Voyage d'étude à Paris

Les élèves de terminale EDS  HLP et HGGSP ont parcouru la capitale pour découvrir des lieux en lien avec le programme de leurs enseignements de spécialité. Ce voyage a été organisé par Mme Couderc, Mme Delcros et M. Jardin avec comme objectifs de permettre aux élèves d'exprimer une émotion esthétique et un jugement critique ainsi que de mettre en relation différents champs de connaissances. 

En HGGSP : Ce projet s’inscrit dans le cadre du thème 3 -Histoire et mémoire, histoire et justice- et tout particulièrement des jalons suivants : - La justice à l’échelle locale : les tribunaux gacaca face au génocide des Tutsis - Lieux de mémoire du génocide des Juifs et des Tsiganes - Juger les crimes nazis après Nuremberg - Le génocide dans la littérature et le cinéma. En HLP : Travail sur le thème 2 -L’humanité en question -, et plus précisément le sous-thème 2 : Histoire et violence et le sous-thème 1&nbsp;: Créations, continuités et ruptures, dans l’art du XXe siècle Un parcours a été proposé aux participants : - Visite du Mémorial de la Shoah (ateliers : La justice face aux génocides / Témoignages littéraires) -Visite de la fondation Louis Vuitton : exposition Mark Rothko - Découverte d'oeuvres de street art

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Le street art du Boulevard Arago est une véritable explosion de couleurs et de créativité&nbsp;! Les murs des immeubles deviennent des toiles géantes où les artistes s’expriment librement. Portraits saisissants, messages politiques, paysages imaginaires… Chaque œuvre raconte une histoire qui suscite la réflexion ou simplement émerveille par sa beauté. Se promener dans ce quartier, c’est comme entrer dans un musée à ciel ouvert&nbsp;: l’art est accessible à tous et à tout moment. Une immersion dans un monde de l’art, vibrant et inspirant&nbsp;!

Le mercredi nous sommes allés à l’exposition Rothko, un peintre impressionniste. L’exposition retrace l’évolution artistique de l'artiste, des premières peintures plus figuratives, sur des scènes de la vie quotidienne plutôt maussades, aux œuvres abstraites pour lesquelles on le connaît aujourd’hui.&nbsp; Ses peintures abstraites, qu’il n’aimait pas appeler comme cela car il préférait dire vouloir «&nbsp;élever la peinture au même degrés d’intensité que la musique et la poésie&nbsp;», étaient composées de plusieurs couches de peintures superposées, donnant ainsi des impressions de profondeur ou de reliefs.&nbsp; Ce qui rend Rothko reconnaissable ce sont&nbsp;&nbsp;ses formes rectangulaires bien sûr, mais aussi son utilisation de la couleur. Les couleurs, tantôt vives tantôt lourdes et pesantes, s’organisent et trouvent leur place dans les tableaux pour emporter celui qui les regardent avec elles.&nbsp; L’artiste ne donne pas de pistes, et n’attend pas d’interprétation du spectateur. Comme pour la musique, les sensations, les émotions, viennent toutes seules face au tableaux, certains sont pesants, d’autres plus léger, et le simple but de Rothko est de nous les faites ressentir.&nbsp;

Arthus F.

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Ce livre a été réalisé grâce aux photos et commentaires des participants !

Nous avons pu voir en taille réelle les oeuvres de Street art, notamment «&nbsp;Liberté, égalité, fraternité&nbsp;» de Obey, peinte après les attentats du 15 novembre 2015&nbsp;: cette Marianne verse une larme (ajoutée après un acte de vandalisme&nbsp;sur l’oeuvre!)

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Le street art dans le 13e arrondissement&nbsp;: j’ai trouvé impressionnant de pouvoir faire de l’art sur des bâtiments, des immeubles. Cela ajoute un charme, une histoire dans ces rues qui semblent banales à première vue.

Le Mur des Noms est un monument mémoriel symbolique de la Shoah. Il se trouve à l’entrée du site. Sur 3 colonnes sont inscrits les noms des personnes victimes de la déportation entre 1942 et 1945 vers les centres de mise à mort. Ces noms inscrits avec les dates de naissance ( et de mort pour les personnes exterminées) sont le résultat d’un long travail de recherches mené par les historiens du Mémorial, l’association de Serge Klarsfeld et des familles des déportés. Leurs objectifs ont été de rassembler tous les noms des victimes de cette déportation et de leur rendre hommage. Auprès de ce mur des bougies sont allumées pour que ne s’éteigne jamais la mémoire des victimes du génocide.

Emelyne

Nous avons fait un tour dans le 13e arrondissement pour regarder des œuvres de Street art. L’une m’a intrigué&nbsp;: il s’agit de «&nbsp;Papi dance&nbsp;»&nbsp;; une œuvre toute petite en taille, mais qui a une histoire extrêmement touchante, car en lien avec la Shoah. Et ce sexagénaire, aimé dans le quartier, dansait chaque samedi au centre commercial pour le plaisir de tous…

Découvrez la présentation du lieu réalisée par les élèves...

J’ai été très touchée par le Mémorial de la Shoah. Les textes que nous y avons lus étaient très intéressants. Ces traces nous permettent de faire perdurer la mémoire, ce qui est très important, car il ne faut surtout pas laisser tomber dans l’oubli ces personnes qui ont voulu que leur histoire se sache. J’aurais aimé avoir un peu plus de temps dans le musée, j’aimerais recommencer de mon côté cette visite pour prendre le temps de réfléchir face aux expositions.

La visite et l’atelier sur la littérature concentrationnaire ont été une expérience émouvante et éducative. Je pensais déjà connaitre beaucoup sur ce sujet mais j’ai énormément appris&nbsp;!

Des photos, des lettres, des habits… tout cela est très émouvant et amène à comprendre l’atrocité de la Shoah.

Après avoir visité&nbsp;le&nbsp;mémorial de la Shoah, le mur des photos ainsi que les expositions de souvenirs des victimes ont créer chez moi de fortes émotions qui se sont multipliées entre tristesse, colère et compassion. Chaque photographie, chaque témoignage, chaque objet exposé racontait une histoire d'horreur et de souffrance inimaginable. L'atmosphère pesante du lieu m'a rappelé a quel point il était important de se souvenir, de témoigner et de transmettre cette dure période de l'histoire pour que de telles atrocités ne se reproduisent jamais.&nbsp;

j’ai été déçue de ne pas trouver l’œuvre que j’aurais voulu présenter&nbsp;: «&nbsp;La Camargue&nbsp;» ou «&nbsp;Etang de Thau&nbsp;», peinte par Maye, un artiste du sud de la France. Cette œuvre, clin d’œil à sa région, représente un flamand rose de couleur orangé (&nbsp;!), qui me fait penser à la chair du melon cultivé dans le Midi. Quant au personnage chevauchant l’animal, il s’agit d’un cavalier camarguais&nbsp;: sa fourche lui permet de mener les taureaux et son chapeau le protège de la chaleur. Hélas&nbsp;! Cette fresque a été recouverte par une autre… Témoignage du caractère éphémère du Street Art. Il est donc de ma responsabilité de la conserver en mémoire auprès de ceux qui ignorent son existence. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;

La Camargue – Maye Crédit : @milanpoyet (Instagram)

L'atelier littérature concentrationnaire

Pour finir, dans l'atelier littérature concentrationnaire, j'ai pu découvrir des choses très intéressantes, comme l’importance de la littérature, dans la Seconde Guerre Mondiale, pour faire passer des messages secrets, des messages cachés. Ainsi, un résistant a «&nbsp;truqué&nbsp;» un poème en alexandrins. Si le lecteur lisait rapidement, c'était un poème de propagande pour les nazis et l'Allemagne de Hitler. Mais pour une lecture plus attentive, en vérité il suffisait de découper chaque vers en 2&nbsp;:&nbsp; cela change complètement le sens, et fait apparaître des phrases cachées pour les résistants et leurs alliés&nbsp;!

Théo Talut

Au même niveau que la crypte se trouve une pièce sombre où sont rangés plusieurs fichiers dans lesquels sont inscrits les noms de juifs arrêtés, internés dans les centres français avant d’être déportés. Ces fichiers ont été numérisés et peuvent être consultés par les familles ou les chercheurs.

Lisa Marie, Marion, Léa

L’exposition sur Mark Rothko m’a permis d’appréhender l’art de la peinture d’une autre manière, moi qui n’y étais pas très sensible. En effet, j’ai aimé le jeu de couleurs et de transparences des tableaux et l’émotion qu’ils transcrivaient. Les ambiances des salles selon la collection étaient adaptées en fonction du thème des tableaux, nous donnant l’impression d’être face à nos propres émotions. La guide a très bien su expliquer le contexte derrière chaque œuvre, nous permettant de véritablement plonger au cœur de l’univers de Rohtko. Ma collection préférée était celle de 1969 qui s’inscrivait dans le contexte du premier homme qui marchait sur la Lune. Collection aux tons épurés mais qui prêtent au rêve, elle fait penser à la surface de la Lune et ouvre le champ des possibles sur cet astre que j’affectionne particulièrement.&nbsp; La salle aux allures mystiques était accompagnée de sculptures de Giacometti représentant un homme en train de marcher, ce qui rappelle encore plus le contexte historique et le tournant que cet événement a marqué dans le domaine spatiale. Les jeux d’ombres créés avec les lumières&nbsp; et les couleurs des tableaux étaient aussi agréables et avaient tendance à effacer les contemplateurs devant le tableau comme&nbsp; s’ils étaient absorbés par ces derniers, on assistait à un face à face intime entre l’œuvre et les visiteurs dont nous pouvions prendre nous aussi la place.

Louna B

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Les élèves ont commencé par prendre un petit déjeuner dans une brasserie parisienne après le voyage de nuit en train. Il s'agit d'être d'attaque pour commencer la journée des visites !!!

Ce ressenti est accentué en poursuivant la visite dans la dernière salle. Devant les centaines de photos d'enfants déportés et victimes de la Shoah personne ne peut rester indifférent. Voir ces visages innocents figés dans le temps, réfléchir à toutes ces vies brisées trop tôt, permet de mesurer l’ampleur du génocide, à quel point il n’a épargné personne…

En parcourant le musée, nous sommes marqués par la multitude et la diversité des ressources présentes : des photographies déchirantes, des lettres poignantes, des cartes, des tenues de prisonniers... Parmi toutes ces pièces chargées d'histoire, c'est la présence imposante de la machine à broyer (« Machine à broyer les os utilisée après l’exhumation et l’éventuelle incinération des dépouilles des victimes de crimes de masse ») qui marque le plus profondément les esprits. Au cœur d'une salle, elle est là, dressée face à nous, nous rappelant la cruauté inhumaine des actes commis. Ce symbole de l'horreur était assez insupportable, il fait froid dans le dos, laissant planer un lourd silence et des émotions intenses. D’un autre côté, il rappelle la nécessité impérieuse de préserver la mémoire pour que de telles atrocités ne se reproduisent jamais !

C’est un lieu qui impose le respect à l’ambiance pesante. Les pièces sombres emplies d’archives en font à la fois un lieu de deuil, de recueillement et de mémoire.

Lisa Marie, Marion, Léa

Il faut voir pour comprendre&nbsp;: le mur des noms des juifs déportés, la pièce des photos des enfants, les lettres, les habits, les affiches (surtout celle de l’exposition des Juifs de France). 

Lire les lettres des déportés, lettres très personnelles, est très émouvant.

Lors de ma visite au mémorial de la Shoah, j’ai eu l’impression que le temps s’était figé. Les textes que nous avons lus ainsi que les témoignages des personnes envoyées à la mort, les habits et outils, ou encore les instruments ou machines dont se servaient les génocidaires m’ont permis de mieux comprendre l’histoire de ce génocide. Pour la première fois, je n’écoutais pas seulement un cours, je le ressentais&nbsp;; je pouvais avoir des exemples concrets, réels, juste devant moi. A certains moments j’avais l’impression d’accompagner, de me tenir à côté des personnes qui avaient témoigné, même si leur trace était écrite. J’avais l’impression qu’elles s’adressaient à moi, qu’elles voulaient faire passer un message, dire la vérité, leur vérité. Cette expérience a été très enrichissante malgré l’immonde et tragique histoire. &nbsp; Par ailleurs, la salle des photographies des enfants m’a énormément marquée. Je me souviens avoir été à la fois mal à l’aise et intriguée par tant de petits visages. Je n’ai pas réussi à me faire à l’idée qu’on leur avait enlevé la vie si jeunes.

Au retour de Paris, tout le monde me demandait&nbsp;: «&nbsp;Alors, c’était comment&nbsp;?&nbsp;». J’ai vite compris qu’il me faudrait au moins une demi-heure pour expliquer, sinon ça n’allait avoir aucun sens. Et qu’il me fallait absolument illustrer cela par mes petites photos et vidéos prises pendant le voyage. Certes, c’était juste un voyage de deux jours, mais j’ai tellement de choses qui surgissent en moi quand j’y pense… Vous ne pouvez pas savoir comme j’étais surprise de sentir cette bienveillance qu’on avait les uns envers les autres, alors qu’au lycée on ne se regarde même pas. Comme j’étais contente de partir, de changer de paysage, d’atmosphère … &nbsp;J’ai été heureuse de réaliser mon petit rêve parisien. Même si le trajet en train a été un peu épuisant, j’ai trouvé ça drôle et aventurier&nbsp;! Ce que j’ai préféré&nbsp;? Découvrir Paris de cette façon, culturelle. C’était tellement enrichissant pour ma personne, mes pensées, mes émotions... J’ai pu aller dans des endroits où je ne serais jamais allée, comme la Fondation Louis Vuitton qui exposait les tableaux de Rothko, qui lui était anarchiste&nbsp;!! J’ai aimé aussi les quartiers libres, en petits groupes; on a été tout le temps très bien nourris, à l’auberge de jeunesse aussi. Pour finir, je peux dire que je suis repartie avec un peu de mélancolie, car deux jours ne suffisent pas… Mais énormément enrichie&nbsp;: la tête remplie d’idées, de réflexions, d’observations&nbsp;; le cœur rempli de beauté, de grandeur. J’ai vu des choses immenses, grandioses. Je me souviendrai de ce sentiment&nbsp;!&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;

Valéria

Située en bordure du bois de Boulogne et du jardin d’Acclimatation, la fondation Vuitton est une merveille d’architecture du XXIe siècle. Réalisé par Franck Gehry, ce bâtiment, tout en légèreté, transparence, élan, s’apparente à un grand navire de verre, bois et métal, ou à un iceberg… Depuis ses terrasses, au sommet, la vue sur Paris et sur les tours de la Défense est magnifique.

J’ai bien aimé le parcours chronologique à travers la carrière de Mark Rothko, dans l’exposition de ses œuvres, ainsi que les explications apportées par la guide&nbsp;: cela m’a permis de mieux comprendre et de plus apprécier ses tableaux. Chaque salle avait une ambiance différente et cette exposition semblait être un voyage dans le monde. 

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Les oeuvres de Rothko était juste sublimes et plus nous arrivions vers de l'abstrait et plus cela me montrait quelque chose de profond avec beaucoup de mélanges d'émotions.

Théo T

La pièce est éclairée par 6 lumières. Au centre de celle-ci se trouve une étoile de David en marbre. Sur cette étoile, 6 cylindres sont posés avec à l’intérieur des cendres des victimes. Les cylindres entourent une flamme éternelle qui comme la flamme du soldat inconnu a pour but de ne jamais oublier, de conserver la mémoire des personnes assassinées parce qu’elles étaient juives. Le chiffre 6, qui est omniprésent dans la salle, fait référence aux 6 millions de victimes du génocide. Sur un des murs, est inscrite une citation biblique dont la traduction française signifie «&nbsp;Regardez et voyez s’il est douleur pareille à ma douleur. Jeunes et vieux, nos fils et nos filles fauchés par le glaive&nbsp;».

La crypte est un lieu de recueillement pour les familles des victimes. En effet, les juifs assassinés n’ont pas de tombe individuelle. Symboliquement cette crypte est un lieu de sépulture où l’on peut honorer la mémoire de tous les disparus.

Sur une façade extérieure au mémorial, se trouve le Mur des Justes qui rend hommage aux Justes de France, il a été inauguré en 2006. Les noms des personnes ayant contribué à sauver, aider des Juifs en France y sont inscrits. C’est l’Etat d’Israël qui est à l’origine de la reconnaissance de toutes ces personnes qui ont pu parfois, au péril de leur vie, cacher des Juifs, les protéger des rafles et de la déportation vers les centres de mise à mort.

Chalkboard

Histoire et mémoires des violences guerrières

Voyage d'étude à Paris Mars 2023

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