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MAUX DE GUERRE

by Classe de 3D

Cover

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MAUX DE GUERRE
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Classe de 3D - Collège Françoise Dolto, Reichshoffen

Un projet réalisé en collaboration avec :
La Médiathèque de la Vieille-Île à Haguenau
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SOMMAIRE
La grande évasion - Pages 5-19


Une rencontre surprenante - Pages 20-27


Sur le chemin de la Résistance - Pages 28-43


Jusqu'à la mort - Pages 44-52


Les trois doigts de la main - Pages 53-76


Droit vers la liberté - Pages 77-97


Tout recommencer - Pages 98-110
Avant de commencer la lecture...
À travers notre livre, nous avons voulu parler de la guerre, et en particulier de la Seconde guerre mondiale.

Notre livre peut se lire comme un roman, car certaines histoires sont liées, mais aussi comme un recueil de nouvelles indépendantes les unes des autres.

Chaque partie apporte un point de vue différent sur le conflit : celui d'Arsène, un jeune français prisonnier dans un camp de travail en Allemagne qui va tenter de s'échapper, celui d'Isaac, jeune juif qui craint pour sa vie sous l'Occupation, ou celui de Jean, qui décide de rejoindre la Résistance après l'arrivée des Allemands dans sa ville...

À travers leurs histoires et ces différents facettes du même tableau, c'est l'Histoire que nous avons essayé de comprendre et de dépeindre. Plongez à la rencontre de nos personnages, et découvrez leurs maux de guerre.

Bonne lecture à tous !
La grande évasion
Quotidien d'un prisonnier

Depuis quelques semaines, ma vie se résume à travailler et travailler. J’ai perdu la notion du temps : les secondes sont devenues des minutes, les heures devenues des jours. Les journées se font de plus en plus longues et difficiles, je ne sais pas combien de temps je vais réussir à supporter tout cela. 
Moi, Arsène, 21 ans et né le 10 avril à Paris, je ne suis maintenant qu’un prisonnier de plus. Je me suis fait arrêter par la Gestapo et envoyé dans ce foutu camp de travail en Allemagne il y a maintenant un an... Un camp spécialisé dans l'armement aux règles très strictes. Le poids de la fatigue se fait de plus en plus sentir dans mon corps tout entier. La nourriture se résumant à une soupe claire et une miche de pain tous les jours, et le passage à la douche se faisant toutes les deux semaines, je ne sais pas comment j’ai réussi à tenir jusqu'à maintenant. 
L’entraide collective que j’ai pu connaitre auparavant n’existe plus, ici c’est chacun pour soi. Que ce soit pour une miette de pain ou pour être promu à un poste plus important, tout se finit en règlement de compte. 
Soudain, l’alarme matinale résonne dans mes oreilles. J’ouvre difficilement les yeux, aveuglé par le jour et assailli par une odeur de sueur et de moisi qui me monte tout de suite au nez. 
Les quelques rats de sortie détalent, effrayés par les pas saccadés des soldats. J’observe alors les hommes autour de moi entassés les uns sur les autres, tous marqués par la fatigue, le travail et le froid. Les soldats allemands entrent un par un afin de réveiller les derniers dormeurs. Les pieds hors de mon lit, c’est-à-dire des planches de bois attachées ensemble, mes pieds atterrissent directement dans une flaque d’urine. Malheureusement, c’est courant dans notre dortoir. 
Une fois prêts, nous sortons sous le froid d’Allemagne vêtus d’une simple salopette bleu foncé et d’un t-shirt grisâtre, et nous nous dirigeons vers une sorte de hangar géant où se trouve l’usine. Après quelques minutes de marche, nous arrivons enfin au lieu de torture de toutes mes journées. Aussitôt le chef de notre groupe ouvre la porte et les soldats nous poussent dans le hangar tels des bêtes vers l’abattoir. Nous nous dirigeons alors tous vers notre poste de travail respectif et commençons notre labeur. 
Moi, je suis responsable de ligne, je dois vérifier qu’un groupe d’environ dix personnes fait bien et correctement son travail. Ce poste m’a valu beaucoup de problèmes, en effet je rapporte tous les mauvais comportements de mes camardes même si ce sont des amis. Cela m’a valu plusieurs fois de me faire battre par d'autres prisonniers, mais bon c’est chacun pour sa pomme ici non ?
C’est alors que je vois un des ouvriers arrêter sa tâche et dormir allongé sur son plan de travail. Furieux, je m'avance et lui tape violemment la tête afin qu’il se réveille ; le coupable bronche tout juste avant d’ouvrir les yeux et de faire un bond en arrière.
Visiblement énervé, il commence à parler dans une langue étrange et incompréhensible, du Russe peut-être ou bien du Hongrois, je n’en ai aucune idée. C’est alors que je peux distinguer son visage : il a des traits fins, des yeux sans cernes qui me font vite comprendre qu’il est nouveau. Ses yeux sont beaux, d’un noir profond et de la même couleur que ses cheveux, ce qui lui donne un air mystérieux et très charmant. En le regardant d’un peu plus près, je me rends compte qu’il ressemble beaucoup à quelqu’un que je connais et que j’ai laissé dans ma vie d’avant... Troublé, je reprends vite mes esprits en voyant le chef du hangar arriver. Je prends du temps pour réfléchir à la situation… que dois-je faire ? 
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