Une histoire de Jean Dumais

Il ne lui restait plus qu’à se rendre directement au guichet pour procéder à un retrait sur son compte.&nbsp;Cette&nbsp;demande ne serait qu’une formalité pour lui - un si&nbsp;bon client pour ne pas dire le principal client de cette banque.&nbsp;Certain d’être reconnu par son banquier, il entra dans l’établissement qui venait d’ouvrir ses portes. En franchissant les portes automatiques, il provoqua l’étonnement des gens qui y étaient déjà.

https://api.bookcreator.com/users/v2/L9X8QiYsPgZpw9DTjOKNFgoCQrA2/books/2gmLTIegQiGpPhZoFu5Bzw/assets/4YcZcAkmTLOaqzrf--v1Tw.jpeg?width=367&height=367

https://api.bookcreator.com/users/v2/L9X8QiYsPgZpw9DTjOKNFgoCQrA2/books/2gmLTIegQiGpPhZoFu5Bzw/assets/3zD3qDp8SoOtdJQEvQ91SQ.png?width=367&height=367

M. Dumais n’aimait pas attendre. Il était pressé de retrouver son apparence et les affaires l’attendaient. Il avait déjà suffisamment perdu de temps comme ça. Sans aucune marque de politesse, il remonta la file de clients pour se présenter au guichet et demander à être reçu par le directeur qu’il connaissait d’ailleurs de longue date. L’hôtesse d’accueil ne comprit pas . Ne voulant pas lui paraitre impolie, elle lui demanda de répéter les choses plus distinctement, en articulant&nbsp;et sans agressivité.&nbsp;

https://api.bookcreator.com/users/v2/L9X8QiYsPgZpw9DTjOKNFgoCQrA2/books/2gmLTIegQiGpPhZoFu5Bzw/assets/8R_iDIRES02A30HGeyJGOw.png?width=149&height=298

Jean s’exécuta en découpant chaque syllabe pour que cette sotte comprenne ce qu’il disait. Après un certain temps, la guichetière lui dit qu’elle ne pouvait pas l’aider car il n’y avait pas de «&nbsp;Jean Dumais&nbsp;» dans cette banque et qu’elle ne pouvait pas lui donner de l’argent comme ça.&nbsp;

https://api.bookcreator.com/users/v2/L9X8QiYsPgZpw9DTjOKNFgoCQrA2/books/2gmLTIegQiGpPhZoFu5Bzw/assets/MWfEJfE2RIWJajllv99oyw.png?width=313&height=174

https://api.bookcreator.com/users/v2/L9X8QiYsPgZpw9DTjOKNFgoCQrA2/books/2gmLTIegQiGpPhZoFu5Bzw/assets/I6wexEaeR56NzHpkCVkw8A.png?width=330&height=367

Bibliographie proposée par la médiathèque Jean-Pierre Vernant Cette petite sélection proposée par la médiathèque de Chelles nous a permis de trouver des pistes de réflexions pour construire notre nouvelle fantastique. Ce thème est abordé à travers différentes portes d’entrée comme la dystopie, la question identitaire, la folie, l’errance, le double, l’aliénation, les problèmes sociétaux… Romans Une histoire de peau : Et autres récits, Benameur Jeanne, Hachette jeunesse, 1997 En attendant Bojangles, Bourdeaut Olivier, Gallimard, 2017 La maison des anges, Bruckner Pascal, Grasset, 2013 Elle est où la ligne, Davide Cali, Oskar Ed., 2013 Au moins un, Cohen-Janca Irène, Actes Sud Junior, 2014 L'homme qui parlait pour deux, Dedieu Thierry, Editions Magnier, 2017 Bye Bye Blondie, Despentes Virginie, Grasset, 2015 Vernom Subutex, Despentes Virginie, Grasset, 2016 Folle, Friot Bernard, T Magnier, 2006 Je mourrai pas gibier, Guéraud Guillaume, Ed. rue du Rouergue, 2006 Dans un Pays de Cocagne, Henckel Jean-Guy, Ed. Rue de l’Echiquier, 2009 Shutter Island, Lehane Dennis, Casterman, 2006 Il faisait chaud cet été-là, Lestrade Agnès, Ed. du Rouergue, 2013 Trouble vérité, Lockhart E., Gallimard jeunesse, 2018 I.R.L., Marot Agnès, Gulf stream éditeur, 2016 Folle à tuer&nbsp;?, Missonnier Catherine, Rageot, 2004 L'Homme à l'oreille coupée, Mourlevat Jean-Claude, T. Magnier, 2003 La pyramide des besoins humains, Solé Caroline, École des loisirs, 2017 L'étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde, Stevenson Robert Louis, Librio, 2014 No et moi, Vigan Delphine, J.-C., &nbsp;Lattès, 2011

Essais&nbsp;/ témoignages Le génie de la folie, Brenot Philippe, Jacob, 2011 Sociologie des troubles mentaux, Chantraine-Demailly Lise, La Découverte, 2011 Je tape la manche, Roughol Jean-Marie, Calmann-Levy, 2015 Albums Ahmed sans abris, Barroux, Mango jeunesse, 2007 Le Double, Davide Cali, Natori, 2015 Shutter Island, Lehane Dennis, Rivages/ Mystère, 2010 Le horla, &nbsp;Sorel Guillaume et Maupassant, Rue de Sèvres, 2014 Pourquoi les riches sont-ils de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres ?, Pinçon-Charlot Monique, La ville brûle, 2018 Bonhomme, V. Sarah, Pastel, 2017 Une Figue de rêve, Van Allsbur Chris, Écoles des loisirs, 1996

https://api.bookcreator.com/users/v2/L9X8QiYsPgZpw9DTjOKNFgoCQrA2/books/2gmLTIegQiGpPhZoFu5Bzw/assets/k90wfPYNQGeRsbsymzKI4g.jpeg?width=502&height=668

https://api.bookcreator.com/users/v2/L9X8QiYsPgZpw9DTjOKNFgoCQrA2/books/2gmLTIegQiGpPhZoFu5Bzw/assets/PYaobJy8S7yYIvpUeasPAw.jpeg?width=491&height=654

Je suis encore chez moi. Pourquoi m'attendez-vous? Nous devons nous voir A 10h45 dans mon bureau. Vous etes mon unique rendez de la matinee

https://api.bookcreator.com/users/v2/L9X8QiYsPgZpw9DTjOKNFgoCQrA2/books/2gmLTIegQiGpPhZoFu5Bzw/assets/3MQ_ofCMTOGw7-ZyCy618w.jpeg?width=498&height=664

Bon t'es où? Ca fait une heure qu'on t'attend ici!

Un bruit retentit. Était-ce dans sa tête&nbsp;? Depuis combien de temps avait-il perdu connaissance&nbsp;?&nbsp;Peu importe, une chose était sûre&nbsp;: il devait être&nbsp;dans les alentours de 6h30 quand Jean ouvrit les yeux. Ses paupières étaient lourdes, sa bouche pâteuse et il avait mal partout. La nuit avait dû être à l’image de sa journée d’hier difficile. Cela faisait bien longtemps qu’il ne s’était pas levé avec une gueule de bois si intense. Sa tête l’élançait. Il avait besoin d’un remontant. Jean ne se sentait vraiment pas bien. Il resta plus que de coutume allongé sous sa couette. Il parcourrait de ses mains les contours de sa couche pour trouver son remontant. Il le trouva, vide. Il pesta. Il se leva gauchement en balbutiant à haute voix. Ce matin rien n’allait. Ses pensaient tardaient à se clarifier et sa tête lui faisait si mal… Agacé, il jeta sa bouteille de whisky. Elle alla s’écraser aux pieds d’une foule de personnes qui attendaient leur bus. L’une d’elles s’écria indigné par l’attitude de Jean&nbsp;: «&nbsp;Alors,&nbsp;le Baron, on se croit encore dans un palace. Tu devrais arrêter la picole dès le matin…&nbsp;»

Madame Dumais était à l’hôpital. Le chef de service était à côté d’elle, silencieux. Il attendait les résultats des derniers examens de son mari. Madame Dumais se repassait en boucle les paroles du médecin tout en regardant son mari à travers la vitre qui le séparait de lui. Le docteur lui avait avoué quelques minutes plus tôt ne pas savoir l’origine du mal dont souffrait Jean. Était-ce un virus&nbsp;? Une tumeur cérébrale&nbsp;? L’expression d’une simple maladie mentale&nbsp;? Ou simplement un Burnout&nbsp;?

Au moment où et l’infirmière apporta les résultats au médecin, Jean se réveilla brusquement. Tout à coup, je me réveillais dans un endroit obscur en sursaut, j’ouvris les yeux petit à petit mais je ne savais pas où j’étais ni ce que je faisais ici. Je vis ma femme inquiète qui m’observait à travers une vitre. Au moment où je me levais pour me rapprocher d'elle je tombais par terre. Le sol était en carrelage, un carrelage si glacé que même le sol d’une patinoire me paraissait moins froid ! J’entendis un bruit métallique à la suite de ma chute. Avec horreur, je m’aperçus que j’étais relié à une tige à perfusion.

https://api.bookcreator.com/users/v2/L9X8QiYsPgZpw9DTjOKNFgoCQrA2/books/2gmLTIegQiGpPhZoFu5Bzw/assets/H3_STKHGR4m9uQO08NAQpg.png?width=169&height=241

Le directeur arriva énervé devant lui mais celui-ci parvint à garder son calme devant sa clientèle fortunée. Il dit alors&nbsp;: -&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Que voulez-vous Monsieur ? -&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Mon argent, espèce de voleur&nbsp;!

Jean resta figé. Comment osait-il lui parler ainsi&nbsp;? Il voulut lui répondre mais le vigile le jeta sans ménagement dehors sous le regard moqueur et médusé des passants. Jean comprit qu’on le prenait pour un SDF. Il se releva péniblement et prononça des mots incompréhensibles. Il se remit à marcher titubant comme un homme ivre en direction du centre-ville alors que le directeur de la banque prononçait depuis le perron de sa porte ces quelques mots&nbsp;: « la prochaine fois, c’est la police ! »

Le directeur s’approcha de lui avec un sourire ironique et lui chuchota à l’oreille ces mots : - Casse-toi d’ici, tu n’es pas à ta place parmi nous.

https://api.bookcreator.com/users/v2/L9X8QiYsPgZpw9DTjOKNFgoCQrA2/books/2gmLTIegQiGpPhZoFu5Bzw/assets/azFPE98oSE-cfPPbZEEPgw.png?width=60&height=71

Il s’énerva et cria : « où est mon argent ? Où est passé mon argent ? » Sa colère grandissante, il poursuivit à haute voix tout en gesticulant dans tous les sens&nbsp;« la banque m’a volé mon argent ! ». Une grande partie des clients le regardaient en manifestant leur indignation. Il en était certain. Ces gens l’avaient reconnu. Qui pouvait l’oublié&nbsp;? Un PDG de son envergure…

Jean, oui Jean... repense à cet instant. Revisualise ces dernière minutes et ne les oublie pas!

Faut-il tirer un trait sur cette histoire?

Elle était là, assise dans ce magnifique restaurant au coin de la rue. Jean s’arrêta et&nbsp;l’observait avec nostalgie sinon avec envie. Elle jouait de ses beaux yeux verts comme elle le faisait toujours pour séduire.&nbsp;Il voyait celle qu’il avait toujours aimé passer ses mains dans ses cheveux châtains qu’elle avait dû lisser pour l’occasion. Ces cheveux tombaient sur ses épaules. Ses beaux bijoux et sa robe rouge la rendaient encore plus belle qu’elle ne l’était déjà. En s’approchant davantage de la vitrine, Jean pouvait voir distinctement les traits de Cynthia. Elle paraissait tellement heureuse avec cet homme.&nbsp;

Leurs mains étaient entrelacées et leurs gestes lui laissaient penser à une idylle fougueuse, à laquelle il ne pouvait s’opposer. Il&nbsp;regardait la scène à travers la vitre, impuissant, les larmes aux yeux…&nbsp;Ils étaient attablés dans une ambiance romantique, ils ne prêtaient aucune attention à ce qui les&nbsp;entouraient, surtout pas à lui qui était debout devant eux, comme invisible. Il se sentait trahi, trompé par celle à qui il avait tout donné, à qui il avait offert son sourire. Il avait si mal. C’était ici, dans ce même restaurant qu’ils s’étaient rencontrés à l’époque. De cette rencontre était né un amour passionnel et dévorant. Il pensait qu’elle était comblée à ses côtés et que nul ne pouvait les séparer. En les voyant tous les deux, il en venait à se demander si leur relation était bien réel.

toujours comme ça. On peut donc comptez que sur soi-même. Il n’y a que cela qui paie !!! Jean était agacé et fatigué de cette discussion qui lui semblait futile. Il était davantage énervé par cet individu qui lui tenait tête sans cesse. Il prit conscience qu’il haïssait encore plus ces « clochards de merde » comme il les appelait dans son for intérieur car ils lui renvoyaient une image de lui qu’il le perturbait. Cette fois-ci, c’en était de trop. Il voulut mettre un terme à cette conversation inutile en crachant vulgairement aux pieds de ce malotru. -&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Non, mais je rêve&nbsp;vous ne connaissez pas donc la devise Liberté, Egalite, Fraternité. -&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Oui, ce sont de belles paroles mais nous ne sommes pas dans un monde de bisounours, tout beau tout rose où tout le monde pense à autrui mais bien dans un monde d’individualistes où la notion de partage n’est plus appliquée depuis longtemps. Je te le répète une dernière fois, si&nbsp;tu veux tant ta pièce comme tu le dis, tu te lèves et tu vas bosser et SURTOUT TU ME LACHES.

-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Retiens mes paroles. La roue tourne et un jour tu seras à ma place… s’écria le SDF en le retenant par le pantalon et en lui lançant un regard perçant. Jean se dégagea d’un geste violant qui propulsa le pauvre SDF vers l’avant. Retrouvant toute sa stature et son air hautain, il entra d’un pas déterminé dans la boulangerie. Il était en retard sur son horaire et cela le tracassait plus que tout. Pour lui, chaque minute était précieuse… Il&nbsp;acheta donc les viennoiseries qui lui faisaient envie depuis tôt ce matin.&nbsp;Il s’apprêtait à sortir de la boulangerie quand une vive douleur lui fracassa le crane. Était-ce dû à cette confrontation matinale ? Il n’en savait rien mais cette douleur devenait de plus en plus régulière depuis quelques semaines. Elle lui enserrait&nbsp;le crane. Il sortit, le SDF n’était plus là ni ses affaires d’ailleurs.&nbsp;Au lieu d’être intrigué, il était rassuré.&nbsp;&nbsp;Il sortit prêt à partir au travail quand tout à coup il s'écroula...

En effet, Jean Dumais est un homme qui adore s’admirer. Sa femme vous dirait qu’il se trouve éperdument séduisant. Ses collaborateurs, eux, ne cessent de parler de ses costumes faits sur mesures. À 7 heures pétantes, il déjeuna devant son écran géant pour regarder les informations en sirotant son premier verre de whisky de la journée. Après 15 minutes, il se dirigea vers son ascenseur privatif pour se rendre dans le sous-sol afin de faire une courte mais intense séance de sport. Avant cette mise en forme, il prit le temps de nourrir son chien en lui donnant des croquettes «&nbsp;spéciale diététique&nbsp;». Puis durant 45 minutes, Le Baron de Chelles, enchaina différents exercices. Pendant les 15 dernières minutes qui le séparaient de son départ au travail, notre homme d’affaire se doucha pour chasser la sueur qui le recouvrait. Une fois tout beau et propre, il enfila son costume trois pièces DIOR fait sur mesure. Tous les lundis, Jean choisissait cet ensemble pour montrer à tous ses employés ce qu’était de réussir sa vie socialement.&nbsp;

Prêt pour sa journée de travail, il se rendit dans sa chambre et il dit gentiment à sa femme&nbsp;: « à ce soir, bisous, je t’aime». De mémoire, sa femme est sûrement la seule personne ayant la chance d’avoir un sourire sincère de Jean Dumais. Sur le parvis de sa demeure, Jean regarda le ciel. Celui-ci était beau, sans un nuage… Cela ne pouvait être que le signe d’une belle et fructueuse journée. Il décida de se rendre à son bureau à pied et de ne pas prendre sa Mercedes. D’un pas assuré, il se mit donc en marche en direction de la boulangerie du quartier Gambetta pour acheter le croissant qu’il mangerait en buvant son café une fois arrivé à son bureau.

Jean Dumais en resta sans voix.&nbsp;Il regarda autour de lui et découvrit qu’il n’était pas dans sa belle demeure mais dans le hall d’un immeuble. La panique s’empara de lui. Il interpela les gens qui attendaient le bus. Ces derniers ne l’écoutaient pas, se désintéressaient de lui. Comment osaient-ils se détourner de lui. Lui qui avait participé à la réussite économique de cette ville. On lui devait tout… Il décida de leur faire comprendre mais ses propos n’étaient pas audibles. Était-ce parce qu’il était ivre&nbsp;?&nbsp;&nbsp;

Reprenant ses esprits, Jean prit la décision de clarifier la situation. Il devait trouver le responsable de cette vilaine blague. Il devait aller chez lui, se laver et s’habiller correctement. Après une longue marche où il vit les gens s’écarter sur son passage, il arriva enfin devant le haut portail de sa villa. Il fouilla rapidement les poches de son pantalon mais n’y trouva pas les clés. Les avait-il perdues&nbsp;? La colère menaçait de le submerger. Il cria, hurla&nbsp;devant l’entrée qui restait fermer. Il appuya longuement sur l’interphone mais personne ne lui répondit pour lui ouvrir… Il frappa alors de rage dans le portail en fonte à s’en briser les orteils. Il entendit alors le chien aboyé. «&nbsp;Jean… Jean réfléchit un peu. Nous sommes mardi, Cynthia doit être partie pour son rendez-vous hebdomadaire…&nbsp;» se dit-il à haute voix. Cherchant à se calmer, Le Baron décida de se rendre à la banque pour y retirer de l’argent. Devant le distributeur, il se rendit compte qu’il n’avait pas sa carte de crédit. Il pensa alors l’avoir égaré dans sa mésaventure tout comme son portefeuille.&nbsp;

Jean Dumais marchait depuis quelques minutes résistant à l’envie de boire à son thermos de café dans lequel il avait versé ses vitamines pour la journée. C’est ce qu’il prétendait à qui voulait l’entendre. En réalité, tout le monde savait que ce thermos lui servait de flasque à vodka. Progressant vers la boulangerie, il se dit finalement que ce lundi allait être encore une journée où il devrait une fois de plus sourire à tous ces gens, ces imbéciles à la vie misérable. Il détestait leurs manières ridicules, leur hypocrisie face à l’argent. Eux n’en avaient pas et ils faisaient semblant que cela n’était pas important… Tous ces individus qui pensaient véritablement ou pas d’ailleurs que l’amour de son prochain était la plus belle des richesses… Cette idée le fatiguait, l’épuisait.

Tout au long de son court périple, il passa son temps à observer les passants comme s’il était au zoo. Il aurait dû prendre sa voiture se dit-il. Mais pourquoi prendre une voiture luxueuse pour faire quelques mètres…&nbsp;? Simplement pour ne pas se mêler à ces gens ignares. M. Dumais le savait. Au plus profond de lui, il savait qu’il n’avait besoin de personne. Seul comptait cet argent qu’il avait gagné par son seul travail. Arrivé à proximité de la petite boulangerie qu’il appréciait tant, Jean Dumais se força davantage à afficher un sourire éclatant dont peu de gens pouvaient imaginer qu’il n’était que de façade. Sourire était important pour lui. Il se sentait supérieur voire même une star du fait de sa réussite sociale.&nbsp;Il ne pouvait donc pas s’empêcher de sourire comme si quelqu’un allait le prendre en photo. Sa bonne humeur apparente cessa d’un coup… Il le vit… Il était encore là… Pour entrer dans la boulangerie, Jean savait qu’il ne pouvait éviter de passer à côté de ce SDF. Cette idée le répugnait. Le PDG de Technologya&nbsp;l’ignora et se dirigea vers l’entrée de la boulangerie d’où s’échappait une odeur délicieuse de pains chauds et de viennoiseries.&nbsp;

https://api.bookcreator.com/users/v2/L9X8QiYsPgZpw9DTjOKNFgoCQrA2/books/2gmLTIegQiGpPhZoFu5Bzw/assets/M7zREPJ5TxiunbhI3-0NgQ.jpeg?width=571&height=762

https://api.bookcreator.com/users/v2/L9X8QiYsPgZpw9DTjOKNFgoCQrA2/books/2gmLTIegQiGpPhZoFu5Bzw/assets/X1lhezjSTa2xXoDprdOwwQ.jpeg?width=517&height=690

Mais t'es completement perché ce matin ou quoi? Ce matin, on acvai rendez-vous à 9h avec les jeunes de la maison de quartier de Chelles pour animer un atelier sur la prevention des risques lies A l'usage des drogues, il est 10h.&#160; qu'est-ce que tu fous, putain?!

vous dites vraiment n'importe quoi! Comment pouvez-vous penser qu'en tant que PDG du Groupe Technologya je puisse venir en aide à des jeunes incapables d'utiliser leurs dix doigts?

https://api.bookcreator.com/users/v2/L9X8QiYsPgZpw9DTjOKNFgoCQrA2/books/2gmLTIegQiGpPhZoFu5Bzw/assets/QcCNtAQyT4aBqPlUGFHD4Q.jpeg?width=509&height=678

Jean, Qu'est-ce que tu racontes? Tu ne m'as jamais parlé de ce poste! Dois-je te rappeler que l'on a passé notre bac SPVL en semble au lycee jehan de chelles et que nousavons ensuite décroché notre poste a la boussole en 2006

Jean se réveilla brutalement en sueur et perdu. Une lumière verte clignotante attira son regard.&nbsp;Il leva péniblement les yeux et vit qu’il était 6h30 à l'horloge de la pharmacie. Tout était brouillon dans sa tête. Il se réveillait encore une fois allongé par terre comme un vulgaire clochard. Il comprit que la fin de son cauchemar n’était pas près d’arriver. Contrairement à, ses habitudes, Il prit le temps de s’éveiller afin d’avoir les idées claires. Il était dans un vieil entrepôt abandonné à proximité de la gare de Chelles. Une odeur nauséabonde lui agressait les narines. «&nbsp;Mais que se passe-il ?&nbsp;» Ce fut la première question qu’il se posa en prenant pleinement conscience qu’il ne rêvait pas. Je ne comprends plus rien se dit-il alors qu’un sentiment de peur l’envahissait. Il ne pouvait pas rester dans la rue comme ça. Il devait rentrer chez lui. Il en était persuader cela devait être une plaisanterie de mauvais goût. Il se mit donc en marche en direction du&nbsp;18 avenue Gambetta. Hélas, sa volonté n’était pas assez forte. Il n’avait pas réussi à se lever car le froid le tiraillait et les douleurs musculaires lui donnaient l’impression de peser des tonnes.

-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Non mais je ne vous permets pas Octave. Dois-je vous rappeler à qui vous vous adressez ? -&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Mais qu'est-ce que tu racontes ? Toi, ta encore trop bu hier&nbsp;? C’est ça ? -&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Pour qui vous prenez vous Octave ! Je vous rappelle que je suis votre supérieur hiérarchique et vous mon subordonné…&nbsp;! -&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;T’as de l'humour toi dit donc ! -&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Octave, je ne plaisante pas avec vous, nous allons tirer&nbsp;cette histoire au clair dans mon bureau à 10h45 ! Ne soyez pas en retard ! -&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Qu'est-ce que tu me raco... Jean avait coupé au milieu de la conversation excédé par les propos de son collaborateur. Il regrettait de l’avoir embauché. Il aurait dû écouter son intuition lors de leur entretien. Il l’avait trouvé bien trop familier se rappelait-il. Suite à cette altercation il décida de se détendre et se mit à boire une bière, puis deux, puis trois. Après quelques heures, il finit le pack qu'il avait acheté la veille en étant affalé dans son canapé à regarder un reportage sur les centres sociaux. Ce sujet lui

tenait à cœur. En effet, Il avait promis au maire de s'investir dans le projet de la ville de Chelles qui visait à rénover et à agrandir&nbsp;le centre social Charlotte Delbo. Il appréciait tout particulièrement le volet qui portait sur l’accompagnement des jeunes de quartier en situation d’échec et/ou de décrochage scolaire. Par ailleurs, Jean savait pertinemment que ce projet était pour lui le moyen de donner une belle image de lui-même aux habitants. N’envisageait-il pas de se présenter aux futures élections municipales&nbsp;? Son téléphone sonna à nouveau ce qui le sortit de ses pensées. C’était encore Octave. Jean grisé par ses remontants répondit et s’énerva&nbsp;:

https://api.bookcreator.com/users/v2/L9X8QiYsPgZpw9DTjOKNFgoCQrA2/books/2gmLTIegQiGpPhZoFu5Bzw/assets/HnVvXgORSv-vdtQ3elQlgQ.jpeg?width=186&height=247

-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Vous croyez que j’ai choisi cette vie&nbsp;? Que j’ai choisi&nbsp;de vivre dans la rue, dans le froid, seul ? -&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Ouais, je connais bien votre histoire vous devez être encore un&nbsp;de ces écorchés vifs de la vie qui ne mérite pas son sort mais qui n’a rien fait pour s’en sortir. Le Baron dit ces mots avec un sourire carnassier.&nbsp; -&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Vous ne me connaissez pas du tout et vous vous permettez de me juger. Ne faisant plus attention aux passants ni à son image d’homme parfait, Jean regarda le SDF de haut et lui dit ces mots&nbsp;: -&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Je vous connais très bien vous ne foutez rien, vous n’êtes qu’un parasite pour notre société, un nuisible dont il faudrait se débarrasser ! Au lieu de mettre fin à cette altercation, les propos de M. Dumais firent réagir le pauvre homme qui retrouva toute sa dignité. -&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Monsieur le Baron… Oui, je vous ai reconnu… Monsieur, vous n’avez pas de cœur. Vous ne pensez qu’à vous tout comme cette veille société… vous êtes sans âme !

Les deux hommes, l’un vêtu de vêtements souillés, déchirés et à l’odeur répugnante, l’autre bien habillé avec un costume DIOR noir et des mocassins vernis, se regardaient comme si le monde n’existait pas. Ils étaient comme dans un monde parallèle, un monde qui leur était personnel. M. Dumais qui était maintenant en retard et qui se savait sûr de lui haussa le ton afin d’intimidé l’homme qui était toujours appuyé contre la vitrine miroir de la boutique.&nbsp;Il lui dit alors d’une voix glaciale à l’image de son cœur&nbsp;: -&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Oui, c’est chacun pour sa peau dans ce monde de fou, on a grandi comme ça c’est les codes de la rue. C’est la réalité… la vie est froide et dure et il n’y a pas de place pour les faibles. Les choses sont ainsi faites… -&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;D’accord mon bon Monsieur… je connais une réalité encore plus crue et inéluctable.&nbsp;Saches que la roue tourne et que mon présent peut devenir ton futur. Je suis certain qu’un jour tu seras à ma place. Alors tu te souviendras de moi, de ce moment et surtout de mes paroles. - MAIS en attendant en ce moment, je vous le répète&nbsp;: c’est chacun pour sa peau,&nbsp;et ça sera

La vie du Baron, comme les Chellois l’appelaient, était parfaitement réglée témoignant de&nbsp;son obsession pour l’ordre et le temps. Ainsi, tous les matins, Jean Dumais se levait à 06h30 dès le premier bip de son réveil à écran digital. À vrai dire, il s’éveillait seul vers 6h15 mais par habitude, il attendait obstinément l’heure programmée de son réveil pour s’asseoir d’un geste vif sur le bord de son lit queen size. Cet homme était obsédé par l’heure. Chaque micro seconde qui composait son temps lui était précieuse et importante. En effet, chaque instant était alloué à une tâche clairement définie. Aussi ce lundi 08 avril, Il fit comme chaque matin depuis ces vingt dernières années. Il se leva de son lit jetant un rapide coup d’œil à ses horloges puis il alla se doucher à 6h50 et 00 seconde. Une douche réglée sur une eau à 40 degrés, prise avec un gel douche « Prada ». En sortant de la douche, Jean prit ses 5 petites minutes quotidiennes pour se regarder dans son miroir. Là, il s’attela à gommer toutes ses imperfections tout en prenant des pauses afin de souligner sa musculature qu’il avait mis&nbsp;tant d’années à dessiner.&nbsp;

Tout à coup, il fut submergé par une immense haine qui le fit se sentir plus bas que terre. Il ressentait comme une sensation de vide. Il ne pouvait se sortir de cette situation indemne. Mais la colère l’avait emporté sur ses autres sentiments. Fou de rage, il se mit à taper du poing sur la vitrine du restaurant, attirant le regard de tous les clients sur lui. Il commença à crier, à insulter la femme de catin et de profiteuse. Puis il déversa sa rage sur l’homme qui accompagnait celle qui avait été, de mémoire, sa femme. Il le regarda droit dans les yeux pendant plusieurs secondes, il se rendit alors compte que cette homme n’était rien d’autre que ce SDF qu’il avait rencontré devant la boulangerie. Devant toute cette agitation le serveur décida de fermer les rideaux qui longeaient les fenêtres du restaurant sur ce SDF qui perturbait la tranquillité des clients. Tout à coup, une forte douleur à la tête l’irradia ce qui lui fit perdre connaissance sur le trottoir.

Ce ressenti lui était incompréhensible. Il se savait athlétique…&nbsp;Levant les yeux, il découvrit face à lui une vitrine.&nbsp;Il s’y regarda et se vit lamentablement assis par terre comme un vieux clochard. Il portait sur lui une vieille chemise qui avait perdu sa blancheur, un pantalon trop grand, démodé, rapiécé et usé par le temps. Sur son visage, il découvrit une barbe grise qui recouvrait une face abimée par les rides. En observant avec plus d’attention son reflet dans la vitrine, Jean distingua la vermine courir le long de ses cheveux crasseux.&nbsp; Pris de panique, il trouva la force de se lever et partit en courant vers le centre-ville. Sur le chemin le ramenant chez lui, il entendit des ricanements en passant devant les gens. Jean perdu, énervé par ses sourires et ses moqueries ralentit son pas et observa avec la plus grande minutie les gens qui l’entouraient.&nbsp;

Ces derniers le dévisageaient, des enfants le pointaient du doigt. Il croisa une jolie fille, il&nbsp;reconnut cette fille à qui il souriait tous les matins avec un air charmeur mais cette fois ci, elle ne tourna même pas la tête vers lui. Il continua sa route la tête baissée en se posant toujours cette même question&nbsp;:&nbsp;&nbsp;« qu’est ce qui se passe ? ». Il déambulait dans la rue depuis des heures. Le Baron&nbsp;ne savait plus qui il était… Dans ses souvenirs, il était un PDG reconnu et admiré mais dans son quotidien actuel il vivait la vie d’un sans-abri. Les passants le dévisageaient et le plus souvent l’ignorait. Marchant sans but sinon vers un désespoir toujours plus grand, il regardait avec envie les vitrines des restaurants qui&nbsp;ornaient l’allée de Gambetta à Chelles. Jean avait une faim de loup. Une faim attisée par une odeur alléchante qui le conduisait tout droit vers un restaurant qu’il se rappelait avoir fréquenter autrefois avec sa femme, Cynthia. Arrivé devant la vitrine de ce fameux restaurant que l’on surnommé « La Belle-Rouge », il resta estomaquer. Il l’aperçut.

À moins d’un pas de la porte de la boutique, l’homme qui était couché sur un tas de vêtements usagés tourna la tête vers notre prétendu homme d’affaire et dit d’une voix douce et calme&nbsp;: -&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Une pièce s’il vous plaît ? -&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Désolé, je n’ai ni de monnaie ni de temps à vous consacrer, dit Jean d’un air agacé. -&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Mon bon monsieur, &nbsp;juste une petite pièce… par pitié&nbsp;! Jean Dumais fit mine de ne pas avoir réentendu la demande de cet homme accablé par la faim. Il luttait pour garder son calme et ne pas dire à haute voix ce qu’il pensait de ce sans abri.&nbsp; Ce dernier reprit la parole&nbsp;: -&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Monsieur… Avec votre belle montre,&nbsp;votre costume si élégant… vous êtes sûr de ne pas avoir une pièce&nbsp;? -&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;J’ai travaillé dur sans ménager mes efforts pour avoir tout ça. J’ai construit mon avenir et c’est pour ça que j’ai ce beau costard et cette Rolex. -&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Mais… vous êtes sûr de rien avoir ? Je meurs de faim…

Le PDG de la plus importante entreprise de Chelles n’était pas homme patient ni même tolérant. Cet homme qui lui faisait perdre son temps l’embarrassait et lui donnait à voir une réalité qu’il ne pouvait supporter. Dans une explosion de colère, il répondit à l’homme qui s’était légèrement redressé sur ses couvertures miteuses&nbsp;: -&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Lève-toi et vas travailler ! Le ton qui avait été employé choqua le pauvre SDF ainsi que les passants qui assistaient à cette triste scène. L’homme dit alors&nbsp;: -&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Je ne vous ai pas manqué de respect… Alors ne me manquez donc pas de respect, s’il vous plaît ! -&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Pourquoi devrais-je respecter un déchet comme toi ?&nbsp; -&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Avant d’être un déchet comme vous dites, j’étais comme vous un être humain ! -&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Ce n’est pas du tout mon problème, j’ai envie de dire chacun sa merdre ! Par ailleurs, je vous ferai remarquer que j’ai moi-même besoin de cette monnaie que vous désirez pour m’acheter mon croissant.

Comme de coutume à 6h30, Jean Dumais ouvrit les yeux réveillé par la sonnerie de son réveil qui ne faisait que retentir bruyamment. Il sortit de son lit encore étourdi puis observa tout autour de lui. Machinalement, il alla se servir un café bien chaud qu’il prit le temps de siroter en pensant à la paperasse qui l’attendait.&nbsp;Il s’apprêta pour se rendre à son bureau. Mais en se débarbouillant, il se mit à repenser à son cauchemar. Il avait été si réel. Soudain, il se mit à, douter de tout. Le son de son réveil semblait inhabituel. Son bureau, ses chaises et ses lampes n'étaient pas de la bonne couleur. Son écran plat de 152cm avait été remplacé par une petite télé bas de gamme de 33cm. Jean était surpris sinon perdu. Si les choses avaient changé, les pièces et leur disposition étaient les bonnes… Cette fois-ci, il le reconnut volontiers, il était l’objet d’une blague.&nbsp;Une vaste plaisanterie de mauvais goût selon lui. Quelques minutes plus tard,&nbsp;il reçut un appel de l’un de ses collaborateurs. S’était Octave. -&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Salut,&nbsp;mon reuf, dit Octave d’air ton enjoué. -&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Pardon ?&nbsp; -&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Je t'ai pas réveillé ma petite gueule ?

Je réussis tant bien que mal à me relever de ce sol glacial après plusieurs tentatives infructueuses. Mes jambes tremblaient de plus en plus. En regardant de nouveau par la vitre, je découvris que ma femme avait disparu. Avait-elle été là&nbsp;? J’en doutais, je l’espérais. Je retrouvais mes esprits quand je vis une femme courir vers moi. Elle frappa violemment sa tête&nbsp;contre la vitre qui me séparait d’elle. Des infirmières arrivèrent en courant à&nbsp;toute vitesse essayant de&nbsp;calmer cette femme qui s'affola encore plus. L'une des infirmières décida de lui injecter un sédatif en urgence. Je me frotta les yeux pour voir si tout ça était réel...&nbsp;J’espérais me réveiller en me disant que tout cela était un cauchemar mais rien ne se passa, cela semblait bien réel... L’odeur aseptisée de cet endroit, cette odeur de javel&nbsp;me donnait des hauts de cœur. Étais- je dans un hôpital pour fou ? À plusieurs reprises, je me demandai comment j'avais pu atterrir ici... Je m'assis et repensais alors à la phrase du SDF que j’avais croisé tantôt&nbsp;: «La roue tourne».

https://api.bookcreator.com/users/v2/L9X8QiYsPgZpw9DTjOKNFgoCQrA2/books/2gmLTIegQiGpPhZoFu5Bzw/assets/mZEdUZj-TvC-LiiTKFzJkw.jpeg?width=494&height=659

Agacé, Jean lui raccrocha au nez. Il allait lui apprendre à ce petit con à respecter la hiérarchie. Suite à ça,&nbsp;il déboucha un Chivas de 36 ans d’âge qu'il descendit d'une traite. Peu de temps après, il alla dans la salle de bain en chancelant, la tête lourde. Voyant son reflet dans le miroir. Il poussa un cri d’effroi. Qui était cet inconnu ? Il lança la bouteille sur la glace, au même moment ses paupières devinrent lourdes et il s'écroula.

Octave, dois-je vous rappeler que les meilleures blagues sont les plus courtes?&#160;

https://api.bookcreator.com/users/v2/L9X8QiYsPgZpw9DTjOKNFgoCQrA2/books/2gmLTIegQiGpPhZoFu5Bzw/assets/NO4nwNTFT3uQuuB4GVIgjQ.jpeg?width=493&height=658

jean, moi ce qui me fais peur, c'est que j'ai l'impression que tu crois vraiment a ce que tu me dis.

Name

Safari may block some audio or video from playing automatically and ‘read to me’ will skip these. You can configure this in Safari’s preferences.