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CE QUE VOUS NE SAVIEZ PAS...

by NDF - 4e1 - 2020-2021

Pages 2 and 3 of 81

CE QUE VOUS NE SAVIEZ PAS...
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Par Caroline, Clémence et Inès
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Meurtre aux ablutions
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C'était l’été 1920 à Berlin. Maelle fut réveillée par les rayons du soleil qui traversaient les persiennes. Yanis, son mari, se réveilla ensuite en entendant le crépitement du bacon dans la poêle, que sa femme lui préparait avec amour. Elle lui avait également fait de délicieux œufs brouillés. 
   Il se leva donc impatient de dévorer ce savoureux repas et de voir sa bien-aimée. Yanis était au chômage depuis trois mois et s’ennuyait terriblement. Ses journées lui paraissaient bien longues, et Maelle lui proposa donc de venir la chercher au travail pour déjeuner ensemble au restaurant “Hackethals” puisqu’elle finissait ce jour-là à midi et ne retournait pas travailler l’après-midi. Ainsi, ils disposaient d’un temps agréable pour le déjeuner. Ce restaurant avait une très bonne réputation, ils aimaient beaucoup s'y rendre pour déguster des plats typiques allemands. Les prix étaient raisonnables, ils pouvaient se le permettre malgré leur situation financière un peu précaire. Cela serait l’occasion de passer un moment agréable sans penser à leurs soucis.  
  Il accepta avec enthousiasme et Maelle partit travailler vers huit heures trente, au laboratoire du centre-ville. Elle était physicienne. A midi, il partit pour la retrouver. Maelle, toute contente, saisit son manteau et son sac à main, elle descendit de son bureau, et ils partirent au restaurant. Ils retrouvèrent leur table, où ils aimaient s’attabler à l’écart des autres convives. Confortablement installés et pendant qu’ils consultaient la carte des plats, Maelle glissa très discrètement derrière elle une enveloppe de billets au maître d’hôtel qui passait. Elle le fit avec une telle rapidité que Yanis ne put s’en rendre compte. Ils prirent le temps de boire un apéritif et de choisir leur menu. Ils commandèrent du vin rouge pour accompagner la viande de bœuf qu’ils se préparaient à déguster. Le maître d’hôtel vint leur servir le vin. Dans un geste malheureux, il choqua le verre avec la bouteille, celui-ci tomba par terre et des éclats se fichèrent sur l’avant-bras de Yanis. 
 Il fut blessé, son bras était légèrement entaillé. Par chance, Maelle avait toujours sur elle des pansements dans son sac. Elle lui en mit un sur l’avant-bras et ils reprirent le cours de leur déjeuner. Le maître d’hôtel était confus de cette maladresse, il ne pouvait s’empêcher de s’excuser sans fin. Mais Yanis commença à se sentir mal. Sa vue se troublait, il avait du mal à respirer. Il n’arrivait plus à parler et à demander de l’aide. Maelle était tétanisée, elle ne bougeait pas. Leur table à l’écart des regards permettait que personne ne puisse voir la scène à part le maître d’hôtel qui fit signe à quatre serveurs de se préparer à intervenir. Maelle garda son calme sans bouger.  
   Elle regardait son mari perdre connaissance sans lui apporter la moindre aide. Yanis cependant réussit à se lever avec difficulté et puisqu’ils étaient attablés non loin de l’office du restaurant, il réussit à pousser la porte et s’écroula non loin de là entre les poubelles et l’économat. Dans la salle du restaurant, les convives ne furent pas dérangés par cette scène, à part un homme qui revenait des toilettes. Il s’inquiéta auprès de Maelle de l’absence de son mari, de la chaise à terre ainsi que du verre cassé et du vin répandu sur la table. Il était presque inné pour lui de constater qu’il y avait un problème puisqu’il s’agissait d’Albert Einstein, un physicien théoricien réputé de Berlin, détective également. 
    Il s’était rendu ce même jour pour déjeuner au “Hackethals” avec son associé Arthur Bertram. Ils se retrouvaient régulièrement dans ce restaurant afin d’échanger au sujet de leurs recherches respectives sur la relativité restreinte et sur la relativité générale. Albert ne mit pas longtemps à découvrir le corps sans vie de Yanis dans l’office du restaurant. Il se présenta auprès de Maelle et de l’ensemble du personnel comme étant Albert Einstein, détective pour la ville de Berlin. En toute discrétion, il isola la scène du crime et regroupa l’ensemble du personnel ainsi que les convives restants. Muni de son carnet de notes et avec l’aide d’Arthur, il releva l’identité de toutes les personnes présentes mais personne ne semblait avoir vu quelque chose. Pendant ce temps, Arthur prenait des photos et cherchait des indices. La police ne tarda pas à arriver, le restaurant se vida et Albert put enfin interroger plus calmement Maelle. Elle était calme mais arborait un air triste et mélancolique.
Albert fut très troublé par sa beauté. Il prenait des notes avec difficulté car il ne pouvait se concentrer correctement. Maelle lui expliqua qu’elle et son mari étaient en train de déjeuner tranquillement et que sans explication il s'était senti mal et était parti dans l’office en se tenant la gorge. C’est alors qu’Albert lui confirma que son mari était mort et qu’il devait enquêter pour découvrir ce qui l’avait tué. Le corps de Yanis fut emmené par le médecin à la morgue. La vaisselle utilisée par Maelle et Yanis fut emportée par les enquêteurs pour être expertisée. La piste du malaise fut évoquée mais les prélèvements sur le corps du défunt donneraient plus de précisions. 
Maelle put rentrer chez elle et Albert lui demanda l'autorisation de passer dès le lendemain afin d’examiner l’appartement ainsi que les affaires de Yanis. Albert et Arthur passèrent une bonne partie de l’après-midi à relever des indices dans le restaurant. 
   Le soir, chez lui, Albert ne pouvait s’empêcher de penser à Maelle. Il fermait les yeux et tout en devinant son visage il pouvait presque sentir son parfum. Comme convenu, il se rendit chez elle à la première heure. Dans l’appartement, Albert ne découvrit rien qui lui permît d’avancer sur l’enquête. Autour d’une tasse de thé, Maelle raconta pendant plusieurs heures à Albert l’histoire de Yanis, leur rencontre, puis leur vie commune, la période de chômage ; et il découvrit aussi que Maelle travaillait dans un laboratoire et qu’elle était physicienne comme lui. 
    Cela ne fit qu’amplifier son attirance pour elle. Ils partageaient la même passion pour la physique et la théorie.
Albert se rendit à son bureau pour échanger avec Arthur sur l’avancée de l’enquête ; malheureusement les photos et les indices relevés ne permettaient pas de conclure à autre chose qu’un malaise. A ce moment-là, leur assistante Valentine rentra dans le bureau : elle venait de recevoir un appel du médecin qui demandait aux deux hommes de se rendre immédiatement à la morgue. Ils discutèrent longuement de la blessure sur le bras de Yanis et Albert ne pouvait l’expliquer à l’aide de ses notes. Il entreprit dès le lendemain de retourner chez Maelle. 
Il était presque content de la revoir et se flattait d’avoir trouvé cette excuse pour aller chez elle. Il apprit alors par Maelle, la maladresse du maître d’hôtel qui avait causé la blessure sur l’avant-bras de Yanis. Il demanda au médecin de faire des prélèvements plus poussés du pansement. C'est ainsi qu’ils découvrirent la présence d’une substance inconnue. Pendant des jours, Albert, Arthur et le médecin firent des recherches et des analyses sur cette substance. Albert tenait à mettre Maelle au courant de l’avancée de l’enquête. Il se rendit chez elle. Alors qu’elle était à la cuisine pour préparer du thé, Albert remarqua dans le couloir de l’appartement une porte entrouverte… Il la poussa et découvrit un vrai laboratoire. Il fit rapidement le lien entre ce qu’il y trouva et ses recherches sur la substance découverte sur le pansement. A cet instant, Maelle surgit.  
   A force de questions, elle finit par tout révéler à Albert ; oui, elle avait empoisonné son mari à l’aide d’un champignon nommé Amanite Phalloïde car elle ne pouvait plus supporter leur vie, pour elle Yanis était un poids. Il s’agissait en effet, d’un champignon toxique mortel. Albert ne pouvait imaginer que Maelle ait pu tuer son mari. Mais il était totalement impressionné par ses recherches sur le champignon. Entre son amour secret pour elle et sa fascination naissante pour ses recherches, il lui promit de ne rien révéler de cet acte meurtrier.  
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