Production d'un livre numérique autour des thèmes de la liberté et de la résilience

L'envol - élèves ASEC

J’entendais, malgré le vacarme du volcan qui continuait à gronder, des cris d’horreur et des pleurs d’oiseaux et d’autres animaux pris au piège 

-«&nbsp;Ne retournez pas dans la forêt !!! Tout est en feu !!! Volez, volez le plus loin possible ! Il faut quitter l’île !!! »

Imaginez un grand parc naturel paradisiaque… 🦜🦢🌳🌴🌺🌸🌼🌷🌹🌻🎋🌱🌳🌴🌸🌼🌺🌻🌞🌈

Je m’approchais de lui doucement et d’un coup sec , à l’aide de mon bec crochu, j’arrachai la grande pique.

Son hurlement de douleur alerta les pigeons des alentours qui se précipitèrent pour m’encercler. Ils me fixaient avec leur yeux tout ronds et rouges de colère :

Hey ! Tu t’es échappé d’un cirque ou du zoo ? On a renversé un pot de peinture sur toi !!???  Ton bec !!! C’est une clé à molette ? C’est un crochet de dépanneuse ? C’est un tractopelle ? Que dis-je,  c’est un tractopelle….. c’est une grue !!!!!

Et ils éclatèrent de rire, fiers de leurs moqueries.

Imaginez une île paradisiaque perdue au beau milieu de l’océan.

«TERRE !!! TERRE !!!  Hourrrrrra 😄, c’est bel et bien un bout de terre !!! Je suis sauvé ! » m’ecriai-je.

Comme si cela n’était pas déjà assez dramatique, de l’autre côté de l’île, un pétrolier qui passait à proximité fut frappé par un éclat de roche volcanique. Sa coque fut brisée. Le choc fut terrible et l’énorme bateau commençait à couler, laissant échapper à la surface une gigantesque nappe de pétrole. 🛢

Au fur et à mesure que je m’approchais, je pouvais distinguer d’étranges choses : des grands bâtiments qui touchaient presque le ciel, je voyais des objets qui avançaient sur de longs chemins gris, avec des roues, et qui crachaient de la fumée, je voyais des sortes d’arbres sans feuilles qui clignotaient, tantôt devenant verts , oranges et rouges… Il y avait des gens qui marchaient dans tous les sens, comme des fourmis, on aurait dit des humains… De grands bruits incessants résonnaient dans ma tête de piaf ! N’était-ce pas ce monde inconnu, ce monde moderne, civilisé, mais dangereux dont nous parlait grand-père ?

N’etait-ce pas… La GRANDE VILLE ??!!

Et oui p’tit ! Ici le danger est à tous les coins de rue. Même moi qui vis ici depuis des lustres, je me fais  encore avoir…  aïe aïe aïe comme c’est douloureux !

Attendez, ne bougez surtout pas. Je vais vous aider .  J’ai l’habitude de soigner  des oiseaux blessés, sur mon île      je suis secouriste !

Certains s’amusaient à voler de palmiers 🌴 en cocotiers, de cocotiers en palmiers, parfois faisant maladroitement tomber des noix de coco 🥥 qui se fracassaient au sol, (ou sur la tête de quelqu’un !) et que les plus petits s’empressaient à venir picorer la chair et boire le lait savoureux.

La chaleur devint insoutenable, je n’avais plus le choix, il me fallait m’éloigner… Je volais le plus haut possible jusqu’à dépasser les gros nuages noirs de fumée. Soudain, j’aperçus dans le ciel des oiseaux au loin qui fuyaient le désastre ! Je repris espoir ! Je me mis à voler de toutes mes plumes pour tenter de les rejoindre, mais ils étaient si loin que ce n’étaient plus que de petits points au-dessus de l’océan…

J’étais tellement épuisé. Je recherchais un endroit où me percher et me reposer enfin… Je m’approchais d’une grande tour. « Plus c’est haut, mieux c’est ! » me dis-je. Je me posais enfin sur le rebord de cette tour, quand soudain, un cri me fit sursauter : « MAIS ATTENTION !!! Fais gaffe p’tit ! T’es aveugle ou quoi !!?? Tu vois pas qu’il y a des piques partout !? C’est pas Tahiti ici ! Regarde un peu ce qui m’est arrivé ! » Et là je remarquai son aile empalée sur une pique.

J’avais beau hurler de tout mon gosier, c’était peine perdue ! Ils étaient bien trop loin… Je pris mon courage à deux ailes et continuais mon envol vers cet horizon bleu infini… J’ai volé et volé pendant des heures, sans m’arrêter, malgré la fatigue, la soif, la faim, la peur et la tristesse… J’ai volé droit devant et sans jamais me retourner. Soudain mes ailes commencèrent à trembler, le soleil tapait trop fort et m’éblouit… Je luttais pour ne pas tomber dans les mangues 🥭✨😵‍💫✨🥵 lorsque j’aperçus, enfin, une sorte d’ombre aux formes floues…

Cette île, notre île, était tellement paisible… on pouvait entendre les oiseaux siffloter de douces mélodies, cachés dans les végétations abondantes gorgées de fruits exotiques.

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Le pigeon me prit donc sous son aile ( guérie ) et nous partîmes un peu plus loin que la ville, jusqu’à arriver au beau milieu de la campagne. «&nbsp;Voilà, nous sommes arrivés… c’est l’espèce de ferme au-dessous de nous… Je te laisse. C’est ici que nos chemins se séparent. Courage l’ami et merci pour tout.&nbsp;» En m’approchant, j’entendis des chants et des sifflotements familiers. Mon cœur s’accélérait . Une dame m’aperçut et tendit son bras, comme pour m’inviter à m’y poser. «&nbsp;C’est incroyable ! Encore un !!! Ne t’inquiète pas, je vais vite t’accompagner parmi les tiens. Tu vas rencontrer plein de nouveaux amis venus des quatre coins du monde. Tu es ici chez toi ! Tu seras bien je te le promets…&nbsp;»

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Bref, malgré ces quelques malencontreux incidents, il régnait une belle harmonie sur cette île… Tous les oiseaux et autres espèces se respectaient et s’entraidaient, et notre bon roi, depuis des décennies, faisait en sorte que tous ses habitants soient heureux et y vivent en paix.

J’étais à bout de force. J’aperçus un grand bâtiment sur lequel je voulais me poser mais soudain il se mit à cracher une grande fumée noire ! Cela me fit penser au volcan destructeur… Pris de panique, je préférais m’éloigner avant de finir en rôti de perroquet 🦜 🍗 😱 !!! Mais où étaient donc les palmiers 🌴 ? Les noix de coco 🥥 ? Les mangues 🥭 ? Les bananes 🍌 ? Les papayes ? Le sable ? Les animaux ???

Mais il était déjà trop tard… Des explosions se firent entendre. Le volcan cracha sa colère : la lave coulait et se répandait à une vitesse incontrôlable ! Des étincelles rouges et brûlantes tourbillonnaient dans tous les sens et brûlaient les ailes des oiseaux apeurés, qui volaient eux aussi dans toutes les directions, ne sachant où se poser… Un énorme nuage noir et orangé avait remplacé le ciel habituellement si bleu.

Alors que cette journée s’annonçait paisible, comme toutes les autres, un bruit sourd retentit sur l’île… Les oiseaux ingénieurs de l’île rentrèrent avec de bien mauvaises nouvelles : « - Des secousses ont été ressenties sur plusieurs endroits de l’île. Mon roi il faut alerter la population ! Le volcan de l’île est sur le point d’entrer en éruption ! » 🌋

Les grandes vagues, agitées par l’explosion volcanique, ramenèrent très rapidement sur le rivage des milliers de litres de pétrole. La catastrophe était inévitable. Le pétrole se répandait tellement vite que les oiseaux pêcheurs et les poissons furent déjà englués dans le liquide visqueux et toxique, avant même de pouvoir fuir…

Une île dans laquelle une multitude de petits ruisseaux d’eaux pures et cristallines traversent un petit paradis terrestre d’Est en Ouest, partant des magnifiques montagnes et finissant leur course dans l’immensité de l’océan….

À la fin de mon récit, le pigeon blessé , ému, réfléchit et me dit : «&nbsp;Je pense pouvoir t’aider. J’ai entendu parler d’une humaine, passionnée par la nature et plus particulièrement par les oiseaux de toute sorte, qui fait partie d’une association qui protège les animaux égarés… Je peux t’y accompagner si tu veux.&nbsp;»

«&nbsp;Oui, bien sûr, je te suis. De toute façon je n’ai plus rien à perdre !&nbsp;»

Tout en ignorant leurs remarques désagréables, je m’enlevai une longue plume de mon aile afin de panser la blessure.

«&nbsp;Laissez le tranquille ! Arrêtez tout de suite vos blagues stupides ! Vous ne voyez pas qu’il est en train de m’aider bande de moineaux écervelés !&nbsp;» «&nbsp;T’as raison c’est idiot, c’était de très mauvais goût… Bon, dis-nous l’étranger : Qu’est-ce qui t’emmène ici, loin de tes terres ???&nbsp;» «&nbsp;C’est une longue et terrible histoire : imaginez une île paradisiaque…&nbsp;»

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