Créations poétiques 6è Morvan

Un haïku est un petit poème de dix-sept syllabes, en trois vers (respectivement de 5, 7 et 5 syllabes). Il fut l'un des genres poétiques privilégiés de la littérature japonaise classique. Reposant sur une extrême concision formelle et usant parfois de l'humour pour suggérer un sentiment et non l'exprimer, il évoque en général un paysage ou un état d'âme.

Le calligramme est un poème dans lequel la disposition typographique dessine une figure, généralement en rapport avec le «&nbsp;sujet&nbsp;» du texte.

Dans la mer Une barque scintillante Flotte sur la vague éclaboussante THAYLLIA

Les vagues, les barques Poussent fort Et le vent nage OUMAIMA

La vague géante Engloutit chaque barque Devant le grand Fuji EDWIN

Des vagues surgissent Le Mont Fuji sacré S'incline HELIAN

Les grosses vagues Dévastent tout En un seul coup LEO

La vague étoilée Engouffre monsieur Fuji Et les barques déchiquetées MILO

Englouties par les flots Les barques Coulent ESTHER

La vague déchainée Entraine une barque Vieille et cassée CAMILLE

La grande vague Les barques d'or La tempête arrive ROMANE

Une gouttelette, une vague Minuscules Face à l'immense ciel HELOÏSE

3. Les haïkus inspirés des estampes d'Hokusaï

«&nbsp;Automne&nbsp;», Émile Verhaeren, Les villages illusoires, 1895 […] Le vent sauvage de Novembre, Le vent, L'avez-vous rencontré le vent, Au carrefour des trois cents routes ; L'avez-vous rencontré le vent, Celui des peurs et des déroutes; L'avez-vous vu cette nuit-là Quand il jeta la lune à bas, Et que, n'en pouvant plus, Tous les villages vermoulus Criaient comme des bêtes Sous la tempête? Sur la bruyère, infiniment, Voici le vent hurlant. Voici le vent cornant Novembre.

Le Mont Fuji tout rouge&nbsp; Se fait entendre Tout le monde déguerpit SORENN

Les cavaliers Surgissent Vers monsieur Fuji HELIAN

Les feuilles foncées Le soleil jovial Les guerriers déterminés FABRICE-ENZO

Les femmes cherchent l'or Dans leurs robes de soie Un soir d'été MAELIE

Les femmes ramassent l'or De leurs douces mains Sur le sable fin JEANNE

Voiliers à Argenteuil, Gustave Caillebotte, 1888

La neige d'hiver Recouvre les bâtisses Tout est lisse ROMANE

Un hiver blanc Sans soleil Et surgit un avenir lumineux JULES

5. Les illustrations, par quatre élèves de la classe, des quatre poèmes appris

L'eau tombe de la terre Eclabousse le vent Transparente comme l'air LOLA

Devant la chute Le vieil homme se déshabille Et saute SORENN

Au delà de la grandeur L'eau argentée Cache t-elle un secret? HELOÏSE

L'immense chute Les villageois regardent Ce beau spectacle THAÏS

Devant la chute La prière des villageois T'offre une longue vie JULES

L'eau pure Que le vent emporte Dans un rayon de lumière DJELYS

Cascade d'eau Où tombes-tu? Sur nos têtes ou dans les étoiles? TIMEO

La chute bruyante Arrache les rochers Du mur d'Emeraude SIMONE

Hulule la chouette, Immobile sur sa branche. Vacillantes formes blanches, Elle veille, et se tient prête. Rongeurs, cachez vos têtes!&nbsp; ESTHER

Hiver tu recouvres d'un voile blanc Immense et froid le village endormi. Voilà le gel qui glace les torrents Et les flocons qui tombent dans la nuit Remplissant l'air d'un doux chuchotement. JEANNE

Harmonie du vent Impossible de le rattraper Vent, souffle vent! Enneigé jusqu'au bout des pieds Rare se fait le beau temps. LOLA

Hier il faisait très froid, Il neigeait dans les bois. Voyez comme les animaux chassaient, Et écoutez leurs pas, qui, déterminés,&nbsp; Riaient et chantaient sous le ciel étoilé. CAMILLE

Hiver qui caractérise le froid, Il détruit la chaleur enfouie en moi. Vient après la grêle et la glace, En déformant le ciel dans toute sa masse, Récoltons plus tard, car jamais il ne passe. EDWIN

Ho, la glace d'hiver, Illuminée de soleil froid, Violentée par le vent couvert. Et le sapin blanc dans les bois Respire dans les airs. DJELYS

Merci pour avoir consacré un peu de votre temps à la lecture de ce recueil poétique collectif.

«&nbsp;Printemps&nbsp;», Victor Hugo, Les Rayons et les Ombres, 1840 Tout est lumière, tout est joie. L'araignée au pied diligent Attache aux tulipes de soie Les rondes dentelles d'argent. La frissonnante libellule Mire les globes de ses yeux Dans l'étang splendide où pullule Tout un monde mystérieux. La rose semble, rajeunie, S'accoupler au bouton vermeil L'oiseau chante plein d'harmonie Dans les rameaux pleins de soleil. Sous les bois, où tout bruit s'émousse, Le faon craintif joue en rêvant : Dans les verts écrins de la mousse, Luit le scarabée, or vivant.

Mille arbres éclatants croquent des tigres frissonnants dans votre grosse tempête. La grande verdure garde le joli parfum chez mon étincelante chèvre. La grande nature croque l’étrange verdure sur la splendide colline. Ma rencontre jaune dévore un doux soleil dans des rameaux bénévoles. Ma rose argentée croque mon petit oiseau chez une tulipe craintive. Les vents violents gardent le petit arbre chez les roses écarlates. Mille cent onze subtiles confidences gardent ton oiseau sauvage chez la géante vermoulue. Nos belles élèves dévorent la splendide dentelle dans vos arbres intarissables. Mes juillets vermoulus croquent cet âpre rayon dans un énorme fruit. Des coquillages vermoulus croquent les bruyères écailleuses sur nos splendides tempêtes.

«&nbsp;Hiver&nbsp;», Anna de Noailles, Le Cœur innombrable, 1901 C'est l'hiver sans parfum ni chants... Dans le pré, les brins de verdure Percent de leurs jets fléchissants La neige étincelante et dure. Quelques buissons gardent encor Des feuilles jaunes et cassantes Que le vent âpre et rude mord Comme font les chèvres grimpantes. Et les arbres silencieux Que toute cette neige isole Ont cessé de se faire entre eux Leurs confidences bénévoles...[…] Vous êtes las, vous êtes nus, Plus rien dans l'air ne vous protège, Et vos cœurs tendres ou chenus Se désespèrent sur la neige. - Et près de vous, frère orgueilleux, Le sapin où le soleil brille Balance les fruits écailleux Qui luisent entre ses aiguilles...

Vincent Van Gogh – Saules au coucher de soleil, automne 1888

Pétales et bourgeons apparaissent, Roses et rosée du frais matin Iris que tu cueilles à la main Niché au creux, il la caresse. Ta douce peau pour un câlin, Enlacés au fond du jardin. Mélange d'intense tendresse. Printemps parfume le jardin. Sourire, éveille ma sagesse.&nbsp;&nbsp; HELIAN

Plus belle saison de l’année Rangé l’hiver, vivement mai! Il me tarde d’y arriver! Naissance d’un papillon doré, Tombant du ciel ennuagé, Ecarquillant ses ailes poudrées. M’émerveillant, sa majesté Pose-toi sur ma joue salée Sur laquelle une larme a coulé. MAËLIE

Pour dire au–revoir au froid et à belle pluie Rougissant, le coquelicot émerveillé, Incessant jusqu’en juin, il nous ébahit! N’attendons que sa beauté de fleur colorée. Tulipe, pâquerette, marguerite dansent sous la pluie. Ecrasée par les fleurs, l’araignée va pleurer Musiques et chants sont appréciés la nuit. Pouvoir récolter le pollen bien mérité. Sous la brise et les fleurs, le printemps arrive! ROMANE

Premier temps de l'année, premier temps de la vie, Reste des neiges d'hiver, sortie des primevères,&nbsp; Idée de naissance de nouveaux paysages&nbsp; Nul ne peut ne pas être amoureux de ce spectacle!&nbsp; Tout bourgeonne, les fleurs s'épanouissent,&nbsp; Embellissement des jardins et de la campagne&nbsp; Moment de réveil de la nature et de la beauté Printemps oh ! Mon printemps! Saison que tu es belle! TIMEO

Un acrostiche est un poème ou une strophe où les initiales de chaque vers, lues dans le sens vertical, composent un nom ou un mot-clé. (Définition du Robert)

Monsieur Fuji Rit vivement Avec ses amies les grues JULES

S'envolent les grues Au pied du Mont Fuji Sous ses yeux émerveillés ESTHER

Monsieur Fuji Envoie les grues Pour les sauver les maladies SORENN

Au bout des longues journées Arrive la nouvelle année Malgré les nombreux regrets JULES

Mon petit soleil garde ma verdure rayée dans onze grandes nuits. Mon orange rose garde ma libellule vermoulue dans cette neige parfumée. Mon splendide bois garde des jolies limaces dans notre camion lent. Cette nature brûlée garde l’arbre vert dans la tulipe rayée. La mystérieuse liqueur garde les coquillages écailleux dans mille arbres silencieux. Le nuage ensoleillé garde le fruit craintif dans notre dentelle bleue. Mon arbre murmurant garde nos merveilleux tigres dans mes lumineux cocotiers. Les tendres élèves gardent le chien sauvage dans les gros vents. Mes étés écarlates gardent ton manteau brûlé dans les arbres rouges. Ma neige orgueilleuse garde un cœur craintif dans cette liqueur cornée.

Les Quatre Saisons de Antonio Vivaldi

4. Les calligrammes, inspirés des calligrammes d'Apollinaire

Hiver revenu avec son grand manteau blanc Incisif arrogant et parfois si mordant&nbsp; Voyez comme il avance à longs pas de géant&nbsp; Et, sans grande pitié pour nos corps vacillants&nbsp; Riant de nous voir chuter sur notre séant.&nbsp; THAYLLIA

Habillé de blanc, Il arrive à pas de géant, Vers le village givrant, Emmitouflé de ses gants Rêvant au doux printemps. LEO

Hiver, saison magique Idyllique, où le Vent a peur de moi mais aime tourner&nbsp; Et jouer avec la neige Rions ensemble! OUMAÏMA

Hier il a neigé, et il a plu. Il ne s’arrêtait pas de pleuvoir. Victor voulait sortir dehors jouer. Et, il attendra pour y aller. Restons à la maison pour goûter. EMA

Hiver, tu es si froid, si dur,&nbsp; Intense et vraiment difficile, Vent violent, glacé mais, air pur Eau déchaînée ,blouson utile, Rêver au chaud dans sa fourrure! SORENN

Le cadavre exquis est un jeu d'écriture collectif. Le principe du jeu est le suivant&nbsp;: chaque participant écrit à tour de rôle une partie d'une phrase, sans savoir ce que le précédent a écrit. La première phrase qui résulta de ce processus et qui donna le nom à ce jeu fut&nbsp;: «&nbsp;Le cadavre – exquis – boira – le vin – nouveau.&nbsp;»

As-tu vu les feuilles marron Unies dans un lent tourbillon Tapisser le sol lentement ? Ou bien as-tu senti le vent Murmurer un très joli son ? Ne ressens-tu pas de frisson ? Et oui : l'automne est revenu ! JULES

A la tombée des feuilles d'or, Un doux vent descend des cieux. Trois écureuils cherchent un lieu, Où cacher leur précieux trésor. Matins frémissants de rosée, Nuit odorante, bientôt glacée, Exaltent les sens avant l'hiver. HELOÏSE

Arrivées à nos pieds, Usées et craquelées, Tapissent l’univers, Ornent les chaumières, Miment le sens du vent, Naviguent dans le temps, Espiègles, les feuilles! SIMONE

Arbres de feuilles qui tombent aux sol . Utiliser des champignons, pour faire la soupe . Tu prends une veste, pour aller dehors. On va dans la montagne, pour ramasser des champignons . Maintenant on prépare la soupe . Ne manger pas encore, attendre les autres. Et maintenant...Bon appétit ! YURI

Cerisiers en fleurs Villageois joyeux Mer calme EMA

Cerisiers en fleurs, Le Mont Fuji émerveille Ces villageois heureux HELIAN

En avril, Le sakura fleuri Au loin, le Mont Fuji YURI

«&nbsp;Eté&nbsp;», Charles Cros, Le coffret de santal, 1873 C’est l’été. Le soleil darde Ses rayons intarissables Sur l’étranger qui s’attarde Au milieu des vastes sables. Comme une liqueur subtile Baignant l’horizon sans borne, L’air qui du sol chaud distille Fait trembloter le roc morne. Le bois des arbres éclate. Le tigre rayé, l’hyène, Tirant leur langue écarlate, Cherchent de l’eau dans la plaine.[…] Déjà le soleil s’incline Et dans la mer murmurante Va, derrière la colline, Mirer sa splendeur mourante. Et la nature brûlée Respire enfin. La nuit brune Revêt sa robe étoilée, Et, calme, apparaît la lune.

Les 6è Morvan vous présentent leurs créations poétiques des quatre saisons. Ils se sont inspirés de peintres, de compositeurs et de poètes. Ils ont créé des acrostiches, des cadavres exquis, des haïkus et des calligrammes. Ils ont également illustré quatre poèmes de poètes renommés, dont vous trouverez en fin de livre les quatre illustrations ayant remporté le plus de succès auprès des élèves de la classe.

Enivrée de soleil, brunie, la peau cuivrée, Tu plonges tes cheveux dans la fraîcheur saline, Et sous l’eau maintenant, disparais à jamais. Mme Prévost

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