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Remontez le temps, arpentez les rues de Toulouse du XIXème siècle à travers la lecture de ces nouvelles, mais surtout...Loading...
Attention à la chute !Loading...
Projet patrimoine des 4ème6Collège Georges Brassens à Montastruc-la-Conseillère
Année scolaire 2020-2021
Professeur de français : Mylène SPITALERI
Professeur documentaliste : Mariane CHOVEAU
SOMMAIRE
Mode d'emploi :
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A la recherche de mon père
Une nouvelle de Nino, avec la collaboration de Mathilde et Lola.
En cette nuit du 18 mars 1871, Gustave déambulait tout seul, vêtu d’une tunique bleue qu’il avait volé dans un magasin situé dans une ruelle proche de la rue de Metz. Il était seul dehors, comme à son habitude, et il marchait sans but avec aucun endroit où aller. Gustave n’avait pas de domicile mais il avait trouvé sa place à la gare Matabiau où il s’était installé près des quais. Il dormait sur le sol froid et humide, il se réchauffait avec une couverture de fortune qu’il avait fabriquée lui-même. Gustave était pauvre, sans le sou, il était obligé de voler pour pouvoir survivre.
Lorsqu’il était enfant, Gustave menait une vie normale dans une maison emplit de charmes, tellement accueillante ! C’était une maison de campagne assez éloignée du centre-ville de Toulouse dans laquelle il vivait entouré de ses parents. Son père était attentionné avec lui, mais il était obnubilé par un rêve, un rêve qui ne quittait point son esprit, il voulait monter une entreprise ferroviaire à Toulouse. Sa vie étriquée ne lui convenait pas, il voulait partir de cette maison dans laquelle il vivait avec sa femme qu’il avait épousée par dépit, faute de mieux. Le couple se disputait sans relâche, à longueur de journée, et Gustave le supportait de moins en moins. Un matin, alors que Gustave venait de se réveiller, il descendit au salon et entendit sa mère pleurer. Il accéléra le pas pour la rejoindre au plus vite. Celle-ci lui annonça que son père était parti. Gustave se décomposa car il comprit sur le champ que son père ne reviendrait plus jamais dans cette maison. Il lança un regard noir à sa mère puis fit sa valise et partit à son tour sans dire un mot. Son
Une nouvelle de Nino, avec la collaboration de Mathilde et Lola.
En cette nuit du 18 mars 1871, Gustave déambulait tout seul, vêtu d’une tunique bleue qu’il avait volé dans un magasin situé dans une ruelle proche de la rue de Metz. Il était seul dehors, comme à son habitude, et il marchait sans but avec aucun endroit où aller. Gustave n’avait pas de domicile mais il avait trouvé sa place à la gare Matabiau où il s’était installé près des quais. Il dormait sur le sol froid et humide, il se réchauffait avec une couverture de fortune qu’il avait fabriquée lui-même. Gustave était pauvre, sans le sou, il était obligé de voler pour pouvoir survivre.
Lorsqu’il était enfant, Gustave menait une vie normale dans une maison emplit de charmes, tellement accueillante ! C’était une maison de campagne assez éloignée du centre-ville de Toulouse dans laquelle il vivait entouré de ses parents. Son père était attentionné avec lui, mais il était obnubilé par un rêve, un rêve qui ne quittait point son esprit, il voulait monter une entreprise ferroviaire à Toulouse. Sa vie étriquée ne lui convenait pas, il voulait partir de cette maison dans laquelle il vivait avec sa femme qu’il avait épousée par dépit, faute de mieux. Le couple se disputait sans relâche, à longueur de journée, et Gustave le supportait de moins en moins. Un matin, alors que Gustave venait de se réveiller, il descendit au salon et entendit sa mère pleurer. Il accéléra le pas pour la rejoindre au plus vite. Celle-ci lui annonça que son père était parti. Gustave se décomposa car il comprit sur le champ que son père ne reviendrait plus jamais dans cette maison. Il lança un regard noir à sa mère puis fit sa valise et partit à son tour sans dire un mot. Son
exil n’avait qu’un seul but : retrouver son père. Il marcha pendant deux heures, rejoignit la commune de Montastruc-la-Conseillère où il prit un fiacre avec les quelques sous qu’il lui restait car il voulait rejoindre Toulouse.
Arrivé à bon port, Gustave se dirigea vers la gare car il pensait que c’était le meilleur moyen de retrouver son père : la gare Matabiau fascinait Jacques. Une fois arrivé, Gustave vit toutes sortes de trains qui venaient de tant d’endroits différents ! Il comprit alors la fascination de son père. Ce dernier lui avait parlé si souvent de l’inauguration de la ligne Toulouse-Bordeaux à laquelle il avait eu la grande joie d’assister.
Une foule de voyageurs s’étendait devant lui, des gens de toutes sortes, des riches, des pauvres, des femmes, des enfants... La foule, le bruit des trains, la fumée des locomotives firent vibrer Gustave, comme s’il portait dans ses gènes cette passion pour les trains.
Gustave vivait dans la gare depuis deux ans déjà, espérant chaque matin apercevoir enfin le visage de son père. Son seul bien était cette couverture qui le protégeait du froid et qu’il utilisait pour dormir sur le sol la nuit, dans la gare. Il n’avait encore que 17 ans mais il savait se débrouiller seul, ou presque. Gustave partit déjeuner chez son ami Jean qu’il avait rencontré en errant dans la gare. Ce dernier, qui vivait non loin de là, le nourrissait de tant en temps et lui permettait même de faire sa toilette. Un moment de douceur dans sa vie si pénible. Jean était un peu comme un père pour lui, mais il ne pourrait jamais remplacer Jacques.
Arrivé à bon port, Gustave se dirigea vers la gare car il pensait que c’était le meilleur moyen de retrouver son père : la gare Matabiau fascinait Jacques. Une fois arrivé, Gustave vit toutes sortes de trains qui venaient de tant d’endroits différents ! Il comprit alors la fascination de son père. Ce dernier lui avait parlé si souvent de l’inauguration de la ligne Toulouse-Bordeaux à laquelle il avait eu la grande joie d’assister.
Une foule de voyageurs s’étendait devant lui, des gens de toutes sortes, des riches, des pauvres, des femmes, des enfants... La foule, le bruit des trains, la fumée des locomotives firent vibrer Gustave, comme s’il portait dans ses gènes cette passion pour les trains.
Gustave vivait dans la gare depuis deux ans déjà, espérant chaque matin apercevoir enfin le visage de son père. Son seul bien était cette couverture qui le protégeait du froid et qu’il utilisait pour dormir sur le sol la nuit, dans la gare. Il n’avait encore que 17 ans mais il savait se débrouiller seul, ou presque. Gustave partit déjeuner chez son ami Jean qu’il avait rencontré en errant dans la gare. Ce dernier, qui vivait non loin de là, le nourrissait de tant en temps et lui permettait même de faire sa toilette. Un moment de douceur dans sa vie si pénible. Jean était un peu comme un père pour lui, mais il ne pourrait jamais remplacer Jacques.
La nuit suivante, il se réveilla vers minuit. Comme il n’éprouvait plus le besoin de dormir, il sortit de la gare et là il vit la neige qui tombait, de gros flocons blancs atterrissant sur sa tunique bleue qu’il mettait quand il faisait très froid. Elle était usée, il l’avait volée, n’ayant pas de quoi se l’offrir, il y a bien longtemps déjà. Gustave commença alors à marcher sans but précis, il emprunta le boulevard Bonrepos puis continua sa route dans une petite ruelle assez sombre, surtout la nuit. Gustave sentit au fond de sa poche son couteau, ce qui le rassura : il était seul, sans défense, et savait qu’il ne pouvait compter que sur lui-même en cas de danger. Dans cette ruelle, Gustave distingua une silhouette, une personne avec une allure d’homme riche. Il portait un haut de forme noir sur la tête. Gustave avait faim, ils étaient seuls dans cette ruelle, il se dit que ce serait une bonne opportunité. Il se jeta sur l’inconnu pour lui voler son porte-monnaie, mais l’homme le saisit par sa tunique et se mit à le frapper, encore et encore, sans relâche. Il sentit ses os se briser, un à un, sa vue se troubla… Il allait perdre connaissance… Mais il sentit sous ses doigts quelque chose de froid. Dans un réflexe de survie, il s’en saisit et sans avoir vraiment conscience de ce qu’il faisait, il planta son couteau dans la jugulaire de l’homme. Ce dernier s’effondra. Une mare de sang apparut sur le sol. Complètement déboussolé, Gustave s’approcha, ne comprenant qu’à présent ce qu’il venait de se passer. Il avait tué un homme ! Il éprouvait le besoin morbide de mettre un visage sur ce corps sans vie étendu sur le sol. Il souleva le chapeau de son agresseur et là, il crut rêver : ce visage, c’était celui qu’il cherchait depuis si longtemps, ce visage, c’était celui de Jacques, de son père.