Pierre-Philippe, apprenti chevalier

n l'an de grâce 1189, sous le règne de Philippe Auguste, qui était le septième roi de la dynastie des Capétiens, vivait un jeune garçon du nom de Pierre-Philippe.

Il avait 18 ans, des cheveux bruns et ondulés et des yeux bleus.

Il était originaire de Mortery et il habitait à Provins car son père, un fidèle chevalier, avait demandé à Henry II de Champagne, le comte, de faire l'éducation de son fils.

'ailleurs, Pierre-Philippe se rappelait très bien du moment où il était arrivé au château du comte à l'âge de sept ans.

Il ne possédait rien, que la pierre magique que son grand-père lui avait léguée. Jusqu'à ses quatorze ans, le futur chevalier avait été page. Il avait servi à table et avait porté des messages pour les nobles et la famille royale, apprenant ainsi les bonnes manières.
De quatorze à dix-huit ans, Pierre-Philippe avait été écuyer. Il avait suivi son seigneur pendant les combats et l'avait équipé pour la bataille. Il s'était occupé de son cheval et de son armure. Enfin, lorsqu'il avait eu dix-huit ans, le jeune homme s'était fait adouber.

a veille de son adoubement, il avait pris un bain purificateur. Puis, il avait mis une tunique blanche. Il avait passé sa nuit à prier.

Enfin, lors de la cérémonie d'adoubement, le comte lui avait donné la collée. Pierre-Philippe sentait encore le poids de l'épée sur son épaule. Le comte lui avait remis ses armes et ses éperons. Puis la famille s'était retrouvée autour d'un festin garni de fromage, de viande, de gibier, de vin, de poisson, d’œufs, de fruits, de céréales, de légumes, de dinde, de betteraves et de pain.

Le nouveau chevalier avait de nombreuses qualités : il était courageux, loyal, courtois, noble, serviable et honnête.

on cheval portait le doux nom de Flamboyant. C'était un mâle.

Son pelage était éternellement blanc… sauf quand il se roulait dans la boue. Il était fort, musclé, malin... mais il restait un peu peureux du fait de sa jeunesse.

rovins était une ville très commerciale : tous les ans s'y réunissaient de nombreux marchands pour les foires de Champagne !

Lors de ces dernières, on pouvait acheter divers produits et marchandises : des épices, de la soie, de la pierre, du verre, de la poterie, du fromage.

Mais, bien qu'elles soient extrêmement connues et attendues de tous, ces foires n'étaient pas sans risques. Elles offraient aux brigands une excellente occasion de piller les marchands qui cheminaient pendant plusieurs semaines sur des routes peu sûres.

n beau jour, le comte Henri II de champagne confia au chevalier Pierre-Philipe une mission.

Cette dernière consistait à aller chercher un marchand à Arles et à escorter des pèlerins jusqu'à l'abbaye de Fontenay. Après cette halte, ils continueraient leur chemin seuls vers Saint-Jacques de Compostelle tandis que notre chevalier poursuivrait vers Arles pour y rejoindre le marchand qui attendait sa protection. Pierre-Philippe savait qu’il s’agissait d’un très long trajet et c’était la première fois qu’il s’apprêtait à parcourir une si longue distance.

- Vous devez protéger ces pèlerins car c’est votre devoir de protéger l’église et ses fidèles !

on écuyer prépara son destrier, prit son équipement de chevalier et quelques provisions. Pierre-Philippe retrouva alors les pèlerins à la tour César :

- Etes-vous le brave damelot qui doit nous escorter jusqu'a l'abbaye de Fontenay ? - Oui, c'est bien moi. Mais qui est cette jeune damoiselle? - Il s'agit de ma fille qui se prénomme Aliénor et de mon fillot, Yvain ; quant à moi je m'appelle Wilibert. - Ravi de faire votre connaissance ! Dépêchons-nous de partir, la nuit va bientôt tomber. Vous me raconterez en chemin ce qui vous amène à faire ce pèlerinage.

ls prirent la route. Plusieurs heures plus tard,

Pierre-Philippe proposa de monter le camp. Quand ils eurent terminé, ils prirent une collation. Au menu, il y avait du pain de châtaigne, un peu de vin de pays, de l'eau et du fromage. Une fois le repas achevé, ils étendirent leurs tuniques sur des branches. Puis ils s'endormirent.

l’aube, ils se réveillèrent, prirent un encas et se remirent en route.

- Mes chers pèlerins, dit le chevalier, nous n'avons pas eu le temps de discuter hier... pourquoi donc faites-vous ce pèlerinage?

- Nous nous sommes engagés à le faire car notre père souffre de la paralysie de ses mains. Or, nous sommes une famille de tailleurs de pierre, et nous voilà sans le sous depuis plusieurs mois. Mon frère Yvain est encore trop jeune pour réaliser son chef-d'oeuvre... Nous espérons un miracle de la part de Dieu.

Le trajet dura environ une semaine jusqu'à Fontenay. Les pèlerins voyagèrent sans encombres aux côtés de Pierre-Philippe et de la mule qui transportait leurs provisions.

omme convenu, notre chevalier décida de s'arrêter pour passer la nuit dans l'abbaye de Fontenay.

Ils frappèrent à la porte et un frère portier se présenta. Un moine, vêtu d'une simple tunique, les invita à entrer dans le monastère et les accompagna dans l'hospice.