Concours Archéo'défi des 5èmes LCA

1969 Un jour, je me réveille en entendant des coups de pioche autour de moi. Je pense que ce sont mes maîtres qui étaient de retour. Quelqu’un ouvre le sac dans lequel je me trouve encore et un inconnu vêtu d’étrange façon s’écrie&nbsp;: «&nbsp;Bon sang, c’est un vrai trésor&nbsp;!&nbsp;». Cette personne me débarrasse délicatement de la terre et de la poussière qui m’ont enveloppée au fil des siècles, avant de me déposer précieusement dans ses affaires. Je suis transportée dans un engin de métal jusqu’à une maison immense entourée d’immenses structures d’une hauteur inimaginable. Je suis restée dans cette demeure géante pendant au moins un mois puis on me transporta encore une fois. 1969 Ma découverte intéresse de nombreux confrères car ce ne sont pas moins de 370 objets en bronze que j’ai mis au jour&nbsp;: des statuettes, des objets du quotidien… Nous faisons des recherches encore et encore mais nous ne pouvons que confirmer l’époque de&nbsp;ces objets. Nous ne pouvons pas parvenir à prouver l’origine ou la raison pour laquelle ils ont été enfouis ensemble. Je suis pourtant intimement convaincu qu’il s’agit du trésor de l’ancêtre dont mon père m’avait raconté l’histoire il y a une vingtaine d’années.

Tous les deux ans le Service départemental d'Archéologie organise un concours destiné aux collégiens du département. les 5èmes latinistes du collège y ont participé malgré les circonstances difficiles. Ils ont donc écrit un texte grâce aux moyens de communication à distance dont nous disposions.

- «&nbsp;Et le coq&nbsp;? Il sert à quoi&nbsp;?&nbsp;» ai-je demandé à mon père. - «&nbsp;Ce gallinacée était, en quelque sorte, le symbole des Gaulois&nbsp;» me répond-il. Alors mon père sort le texte et il le lit&nbsp;: - «&nbsp;Au tournant des IIIème et IVème siècles, la région de Bavay, autrefois Bagacum, était troublée par des vagues successives d’envahisseurs. Le forum est transformé en place forte. Les habitants fuirent devant les hordes de barbares. Certains prirent tout de même le temps de cacher leurs biens les plus précieux dans l’espoir de les retrouver en des périodes pacifiées.&nbsp;» - «&nbsp;C’est tout&nbsp;! C’est fini&nbsp;?&nbsp;»&nbsp;ai-je demandé, intrigué. -«&nbsp;Oui&nbsp;» répondit mon père. «&nbsp;La statue a dû être enterrée lors d’une guerre par mon ancêtre voulant certainement la récupérer ensuite mais il a dû mourir entre temps ou ne pas pouvoir revenir.&nbsp;» -«&nbsp;Et le trésor&nbsp;?&nbsp;» insisté-je. -«&nbsp;Il n’a pas encore été retrouvé» m’apprend alors mon père. Je me promis alors, en ce dimanche soir de 1949, de devenir archéologue pour retrouver ce trésor bavaisien.

Le texte a été écrit avec les collaborations de : Toscane Vimercati-Crespel Léane Pillier Louis Corbillon Maylis Delacroix Angie Godderis Mathis Bernard Hugo Cassar Cléa Deraet Emma Godderis Léonard Keïta Lisa Lamur Maeva Lesage Louis Gouverneur Zélie Merlin-Dupriez Victor Maillard

Les laraires ont été fabriqués par : Cléa Deraet Léane Pillier Léonard Keïta Maeva Lesage Mathis Bernard Toscane Vimercati-Crespel Angie Godderis Emma Godderis Lisa Lamur Louis Lavallard Victor Maillard Zélie Merlin-Dupriez Justine Maitre

En prolongement, pendant les vacances, les élèves pouvaient, selon les possibilités liées aux circonstances, fabriquer leur laraire. Voilà leurs réalisations.

IIIème siècle Etre un dieu Lare signifie protéger la demeure de mes propriétaires. Je suis une statue en bronze plutôt jolie. Sur ma tête repose une couronne de laurier, une tunique tournoie autour de moi et je tiens une corne d’abondance débordant de fruits. Je remplissais plutôt correctement ma fonction&nbsp;: mes propriétaires sont de riches fonctionnaires romains installés en Gaule belgique, à Bagacum. Ils m’avaient installée sur un autel dans leur villa. Les offrandes étaient régulières et abondantes. Mais au bout de quelques années, ils m’ont de plus en plus souvent demandé de les protéger car les Barbares étaient annoncés, venant de l’Est. J’ignorais ce que cela signifiait jusqu’à ce soir où je me retrouve au fond d’un sac en jute en compagnie de nombreux autres objets de bronze qui décoraient l’intérieur de mes protégés ou leur servaient quotidiennement. Il y a des cris autour de moi et j’entends mon maître dire&nbsp;: «&nbsp;Il faut enterrer le sac, on le récupérera plus tard.&nbsp;» Tout-à-coup, il n’y a plus un bruit. Le silence absolu. Je décide de dormir…

1969 Je suis archéologue. Mon objectif est de trouver le plus de traces possibles du passé. Je me suis spécialisé dans la période antique. Ce lundi, à 17h pile, je découvre un petit objet au milieu d’une multitude d’autres. Celui-là brille un peu. Je prends un petit pinceau et frotte doucement avec des gants, et je découvre une petite statuette. Il me semble que c’est celle d’un dieu Lare car elle me rappelle ce que j’avais appris en cours de «&nbsp;Culture et religion&nbsp;antique&nbsp;». Je revis ce que nous avait montré mon professeur alors&nbsp;: l’image d’un jeune homme avec une tunique, une couronne de laurier, une corne d’abondance. Les dieux Lares étaient les divinités protectrices des Romains, en particulier de leurs maisons. Cette statuette me rappelait aussi autre chose&nbsp;: une photo que m’avait montrée mon père alors que je n’étais encore qu’un enfant et qui avait guidé le choix de mes études. Je mets donc ma découverte du jour bien à l’abri pour la ramener au Service d’Archéologie dont je dépends.&nbsp;

Concours Archéo'défi des 5èmes LCA

1949 C’est un dimanche et il est environ dix heures du matin quand mon père reprend ses papiers. Mais quels papiers&nbsp;? Eh bien, cela faisait au moins deux semaines qu’il complétait son arbre généalogique et qu’il nous avait promis, à ma mère et moi, de nous expliquer, en détail, l’histoire de sa famille. Les photos de deux statuettes en bronze et un texte semblaient essentiels à son explication. Il y avait, sur une photo, un coq banal pris de profil et sur l’autre, un personnage presque étrange qui était de face. Il tenait debout et avait une sorte de tunique tournoyante, il possédait également une corne contenant beaucoup de fruits. Sur sa tête, une couronne de laurier me faisait penser aux Romains de l’Antiquité. Je n’avais&nbsp;jamais vu de telles statues et je ne voyais pas du tout le lien entre le coq et le personnage. Mon père nous installe sur le canapé le plus confortable du salon et se met en face de nous. Il inspire profondément et commence son récit&nbsp;: - «&nbsp;C’était au tournant des IIIème et&nbsp;IVème siècles dans le village gallo-romain de Bagacum. Un de mes plus vieux ancêtres habitait dans une villa assez importante et passait souvent des commandes chez le bronzier. Le&nbsp;marchand lui avait donc réalisé de nombreux objets, un véritable trésor&nbsp;accumulé au fil du temps !&nbsp;Celui-ci était composé de trois-cent-soixante-dix pièces de bronze dont les statuettes d’un dieu Lare, divinité protectrice du foyer et d’un coq». Mon père brandit les deux photos des statues. C’était donc cela le personnage étrange… Un dieu Lare…

1969 Moi, ce que je veux, c’est retrouver ma fonction&nbsp;: protéger. Mais je suis devenu un trésor archéologique et ma place est désormais dans un musée. 1969 Avoir découvert ce trésor me donne la sensation du devoir accompli et cela me réchauffe le cœur&nbsp;de savoir le dieu Lare et son gallinacée de compagnon dans la vitrine que nous lui avons consacré au Musée de Bavay. Aujourd’hui Cela n’est pas si mal le musée. Je suis installée sur un socle qui pourrait être un autel et beaucoup de gens viennent me voir. Et qu’ils croient en moi ou non, j’ai décidé de protéger leur maisonnée

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