Sauvons la prof 2

CHAPITRE 1 - LE DERNIER JOUR DE CLASSE

On pouvait distinguer le bruissement de la pluie, les bruits de l’eau qui glissaient par la fenêtre. Après une journée entière de travail, le moment le plus calme est arrivé.

Minuit, exactement, il était 00:30. Assise devant l’ordinateur, j'essayais de terminer le Padlet de Nöel. La fatigue s’emparait de moi, mais l’atmosphère tranquille m’aidait à me concentrer et à continuer le travail. Une longue nuit de silence m’attendait.
La nuit est passée très vite. J’ai sauté du lit brusquement au rythme de Papaoutai de Stromae.

- Merde ! Il est deux heures. Il est trop tard!

Je suis montée dans ma Mini Cooper rouge et j’ai pris la route C-12 en direction de l’EOI Lleida à toute allure. Pendant ce temps, normalement, je profitais du voyage pour écouter la radio et me mettre à jour.

- Comment est-ce possible? J’ai oublié les gâteaux.

Je n'avais pas le temps de rentrer chez moi. Je suis allée à la boulangerie à côté de l’EOI.

- Bonjour
- Bonjour, comment ça va?
- Très mal! J'ai eu une horrible matinée! Avez-vous des croissants, des petits gâteaux aux deux chocolats, des sablés de Noël ou des macarons….. pour 20 personnes?
- C'est votre anniversaire?
- Non, non ... c'est le dernier jour de classe avant les vacances de Noël et je veux apporter des bonbons à mes élèves de deuxième année de français.
- C'est super. J'ai un assortiment de savoureuses mini-viennoiseries croustillantes et fondantes. Idéal pour le petit déjeuner! Fraîchement sorties du four! Vous voulez goûter?
- Mmmmm …… Vraiment délicieuses!!

A la fin, le boulanger a dit: Je vais me rendre à Paris pour les vacances de Noël.

- Quelle coïncidence! Peut-être que nous nous rencontrerons là-bas.

Au bout du compte, c'était une bonne journée. Les viennoiseries ont été un succès auprès des étudiants et des professeurs. Pas un seul! Le boulanger a été très gentil et serviable.

CHAPITRE 2: LE MYSTÉRIEUX MESSAGE

Je me suis réveillée tôt, j’ai mis mon survêtement et mes chaussures de sport et je suis sortie pour faire mon jogging quotidien le long de l’avenue des Champs-Élysées. Paris se réveillait, des boulangeries étaient sur le point d’ouvrir leurs portes aux clients et les rues se remplissaient de gens.

Une douche rafraîchissante pour reprendre des forces et j’ai commencé à travailler. J’avais beaucoup d’examens corriger encore. Je ne réussissais pas à mettre les notes sur Classroom du fait d’une mauvaise connexion WiFi. Quand j’ai enfin terminé, j’ai décidé de vérifier mon courriel. J’ai ouvert un mail avec l’objet « CRISTINA ».

- Qu'est-ce que c'est ça?

Il y avait un seul fichier. Quand j’ai essayé d’ouvrir le nouveau message électronique, l’ordinateur s’est éteint soudainement. Nerveuse, j’ai réouvert le portable mais le mail avait disparu.

- C’est très bizarre! Comment est-ce possible? Ce sera un virus?

J’ai rapidement récupéré l'ordinateur, attrapé les clés et je suis partie. Chez mon amie Paul, nous avons essayé de découvrir ce qui était arrivé. Un message inquiétant a apparu sur l’écran.

“Cristina, aujourd'hui à 22:00 vous avez un rendez-vous au Lapin Agile. Venez sans Paul. Seule.”

- Mon dieu!
- Éteint le portable, Cristina!

J'étais nerveuse et je l'ai jeté par terre. Je ne savais pas ce qui se passait.

- Paul, je t'ai dit que quelque chose se passait avec mon ordinateur!
- Tu sais qui c’est ?
- Non
- Je suppose que tu ne vas pas au rendez-vous, non ?
- Non, non, bien sûr que non, bien sûr que non.

J'ai quitté la maison de mon ami d’enfance très bouleversé. J'ai senti que quelqu'un me regardait. Je tremblais, je marchais sans but dans les rues de Montmatre sous mon parapluie rouge.

Cette nuit-là, je ne pouvais pas m'arrêter de penser à ce personnage mystérieux.

- Quelqu'un m'a joué un mauvais tour. Mais qui?

Eh bien, je dois admettre, que j'étais intensément curieuse. Je voulais résoudre l'énigme, je voulais découvrir qui était derrière tout ça mais j'ai commencé à paniquer... paralysée par la peur.
J'ai pensé qu'il valait mieux l'oublier et rentrer chez moi dès que possible.

Puis je me suis retournée et soudain j’ai entendu la voix de Graziella Santucci. Elle chantait. Je connaissais bien ses chansons. J'ai traversé la rue pour voir la façade pittoresque de cet endroit. Je pouvais voir un lapin blanc parfaitement peint. J'ai été choquée, j'étais devant le Lapin Agile. Le mythique cabaret parisien!

CHAPITRE 3: LE PARAPLUIE ROUGE

Pendant que je savourais mon délicieux cocktail je contemplais l'atmosphère très bohème du Lapin Agile, un lieu mythique à Paris. J'ai regardé les jeunes profiter du concert entre rires et danses. Entre le bruit de la fête et les gens, J’ai cru voir quelqu’un de connu mais soudain le serveur est tombé sur mes pieds. Ma robe bleue était trempée de martini!

Excusez-moi! Je suis maladroit.

J’étais aux toilettes. J'étais fatiguée et étourdie.
Alors que j'allais partir, un garçon étranger
m'a saisi le bras. Je me suis retournée
soudainement.

- Qu'est-ce qui te prend ?
- Cristina?
- Désolée, vous m'avez fait peur.
- Je ne m'attendais pas à te trouver ici, Jérôme!
Quelle surprise!

Jérôme était une personne intéressante mais je n'étais pas d'humeur. Cette soirée-là n'était pas l'une des meilleures. Tout cela était bien étrange, une trop grosse coïncidence. Je m'inquiétais….

À 12:00h il a envoyé un WhatsApp à Cristina:

Il faisait nuit et, regrettablement, il n'avait obtenu aucune réponse. Il a décidé d’aller chez elle. Quand il est arrivé, il a pu voir la Mini de Cristina garée devant la porte. Il a regardé autour de moi et il a vu une lumière très intense qui émanait de la fenêtre de son appartement. Il a sonné à la porte. Personne n’a répondu. Il a encore essayé. Il a alors regardé vers le haut, il a remarqué que la lumière s’est éteinte.

- Mon dieu!

Il a monté les escaliers précipitamment jusqu’au quatrième étage. La porte était fermée, curieusement il n’y avait personne. Quand il était sur le point de partir, il a trouvé un ticket de bar sur le paillasson: un martini consommé au Lapin Agile.

Pardon, avez-vous vu cette fille, récemment? j’ai demandé au serveur du cabaret. Je lui ai montré une photo de Cristina.
Oui, elle était ici hier soir. Elle avait l’air fatigué mais j’ai perdu la trace quand le spectacle a commencé.

“ Comment vas-tu?. Je dois te parler. J'ai des nouvelles”

Alors qu’ils parlaient, il a remarqué qu’il y avait un parapluie à côté du bar. Ça lui semblait tellement familial. Il s’est approché et effectivement, ce parapluie était le même qu’il avait offert à Cristina pour son anniversaire. Il l'avait acheté à François Fereres, la fabrique artisanale de parapluies français la plus célèbre de Poitiers. Ce n’était pas n’importe quel cadeau, mais il était un parapluie anglais de marche tissé dragons bordeaux, très élégant et rustique et adapté à la taille de la personne pour que la marche soit la plus agréable possible. Il l’a emporté.

En rentrant chez moi, il a commencé à pleuvoir. J’ai décidé d’ouvrir le parapluie et un mot est tombé par terre.

“À samedi, à Poitiers. À bientôt. Jérôme.”