Textes de l'atelier d'écriture
animé par Juliette Penblanc
(médiathèque d'Herbès 02/23)
animé par Juliette Penblanc
(médiathèque d'Herbès 02/23)
Aveugle le livre
De la poche extrait
Se dispersent les mots
Crachés
Sans pitié
De la poche extrait
Se dispersent les mots
Crachés
Sans pitié
Le couvercle est le pire remède
du changement.
Il procède par petits bouts
Jusqu'à la restitution.
du changement.
Il procède par petits bouts
Jusqu'à la restitution.
Rupture propre
Le changement intervient
Remède du pire
La gratitude est féroce
Le changement intervient
Remède du pire
La gratitude est féroce
Catherine
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en provenance de J’veux voir la couleur de ses yeux. On m’a pas dit. C’est ça que j’me demande. On m’a dit. Il est grand. Il était beau sur la photo. En noir et blanc c’te vieille photo. Moi j’ai mis mon jogging bleu, mon préféré. Y’a tant de bonhommes qui passent que j’crois qu’c’est lui à chaque fois, tu captes. Ils font exprès de lui ressembler. J’aurais pas du venir. train en provenance de Lille Il charrie. J’croyais que j’allais le voir tout de suite là. Il sortira l’premier du train, me suis dit, le délire. C’est en CP qu’on m’a dit. T’as un père qui veut te voir. La couleur de ses yeux j’sais pas. Et si il venait pas. Il aime jouer à cache-cache. Moi aussi. Mais y’a un moment que, tu captes. C’est lui c’est lui le costaud en jogging noir. Il va m’emmener au match de foot tu captes. Merde il embrasse la femme en cuir. J’vais appuyer sur tous les boutons pour boire un chocolat. Y’a des fois qu’ça marche, ça marche pas marche pas si ça marche. Lui il est chauve, ça peut pas. La gare, y’a tout le temps des bonhommes en costume. Je regarde ceux en sport ou en jean tu captes. en provenance de Lyon Il m’avait envoyé un colis avec un ballon. en provenance de Marseille Le ballon bleu l’est tombé dans l’égout. Ses yeux ils sont de quelle couleur. On m’a dit. Ton père c’est un sportif. C’est pour ça. Il va venir au match.
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vers c’est tout
différence aveugle
élégance d’une ligne
contenu du gobelet
petit bout de rien
dans une poche vide
néant
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rupture l’air se fend
envol d’oiseaux
son enlevé au volume
non ressemblant non
sans souffle
attirant sous le couvercle
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OliviaNeuf heures il a dit.
Je regarde ma montre: neuf heures aussi.
C'est bien le numéro onze. C'est ici.
Je ne sais plus.
Onze heures au numéro neuf.
Qu'est-ce qu'il a dit hier?
Hier c'était le 09/11.
Je ne sais plus.
Il y a des chiffres et puis plus rien.
Ils me suivent partout.
Ils me crient dessus.
Ils veulent quoi?
9/20 peut mieux faire.
Je ne sais plus.
J'étouffe, il fait trop chaud ici,
devant la porte numéro onze.
Il est neuf heures.
Frapper, sonner, tirer, pousser.
Regarde à droite, à gauche,
c'est peut-être écrit.
On m'a dit d'être poli.
Je regarde ma montre: neuf heures aussi.
C'est bien le numéro onze. C'est ici.
Je ne sais plus.
Onze heures au numéro neuf.
Qu'est-ce qu'il a dit hier?
Hier c'était le 09/11.
Je ne sais plus.
Il y a des chiffres et puis plus rien.
Ils me suivent partout.
Ils me crient dessus.
Ils veulent quoi?
9/20 peut mieux faire.
Je ne sais plus.
J'étouffe, il fait trop chaud ici,
devant la porte numéro onze.
Il est neuf heures.
Frapper, sonner, tirer, pousser.
Regarde à droite, à gauche,
c'est peut-être écrit.
On m'a dit d'être poli.
Polie la pierre que je frotte sur la joue,
c'est bon, c'est doux.
Je suis assis sur la rive,
l'eau s'en va, loin là-bas,
je veux la suivre l'eau,
loin là-bas moi aussi.
Je pousse de toutes mes forces,
la porte s'ouvre.
Je reste figé.
Il y a une lumière dans le bureau du fond.
Le monsieur se lève et vient vers moi, il me sourit.
Je ferme les yeux,
ça ne serre plus au ventre.
c'est bon, c'est doux.
Je suis assis sur la rive,
l'eau s'en va, loin là-bas,
je veux la suivre l'eau,
loin là-bas moi aussi.
Je pousse de toutes mes forces,
la porte s'ouvre.
Je reste figé.
Il y a une lumière dans le bureau du fond.
Le monsieur se lève et vient vers moi, il me sourit.
Je ferme les yeux,
ça ne serre plus au ventre.
Tu craches sur la rupture
et moi qui voulait prospérer.
Ce petit bout de toi
restituera ma perte.
Envoie un peu de gratitude.
Tu sais te disperser.
Aveugle, sale, et sournois,
va donc pire remède,
le choc de verre aveugle
rien n'aura plus pitié.
Se résigner encore
à son propre changement
ou mettre le couvercle.
et moi qui voulait prospérer.
Ce petit bout de toi
restituera ma perte.
Envoie un peu de gratitude.
Tu sais te disperser.
Aveugle, sale, et sournois,
va donc pire remède,
le choc de verre aveugle
rien n'aura plus pitié.
Se résigner encore
à son propre changement
ou mettre le couvercle.
Je sors.
Il y a du soleil sur la terrasse.
Le portable dans la main gauche,
c'est quoi le numéro?
ça me serre le ventre.
Je remonte me coucher
il est resté en bas.
Peut-être demain...
Je ferme les yeux:
Je marche sur le chemin,
celui de mon chêne.
Je fais le tour du tronc,
trois fois.
Mes doigts dans les rainures,
le front en contact,
je respire ta vie,
je suis toi.
Il y a du soleil sur la terrasse.
Le portable dans la main gauche,
c'est quoi le numéro?
ça me serre le ventre.
Je remonte me coucher
il est resté en bas.
Peut-être demain...
Je ferme les yeux:
Je marche sur le chemin,
celui de mon chêne.
Je fais le tour du tronc,
trois fois.
Mes doigts dans les rainures,
le front en contact,
je respire ta vie,
je suis toi.
Ils sont loin ceux du répondeur,
ceux de la petite musique,
toujours la même.
Hier, aujourd'hui, demain
plus jamais.
Je suis l'arbre.
On ne viendra plus me chercher,
plus jamais.
ceux de la petite musique,
toujours la même.
Hier, aujourd'hui, demain
plus jamais.
Je suis l'arbre.
On ne viendra plus me chercher,
plus jamais.
Marie H