du rythme un peu fou de notre société et de nous laisser surprendre par nos émotions du moment !

Si la beauté d'un paysage tient souvent en ce que la nature nous offre spontanément à voir (certains estiment qu'un paysage doit exclure toute trace de l'activité humaine), j'apprécie aussi, pour ma part, inclure dans les paysages, la richesse d'un patrimoine signe de l'évolution et de l'histoire de notre civilisation. Sans chercher à mettre spécifiquement en avant la qualité des bâtis, les intégrer à leur environnement permet aussi parfois de rehausser l'intérêt d'une photographie et d'un paysage. A Gauche, Spontin avec l'Église paroissiale Saint-Goerges et, en avant plan, une sculpture d'Elie Noirot représentant trois roues de moulin évoquant le destin du village partagé entre eau et pierres. L'ensemble met en valeur le village dans son environnement naturel. A droite, deux exemples pour lesquels l'environnement est trompeur ou absent. D'une part, la nouvelle église de l'abbaye d'Aulne (1875) s'élève sur les ruines de l'église originale. Elle semble ici totalement isolée de son environnement et bien loin des ruines de l'abbaye qui, pourtant, l'entourent. A côté, l'église Saint-Jacques le Majeur (XVIIe S.) du village de Clermont-sur-Berwinne prise sous un angle et à un moment tout à fait particulier !

Autres lieux souvent photogéniques mais qui nécessitent aussi un abord particulier et un respect certain lors de son exploration ; les cimetières et lieux de mémoires. Dans les deux cas, les paysages rencontrés à ce niveau offrent souvent des perspectives intéressantes (surtout pour les cimetières militaires) ou des ambiances particulières. A gauche, l'église Sainte Catherine du village de Forêt et son cimetière adjacent prennent des airs inquiétants sous ce ciel d'orage. A droite le cimetière militaire allemand de Recogne illuminé par un soleil étincelant de fin de journée.

Éphémère, voici en effet pour moi l'un des éléments fondamentaux qui participe à l'intérêt et à la beauté d'un paysage. Et quoi de plus éphémère, que ces moments si particuliers qui entourent le lever ou le coucher du soleil. On parle de l'heure dorée ou de l'heure bleue... même si ces moments sont bien plus éphémères et ne durent, en réalité, que quelques minutes ! Quoi qu'il en soit, toutes deux amènent une ambiance et une lumière sublimant l'instant présent et permettant de découvrir un paysage sous un jour nouveau et avec une douceur tout à fait particulière. Ces deux photographies prises sur le plateau des fagnes et dans la vallée de la Warche en sont un parfait témoin.

Quand on parle de beaux paysages, on pense aussi souvent à des châteaux. A ce niveau, on est plutôt gâté en Wallonie vue leur nombre élevé sur un territoire pourtant restreint (la Belgique étant l'un des pays disposant du plus grand nombre de châteaux par kilomètres carrés). Certes, tous les châteaux ne sont pas beaux, mais ils peuvent souvent, selon les situations, être mis en valeur au sein de compositions et de prise de vues spécifiques. A gauche, le château des comtes de Dursel (Durbuy) perché sur les hauteurs de l'Ourthe prend des airs mystérieux que viennent renforcer l'oiseau le survolant. A droite, le château de Beloeil s'éveille à l'heure bleue et laisse planer le mystère sur ce qui se passe derrière sa façade. Dans les deux cas, de belles images qui, chacune à leur manière, viennent embellir et rehausser l'intérêt de ces lieux culturels de la région.

L'immensité ou l'impression d'immensité que donne un paysage est aussi certainement un élément qui peut participer à la beauté de celui-ci. Parlant de cela, nous imaginons tous les grands espaces américains (c'est d'ailleurs là que j'ai attrapé le virus de la photo), mais l'immensité existe aussi près de chez nous ! Il suffit simplement de la voir, de prendre le temps de l'appréhender ! Un beau paysage est-il celui qui nous donne envie de prendre le temps de le regarder... ou serait-ce en fait

Voici un autre moyen de sublimer un paysage, le panorama. Si il est souvent utilisé pour mettre en valeur de grandes étendues, il peut aussi convenir dans d'autres situations. Ici, le château de Lavaux-Sainte-Anne prend une autre dimension trônant au milieu de son parc et de ses douves. L'intérêt, dans ce cas, est de pouvoir situer un objet, un arbre, un château ou quoi que ce soit d'autre dans son environnement plus vaste. Évidemment, plus l'environnement est intéressant et plus

Centrer ou décentrer... là n'est pas la question ! En effet, dans l'un et l'autre cas, le choix posé peut conduire à une belle photographie. Si la règle des tiers (qui consiste à placer les éléments importants d'une photo aux points d'intersection de lignes imaginaires verticales et horizontales placées au 1/3 et 2/3 de la photographie) a pris une importance majeure dans les règles de composition, on peut aussi obtenir de beaux paysages en brisant celle-ci. Reste alors à rechercher soit une symétrie parfaite, soir à décentrer fortement le sujet sur lequel on souhaite attirer l'attention. A gauche, cette photo prise dans la forêt d'Elsenborn (sur un chemin menant au rocher du Bieley) illustre parfaitement l'intérêt et la beauté que peut amener un paysage symétrique. A droite, c'est toute une histoire qui se dessine autour de cette maman et de son enfant pourtant relayé dans le coin inférieur droit de la photo.... deux belles photographie illustrant parfaitement l'intérêt de briser parfois certaines règles !

Je n'aurais pu évoquer la Wallonie et la mise en valeur du patrimoine Wallon sans évoquer aussi les nombreux artistes de nos régions qui illuminent parfois, de leur présence, certains de nos paysages le plus typiques. A titre d'exemple, et car j'ai particulièrement aimé son exposition dans les ruines de l'abbaye de Villers-la-Ville (Novembre 2020), cette sculpture de Folon trouve admirablement bien sa place dans ce cadre historique qui fait partie du patrimoine majeur de Wallonie. Durant cette exposition, les statues se confrontaient à la spiritualité des lieux et interagissaient littéralement avec le site au gré des ombres et lumières provoquées par les ruines alentours. Un moment divin et une beauté à l'état pur comme tant d'autres que peuvent nous offrir les innombrables talents de nos régions.

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