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Melting pot Melody

by eric henriot

Pages 2 and 3 of 42

Melting pot Mélodie
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Journal d'Ambre

Cher journal,

C’est la veille de la rentrée et je me pose une centaine de questions : « est-ce que je vais me faire des amis ? », « est-ce que je vais me retrouver seule toute l’année ? », « est-ce que je vais m’adapter à cette nouvelle vie ? » ou encore « est-ce que des personnes vont m’aimer telle que je suis ? avec mes défauts et mes qualités ? » ...Bref, je suis complètement angoissée à l’idée de me dire que ma vie d’avant est derrière moi, que je ne verrais potentiellement plus jamais ma mère et que je dois affronter seule cette période difficile. Ma plus grande peur pour demain, va être les regards des autres... peur de me faire juger à propos de mon physique car je suis trop grosse. Je suis complexée depuis que j’ai mes 10 ans. C’est là où mon corps a réellement changé en prenant du poids. Avant, quand l’on vivait encore avec ma mère à Reims, je faisais souvent les magasins avec elle et j’apercevais près des arrêts de bus, des grandes publicités de magazine où l’on pouvait apercevoir des femmes absolument parfaites : fines, grandes, dents blanches et cheveux brillants. Le rêve que j’ai toujours souhaité. Je voulais être ces filles qu’on voyait dans les magazines people.
Bref, je m’éloigne du sujet… Actuellement je suis en train de penser à ma mère dont je n’ai plus de nouvelles depuis qu’on est parti. J’aimerais lui dire les choses… je n’ai pas envie d’être à demain… j’aimerais qu’elle me prenne dans ses bras chauds… Je voudrais ses caresses qui touchent mon visage en me disant que je suis belle et en me rassurant que demain tout se passera bien mais malheureusement, je ne l’ai pas le soutien de ma mère. Demain va être un grand jour pour moi. 
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Nous sommes arrivés dans notre nouveau logement. Mon père me réveille en sursaut et j’essaye d’ouvrir les yeux mais le soleil m’éblouit. Puis, je sors de la voiture, je regarde les bâtiments qui sont très grands, vieux. Certains sont en travaux. En regardant cette petite ville, ces immeubles et ces personnes que je ne connais absolument pas, je sais pertinemment qu’une nouvelle vie commence pour moi et pour mon père. On entre dans l’immeuble ; on monte les escaliers et en même temps, mon père m’informe qu’il n’y a pas d’ascenseur et que nos voisins, c’est une famille d’origine cubaine avec un fils : Alejandro. Je n’ai pas envie de me faire des amis pour l’instant et puis, je ne le connais même pas. C’est bon !!!! Mon père commence déjà à m’énerver, mais je le ne montre pas, je dis juste avec un air froid : « d’accord ». On est devant la porte ; mon père cherche les clés et ouvre directement.
Quand je rentre, je remarque que tout est blanc, même le salon. Je cherche au loin ma chambre, je rentre, je pose directement mes affaires sur mon lit et je commence à mettre tous mes posters préférés, en essayant au maximum de me sentir comme chez moi. Je me pose sur mon lit et j’ai une envie soudaine de pleurer, mais au moment où mes larmes commencent à couler sur le long de mes joues, j’entends mon téléphone sonner. Je le prends et vois un message de ma mère : « Coucou, ma puce, c’est maman. Je sais qu’entre nous tout est compliqué et surtout avec ton père en ce moment. Je voulais te souhaiter une bonne rentrée pour demain ! Fais-toi des amis ! je t’aime ». En voyant ce message, des larmes m’envahissent et je pleure sans m’arrêter… Je la déteste mais je l’aime parce que ma mère reste ma mère mais à ce moment-là, je ne préfère même pas répondre. Elle m’a abandonnée le jour où j’avais le plus besoin d’elle dans ma vie. Pour aller mieux, je mets de la musique à fond dans mes oreilles pour n’être que concentrée sur la musique. 
CHAPITRE 1. Le premier jour dans ma nouvelle vie de lycéenne


Le réveil est compliqué, beaucoup de stress s’accumule peu à peu…
beaucoup de questions me traversent l’esprit pour cette première journée.

Sur le chemin du lycée, une envie de faire demi-tour me passe par la tête
mais je reste déterminée en espérant une bonne année dans ce nouvel endroit.
En arrivant, je me sens seule et impressionnée par tous ces regards insistants.

Je sais qu’au fond de moi ils me regardent juste car je suis la nouvelle
Mais je ne peux m’empêcher de me dire que quelque chose cloche en moi.

Tout d’un coup, mon cœur se met à battre bien plus vite
que d’habitude, à l’idée de me dire que tous
ces chuchotements me sont destinés.

Soudain, un groupe de filles s’approche de moi et commence à me
bombarder de questions. Intimidée, je tente quand même de me présenter
et de sympathiser petit à petit.
Après un court échange , la sonnerie retentit….

Mon premier cours était avec monsieur Muller, le professeur de maths.
Je rentre dans la classe, essoufflée et en retard, après avoir enfin trouvé la salle dans ce labyrinthe de couloirs.
Dès que j’ai passé le seuil de la porte, je sens des dizaines de paires d’yeux sur moi. Un sentiment d’angoisse m’envahit, alors que la classe restait silencieuse en se demandant qui j’étais.
Après ces quelques secondes qui me paraissent des heures, un élan de courage me prend:


- «Bonjour, je suis la nouvelle élève, je m’appelle Ambre ! »
- «Enchanté Ambre, assieds-toi où tu veux ! » me dit
monsieur Muller

Soulagé, je me rends rapidement à une place au fond, seule,
étant donné que les maths, ce n’est pas mon point fort et que
je n’arrivais pas à comprendre un seul mot de ce qu’on m’explique.
Je décide alors d’observer tous ces gens et d’imaginer la vie de ces personnes que je ne connaissais pas encore… Au moment de l'appel, j'entends le nom de mes nouveaux camarades: Alejandro, Karim, Mehmetan, Charlie...

« Oh ! lui a l’air réservé seul dans son coin! Et lui a l’air d’être méchant et perturbateur assis au fond de la classe à dessiner sur la table et elles ! elles ne font que rire! Elles ont l’air drôles et gentilles…. »

Mais j’espère ne pas me faire des préjugés et de fausses idées.

La sonnerie retentit…
Veille de la rentrée Ambre :
Je suis au lit
Je réfléchis
à l’année qui s’annonce

Mon corps pourtant
si large et si grand
est trop petit pour moi

Les profs rabâchent
que chaque rentrée
est un nouveau départ,
Mais cette année j’ai beaucoup changé

Jour de la rentrée Ambre :
Mon lycée c’est un de ces blocs de briques
Qui doit dater de la crise des années trente

On y vient de tous les coins de la ville, en bus, en train
et moi, à pied, quand il fait beau, c’est pas très loin

C’est pas comme mon ancien lycée, en verre comme un vaisseau
non, c’est le bahut de quartier typique, rien de spécial

C’est pas pire qu’ailleurs, c’est un endroit comme un autre
je l’adore pas. Mais j’ai peur. Je sais qu’au bout, y aura la porte de sortie
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