FRANCOPHONIE

Avec le temps... Avec le temps, va, tout s'en va On oublie les passions et l'on oublie les voix Qui vous disaient tout bas les mots des pauvres gens Ne rentre pas trop tard, surtout ne prends pas froid Avec le temps... Avec le temps, va, tout s'en va Et l'on se sent blanchi comme un cheval fourbu Et l'on se sent glacé dans un lit de hasard Et l'on se sent tout seul peut-être mais peinard Et l'on se sent floué par les années perdues Alors vraiment... avec le temps... on n'aime plus. Léo Ferré

Léo Ferré : Avec le temps (enregistrement TSR, 1973)

Illustration proposée par Jade Fielder, 6ème

Organisé dans le cadre de l’opération de sensibilisation à la langue française « Dis-moi dix mots », ce dispositif invite les classes élémentaires et secondaires à réaliser une production artistique et littéraire collective, reposant sur un travail linguistique à partir des dix mots, choisis chaque année par le ministère de la Culture, en lien avec les pays francophones

Avec le temps... Avec le temps, va, tout s'en va On oublie le visage et l'on oublie la voix Le cœur, quand ça bat plus, c'est pas la peine d'aller Chercher plus loin, faut laisser faire et c'est très bien Avec le temps... Avec le temps, va, tout s'en va L'autre qu'on adorait, qu'on cherchait sous la pluie L'autre qu'on devinait au détour d'un regard Entre les mots, entre les lignes et sous le fard D'un serment maquillé qui s'en va faire sa nuit Avec le temps tout s'évanouit

Cher Monsieur T. 	&nbsp; 	 Te rappelles-tu de l’hiver dernier, où nos regards se sont croisés, où nos âmes se sont rencontrées et où nos corps se sont touchés ? Dis-moi, te rappelles-tu de cette nuit où l’éternité nous a embrassés ? Ce soir-là, je me suis perdue, inlassablement, dans ta tendresse et ta délicatesse. Ce soir-là, je me suis abandonnée à toi. 	&nbsp; Mais que reste-t-il de cette nuit-là ? Rien, excepté une brise mélancolique qui envahit les draps. Depuis, je suis à ta recherche, je te poursuis sans relâche, ici et là, partout et nulle part à la fois. Dans l’espoir qu’un jour un parfum, une main, un baiser défendu ou encore un déjà-vu puissent, ne serait-ce que le temps d’un instant, me replonger inlassablement dans ton étreinte ardente et brûlante de désir et de passion. Seulement, tu sembles toujours m’échapper comme le sable qui glisse sous mes doigts ou comme un souvenir perdu dans les tréfonds de ma mémoire. Peu à peu mes espoirs s’envolent, vaincus par le ciel noir. &nbsp; Alors, à toi mon amour perdu, à toi mon amour insaisissable, à toi le Temps qui se rit de mes plaies et n’a que faire de mes pleurs. J’espère, un jour, que nos regards se croiseront, que nos âmes se rencontreront et que nos corps se toucheront de nouveau. &nbsp; Adieu. &nbsp;Inès Semroud, Tle

Cette dernière nuit, les voilà synchrones à mes soubresauts. Un horizon impétueux, rythmé par les battements du pendule effréné de mes derniers instants : et frénésie soudaine ne requiert guère carburant que l'illusion d'une échappatoire à portée de main. En l'occurrence, le saut de l'ange. Car voilà bien que les océans aspirassent aux grandeurs, ainsi que leurs états d'âmes venaient à en prendre de l'ampleur. Trop tard cependant pour un quelconque hivernage : ma coque déjà est usée, mes rames envolées et ma voile déchirée. À la façon d'un moteur qui rend son dernier souffle, je me résigne enfin à être submergée par les trémolos des hauts flots, avec comme seul abri la terreur que je quitte pour le sommeil du juste. Ce j'eusse juste avant l'avant-jour. C'est paisible, maintenant que je n'essaie plus de retarder le temps. Alors, je m'enfonce et me distortionne, enfin je m'efface de ce monde. Et lorsque les rayons malheureux du Soleil viendront brûler mes joues et sécher mes yeux engourdis, il ne sera plus temps d'attendre jusqu'à la prochaine soirée. Oka Elyssa, 1ère

«&nbsp;Sauver quelque chose du temps où l’on ne sera plus jamais&nbsp;» &nbsp;

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Textes écrits par des élèves du Liad sur le thème de la Francophonie 2022-23 dans le cadre de leur participation à " Dis-moi 10 mots"

Savons-nous maîtriser le rythme de notre vie ou celui-ci nous dépasse-t-il ? Bien sûr que non, quelle idée ! Une illusion peut être ? Chaque tic-tac, chaque seconde qui passe me rappelle que nous ne sommes pas là pour toujours, ou peut-être, je n’ai pas ce sentiment lorsque je vis un moment pur de joie, et que je pense donc à l’infinité de temps que j’aimerais que cet instant prenne. Et puis quel concept nous nous attachons tous pour devoir nous quitter&nbsp;? nous savons qu’inéluctablement tous ceux qu’on aime partiront un jour. On crée des souvenirs pour qu’au final, il n’y en ait qu’un des deux qui s’en souvienne. Le temps, avant même qu’on en prenne conscience, s’en va sans jamais nous attendre et ne cesse d’avancer. Nous n’y pouvons rien, à part vivre pleinement l’or des minutes qui nous sont offertes, se laisser vibrer au rythme du bonheur qui nous entoure. Rania Haddad, Tle

Le déjà-vu&nbsp; &nbsp;Ce sentiment est plutôt étrange quand on y pense, n'est-ce pas ? Cette façon d'avoir l'impression de rembobiner le temps et de revoir la chose au même moment et au même endroit, où tout autour de nous se modifie. Quand cette sensation&nbsp;de déréalisation s'empare de notre corps, âme et esprit, est-ce l’envie d’avoir le contrôle de notre vie au point d'avoir l'effet de "déjà-vu" pour pouvoir nous calmer et de ne pas succomber à l'anxiété&nbsp;et le doute&nbsp;? Ou est-ce le fait que dans cette société, le temps passe à vitesse lumière&nbsp;? Sommes-nous à ce point de perfectionnisme que tout ce que l'on fait doit être chronométré et que nous avons si peur que notre cerveau se remémore encore et encore la chose pour faire en sorte que notre propre réalité&nbsp;change autour de nous&nbsp;? Je suis sûre que même vous, vous l'avez déjà vécu, hein&nbsp;? N’est-ce pas ?&nbsp; &nbsp; Être allé au restaurant et avoir l'impression d'avoir déjà vécu cet instant. Puis, on commence à se poser des centaines de questions "Suis-je dans un rêve ?"&nbsp; "Est-ce réel ?" "Ce n'est pas déjà arrivé ?" Assia Allahoum, 5ème

La vie garde un rythme tout comme le battement de notre cœur et de notre monde. On peut taper un rythme quand on en a besoin. Il faut savoir rythmer la vie et ce qui se passe autour de nous. &nbsp; Jade Fielder, 6ème &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp;

L’horloge, à la naissance des secondes, des minutes, fait entendre le cliquetis des pas du Temps contre l’existence. Tic-tac. Le rythme de la vie semble se prélasser sur les rives du bonheur, se noyer dans les fonds du désespoir et pourtant court à travers le flou des moments. L’horloge. Une heure s’en va quand Cruauté la prend et elle se met à crier une fin qui marque une fatalité, un passage, la frivolité, et nous, Hommes, sans y penser, la blâmons pour ce qui continue de nous échapper ? Trop vite, trop lentement, des années-lumière, un après- midi. On ne voit pas le temps passer… Je le vois, moi. Il passe, dare-dare, et je ne peux que le regretter. Il me donne tout, je veux tout de lui, jamais assez, mais il ne m’a rien promis ! Alors, je me promets de capturer ce que le Temps sème dans sa hâte, dans une réalité sublimée par ce qu’elle offre mais également ce qu’elle arrache. La culpabilité ? Le mythe d’un supposé bonheur ? Que de poussières dans un vent d’instants qui se succèdent et dont, trop souvent, nous avons peur&nbsp;! Quelle heure est-il ? Déjà !? Oui déjà. Déjà l’heure de se laisser prendre par ce chaos pourtant pacifique, par cette catastrophe ? Pourtant naturelle. Une vague d’amertume, le sable fin du sablier, mais quand le soleil saupoudre les arbres de quelques reflets, j’aperçois un souvenir et je souris. Je ferme les yeux et je rencontre un ami : l’Avenir. Il est incertain, manque de loyauté, un nuage qui prend une forme intéressante&nbsp;: celle de l’Inconnu. Et alors je me dis que le Temps est cruel. Mais je ne cueille plus les jours. Carpe Diem, disent-ils… je cueillerai les secondes, les souffles, les minutes, l’aube, la brise, et alors je cultiverai les souvenirs. De temps à autres, j’imaginerai l’Avenir, et quelques fois je questionnerai l’inconnu. Te souviens-tu de… ? Oui. Je me souviens… L’horloge, à la naissance des secondes, des minutes, fait entendre le cliquetis des pas du Temps pour l’existence. &nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp; Anella HAMDIS, 1ère

Le temps passe&nbsp;… Le temps passe, repasse, se dépasse, à mesure que l'aiguille trotteuse se déplace. Rythmant nos vies, ses tic-tacs semblent jouer une douce symphonie. Ce carillon mélodieux, plus que parfait dans son bois scintillant et ses épaisses aiguilles joue un air de déjà-vu à multiples reprises.&nbsp; Brusquement, le dare-dare de l'horloge cesse, elle entame alors un long hivernage, synchrone avec le silence de la nuit. Soudain, la petite trotteuse se réveille, lambine, et recommence, elle se bat contre les secondes, les minutes, les heures, les jours, les semaines, les mois, les années, les décennies, les siècles, les millénaires... Des tours en années-lumière s'entament, la petite aiguille tourne, se retourne, se détourne, le carillon semble prêt à exploser. Puis, plus rien. La&nbsp;défunte aiguille tombe, dépassée par son rôle, dépassée par le temps.&nbsp; Lorsque l'avant-jour pointera son nez, dès les premiers rayons, je l'emmènerai chez l'horloger. Lui seul saura réparer ce dieu sinistre. Lyna Zemmouri, Tle

Le temps est un mystère, Nous ne savons pas ce qu'il nous réserve. Il peut être long ou court, Mais il n'est jamais immobile. Il peut nous donner des moments de joie, Ou des moments de tristesse. Il peut nous donner des moments de calme, Ou des moments de folie. &nbsp;Le temps est un cadeau, Qu'il faut savoir apprécier. Car le temps est précieux, Et il ne revient jamais. &nbsp;Ouiddir Amer, 1ère

Illustration proposée par Ambra Di Prima

Tic-tac Tic-tac Tic-tac DRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIN ! Enfin la sonnerie, c’est la fin du premier cours. Très vite, foncer, aller sans se retourner Atteindre la deuxième salle, on doit y arriver&nbsp;! Mais qu’est-ce qu’on en a marre des mauvais tours, Pourtant sans lambiner, un contrôle est annoncé. Une impression de déjà-vu ? S’y attendre il fallait&nbsp;! Les cours sont maintenant finis comme chaque après-midi. Révise, révise, et c’est déjà l’avant-jour. Chaque nuit on a le droit au même discours, Rends le devoir dare-dare dans la minute qui suit ! Comme c’est beau l’hivernage à l’abri des mauvais tours&nbsp;! S’impliquer à étudier, c’est un aller sans retour. Profiter du présent, ça serait plus que parfait: De façon synchrone il se livre à nous puis nous échappe Vite, attrapez-le le temps que l’année-lumière traque. Comme j’aimerais renaître au rythme des saisons&nbsp;! Ça nous manque à tous de vivre comme des enfants. &nbsp; Lycia Oumokhtar, Tle

«&nbsp;10h51&nbsp;» m'indique l'heure sur mon iMac. On est le samedi 31 décembre 2022. Dans une heure et dix-huit minutes très exactement car le temps est passé et une minute s'est déjà écoulée- le jour où nous nous trouvons appartiendra au passé et c’est nous qui serons passés à un nouveau jour.&nbsp; Mais c'est une sentence bien plus cruelle qui nous attend, car dans une heure et dix-sept minutes, le sort nous réserve une autre année qui suivra celle-ci. &nbsp; J’ai comme un sentiment de déjà-vu. J’entends le tic-tac de l’horloge des murs qui résonne en moi comme des coups de feu. &nbsp;Il est déjà trop tard, pas de retour en arrière possible. Ce son a tout doucement commencé à rythmer mes jours et mes nuits, je ne m'en étais pas même aperçue. Comme ça, quelques mots à peine échangés, deux/trois soucis de réglés que cette année-lumière s’envole déjà, sans faire de bruit, sans prévenir. &nbsp;Pourtant on le savait que le jour arriverait fatalement. &nbsp;C'est le réveillon et je ne suis ni joviale ni triste franchement, mais comme beaucoup, je pense. Les périodes de fin d'année sont toujours ainsi, il me semble. &nbsp;Sur le dare-dare, on est là à attendre que quelque chose se passe, comme si la Terre allait freiner sec d'un coup, mais rien n’arrive. Une coupure de cette frénésie assourdissante se doit d'être comme une bombe à retardement, sinon explose, mais dans mon cas, on se coupe les cheveux. &nbsp;C’est la seule chose sur laquelle j'ai de l'emprise en ce moment et tout court d'ailleurs. Bientôt je partirai et qu’est-ce que j’emporterai si ce n’est ma cafetière et ma chevelure&nbsp;?

Le dernier moment&nbsp; N'attends pas “l’avant jour”, fais ton travail sans "lambiner", car entre le “tic tac” de l'horloge et le bruit du sablier nous commençons à conjuguer au “plus-que-parfait”. Il faut s'organiser pour être “synchrone” avec le temps qui passe “dare-dare” quand nous sommes occupés car il se&nbsp;&nbsp; transforme en “années lumières” quand l’ennui nous envahit et que “l'hivernage” a une odeur “rythmée”&nbsp; de déjà-vu.&nbsp; Ambra Di Prima, 5ème

Le temps se fiche de nous et son grand avant-jour Regorge de rosée, annonçant, dare-dare, L’hivernage des cœurs qui n’auront d’amour Pour une année-lumière. L’horloge bat, elle se marre, Le temps plus que parfait se traine et se lambine, Synchrone à son «&nbsp;tic-tac&nbsp;», il n’est jamais repu. &nbsp; Son rythme est infernal, mais qui l’a déjà vu ? &nbsp; Aïda TEUW, 6ème

Le voici le voilà :&nbsp; «&nbsp;Des années-lumière que ça se répète … On se lasse de cette opérette.&nbsp; &nbsp;L’avant-jour s’est installé, Pas d’heure de sommeil complétée.&nbsp;&nbsp; Encore une fois nous sommes bloqués,&nbsp; Dans cette routine répétée.&nbsp; As-tu cette impression de déjà-vu ?&nbsp; Évidemment ce n’est que le début … Tic-tac, l’horloge tourne,&nbsp; Synchrone, rythmée, c’est notre tour !&nbsp; Encore une impression de déjà-vu ? Mais qu’est-ce que c’est que cette entrevue&nbsp;?&nbsp; C’est le moment pour l’hivernage ?&nbsp; Mais qu’est-ce que c’est que ce badinage ?&nbsp; Dare-dare, il faut sans lambiner, Commencer ce chapitre parfait. Tu crois être détendu ?&nbsp; Cela cache des sous-entendus. Des années-lumière que c’est ainsi&nbsp;!&nbsp; Nous revoilà, nous revoici. Lamri Safia, Tle

Hivernage On attend, Que la mauvaise saison passe Et de temps-en-temps On part à la chasse, Et on revient les mains vides. Puis on décide De se réchauffer Au coin du feu Et de manger Un petit peu. Quand arrive enfin le printemps, Les bourgeons poussent sur les arbres, Les animaux sortent à peine de cet hiver tranchant comme un sabre. Le temps passe Et quand vient l’hiver, Les animaux rentrent en hivernage. &nbsp;Eliza Marconnet-Kange, 6ème

Déjà-vu ? Sensation me ronge. Ce désagrément m'oblige à, sans le vouloir, m'adapter Ce ressenti m'est plus que familier. Il vit avec moi, il vit en moi Ce déjà-vu , cet Homme. Ses yeux me transpercent et Son sourire m'apaise. Les souvenirs s'effacent mais jamais ne s'oublient. Encrées dans ma tête et dans ma conscience Ses paroles continuent d'exister. Le déjà-vu est-il si important pour ressentir un tel amour infini ? Non, il marche sur mes talons et me suit comme mon ombre. Mais qui es -tu vraiment ? Que veux -tu ? Ai- je besoin de toi? C'est ma manière poétique de le dire de t'en aller. Lina Zetchi, 2nde

&nbsp; Mordieu, que cette maudite vie passe vite&nbsp;! Les semaines s’écoulent comme l'eau de la fuite d’à-côté. Mais juste ciel qui a eu l’idée de me laisser maîtresse de mon avenir&nbsp;? Si seulement les étoiles, les planètes, les astres pouvaient être synchrones pour m'indiquer la bonne direction, m'éclairer de leur lumière, m'attirer dans leur gravité… Mais non, je suis telle une bête, un ours hypersensible à haut potentiel mais à zéro ambition. C’est l’hivernage mais sans pluie et sans provision. &nbsp;C’est la mauvaise saison mais je ne perds pas le cap, du moins pas totalement. Je m'égare un peu mais reste sur les rails, je ne fais pas de vague pas de bruit, parce que ça, ça réclamerait un laisser-aller et je ne peux en aucun cas me le permettre. &nbsp; Enfin, l’avant-jour se lèvera et je devrai à nouveau faire semblant, la seule mélodie douce à mes oreilles retentira pour apaiser mon cœur d'enfant. Et je pourrai - l’espace d’un court instant- lambiner avec mollesse et décontraction dans les rues de mon esprit -car celles de mon quartier m’observent et me questionnent. &nbsp; Je me rappelle de mes résolutions passées, avant que le monde subitement ne se mette à changer ces dernières années. Quand j’avais fini de les rédiger au propre sur un bout de papier, je croyais dur comme fer qu’elles allaient se réaliser; et si seulement les choses étaient comme avant, lorsque nous étions les rois du monde, peut-être que nous serions heureux… Mais voilà que j'emploie du plus-que parfait et ce «&nbsp;et si&nbsp;».&nbsp; Le conditionnel regorge de fantasmes, pour des nations, pour des individus&nbsp;: et si tout le monde recyclait, et si je commençais le sport cette année… &nbsp; Dans l'espoir de passer à l'action, je me dois de taire ces projections nébuleuses car non seulement Parcoursup ne propose pas de formation du type « changer le monde&nbsp;» mais en plus, mieux vaut garder ses ambitions secrètes si l'on ne veut pas que celles-ci stagnent au rang de rêve. &nbsp; Sarah Loo, Tle

A l’avant-jour, lorsque le tic-tac de mon réveil me berce encore, je rêve et conjugue des «&nbsp;si&nbsp;» au plus-que-parfait. Si j’avais su, si j’avais pu, si j’avais été … Dring&nbsp;!!! Fini de lambiner. Il faut dare-dare se préparer&nbsp;! Une impression de déjà-vu, me direz-vous&nbsp;? &nbsp; Gabin Leray, 6ème

"Reprends tes esprits. " C’est toujours très joli les mardis. Ils nous inondent, ils nous attachent. Ils écrivent des choses en nous qui ont souvent leur place. Ils ont un joli son. Un plutôt rythmé, enfin sûrement. « -Comment? » C’est leur façon de s’étaler, de nous condamner. Ils font un vacarme pas possible. Mais ce n’est pas grave, ils nous écoutent. Ils annoncent la moitié, le début de la fin. Ils dansent à une allure phénoménale, ils nous brusquent, ils nous font peur. « -Reprends tes esprits. » Ils nous fascinent et nous façonnent. Ils font ce bruit étrange. Qui surprend. Enfin, surtout qui clapote. Oui ils clapotent et parfois ils chantent.&nbsp; C’est leur façon de nous prévenir. C’est une sorte de pluie&nbsp; « -Alors arrêtez l’horloge » Un mardi c’est un tic-tac. Un cri qui ne s’arrête, qui ni n'accélère, ni ne ralentit. Sa soudaineté, sa constance nous attrape. C’est ce qui arrive non, quand le temps ne passe pas, du moins qu’il ne passe plus. « -Quelle horloge? » Arije Chibani, 1ère

Dans le cadre de la participation à la Francophonie "dis-moi dix mots", nos élèves se sont emparés des 10 mots pour écrire des textes afin d'évoquer leur rapport au TEMPS ( thème retenu cette année. ) Les 10 MOTS étaient cette année :&nbsp;Année-lumière, avant-jour, dare-dare, déjà-vu, hivernage, lambiner, plus-que-parfait, rythmer, synchrone, tic-tac Ces mots proposés à leur réflexion ont été des embrayeurs de textes aussi divers que variés sur les questions autour du temps :&nbsp; Savons- nous maîtriser le rythme de notre vie ou celui-ci nous dépasse-t-il ? Peut-on encore perdre son temps dans une société où le temps s’accélère en permanence ? Ces dix mots, les élèves ont su en faire leur butin pour élaborer une riche réflexion sur leur perception du temps : textes surprenants, textes poétiques, textes originaux, textes enchanteurs... Ils nous invitent à réfléchir aux moyens de se réapproprier le temps, de concilier le temps personnel et le temps collectif et de sauver "quelque chose du temps où on ne sera plus jamais". Un grand merci aux élèves de la Francophonie ! Fatima Benyounes et V. Robalo

Des années-lumière de la réalité. &nbsp; Le temps, cet espace infini plus vaste que l’univers lui-même, plus indomptable que la pire créature qui puisse exister en ce monde et plus mystérieux que le cosmos dans toute sa grandeur. Il est tout bonnement spectaculaire. Nombre de personnes tentent, en vain, de le maîtriser. Ces gens-là sont effrayés par cette puissance bien plus forte qu’ils ne peuvent l’imaginer. Et pourquoi le sont-ils&nbsp;? Tout simplement parce que les hommes craignent ce qui les dépasse de peur que ça leur fasse du mal. Pour réussir à le dompter, ils font des efforts colossaux&nbsp;: ils calculent, réfléchissent, se prennent la tête…Mais à quoi bon tout ça&nbsp;? Pourquoi avoir peur du temps qui passe et des surprises qui y sont reliées&nbsp;? Leurs illusions sont à des années-lumière de la réalité. Or, les actions qu’ils mènent pour éloigner leurs craintes ne servent à rien, au contraire, elles permettent à cette puissance de les enfermer sans même qu’ils ne s’en rendent compte. Ils se retrouvent coincés dans une sorte d’énorme puits sans fond qui, peu à peu, aspire leur âme. Heureusement, je ne suis pas comme eux. Moi, je vis dans mon propre univers. J’habite dans l’espace, à des années-lumière de ces personnes rongées par la peur. Moi, j’imagine, je danse, je chante, je souris, je ris sans me soucier de ce qui se passe autour de moi. En réalité, moi, je vis. &nbsp; Sophia Chachoua, 6ème

J’étais à des années-lumière de penser que mon entrée au collège allait rythmer avec le tic-tac d’un métronome. Point d’hivernage. Fini de lambiner&nbsp;! Il faut dare-dare être «&nbsp;plus-que-parfait&nbsp;». Mais au présent&nbsp;! &nbsp; Gabin Leray, 6ème

Tic-tac, tic-tac ... &nbsp; Les horloges, les montres.... Ce bruit qui reste dans nos mémoires. Le temps qui fait tic-tac… Une autre seconde chance : de changer d’émotion, de changer notre sourire. Tic-tac est un diamant qui peut changer toutes les couleurs de la vie. &nbsp; Yasmine BILLEILI, 6e

À demi-mot (parce que j'ai utilisé la moitié des mots de la liste...) Ce matin, je serais morte. Pour hier soir, il faut encore préparer mon cercueil. Je ne dois pas lambiner : alors ces cahiers et ces feuilles, cette trousse, ce stylo, ce crayon et cette gomme, je les pose par terre, pour qu'ils ne manquent pas de prendre poussière avec moi. Je m'allonge sur mon lit défait, je ferme les yeux. Difficile de se mettre à l'idée d'aller se coucher lorsque l'on ne veut pas risquer de vivre le lendemain. Les nuits s'allongent pour que les jours s'écourtent ; quand la voûte obscure se dresse pour recouvrir le monde, je souhaiterais simplement qu'elle puisse à jamais m'emporter. Je m'imagine alors échouée au centre de ce cosmos, entre le ciel et la mer. La symétrie du rivage ondule sur ma peau, et je l'aperçois : ma planche de salut. Tout juste lorsque je commençais à déborder. À défaut de me noyer dans mes propres tréfonds, entre la sueur lourde et l'air qui tente à manquer, je préfère encore me laisser couler au gré du vent sourd de mes muettes marées. De toute façon, les vagues ne se taisent jamais. &nbsp; &nbsp;

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