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The look of the others 4D

by quatrièmeD

Pages 4 and 5 of 266

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Mes yeux s’écarquillent. Elle qui a tout, elle que tout le monde aime, veut être mon amie ? Pourquoi moi ? Je retire mon bras et recule. Non, non. Ce n’est pas vrai, elle ne veut pas être mon amie. Elle veut juste m’approcher pour pouvoir mieux me jeter après. Je ne me ferai pas avoir. Pas une nouvelle fois. Je m’enfuis presque en sortant de la classe. Mais je ne fais pas long chemin et trébuche dans le couloir. J’entends des éclats de rire et mon sang se glace. Une voix masculine prend alors la parole : 
“Bah alors Tom, on a enfin trouvé sa place ?”  
Les rires se font plus bruyants. Je souhaiterais m’enfouir sous terre. Je tente de me lever mais mes jambes tremblent et je me réétale sur le sol.  
“Regardez-le, à tenter de se relever, il fait pitié.” 
Mes yeux s’emplissent de larmes et je baisse la tête. Je ne veux pas leur donner le plaisir de les voir.  
“ Comment ai-je pu un jour être ami avec ce déchet ?” 
“Pareil, il ne mérite même pas de vivre.”   
Je suis habitué à ces insultes, je ne dois pas les laisser m’atteindre. Mais c’est plus fort que moi. Les souvenirs douloureux me submergent et j’éclate en sanglots. Cela ne fait qu’accroître leur amusement. 
“ Tu chiales la pédale ?” 
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C'en est trop. Malgré les tremblements, je me mets debout et me tourne vers eux. Elliott et Zélie. Les personnes qui étaient autrefois les plus chères à mes yeux. Que j’aimais plus que ma propre vie. Et qui m’ont trahi. Qui m’ont détruit. J’essuie les larmes qui coulent sur mes joues et leur tourne le dos. Tant pis pour les cours, je rentre chez moi. Mais arrivé devant le perron de ma maison, je m’arrête. C’est une maisonnette, bleu ciel, entourée de parterres de fleurs, très accueillante et lumineuse. Pourtant, je ne m’y suis jamais senti chez moi. J’entre et me dirige vers ma chambre, à l’étage. Une chambre basique, d’un lycéen banal. Je m’allonge sur le lit et tente de me détendre. Sans résultat. Je me redresse et saisis un livre sur ma table de nuit. Un livre...envoûtant. Pendant les instants où je le lisais, c’était comme si je m’évaporais de la réalité et que j’entrais dans l’histoire. Les soucis n’existaient plus, la douleur m’était inconnue. Et si...

Mon regard s’éclaire soudainement et je sors précipitamment de la maison. Machinalement, je me dirige vers l’arrêt de tram le plus proche et m’assois sur un banc. Là, je prends enfin la mesure de la situation. Je suis sorti en trombe du lycée, sans attendre la fin des cours, alors que la période des examens approche à grands pas. Et tout ça pour quoi ? Pour aller dans une vieille bibliothèque ? Qu’est ce qui ne va pas chez moi ?