Anthologie poétique sur le thème des objets. 2022

Ce que cachent les objets

La feuille La feuille, un objet très simple Mais qui a beacoup de fonctions Depuis écrire cette poésie Jusqu'à faire un avion en papier Dans un cours de caligraphie Ou aussi un origami colorier Et apprendre à écrire Dans la clase d'orthographe Lancer un ballon de basketball Vers l'autre côté du terrain La feuille, un couteau mortel Qui me donne ma blessure la plus douloureuse. Mais avec elle, on apprend à les guérir Mais le plus important c'est Juste de ne pas arracher les cheveux de leurs propriétaires

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SOUVENIRS Je me les mets aux oreilles Et les souvenirs troublent mes pensées Et les souvenirs apparaisent sans arrêt La musique, la mélodie, la ballade, la cantate Me font penser Aux calins, aux bisous, aux sensations Dont j'aurais du mieux profiter Tout a coup, le son s'arrête La musique arrive à sa fin J'enlève mes écouteurs C'est le vide, je ne ressens plus rien Valentina c.

La maison affreuse

La maison qui&nbsp;siffle comme des serpents sauvages La maison qui craque comme le bois qui a été coupé La maison qui parle et raconte plus qu’une image La maison qui joue comme des enfants La maison qui rigole, joyeuse La maison qu'on envahit La maison qui ne peut résister à la nature La maison qui disparait

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Elle sert à l’industrie, Elle sert à l’agriculture, Elle sert à l’économie, Elle sert à tout. Elle se transforme En liquide, en solide, en gaz; Elle sert à la reproduction Des poissons, des baleines, des requins. L’eau est magique. L’eau est essentielle. L’eau est synonyme de vie.

Les lunettes Muettes Les lunettes et leurs cristaux transparents comme l’eau des glaciers.&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Les lunettes et leur forme qui s'adapte à notre oreille, leur jolie couleur et leur élégante forme. Capables de changer notre vue sur le monde. La facilité de les maintenir propres et de les nettoyer. Les deux branches qui soutenaient étaient merveilleuses. Elles se comparent à la facilité de serrer les vis neigeuses. Les lunettes, amies du soleil, meilleures amies, famille du soleil ! Capables de nous protéger contre cette énorme masse de feu, c’est exceptionnel. Le sentiment de bonheur que j’ai quand je mets mes lunettes. C’est incomparable de pouvoir voir tout clairement. Je vois explicitement la ronde pendulette. Les lunettes me donnent un sentiment de plaisir que j'ai régulièrement.

Je ne peux pas l’expliquer, c’est comme expliquer le vide.&nbsp; Le sentiment de d'insatisfaction que j’ai quand je n'ai pas mes lunettes, c’est rigide.&nbsp; La seule chose qui peut arrêter ce sentiment, ce sont mes lunettes. Alors, je demande: sont-elles muettes, les lunettes ?

Parchment

Les Livres Les Livres sont comme des films écrits On invente les paysages On invente aussi les personnages On écoute en soi tous les bruits Certains livres sont maigres mais gros en imagination Et d'autres sont gros et pleins d'informations Certains ont la forme d'une brique carrée Et d'autres sont seulement des feuilles agrafés Mais ce sont quand même des livres Qui racontent des histoires en vers libres Un livre n'est pas mauvais par son architecture Comme on dit: on ne peut pas juger un livre par sa couverture

Mes facettes~~~

Si j'étais une cascade, Je partirais loin, J'irais voir mon amie la rivière, Qui reste dans son coin, Elle m'emmenerait voir son père, Qui m'expliquerait pourquoi Il était si loin de moi. Shhh! Je suis tranquille comme ça. Si j'étais la mer méditerranée Calme ou agitée, J’enfermerais des trésors, Peut-être même des dinosaures, Je transformerais les visages, Ou refléterais les nuages.&nbsp; Si j'étais l'eau de la pluie, Je ferais pousser les forêts, les fleurs, les légumes et les fruits, Et je glisserais entre les doigts De chaque maladroit. Glou glou comme un bébé avec du froid.

&nbsp;Le Ballon Avoir un ballon c'est magique, j'aime plus un ballon qu'écouter de la musique, quand je sors de la maison pour jouer je deviens heureux je deviens joyeux. Moi j'aime le foot de toute mon&nbsp;&nbsp;âme voir un match c'est ce qu'il y a de plus beau voir les joueurs utiliser leurs meilleures techniques pour gagner avec leur équipe.

Avec toutes le touches du monde Et le pouvoir du soleil La Calculatrice peut produire&nbsp; De mathématiques merveilles&nbsp; Des numéros et tant de chiffres&nbsp; Qu'en dirait que ses possibilités sont illimitées&nbsp; La calculatrice… c’est comme un cerveau&nbsp; Très efficace mais pas si lent L'idée même est impressionnante&nbsp; Calculer mobilement en Arabie ou à Nantes&nbsp;

L A C A L C U L A T R I C E

CE QUE CACHENT LES OBJETS

ANTHOLOGIE DE POÈMES QUI (D)ÉTONNENT SUR LE THÈME DES OBJETS

Quand je mets les lunettes de quelqu’un&nbsp; Je vois mal Je vois flou&nbsp; Comme de la pluie sur une fenêtre Mais cette personne voit parfaitement Avec une clarté impressionnante&nbsp;&nbsp;&nbsp; Parfois je vois flou Mais je n’ai pas de lunettes&nbsp; C’est mon chagrin qui arrive&nbsp; Comme si la nuit se réveillait&nbsp; La lune prend le contrôle de mon corps&nbsp; Et d’une seconde à l'autre je me sens en hiver&nbsp;&nbsp; J’aimerais que tout le monde&nbsp; voie comme moi&nbsp; Qu’on se mette à ma place&nbsp; Mais je ne peux pas Tout le monde voit flou&nbsp; d’une manière différente&nbsp; Martin Larrain

Les escaliers, Je montais les escaliers ce matin, le grincement du bois résonnant sur mon passage, long chemin,l’obscurité,l’éclairage la seule espérance á la fin du chemin, Je regarde à mes côtés les murs me parlaient les souvenirs revenaient et les images chantaient Les escaliers, aussi longs que l’infini aussi forts que notre amitié mais tu savais que tu devais parfois descendre pour pouvoir monter L’histoire de la vie, les escaliers. Charlotte Raab

Elles sont suivies de productions personnelles des élèves sur le thème approché en classe - les objets -, accompagnées d'illustrations, au gré de leurs auteurs, responsables également de leur mise en page. Le thème du concours Poéclic était, pour 2022, "des poèmes qui (d)étonnent !". La vision des objets proposée par les jeunes auteurs dans la deuxième partie de cette anthologie détonne ou étonne invaria-blement. Mais n'est-ce pas le propre du regard poétique de bousculer, de troubler, de faire voir autrement ?

Les couteaux Lles couteaux sont vraiment beaux Avec eux on peut couper du pain&nbsp; On peut comparer leur couleur argentée avec une monnaie Les deux sont éclairants et importants Malheureusement les couteaux sont dangereux On peut se couper un doigt quand on coupe du pain Et ça ce n’est vraiment pas beau En dehors de ses défauts&nbsp;&nbsp; Les couteaux sont beaux&nbsp; Les couteaux sont l’amour&nbsp; Les couteaux sont la vie&nbsp; Santiago C.

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Les verres Les verres ne sont pas verts Mais ils sont fait de verre, Vides, on voit à travers L'eau claire telle une rivière Cling! chantent les verres joyeux qui s'entrechoquent, pendant les fêtes, ils s'habillent de toutes les couleurs En rouge, orange, jaune ou rose Ils accompagnent parfois de grands discours. À la fin des festivités, ils se dirigent en cuisine, pour prendre un bain savonneux. Enfin ils retrouvent leur étagère en compagnie de leurs voisines les tasses, pour se reposer un moment avant de briller à nouveau entre les mains d'un humain.

Le vélo 
 Le vélo est incroyable
 C’est un objet incomparable
 Sans arrêt monter et descendre
 Sans arrêt se lancer et sauter. Le vélo nous permet
 de faire plusieurs choses en effet.
 Quand on fait du vélo on peut voyager
 physiquement mais aussi spirituellement
 Avec cet objet On peut aller lentement
 Mais aussi très rapidement.
 On peut parcourir les villes
 On peut parcourir les montagnes
 Le vélo, c’est un objet transcendental.

Grey polka dot border

Le petit bateau Oh mon petit bateau&nbsp; Je vais te laisser sur l'eau Attention de ne pas te retourner Parce que le vent vient de bâbord Oh mon petit bateau&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Tu peux observer cette vague Attention avec la bôme Parce que nous allons virer à tribord Oh mon petit bateau&nbsp; Un coup de vent arrive&nbsp; Tu dois faire attention De ne pas te pencher Avec ton timonier dedans Pauvre petit bateau Il est tombé dans l'eau Il ne peut pas se retourner Je crois que c'est la fin&nbsp; De ce petit bateau

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Je prends ce soir Comme toujours Ma guitare. Je lui parle Elle me répond. Je lui raconte mes secrets Et elle les garde. Elle est à la fois Mon transport et mon accompagnante Elle m’emmène dans un parc J’écoute les bruits des petits enfants, Leurs cris et leur chant. Elle me protège aussi Dans l’abîme le plus profond, Le plus sombre et lumineux Où l’on voit de grandes bêtes Et l’on écoute leurs rugissements Graves et forts.

Et parfois je sens les odeurs Des plats mi-cuits Pour un repas en famille. Je mets les pieds sur le sol Et je pars là-bas Pour colorier mon coeur Ou celui de quelqu’un Avec des sons coordonnés à l’âme Des sons comme des bonbons Si sucrés et si bons Finalement, le voyage s’arrête. Le spectacle est fini Et les lumières s'éteignent.

Je trempe mon clavier dans une touche de crème. Quelque chose s'ouvre une fente un regard strié dans la lumière. Je tape et au bout du doigt aussitôt sur l'infinité de la Terre quelqu'un décortique la magie. je trempe ma langue dans le bazar qwertzuiop,&nbsp;je grave mes sillons automates. Mes cambrures, mes arrondis, et tous ces doigts en l'air qui menacent ou désignent. Je dénoue la pelote des fissures, les pochoirs arial times roman courrier. Les pince-moi typographes longuement cheminent par famille par odeurs par tous les sens. Et je regarde du haut de ma fourmilière s'agiter les hyménoptères littéraires, les ouvrières alphabétiques en service. Elles surgissent du fond noir de l'écran passent sous la porte muette, traversent le verre comme

pousseraient des perce-neige ou des passe-muraille. Rapides et blanches comme une trace de farine qui tomberait de mon âme. Parades raides de leurs pas fantassins. J’écris au défilé.

Mon téléphone s’allume. Le monde autour de moi s'éteint. Mes doigts pinces de crabe volent sur l’écran. A l’instant, partout sur la terre, mes messages sont reçus.&nbsp; Mais il faut toujours plus vite, toujours plus court : JSP, WTF, JTM, XD, MDR… Pince-moi ! LOL

Le crayon Le crayon écrit au défilé comme Le crayon veut dessiner Mais la fille préfère écrire sans s'arrêter&nbsp; Le crayon caresse le papier Le crayon commence à danser Le crayon voyage lentement Le crayon glisse tendrement Sur le papier, rien ne peut l'arrêter Le crayon a envie de faire autre chose Le crayon veut voir la vie en rose Mais quand pourra-t-il penser par lui-même? Quand pourra-t-il libérer ses ailes? Le crayon est comme un ours qui a hiberné, Le crayon a besoin de se reposer Le crayon se réveille, il n’est plus sur le papier Le crayon se retrouve seul, à la poubelle.

L’eau Je m’assis sur la nappe et ouvris le panier. Je sortis le pain et le pâté Sans oublier les raisins. Pendant que je mangeais, je regardais aux alentours. Je vis un beau lac devant moi, Une rivière à droite, Un ruisseau à gauche, L’eau était partout où je posais le regard. Quelle chose intéressante qu’est l’eau. Elle sert pour arroser les plantes, Pour la survie des animaux et des humains; Elle est une source d’amusement pour les enfants Ils y nagent, ils y flottent, ils y jouent.

Les pointes Est-ce que tu vois ses vieilles et moches pointes? Personne ne les veut J'essaie d’appuyer délicatement mes vieilles racines à l'intérieur d’elles De petits accords commencent à sonner Est-ce que tu les entends? Je sens qu’elle volent Elles sont comme des ailes Elle me font lutter contre tout ce qui me retient Je sens comme elles se transforment en art En un art différent des autres Ces fortes odeurs qui pénètrent dans mon nez Ces odeurs de fleurs, de champs et de magie Me font me souvenir de mon enfance

Des pirouettes, des tendus des jetés, des grands battements Elles ne peuvent pas s'arrêter Je sens le bruit de quelque chose&nbsp; qui se déchire et se brise Je ne peux plus De petites blessures apparaissent sur mes racines Des secondes plus tards ces pointes ont disparu Je ne les sens plus &nbsp;et je ne les vois plus Sofia Belmar

Mon Téléphone&nbsp; J’étais seule à la maison Par une pluvieuse nuit d’hiver, froide comme la neige J’écoutais les nuages pleurer Je m’ennuyais Je prends mon téléphone Et je rentre dans la galerie de photos, Cela repose mon esprit, Y entrer, c’est faire un voyage dans le passé C’est comme ouvrir une boîte perdue après beaucoup de années, Mon âme est rajeunie&nbsp; Je souris, je rigole rien qu’avec ces réminiscences&nbsp; qui habitent dans ma petite boîte personnelle Je ressens des millions de sentiments en un moment&nbsp; Mais le plus douloureux c’est qu’ils n’habitent que dans mon petit monde appelé “souvenirs”

Le tourbillon d'émotion La neige sur la pointe Et la terre sous elle La montagne se réchauffe Et la neige fond La bouche se dépose Et j'ai besoin d'une boisson

Le stylo, le simple objet avec lequel j'écris ce poème, commença à me montrer toutes les histoires qu'une fois j'ai créées. Un objet comparable avec l'outil d'un dieu, chaque fois qu'on écrit une histoire c'est comme si on inventait une réalité, un monde. Je peux même décider ce que je vais faire avec la vie. Je suis un créateur et mon stylo est mon arme. Une arme qui ne fait pas nécessairement du mal.

Cette anthologie a été réalisée dans le cadre de notre participation au concours Poéclic. Ce concours se décline en trois parties: la lecture expressive d'un poème "offert" à la classe par un auteur contemporain, dans notre cas, un poème d'Anna Jouy, lu sur fond sonore du Danzón n° 2 d'Arturo Márquez ; l'analyse et le commentaire de ce poème ; et l'écriture d'un poème - de deux courts poèmes, dont un visuel, dans notre cas - "offert(s) en retour". Ces productions constituent la première partie de l'anthologie.

La Porte La porte te souhaite la bienvenue à bras fermés ou te donne un adieu à bras ouverts. La porte te voit entrer et sortir. Chaque personne qui la ferme chaque personne qui l'ouvre chaque personne qui la claque chaque personne qui l’écoute grincer entre et sort par la porte. Mais certaines personnes entreront mais ne sortiront jamais par la porte.

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La Fleur

La fleur a son nom, son essence, et son expression. On peut la voir et l'apprécier dans le silence, et se rendre compte qu'elle est en train de crier dans ses différentes formes. Par sa forme, ses pétales étendus dans lesquels les pointes commencent à se plier. Par sa couleur, le rose délicat au centre qui commence à virer à un rouge fort et intense. Par sa taille, petite, qui donne l'impression que c'est quelque chose de fragile et délicat, qu'un simple mouvement brusque peut le casser. Les fleurs naissent dans le mystère pour donner de la couleur à la vie, Elles sont le symbole de l’amour,&nbsp; Les fleurs du pardon,&nbsp; Les fleurs de la joie,&nbsp; Les fleurs de la tristesse. Si l'amour est doux comme une fleur, alors ma mère est cette fleur.

L’allumette Allumette, allumette, Donne-moi ta vie Laisse-moi garder ton fils Et le faire grandir comme un grand bon feu Pour qu’il me protège du froid Et que, pour moi, il cuisine Et qu’il m’illumine Et qu’après il meurre En me laissant seul Sans mon fils

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FLEUR DU SOLEIL Entouré du bruit scandaleux de notre ville&nbsp; Le petit murmure de la rivière est obscurci Entourée de gratte-ciels éteints et de furieuses automobiles La lumière des téléphones est éclaircie Cependant, avec l'arrivée du soleil Sans nulle aide sortent du fond de la terre Mettant fin à leur long sommeil Des soleils en fleurs au bord de la rivière Un tapis d’or couvre les chemins des pas pressés Il vient peindre les ignobles paysages Et s'imprègne dans la peau de la rivière dressé Peux-tu lever les yeux pour voir son lumineux visage? Une fleur à pétales si délicats, Mais Elle veut juste te tromper Elle a de solides racines et ne meurt jamais Simplement elle dort en hiver Pavot Californien Est-ce qu’on se reverra Le printemps prochain?

Le piano Le Piano, avec ses pieds, nous poursuit. Le Piano&nbsp;fait danser notre cœur. Il peut nous rapprocher de nos sentiments et il nous éloigne de nos problèmes, Il nous fait réfléchir, il est très doué avec les mots,&nbsp; il peut nous rendre heureux ou triste s’il veut. Je le considère comme un bon musicien, comme Ludwig,&nbsp; il peut chanter toutes ses notes à la perfection. Mais sa passion n’est pas nécessairement la musique, Sa passion est de courir dans les cœurs des gens, tous les jours, toutes les heures, toutes les minutes. A chaque seconde.

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