Quelques gouttes de poésie

Ruelle aveugle Epouvante l'innocent Les pleurs des nuages Yoksi

Le souffle du vent Crépitement de la pluie Oh ! L’orage gronde Léo

Lumière de lune Qui reflète les averses Dégouttelant là — Mathilde

Quelques yeux ouverts Un sommeil interrompu Une pluie agitée Juliette

Les gouttes de pluie Troublent le paysage Et défient le ciel Noa

Prisonnier du temps Pleurant l'absence éternelle Passé effacé Candice

Un orage noir En artifice s’évanouit Remplit les flaques Gustave

Entre ombre et lumière Dans la froideur de la pluie Le vent s'est levé. Anne-Lou

Lors l’automne arrive Des arbres les feuilles tombent Au torrent doré Ugo

Pluie fine d’automne Dégoulinant sur les vitres Pas un chien dehors. Faustine

Les créations individuelles ont été imprimées sur calque et plastifiées pour créer un effet de transparence, en accord avec le thème de la pluie et la simplicité des haïkus. Un groupe s'est chargé de relier en les alignant les haïkus avec du fil transparent afin de donner une impression de pluie de poèmes tombante. Les élèves ont créé des colonnes de différentes tailles pour que la disposition des poèmes et l’écriture des haïkus se complètent et interagissent. Un autre groupe s'est occupé de suspendre dans un des couloirs du lycée le long d'une baie vitrée ouvrant sur la forêt, la pluie de haïku, transformant le lieu de passage en lieu d'exposition. La mobilité de la suspension, la série de poèmes respectant une même contrainte d’écriture tout en exprimant de nombreuses sensibilités autour d'un même mot-saison fait de la lecture des poèmes une aventure incertaine, invitant à une quête du sens.&nbsp; Yaëlle

Bruit que fait l’eau Pianotant la vitre Encore et toujours Maximo

Et la pluie battante Vient tapoter au carreau Oh! Gouttes de larmes Yaëlle

Chapeau de pluie fine Toutes maisons sont des îles Le reste — noyé Artus

Les pluies diluviennes Qui mouillent et s'infiltrent Marquent le foyer Cyprien

Ah&nbsp;! Gifle de froid Me saisit tôt le matin C'est un jour de pluie. Solenne

Pluie sur les pavés Balaye les saletés Erre jusqu’à mer Martin

La nuit avance La buée mouille les vitres Un froid glacial Cyprien

Brillant dans la pluie Le filament scintillant Eclairant la nuit Hugues

Seule dans le noir Gouttes de mélancolie Brillent dans tes yeux Agathe

La rose était belle Amour tenu à une tige Tempête la brise Cyprien

Postface «&nbsp;Quelques gouttes de poésie » a été réalisé en suivant les contraintes du haïku et selon le principe de la «&nbsp;série&nbsp;». Selon Bashō, poète du Japon du XVIIe siècle, le haïku, «&nbsp;c'est simplement ce qui arrive en tel lieu, à tel moment&nbsp;»&nbsp;: un haïku «&nbsp;doit posséder un sens limpide&nbsp;». Le haïku est un court poème de genre descriptif, imagé et intimiste. C’est un genre concis et concret qui capture l’éphémère. C'est une sorte d'image qui ne dure pas. Le haïku par excellence est le haïku de saison&nbsp;: il permet de se rendre compte du spectacle de la nature, de la sentir, d'exprimer ses émotions. Les vers du poème doivent respirer la légèreté, afin d’évoquer une belle image au lecteur. Il faut que le haïku ait une âme. Sous son apparente simplicité, le haïku est un art caché qui obéit à certaines contraintes syntaxiques&nbsp;: être composé de dix-sept syllabes distribuées sur trois vers en suivant la disposition, cinq-sept-cinq. Le vocabulaire doit pouvoir être compris par tous. Il doit aussi obligatoirement compter un mot-saison. Le mot saison choisi pour notre œuvre collective est «&nbsp;pluie&nbsp;».&nbsp;

Un cabot mouillé L’homme agacé par la pluie Secoue son chien Yasmine

Chantons sous l’orage Gouttes sur mon parapluie Rythmeront nos pas Eloïse

L’autoroute vernie Une ruée qui martèle Contre une voiture Juliette

Du rebond des gouttes Tombe un rideau de couleur Quand le soleil brille Martin

Triste pluie d'été Sous les toits de l'entrepôt Nous sommes cachés Edouard

L’hiver arrivant Brûlant comme une eau gelée Perle d’eau magique Ugo

Sombre est le ciel À l'automne, pluie s'écrase Ondes par milliers Moïra

Oh ! Feuilles qui tombent Douce senteur de pluie Voici l’automne — Yaëlle

Le glou-glou de l’eau Résonne dans mes pensées Tel la pluie au sol Clara

Sur les toits humides Gargouilles inanimées Hommes voient tomber Artus

Univers cendré Claire lune, nuit d’étoiles— Sombre humidité Anne-Lou

L’enfant dans sa chambre Tremblant au bruit de la pluie S’endort sans un mot Clara

À travers la vitre Un fil de pluie se faufile Très péniblement Beatriz

La pluie coule du ciel Elle emplit l’eau des rivières S’enfuit vers la mer Gustave

Oh&nbsp;! gouttes du temps L'automne glisse et se perd Ruisselle l'hiver Sara

Ondes d’eau sur lac Les gouttes se fendent en vol Jour de pluie basique — Solenne

Oh ! Mélancolie ! Premières gouttes de pluies Soir de septembre Maximo

J'observe dehors La pluie embrasse la terre Trouble mes pensées Noa

Regarder la pluie Comme une soirée d'automne Sombre nostalgie Arthur

Une fin détrempée Jaloux le début rougit Juillet est passé Cyprien

La pluie battante Tambourinant sur le sol Quel son fracassant ! Hugues

Coule sur le toit Contre la gouttière coule La pluie coule en toi Eloïse

Feuilles dégringolent Comme la pluie éternelle Quel ciel assombri&nbsp;! &nbsp;Sophian

Ce chant des oiseaux Dans le matin de rosée Annonce l’été Mathilde

Tiens ! Une giboulée Sur les grands pics enneigés C'est fini l'été Paul

Des mots d’écoliers C’est comme s’il en pleuvait Tiens&nbsp;! La pluie s’écrie. 1ères ES3

L’écho de la pluie S’écrase sur l’asphalte — Une nuit d’été Candice

Les gouttes qui tombent Sur la fenêtre invisible Le bruit sur la tombe Domitille

Tout est renversé Le vent a passé sur moi La tempête arrive Clara

Un brouillard épais L’écrasement des gouttes Silence bruyant Léo

L’hiver se retient Cœur et âme&nbsp;sont noyés Mes habits sont secs Yoksi

Mme FUCCELLARO Classe de 1ES3 2018/2019

Quand la nuit arrive Brume s’abat sur la ville Château en ruine Gabriel

Des flaques de pluie Aux feuilles rouges s’envolent Des enfants&nbsp;sautillent Beatriz

La terre animée Par l’orage déchaîné Ne veut se calmer Domitille

Nuages unis En pleurant sur la capuche Cognent en bourrasque Auriane

Éclairs argentés Transperçant les grands nuages Tempête dorée Gabrielle

Pressentant le froid Cette goutte traînante N’est plus que flocon Aurélien

Faneront les fleurs Sous l’emprise de ses gouttes Pianotant la terre Jad

Au bord du ruisseau La tourmente de la pluie Frappe les cailloux Laura

A sa bien-aimée Un baiser lui a donné Sous la pluie d’été Faustine

Les larmes de brume Virevoltent, tombent au sol Eclaboussent tout Aurélien

L’automne s’en va Tiens, les pleurs s’en vont ailleurs&nbsp; Les feux reviennent. Paul

Les larmes de joie Eloignent la pluie battante Roi elles nous sacrent&nbsp;! Noa

L’automne s’étend&nbsp; L’eau s’étale sur l’océan Les champs sont trempés Laura&nbsp;

Un regard la touche La pluie effleure la vitre Il songe aux saisons Aurélien

Feuilles endeuillées&nbsp; La beauté&nbsp;de cette pluie&nbsp;— Quelle solitude ! Yasmine

Les pleurs du malheur Viser soleil ou orage Se taire et parler Auriane

Chute de la pluie Clapotant à la fenêtre Quel bruit fracassant ! Arthur

Comment avons-nous procédé&nbsp;? Nous avons tout d'abord lu et relu attentivement plusieurs poèmes de Bashō (1644-1694), et de Taneda Santôka (1882-1940). Puis nous avons écrit nos propres haïkus, en incluant le mot «&nbsp;pluie&nbsp;» ou un groupe de mots l'évoquant. J'ai trouvé ce travail relativement compliqué : écrire un haïku demandait de la réflexion et de la simplicité dans la composition, l’emploi d’un vocabulaire simple tout en respectant les contraintes imposées. Notre professeur de français nous a expliqué qu’il fallait laisser aller notre imagination, ne pas trop réfléchir ni chercher la perfection car une œuvre est rarement parfaite dès la première écriture et il faut souvent la retravailler pour l’améliorer. Nous avons ainsi rendu deux autres productions de haïkus avec un mot imposé qui nous avait été attribué à chacun. Une fois les haïkus de tous les élèves rassemblés, nous avons pu les examiner et faire collectivement quelques remarques pour encore les améliorer. L’écriture terminée, nous avons réalisé une mise en espace des poèmes sous forme de rideau de pluie évoquant les caractéristiques du haïku.

Sentir une goutte Hélas le déluge arrive Vite ! un refuge Edouard

Sur la mer calme, Le bruit de la pluie ruisselle Oh&nbsp;! Le temps s'arrête Sara

Pluie tambourinant Rythme scintillant des vagues Berce ton enfance Agathe

Une goutte perle Puis s'échappe doucement — Caresse mes lèvres Moïra

Entre deux averses Etincelants dans la boue Morceaux de soleil Artus

La pluie silencieuse Chaque goutte l’amplifie — Douce nostalgie Gabrielle

Ils la fuiront tous Quand les premières gouttes Frapperont le sol Jad

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