terre de parole, terre de partage: témoignages d'hier et d'aujourd'hui sur nos vies aux îles Loyauté

SOMMAIRE

Présentation des auteurs du livre numérique................................................................pages 1 et 2

Avant-propos ...................................................................................................................................page 3

Qui est Léon Collin? ..............................................................................................................pages 4 et 5

TRAVAIL DU GROUPE 1 .......................................................................................................pages 6 à 11

TRAVAIL DU GROUPE 2 .....................................................................................................pages 12 à 15

TRAVAIL DU GROUPE 3.......................................................................................................page 16 à 20

TRAVAIL DU GROUPE 4 ........................................................................................................pages 21 à 25

Parole de la classe (mot final et conclusion) ............................................................................... page 26

La photo de classe.................................................................................................................................................page 27

LES AUTEURS

Groupe 1 :
WATUE Waitue
WAMEJONENGO Rosanalice
WEJIEME Emma
XOWIE Ekuluë
MENE Sandy
Groupe 2 :
HMEUN Hmeunë
HNACEMA Valetine
PAMANI Hmea
HANYË Senë
WIAKO Holane

Groupe 3 :
QENEGEIE Peone
SINYEUE Clara
UNË Cianë
HMAKONE Suzanne
KAI Anne-Sophie
Groupe 4 :
EATENE Sophie
HNANGANYAN Josefara
NEKOENG Soraya
AJAPUHNYA Larissa

Bonne lecture !

page 2

AVANT PROPOS

Information : Le carnet de Léon COLLIN parle des Kanak en utilisant l’ancienne orthographe « Canaque ». Il utilise aussi les termes comme « Indigène », « Anthropophage », « Naturel » ou « Popinée » (pour parler des femmes Kanak). Tous ces noms appartiennent à un langage utilisé pendant la période coloniale aux XIXe et XXe siècles et ne sont plus guère utilisés aujourd’hui car ils ont une connotation raciste. Il est important de garder en tête le contexte historique de cette époque coloniale.
Dans les Accords de Nouméa de 1998, Kanak s'écrit avec un K.
Si ce sujet vous intéresse, nous vous conseillons de lire l'article "de la colonisation à l'indépendantisme : la fabrique du mot kanak" de Catherine de Coppet, publié sur le site de France Culture en 2018 [en ligne]. https://www.franceculture.fr/histoire/du-bichlamar-a-la-republique-de-kanaky-la-fabrique-du-mot-kanak

Voici un extrait de l'émission Karambolage QUI MONTRE QUE LE NOM "kanak" a EVOLUE AU FIL DU TEMPS, des lieux et des Époques

En ligne sur Youtube depuis 2017. Emission réalisée par Pierre-Jean Canac. Auteur : Olaf Niebling.

page 3

Qui était Léon Collin ?

Léon COLLIN (1890-1970), médecin en 1910, il quitte la France en compagnie de son épouse Madeleine pour un séjour de 3 ans en Nouvelle-Calédonie. (Ci-contre, voici une photo du médecin en uniforme)

Envoyé par la France, sa mission principale était de mener une compagne de vaccination contre la variole, une maladie très répandue en Nouvelle-Calédonie et dans les îles-loyauté auprès de la population indigène. Pour lui, c’est aussi une occasion d’être un aventurier à la découverte d’un territoire inconnu. Léon COLLIN a tenu un journal de bord intitulé « Aux îles Loyalty carnet de route d’un médecin ».
Nous allons vous proposer de découvrir quelques photos prises par ce médecin en 1910.

Anecdote : le carnet de route de Léon Collin fut découvert tardivement par son petit-fils Philippe Collin. Ce dernier découvrit ce témoignage récemment dans un grenier ! Son grand-père a également tenu un journal au moment de sa visite au bagne de Cayenne et en Nouvelle-Calédonie. Vous pouvez lire l'interview du petit-fils disponible sur le site EL Watan. Titre de l'article : "Philippe Collin, historien. Auteur de Des hommes et des bagnes*: Au bagne, 90% des relégués périssent durant leur peine". Auteur : Walid MEBAREK. Publié en 2020 [en ligne]

https://www.elwatan.com/pages-hebdo/france-actu/au-bagne-90-des-relegues-perissent-durant-leur-peine-17-03-2020

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Léon Collin : un témoignage précieux sur les îles Loyauté au début du XXème siècle.

Reportage télévisé sur Léon Collin. Journal Télévisé NC la première (septembre 2017)

En 1910, Léon Collin fut envoyé en Nouvelle-Calédonie pour effectuer une campagne de vaccination contre la variole aux îles Loyauté. Pendant sa mission, il rédigea plusieurs carnets dont un : « Aux îles Loyalty , un carnet de route d’un médecin ». Il est composé de 114 pages dont 102 photos et 3 cartes géographiques des trois îles principales.

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TITRE : Jeune kanak paré de foulards. (1910) Léon Collin. Photo numéro 22.

Analyse :
Dans son carnet de route, Léon Collin nous explique qu'un jour il a assisté à une scène de départ d'un jeune Lifou pour Nouméa. Ce jeune homme était le fils d'un petit-chef et tous les membres du clan ont accompagné le jeune homme jusqu'au port afin de lui dire au revoir.
Ce jeune homme doit quitter Lifou pour la Grande Terre car il doit effectuer son service militaire.
En 1910, les Kanak étaient soumis au Code de l'Indigénat (mis en place en 1887 jusqu'en 1946) et étaient ainsi privés de leur liberté de déplacement et de leurs droits politiques.
Les kanak de la Grande Terre furent progressivement déplacés dans des terres appelées « réserves » et Lifou fut considérée comme une réserve entière tout comme à Maré et à Ouvéa.
Pour communiquer avec les Kanak, l’administration coloniale nommait des chefs Kanak qui devaient lui obéir.
Sur la photo, on peut penser que ce jeune a dû obéir au petit-chef de sa tribu qui a lui-même obéi à l’administration coloniale.

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Récit d'invention à partir de la photo numéro 22 :

LE JOUR DE MON DEPART …
C’était au beau petit matin, un matin pas comme les autres, un matin triste. J’étais au port de Wé avec toute ma famille… Ils me disaient au revoir en pleurant, j’étais ému et triste de voir mon clan pleurer.
Ils ne voulaient pas que je parte mais malheureusement mon père (le grand-chef) m’avait désigné pour partir à Nouméa afin d’effectuer mon devoir militaire.
J’avais la trouille d’y aller mais j’étais obligé de partir. Je ne pouvais pas dire non à mon père. Ça aurait été une honte pour lui si j’avais dit non.
Ce départ m’a marqué profondément. Je ne voulais pourtant pas partir et j’avais envie de pleurer moi aussi. Pourtant, j’ai décidé de partir la tête haute pour ne pas montrer ma tristesse. Au fond de moi j’étais effondré, c’est comme si une partie de moi me quittait pour toujours. Lorsque ma mère m’embrassa, j’eul’impression de perdre ma mère.
Puis, j’ai vu cette belle fille s’avancer vers moi. Ma fiancée. Elle pleurait toutes les larmes de son corps. Elle me regardait avec tristesse puis elle me demanda :
- « Pourquoi pars-tu ?
- Tu le sais, je suis obligé de partir, j’ai été choisi. Ne t’inquiète pas, je reviendrai pour toi. »
Sa fiancée sortit de son sac tressé un présent.
« Je suis venue te donner ce tissu pour que tous les soirs tu puisses penser à moi »
Je fus très ému. Je voulais m'approcher d'elle, je voulais l'embrasser mais mon clan était à côté et je ne pouvais pas le faire. Je fis un immense effort pour me contenir. Je lui dis finalement :
« Avec ça, je serai fort pour travailler. Je penserai à toi tous les jours »

version en Drehu. Texte lu par Emma

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