EPI 2021 Jules Supervielle

Mes récits autobiographiques

1- Un récit fondateur (3)
2- Un souvenir d'enfance (5)
3- Un apprentissage important (8)
4- Mini dictionnaire (11)
5- L'origine de mon prénom (13)
6- Mon autoportrait créatif (15)
7- Une photographie et un souvenir (17)
8- Une carte éditée par moi (19)
9- Une photo en trompe-l'œil (21)
10- Article sur l'avenir, les études, la profession (23)
11- Les rêves et les cauchemars (25)

Mes récits

1-Un souvenir fondateur, de quand j’avais 10 ans, 2017.
Que je le veuille ou pas, que ce soit le cas ou pas, je suis souvent associé à un profil de personne sérieuse, qui travaille bien, qui se tient droit, qui respecte les règles, etc.
Ce n’est évidemment pas toujours le cas. je dis "pas toujours", mais c’est vrai que je me considère quelqu’un qui peut être très sérieux, objectif, et qui pense les choses plusieurs fois avant de les faire. Une des caractéristiques de ce profil, mieux appelé stéréotype, est de se tenir droit, donc de marcher “solidement”, et de ne pas courber son dos.
Je suis content que les gens aient vu ceci en moi, car je fais des efforts pour me tenir ainsi.
Bien que tout le monde nous dise toujours qu’il faut se tenir de telle ou quelle façon, nous enfants et adolescents sommes des experts à entendre quelque chose et l’ignorer ou l’oublier aussitôt. Ce sont les expériences marquantes qui nous font agir, qui entraînent le changement. Et l'intéressant est que ces expériences ne peuvent pas être forcées, c’est une question de coïncidences.

autobiographiques

Dans mon cas particulier, j’étais en train de revenir chez moi après avoir assisté à l'institution de langues “Berlitz”. J’avais pris le bus, m’étais assis comme toujours. Mais quelques instants après, la personne qui était à côté de moi, un homme âgé, je dirais qu’il était dans ces 70 ou 80 années, qui était tout courbé du dos, me dit, tranquille mais sérieusement, de tenir mon dos droit. En effet, j'étais assis “comme toujours”, donc en laissant ma tête tomber dans le vide et en la suivant avec le dos en formant un arc-en-ciel sans couleurs. Cette si brève parole, qui peut paraître insignifiante, le fait que quelqu’un de cet âge, un âge associé à la sagesse, me dise de faire quelque chose qu’on voit bien qu’il n’a pas pu faire, en montrant un regret, mais surtout une envie d' aider, a fait clic en moi, m’a fait naître un très grand respect et gratitude pour ce vieil homme, car c’est ce qui m’a fait maintenir ma posture, et être félicité par les docteurs qui sont habitués à voir plein de gens avec des maladies de dos à cause de l'inconscience. Evidemment, je ne sais pas qui c'était, et si je le voyais aujourd’hui, je ne crois pas que je puisse le reconnaître, ni lui à moi. Mais j'espère du plus profond de mon cœur qu’il ait pu avoir une vie pleine.

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2-Un souvenir d'enfance relié a une nouvelle émotion:
Des sentiments, tout le monde en a. Nous les obtenons au fur et à mesure que nous grandissons, en vivant des expériences. Un film qui le modélise bien est “inside-out”, qui montre comment une adolescente développe son cerveau pendant une expérience forte, qui est dans ce cas le déménagement.
Aujourd’hui je vais parler d’un souvenir d’admiration. L’admiration envers quelqu’un, en le voyant comme héros, comme sauveur.
Je crois bien que c’est le seul moment de ma pas-si-longue vie où j’ai eu ce sentiment si directement exprimé.
La vérité est, que je ne me rappelle pas avec beaucoup de détail ce qui s’était passé, mais voici les faits:
Nous étions plusieurs, environ 5, dans une cabane dans une forêt. De ma famille, nous étions ma mère et moi, le reste étaient des amis et camarades de travail de mes parents, puisqu' on était quelque part en dehors de l’Uruguay car mes parents travaillaient pour réaliser un recensement de population. Mon père n’était pas là, puisqu’il allait arriver un peu plus tard.
J’étais ennuyé, et je sortis courir ou jouer dehors avec les pierres, je ne sais plus. Il faisait nuit, mais pas très sombre, bien illuminé par la Lune et les nombreuses étoiles.

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Je tombai, sur mes genoux, et puis sur mes mains, car mon père m’avait bien appris à éviter de tomber sur le visage. Comme le sol était plein de cailloux, je me fis assez mal, et je saignais. Ce n’était bien sûr rien de grave, mais pour un enfant petit comme je l’était, car je crois bien que j’avais environ 5 ans, c'était une cause plus que suffisante pour crier de douleur et se mettre à pleurer. Bien sûr, ma mère vint immédiatement, me consola, et me conduisit dans la cabane, mais je ne voulus rien savoir car j’avais mal et c’était la seule chose importante pour moi.
Mais on entendit une voiture arriver: c’était mon père.
Il vint, aida ma mère à me soigner, et me donna un énorme cadeau; un set de jouet de l’espace, avec une navette spatiale et une fusée qui pouvaient se combiner, et il y avait même un petit extra-terrestre.
Je fus si content! Mon père est venu, me soigna, et me donna une joie énorme en m’apportant un jouet génial.
J’ai vu mon père comme un vrai héros à ce moment-là.
Evidemment, les circonstances ne sont pas très spectaculaires, et il n’y eut pas vraiment d’acte héroïque; juste un caprice d’enfant, mais ce n’est pas ce qui importe.

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3- Un apprentissage important, comment j’ai appris la dactylographie

De nos jours -et des jours futurs aussi sans doute-, on utilise beaucoup les ordinateurs. C'est un élément crucial pour la circulation d’information, et il est normal d’en avoir au moins un chez soi.
Avant les ordinateurs, pour concevoir des textes comme celui-ci, on utilisait des machines à écrire. Ce sont des engins mécaniques qui à partir de l’encre, une feuille, et plein de complexes connections entre les pièces permettent d’écrire sur une feuille de façon très efficace et rapide.
Ces machines-là ont une répartition des touches très spécifique. Les deux principales sont connues sous les noms de AZERTY et QWERTY, car il s'agit de la combinaison dans l'ordre des 6 premières lettres de chacune de ces répartitions. Il est intéressant de savoir que ces réglages n’ont pas été conçus aléatoirement. Les machines à écrire étaient très rapides, mais si on commençait à écrire trop vite, on risquait de les casser. Alors ces répartitions des touches sont faites de telle façon que les lettres qui ont tendance à être une après de l’autre soient très séparées,

afin d’augmenter la distance que doit parcourir le droit de la main pour aller d’une touche à l'autre, et ainsi effectivement ralentir la vitesse d’écriture.
Ceci a réduit les risques pour la machine, mais aussi a réduit la vitesse d’écriture, et donc l'intérêt principal des machines à écrire.
On a alors conçu une méthode pour écrire très vite sur ces claviers, et qui était suffisamment lente pour ne pas endommager la machine. Cette méthode permettait aussi, avec de l'entraînement suffisant, d’écrire sans regarder le clavier. Cette méthode est appelée dactylographie, et elle est très simple : Il s’agit tout simplement de construire une mémoire musculaire dans nos mains à force de la répétition, et ne plus avoir à penser ou à regarder en cherchant une touche spécifique.
Maintenant les ordinateurs n’ont pas une limite de vitesse d’écriture, ou au moins pas une qui soit humainement franchissable. Mais la dactylographie et aussi utile, voir même plus, que les machines à écrire.
Alors, où est ce que j’en suis, moi?
C’est ma mère, si je me rappelle bien, qui m’a raconté toute cette histoire, et tous les bénéfices de s'entraîner à la dactylographie. Moi, comme toute jeune personne qui ne veut pas de travail supplémentaire, je n'eus pas envie d’apprendre, pourtant
j’utilisais -et continus à utiliser- beaucoup l’ordinateur.

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