Des morts bien naturelles

by Bernard MARSIGNY

Pages 2 and 3 of 25

Loading...
Monsieur le Maire de Saint-Etienne de Chigny,

Vous avez eu l’an passé la douleur de perdre coup sur coup trois de vos
sympathiques concitoyens.
Je dois vous avouer tout de suite que je les ai un peu aidés dans cette démarche. J’avais pour cela de très solides raisons que je vous exposerai en temps voulu.

Mais commençons par mon installation dans votre village.
Loading...
Lorsqu’on débarque, Monsieur Le Maire, dans un village aussi charmant que le vôtre, la première chose à faire est de se fondre dans la population locale. Je me suis donc fondu avec application. J’ai pris ma carte à l’Association Communale de Chasse Agréée et ai rejoint tous ces nobles « Rambo » du dimanche, dont le niveau mental se situe en règle générale en dessous de la cartouchière.

Je me suis fait un devoir de participer à toutes les battues, avec la ferme intention de ne rien tuer d’autre, pour l’instant, que le temps. Car, Monsieur le Maire, si je suis un assassin, je ne serai jamais un tueur. Le tueur tue par plaisir, alors que l’assassin assassine par nécessité. J’en sais quelque chose. Et je tiens à ce qu’il n’y ait pas de confusion sur ce point.