Colbert_MAM

Hopkins

Rip Hopkins en 2006 interprète un nouveau Déjeuner sur l’Herbe. Il photographie le tableau de Manet et au premier plan, devant le tableau, devant la femme nue, devant le scandale, on voit un homme nu. À l’inverse du tableau, où c’est la femme qui est nue, le scandale se déplace, et se reporte sur cet homme nu devant le tableau. L’œuvre est refusée par le Musée d’Orsay, comme l’œuvre de Manet a été refusée par le Salon à l’époque. La figure masculine de Cyrille, a autant choqué que la femme nue en 1863. Ce n’est plus le tableau qui choque mais la photographie. Surement car la photographie ne laisse pas de distance entre œuvre et réalité. Ainsi, d’innovations en innovations le Déjeuner sur l’Herbe, continue de faire scandale, de remuer les esprits et se retrouve réinterprété par des artistes de tout temps. Respect a Manet !

Nu Foujita,1922

Évocation, l'Enterrement de Casagemas P. Picasso, 1901

Exposition Eva&amp;Adèle

Wherever we are is museum

Les élèves de Terminale Arts du lycée Colbert partent à la découverte des collections du musée

Ce qu'ils ont vu...

Mur de peintures D. Buren, 1966-1977 installé en 1995

L'équipe de Cardiff R. Delaunay, 1913

Page précédente : Fée électricité R. Dufy, 1937

Jacquet

Untel

Alain Jacquet a également interprété le Déjeuner sur l’Herbe en 1964. Il a repris la technique du tirage sérigraphique (Pop Art Américain, Andy Wharol) et réalisé son œuvre en « pixels » rose, bleu, jaune, noir et blanc (Les couleurs de l’imprimerie). Vu de loin, le tableau est homogène, assez lisse mais en se rapprochant on distingue la séparation entre les couleurs. Comme Manet, il représente des hommes, une femme en arrière plan et une au premier plan, l’une des deux est une amie de l’artiste. Mais les personnages ne sont plus dans un bois mais au bord d’une piscine dans une propriété privée. La technique et le cadre varient, ce n’est plus le nu qui choque. En 1975, le groupe UNTEL réalise une performance qu’il nomme « actualisation » du Déjeuner sur l’Herbe de Manet. Ils se mettent donc en scène et reproduisent physiquement l’œuvre. Cela permet au public une nouvelle approche en 3D d’une œuvre scandale de son époque. À la différence de Manet il n’y a que les 3 personnages du premier plan. Mais pourquoi «actualisation» ? Car on remarque des objets actualisés comme la radio portative indispensable à un déjeuner sur l’herbe en 1975. Le tableau de Manet est intemporalisé et interprété différemment par cette performance. L’artiste est l’œuvre, l’œuvre est l’artiste. Cela est comparable aux photographies de Man Ray ou l’on voit Marcel Duchamp interpréter Adam et Eve, scène mythique, en se mettant en scène.

Araignée L. Bourgeois, 1995

La Rivière A. Derain, 1904-1905

Grande mannequinerie J. Hélion, 1951

Picasso

Manet s’étant lui même inspiré de Titien pour la réalisation de son Déjeuner sur l’Herbe, son tableau va être repris sous diverses formes par des artistes de tout temps comme Picasso, Alain Jacquet, le groupe UNTEL, Spoerri, Hopkins que nous allons développer ici. De 1954 a 1962, Picasso à réalisé 27 Déjeuners sur l’Herbe. Dans celui de 1960, il a gardé ce même contraste, décor de couleurs froides (bleu, vert..) et des personnages blancs, cassant le décor. Le tableau n’est plus totalement figuratif, mais quasiment abstrait : on reconnaît quelques motifs, la femme nue, l’homme habillé. Comme Manet, il a brisé l’espace, le tableau est dépourvu d&apos;une perspective classique. Chez Picasso, c’est beaucoup plus insolent, car en plus de faire des personnages quasi abstraits, il bouleverse les codes de l’art en n’accordant pas de perspective lisible. Concept révoltant pour l’art académique, comme le mouvement cubiste dont il est le pionnier.

Ce qu'ils en disent...

Le Déjeuner sur l’Herbe original a été peint pas Edouard Manet en 1863, il est actuellement exposé au Musée d’Orsay à Paris. Ce tableau est caractérisé par un contraste vif entre décor et personnages. Egalement par la présence de ces femmes nues au coté d’hommes habillés, ce qui fait scandale auprès du public. On distingue en effet des figures nues mais qui ne s’associent pas aux nus mythologiques (Titien) mais à des corps très contemporains, donc provoquants. La scène est très banale, on distingue un panier et des fruits au premier plan, mais cette banalité est bouleversée par la présence des habits appartenant a la jeune fille nue. Un tableau provocant de par une nudité insolente qui brise les codes de l’Art Académique.

Un autre artiste, Daniel Spoerri, a réalisé une performance du Déjeuner sur l’Herbe. Il opte pour le jeu de mots Le Déjeuner sous l’Herbe, en guise de titre. Duchamp utilisait également des jeux de mots pour réinterpréter des œuvres. Par exemple R.Rose Selavy, pour Eros c’est la vie. Le principe c’est d’organiser un grand déjeuner auquel il a convié des amis, artistes.. (Nicky de Saint Phalle par exemple). Puis d’enterrer tous les restes du déjeuner, chaise et tables comprises, tel quel dans une énorme fausse. Cela a lieu en 1983. En 2010, il organise la première fouille archéologique de l’art contemporain. Le sens initial de l’œuvre est bouleversé, renversé par cette nouvelle opération. Mais l’expression du temps perdure. L’œuvre de Manet est au sens propre intemporelle, elle survit au temps par cette fouille, comme les vestiges datant de milliers d’années, qui sont retrouvés et exposés encore aujourd’hui. Cet évènement mobilise l’art sous toutes ses formes (l’art de la langue, la photographie, le public qui fouille pour retrouver l’œuvre, le cinéma, l’archéologie, l’histoire de l’art…). Spoerri étend l’œuvre de Manet à de nouveaux domaines.

Réserve du Musée des enfants II, 1989

Les abonnés du téléphone, 2000

You are my biggest inspiration

L&apos;accumulation de ces gestes et de ces couches de peinture fait émerger des formes qui ressemblent à des oiseaux. L&apos;intensité des couleurs, la superposition des couches et des couleurs, donnent un côté flou à l&apos;oeuvre. Les deux sculptures de 1960 : L&apos;homme hibou et Le cri, sont faites de racines d&apos;olivier carbonisées et représentant des personnages fantastiques. On retrouve les aplats de couleurs vives et les formes naturelles des racines. Le Cirque 1978, est une oeuvre plutôt joyeuse et dynamique par ses couleurs et par l&apos;univers de l&apos;enfance auquel elle fait référence. L&apos;oeuvre est composée de plusieurs personnages comme par exemple, le clown, le chien savant, le hibou, le chien qui saute à travers un cerceau.

Entre 1969 et 1980, Karel Appel s&apos;intéresse à la touche de Van Gogh. Il réalise Arbre n°6 en 1979 où il essaie de maîtriser la forme de l&apos;arbre et de ses épines (sapin) par l&apos;inclinaison de ses touches. Dans les années 80 il retourne à la figuration : Avant la catastrophe 1985, Les Décapités 1982, racontent une histoire composée de plusieurs toiles les unes à côté des autres. On aperçoit des oiseaux énormes et du feu dans la partie inférieure du tableau grâce à la couleur rouge. Plus des flux de sang qui coulent en grosse gouttes d&apos;un corps blanc et d&apos;une tête qui ressemble à un objet mécanique.

Ce qu'ils en disent...

E&amp;A sont deux artistes respectivement allemande et autrichienne. On ne connait pas beaucoup d&apos;informations biographiques sur elles hormis leurs années de naissances et leurs mensurations.

Réserve du Musée des enfants I, 1989

La boite en valise M. Duchamp, 1936-1968

Portrait relief de Martial Raysse Y. Klein, 1962

La Danse H. Matisse, 1931-1933

En 1991, un peu après leur rencontre, elles décident de s&apos;unir pour devenir à la fois artiste et oeuvre deux en un. À partir de là elles dessinent leurs propres tenues qui sont toujours identiques et elles sortent toujours ensemble, où qu&apos;elles aillent. Cela contribue à faire d&apos;E&amp;A une seule et même identité. Elles sont très féminines de par leurs vêtements et leur maquillages, mais ont la tête rasée. Elles mettent 3 heures à se préparer, ce qui montrent qu&apos;elles sont vraiment dans l&apos;optique d&apos;être une oeuvre. En 2011 E&amp;A se marient officiellement. L&apos;art a uni leurs vies. Au Musée d&apos;Art Moderne, on peut voir plusieurs de leurs oeuvres comme Goldenes Manifest qui est un ensemble de 12 plaques recouvertes de feuilles d&apos;or. Sur ces plaques on retrouve leur logo créé en 1992 ainsi que leurs phrases célèbres telles que “Wherever we are is a museum”. On peut également voir un vélo avec des roues en forme de coeur qui était celui d&apos;A et qu&apos;elle a transformé. Il y a aussi une série de 1500 polaroids d&apos;elles, plusieurs tableaux et des vidéos faites durant le voyage après leur rencontre et qui sont très importantes parce qu&apos;elles sont le début de 25 ans de fusion de leur art.

Dès qu&apos;on entre dans la première pièce La Réserve des enfants I, nous nous retrouvons dans une atmosphère complètement différente de l&apos;ordinaire. Des étagères métalliques portant toutes sortes de vêtements d&apos;enfants très colorés entourent la pièce. Nous remarquons des lumières basse tension suspendues au dessus des étagères pour éclairer l&apos;oeuvre. Cette mise en scène des lumières et de l&apos;accumulation des vêtements joue sur nos sens ; nous avons l&apos;impression d&apos;être confinés, enfermés, isolés. la pièce est complètement silencieuse, ce qui amène certains spectateurs à parler tout bas. On remarque aussi une certaine chaleur dans la pièce et même une odeur à cause des vêtements. Les vêtements rappellent la présence du corps, la trace d&apos;un corps qui était présent, puis absent ; le vêtement devient la mémoire d&apos;une personne. Cela parle aussi de la pudeur de l&apos;artiste envers sa propre histoire. Cette oeuvre lui permet de s&apos;exprimer sur la disparition de sa famille et aussi d&apos;un point de vue universel de celle des juifs déportés. Une deuxième ouverture amène à un autre espace affichant des photographies d&apos;enfants en noir et blanc recueilles dans différents journaux. Les photographies sont placées sur trois murs. Ici encore elles sont illuminées par des lampes à basse tension. On remarque que les câbles des lampes sont visibles et passent devant les photos. Cette oeuvre : La Réserve des enfants II, son atmosphère, fait beaucoup penser à un lieu de recueillement. Un dernier espace amène à sa dernière oeuvre au Musée : Les abonnés du téléphone, qui a été créée en 2000. Nous retrouvons l&apos;idée d&apos;accumulation ; en effet, des annuaires téléphoniques du monde entier sont réunis dans cette salle, classés sur des étagères par pays, de A à Z. Nous avons ici une oeuvre où le spectateur est convié à consulter les annuaires et à utiliser les lampes, tables et bancs pour s&apos;y installer.

Artiste, sculpteur, photographe et vidéaste français, il réalise en 1989 à l&apos;occasion de Histoire de musées, deux oeuvres en mémoire des enfants disparus de la 2nde Guerre mondiale. Ces deux oeuvres sont placées au sous-sol du Musée d&apos;Art Moderne.

Figure bleue J. Hélion, 1935-1936

Concrétion humaine H. Arp, 1933

Odalisque au fauteuil H. Matisse, 1954

Nu dans le bain P. Bonnard, 1936

En 2000 il fait l&apos;assemblage La chute de cheval. la sculpture est composée de plusieurs objets assemblés qui viennent d&apos;un peu partout. karel Appel a beaucoup voyagé dans sa vie. On voit des cygnes, un cheval, des statues amérindiennes et africaines, une tête de vache. l&apos;oeuvre est placée sur des roulettes, comme un char qui se déplacerait lentement. On retrouve l&apos;univers des ânes de la première oeuvre vue. En 2006, sa dernière oeuvre avant sa disparition s&apos;intitule Sans titre (petite fête ?). Elle est constituée de beaucoup de surfaces de couleurs épaisses, rouge, jaune, orange avec écrit en gros et en bleu “sans titre”. Derrière ses oeuvres, la vie est une fête…

Le déjeuner sur l'herbe A. Jacquet, 1964

Le déjeuner sur l'herbe E. Manet, 1863

Les têtes sont faites en papier mâché. cette sculpture comporte plusieurs univers avec la récupération des portes en bois, des volets, des parapluies, des têtes. En créant Singing donkeys, Karel Appel rejette les codes classiques de la sculpture ; on ne perçoit aucun geste de peinture ou de sculpture. ce qui nous fait penser aux Ready-made de Duchamp par l&apos;utilisation d&apos;objets populaires, par l&apos;assemblage insolite mais surtout par la remise en cause de la définition de ce qu&apos;est une sculpture, une oeuvre d&apos;art. En 1948, après la guerre, il s&apos;intéressera à l&apos;abstraction. Dans Enfants quémandant, l&apos;artiste s&apos;inspire d&apos;enfants qu&apos;il a vus faire la manche en Allemagne. On retrouve l&apos;idée de récupération de matériaux comme le bois et les clous qui donnent du relief à l&apos;oeuvre. Ici, la sélection des formes des morceaux de bois est importante pour la composition. il ajoute à cela des aplats de couleurs très enfantines, ses traites et sa manière de représenter les enfants, qui font penser à des dessins de bonhommes d&apos;enfants.

On retrouve la même technique dans Deux chouettes, 1948, où la forme de l&apos;oeuvre s&apos;inspire du morceau de bois et de sa forme.
Ses oeuvres deviennent très spontanées. Il s&apos;interroge sur l&apos;oeuvre et son ressenti. Il cherche quelque chose de plus vrai. Il fait partie entre 1948 et 1951 du groupe COBRA (acronyme de Copenhague,Bruxelles, Amsterdam).
Nous avons rapidement vu Personnage debout qui fait écho à la sculpture africaine ; on y retrouve les mêmes composants (clous, bois, peinture). La géométrie des figures fait penser à un retour à l&apos;art premier.

En 1954, on remarque dans Les Danseurs du désert, des traits plus expressifs et instinctifs ; l&apos;épaisseur du tableau, de la peinture, de la matière est très visible. Le côté gribouillage montre des gestes violents. On reconnait deux personnages. Les couches de peintures et la touche sont très visibles. On a l&apos;impression que l&apos;artiste a fait des gestes amples et qu&apos;il met en jeu son corps dans la réalisation de l&apos;oeuvre. Malgré le côté enfantin de ses oeuvres, il pourrait y avoir un côté tragique caché, et qui porterait sur le sujet de l&apos;être humain. Son rapport à l&apos;enfance lui a servi à se révolter contre l&apos;abstraction géométrique. Comme Paul Klee, il s&apos;intéressait aux dessins d&apos;enfants. Son travail s&apos;oppose à la peinture rigoureuse d&apos;un Piet Mondrian. Dans Hommes, oiseaux et soleils, Karel Appel s&apos;amuse à répéter les formes en représentant trois soleils. Il travaille avec de la boue, de la pâte, avec des gestes très forts, comme gribouillés.

En 1954 il crée deux sculptures : Visage et Chien, en terre cuite. Ce sont des oeuvres expressives par leur matière, les crevasses créées par l&apos;artiste et l&apos;absence de détails. Tête est une oeuvre en terre cuite, une masse quasi informe travaillée avec une barre de fer. dans cette oeuvre on ne pense pas au résultat final mais plus à la manière de faire qui est très agressive et expressive. En 1957 Le corps ne devient plus qu&apos;une masse ronde, on a du mal à distinguer les parties du corps de la Fille, comme dans Nu tragique. Les portraits de César et Tapié font presque penser à des caricatures. On reconnait un peu les modèles. Nous avons ensuite vu un court métrage de Karel Appel dans son atelier en train de peindre L'âge archaïque 1961. Il fait de très grands mouvements accompagnés de musique. Il utilise un scalpel, de gros pinceaux qu&apos;il tape sur la toile pour étaler la peinture. il utilise les tubes mêmes de peinture directement sur la toile pour faire des traits, des lignes qu&apos;il étale ou pas ensuite avec ses doigts.

Texte de Lisa C. Photographies de Gabrielle G.

La première oeuvre que nous avons vue s&apos;intitule Singing Donkeys et représente les têtes de quatre ânes bleus. cette oeuvre ouvre l&apos;exposition. Elle est faite de différents éléments de récupération, matériaux que l&apos;artiste a assemblés. Par exemple, les têtes d&apos;ânes ne sont pas sculptées par Karen Appel mais ont été reprises d&apos;un char de carnaval lorsque l&apos;artiste était en Italie.

Ce qu'ils préparent...

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Journée de répétition au musée : Comment montrer sa production plastique au regard de l&apos;oeuvre dont elle s&apos;inspire ? Comment construire sa présentation en privilégiant l&apos;échange ?

<a href="https://youtu.be/JDWA4K0i1W8">Video de la Nuit européenne des musées au MAM</a>

Félix, Ryka,Lisa, Kenza, Gabrielle, Ninon, Lou, Siméon, Esther, Gabrielle, Lisa, Iliane, Arthur, Jasmine, Eya, Alexandra, Bertille. Anne Charbonneau, Jean-Paul Deroche, Annabelle Constant du MAM Isabelle Brochard, Adrienne Dassonville du lycée Colbert

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