Et si...

Ses yeux voyaient double. Elle n'avait plus de force dans les muscles de son corps et son bras, autrefois levé, tomba comme un poids trop lourd à porter. Elle eut une pensée&nbsp;pour&nbsp;ses adorables et merveilleux enfants. Elle les chérissait tant. Tanya espéra qu'ils profiteraient de leur vie, encore loin d'être terminée, et qu'ils ne lui en voudraient pas trop pour les avoir quittés si tôt. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Tanya ferma paisiblement ses yeux vers un monde sans fin, qui l'attendait patiemment. Finalement, n'était-ce pas mieux de mourir&nbsp;d'un&nbsp;cancer plutôt que par la barbarie et les conflits incessants de l'humain ?

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Aslanov la laissa et emporta les dossiers.&nbsp; Akira qui avait découvert la mort de sa grand-mère, le projet ÉCLIPSE, la véritable cause du décès de ses parents, et qui avait réussi à tenir tout ce temps, semblait maintenant se reposer,&nbsp;comme&nbsp;épuisée par&nbsp;&nbsp;les souffrances qu'elle n'avait cessé de subir toute sa vie durant.&nbsp;&nbsp; Le vent emporta&nbsp;la&nbsp;dernière&nbsp;&nbsp;lettre&nbsp;que&nbsp;ses parents&nbsp;lui avaient adressée: "&nbsp;Notre chère enfant, Si cette lettre t'est&nbsp;parvenue, c'est que nous&nbsp;&nbsp;ne&nbsp;sommes sûrement plus de ce monde. &nbsp;La vie est ainsi faite, des gens meurent dans le malheur, pour que naissent dans le bonheur les nouvelles générations. C'est un cycle incessant et essentiel.&nbsp; Nous sommes désolés de n'avoir&nbsp;pu&nbsp;te voir grandir. Nous&nbsp;espérons&nbsp;cependant&nbsp;que tu as&nbsp;réussi&nbsp;tout ce que tu as&nbsp;entrepris&nbsp;et&nbsp;que tu&nbsp;as&nbsp;accomplis&nbsp;tes rêves.&nbsp;&nbsp; &nbsp;Sache que&nbsp;tu&nbsp;n'es pas comme les autres&nbsp;et&nbsp;&nbsp;tu es destinée à accomplir de grandes choses, tu ne le sais peut être pas encore, mais tu vas bientôt le découvrir. Va, innove, crée&nbsp;et oeuvre&nbsp;pour rendre le monde meilleur.&nbsp; Nous t'embrassons très fort,&nbsp; Tes parents qui t'aiment.&nbsp;" L’URSS, ayant prit connaissance du projet&nbsp;ÉCLIPSE, se lança, à son tour,&nbsp;dans des recherches spatiales.&nbsp;Commença&nbsp;alors&nbsp;une lutte technologique incessante entre un pays voulant assouvir sa puissance&nbsp;jusque&nbsp;dans l’espace&nbsp;et un autre qui voulait lui se venger de la défaite précédemment subie. La conquête spatiale débuta. Les États-Unis lancèrent des programmes de recherches jamais vus auparavant, des dizaines de milliers de chercheurs, d’ingénieurs et d’ouvriers furent mobilisés, et du côté soviétique on déploya toute l’industrie du pays.

Le monde, divisé, tendu, avait peur de recommencer une guerre mondiale. Cependant, on&nbsp;n'entendit jamais aucun tir d’artillerie ni aucun bombardement, c’était une guerre idéologique, une guerre froide. Les États-Unis lancèrent le premier satellite artificiel de l’humanité le 30 mai 2028&nbsp;et l’URSS répliqua en envoyant le premier homme dans l’espace le&nbsp;4 juillet 2029. Les États-Unis achevèrent la partie le&nbsp;16&nbsp;novembre 2031, en envoyant les premiers hommes sur la Lune. Le réseau RUC fut créé&nbsp;le 29 mai 2033 par une entreprise américaine. On put dès lors communiquer des informations, et montrer aux peuples opprimés qu'une autre façon de vivre&nbsp;était&nbsp;possible. On leur annonça qu'il fallait se battre pour leur liberté et pour la démocratie. Quelques années plus tard, les peuples européens,&nbsp;&nbsp;sous le joug de l’URSS, se révoltèrent peu à peu. La Terre gronda. La Pologne&nbsp;en&nbsp;fut l’épicentre, puis suivirent la Norvège, l’Allemagne, la Belgique, les autres pays de l’Est, et enfin, l’Ukraine.&nbsp; En Asie aussi, les&nbsp;peuples vivant dans&nbsp;des&nbsp;régimes totalitaires,&nbsp;sous le contrôle de la Russie,&nbsp;se révoltèrent&nbsp;et&nbsp;&nbsp;la République de Chine fut créée.&nbsp; Plus tard, en 2041, le régime totalitaire de Russie fut écrasé et devint une démocratie.&nbsp;Un vent de liberté soufflait&nbsp;enfin&nbsp;sur le monde.&nbsp; En quelques années, l'humanité passa d'un mode de vie arriéré axé sur la guerre et sur la soif de pouvoir, à une société innovante,&nbsp;fondée&nbsp;sur&nbsp;des nouvelles technologies&nbsp;et&nbsp;voulant toujours explorer&nbsp;les territoires situés&nbsp;au-delà&nbsp;de&nbsp;ses frontières. Grâce à ses recherches, Akira&nbsp;avait finalement&nbsp;permis&nbsp;de rendre la vie meilleure et&nbsp;c'est ainsi qu'elle&nbsp;entra dans la lignée de ces inventeurs qui révolutionnèrent le monde.

N'oubliez pas de nous faire part de toute information que vous jugez utile et qu'on ne connaîtrait pas déjà sur la Lune. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;– Message reçu.&nbsp; &nbsp;Les trois hommes sortirent ensuite du vaisseau spatial et posèrent le pied sur le satellite de la Terre. Tout se&nbsp;déroula&nbsp;comme les chercheurs&nbsp;l'avaient prédit. La pesanteur sur la Lune était bel et bien différente de celle de la Terre. Heureusement, chacun des astronautes portait une combinaison spatiale, assez imposante, mais leur permettant de respirer et de marcher sur la Lune&nbsp;sans crainte. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Les astronautes étaient déterminés à montrer au monde entier que les États-Unis surpasseraient l'URSS. Il le fallait. L'État avait dépensé bien trop d'argent et de temps dans cette compétition. Frank Borman, James Lovell et William Anders marchèrent fièrement sur la Lune puis plantèrent le drapeau de leur patrie. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;– Le drapeau des États-Unis est enfin planté sur la Lune ! déclara William Anders d'un ton épanoui.&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;– Bravo à tous ! s'exclamèrent-ils à l'unisson. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Ce moment d'euphorie, où ils s'étaient montrés supérieurs à l'URSS, passé, ils prirent le temps d'observer l'astre sur lequel ils se trouvaient. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Cette face de la Lune ne leur était pas familière. Il devait s'agir de la face cachée de celle-ci. La surface était remplie de sable, de bosses et de trous. Le plus surprenant cependant, était la présence d'une plante mystérieuse. &nbsp;Ils se posèrent tous la même question. « Comment une plante pourrait-elle se retrouver sur la Lune et pousser sur cet environnement inapte ? » Décidant de ne plus&nbsp;penser à cette question dont ils n'auront probablement jamais la réponse, ils s'approchèrent d'une des plantes éparpillées deci delà. Elle semblait curieusement hypnotique. Le jaune chartreuse qu'elle dégageait&nbsp;risquait&nbsp;sérieusement&nbsp;de&nbsp;les assoupir, aussi étonnant que cela puisse paraître. Les astronautes en étaient sûrs, cette végétation ne se trouvait pas sur Terre. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;

&nbsp;Se rappelant des consignes que leur&nbsp;&nbsp;avait&nbsp;donné&nbsp;la&nbsp;scientifique&nbsp;avec qui ils&nbsp;étaient en&nbsp;&nbsp;contact, ils jugèrent bon de l'informer de cette découverte. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;– On a découvert quelque chose d'assez particulier, annonça James Lovell. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;– Est-ce que vous pouvez me dire de quoi il s'agit ? questionna la même femme, avec laquelle ils avaient discuté plus tôt. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;– C'est une plante. On l'a découverte quand on observait la Lune. Il ne doit pas s'agir d'une plante&nbsp;terrestre, on ne l'a jamais vue avant, répondit Frank Borman. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;– Prenez-en quelques unes prudemment. Vous pouvez les entreposer dans le congélateur du vaisseau pour les conserver. Cette plante ne se trouve pas sur Terre, mais ce n'est pas pour autant qu'elle se révélera superflue. Des recherches seront effectuées, à votre retour,&nbsp;pour&nbsp;en apprendre plus sur&nbsp;ce végétal. Vous pouvez maintenant rentrer, vous avez accompli votre mission. &nbsp;&nbsp; CHAPITRE3&nbsp;: Révélation&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;En arrivant au laboratoire, Tanya se prépara pour entrer dans la pièce de recherche. Elle enfila sa blouse blanche, ses gants de&nbsp;couleur analogue, une charlotte et des chaussures bleues. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Les lunettes de protection sur le nez, elle pénétra dans la salle&nbsp;où deux de ses collègues travaillaient déjà. La plante sur laquelle elle œuvrait avait été trouvée&nbsp;sur la Lune, lors de mission Apollon 8, en décembre 1968. Les astronautes l’avaient découverte en très&nbsp;faible&nbsp;quantité, sur le sol de la face cachée. Elle était de&nbsp;petite taille, environ trois ou quatre centimètres pour les plus hautes ; et d’une couleur assez particulière. Un jaune vif, avec une pointe de vert, le jaune chartreuse. &nbsp;Les astronautes avaient prélevé une petite quantité de cette végétation. En revenant sur Terre, ils l’avaient confiée à une des équipes avec laquelle Tanya était en contact depuis une ancienne recherche en commun. Cette équipe avait&nbsp;face&nbsp;à&nbsp;eux une découverte exclusive et secrète. En effet, cette trouvaille n’avait pas été dévoilée au grand public.

Avec la collectivisation,&nbsp;manger à sa faim devenait difficile...&nbsp;Le gouvernement prenait toute la production.&nbsp; Alexei travaillait beaucoup,&nbsp;mais tout allait dans les kolkhozes,&nbsp;et&nbsp;presque rien ne leur revenait.&nbsp; - Sasha ! N'oublie pas d'aller chercher Nina cet après-midi, dit Alexei. Il se demanderait toujours pourquoi son père lui rappelait systématiquement d'aller chercher sa petite sœur : il n'avait jamais oublié. Pas une seule fois.&nbsp; C'était toujours lui qui récupérait Nina, son père n'avait jamais mis les pieds dans&nbsp;une école. - Oui papa, je n'oublierai pas.&nbsp; Il se forçait à rester correct et poli&nbsp;;&nbsp;il admirait la force de son père mais il regrettait de ne pas faire partie&nbsp;de sa vie autant que le faisait son travail.&nbsp; A vrai dire, Sasha était particulièrement stressé. Il avait rendez-vous avec Alexa,&nbsp;et&nbsp;il allait devoir lui avouer qu'il avait été réquisitionné par l'armée&nbsp;soviétique pour combattre les nazis...&nbsp;Comment allait-elle le prendre ?&nbsp; Alexa était une jeune fille épanouie qui dégageait la joie de vivre mais elle avait aussi un caractère très fort... C'était une femme rebelle et qui détonnait dans la haute société de l'URSS. Follement amoureuse&nbsp;de Sasha, elle&nbsp;connaissait&nbsp;ses difficultés relationnelles&nbsp;avec son père. Alexa faisait tout pour l’aider et s’inquiétait pour la moindre chose qui lui arrivait .&nbsp; Mark ZBOROWSKI, son père, était un grand espion sous le commandement de Staline&nbsp;mais seule Alexa le savait.&nbsp;Fille unique,&nbsp;elle&nbsp;vivait&nbsp;avec&nbsp;ses parents&nbsp;dans un palais aussi grandiose et majestueux que le château de Versailles&nbsp;mais&nbsp;voyait rarement son père car il&nbsp;se déplaçait fréquemment&nbsp;à l’étranger.&nbsp; Après une longue année de&nbsp;formation rude et spartiate&nbsp;dans un camp en Sibérie, Sasha était prêt. Il s'était entraîné nuit et jour sans relâche avec tout son bataillon. Il avait fait de gros progrès sportifs depuis son arrivée. C'était le jour.&nbsp; Ce fameux 5 juillet 1942, le jour du départ. Dans quelques heures ils partiraient pour Stalingrad. Ses frères d'armes et lui étaient&nbsp;déterminés&nbsp;à en découdre avec ces Boches. Toute l'armée russe était&nbsp;prête&nbsp;à se battre pour la&nbsp;Nation.&nbsp;

Comment une femme telle qu'Alexa pourrait-elle&nbsp;accepter qu'il parte se battre à la guerre ? Elle s'en voudrait s'il mourrait et serait triste toute sa vie. CHAPITRE&nbsp;2: Stalingrad le 17 septembre 1942, Sasha était caché derrière un&nbsp;pan&nbsp;de mur de l'ancienne école. Tout autour de lui était détruit et à sa droite, deux yeux noirs brillaient. C'était un des soldats de son régiment,&nbsp;Igor,&nbsp;qui&nbsp;avait quelques années de plus que lui. Cependant, en face de Sasha,&nbsp;un casque kaki dépassait d'une cachette. C'était un officier allemand.&nbsp; Sasha resta figé et essaya de calmer sa respiration&nbsp;:&nbsp;à tout moment il pouvait mourir. Il regarda Igor&nbsp;:&nbsp;que fallait-il faire ? Ils s'avancèrent en silence en essayant d'être les plus discrets possible et encerclèrent l'officier.&nbsp; Sans dire un mot, ils sautèrent sur le soldat qui tomba sur le dos. Igor arracha son arme et posa violemment son genou sur sa poitrine,&nbsp;lui coupant le souffle.&nbsp; Les deux&nbsp;Russes connaissaient bien les ordres :&nbsp;ils&nbsp;devaient se battre pour chaque pierre, chaque maison, chaque coin de rue de la ville. Si un soldat russe reculait devant un&nbsp;Allemand sans en avoir reçu l'ordre,&nbsp;il était exécuté par les commissaires politiques. Tout était clair : se battre et survivre,&nbsp;ou perdre espoir et mourir.&nbsp; Sasha était terrifié à l'idée de devoir tuer quelqu'un... mais il n'avait pas le choix. Il fixa l'Allemand. C'était un homme d'une trentaine d'années, robuste, qui avait sûrement une femme et des enfants qui l'attendaient à la maison. Il n'avait pas choisi de se trouver là à cet instant précis. Il avait toute une vie devant lui, une vie heureuse avec ceux qu'il aimait. Mais la loi était la loi. Sasha recula de quelques pas, regarda une dernière fois le soldat&nbsp;terrorisé, tira&nbsp;puis&nbsp;s'enfuit sans regarder&nbsp;le&nbsp;corps&nbsp;inerte. Cela faisait maintenant deux jours que Sasha avait tué l'homme. Il se trouvait actuellement caché dans une maison dont le toit était à moitié effondré. Il mangeait avec Igor un&nbsp;goulache:&nbsp;c'était la soupe spéciale des soviétiques depuis le début de la bataille. Mais l'appétit n'était pas là : Sasha ne se remettait pas d'avoir assassiné cet&nbsp;Allemand.

Nikita trembla à cette pensée. Cette mission était d'une importance capitale pour l'URSS. Ne pas la réussir&nbsp;et c'en était fini de l'empire soviétique&nbsp;. Nikita Romanov eut soudain l'envie de retrouver son mari, lui qui était si réconfortant et calme. Il pourrait sûrement l'aider. La mission en Moldavie n'avait pas été des plus simple. Encore aujourd'hui, elle pesait sur ses épaules. Elle avait besoin de réconfort. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Nikita se souvint de son mari, nommé Aleksei. Il était son amant de combat depuis bien neuf ans. Que le temps passait&nbsp;vite. Ils s’étaient rencontrés lors d’une mission au Kazakhstan en 1958. C’était l’amour fou. Comme dans les films d'amour, généralement assez naïfs, qu'elle avait vus, un seul regard échangé entre eux leur avait suffit pour tomber amoureux l'un de l'autre. Un vrai coup de foudre. Elle qui ne croyait pas à l'amour étant petite, s'était elle-même surprise. Quel retournement de situation ! Elle avait bien essayé de ne pas céder à ses émotions et de supprimer ces sentiments qu'elle jugeait inutiles.&nbsp;Mais le destin était apparemment contre elle. En effet, depuis cette rencontre fortuite, ils ne cessaient de se croiser . Coïncidence ou pas. Il lui fallut deux années entières pour finalement accepter ses sentiments envers Aleksei et par la même occasion, sa demande en mariage. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Aujourd'hui, elle ne regrettait pas cette décision, elle s'en voulait plutôt pour avoir été aussi obstinée à refuser son amour envers son âme sœur. Elle était heureuse, comblée et regorgeait d’amour, que ce soit dans sa vie sentimentale ou professionnelle. &nbsp;&nbsp;La première fois qu'elle&nbsp;connut&nbsp;l'amour&nbsp;, cependant, était en&nbsp;1949. Elle était tombée&nbsp;sous le charme, non pas d’une personne, mais de son travail. Elle s’était engagée dans l’armée à l’âge de 19 ans.&nbsp;Depuis, elle&nbsp;ne l'avait jamais quittée. Nikita s’était toujours surpassée pour évoluer dans les grades de l’armée, jusqu’à arriver à ce poste de&nbsp;Générale. Elle s'était toujours montrée plus déterminée que jamais, à chaque mission, son seul but était la réussite. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Nikita détourna le regard de la fenêtre par laquelle elle regardait&nbsp;un&nbsp;peu&nbsp;plus tôt.

Elle fit face à un miroir. « Qu'est-ce que... ? Un miroir ? » Nikita Romanov était surprise. Elle ne se souvenait pas avoir placé de miroir ici. Peu importe, ce devait être son mari qui a cru bon de le poser là. &nbsp;&nbsp;Le miroir la reflétait à perfection. Nikita observa la figure qui se tenait devant elle. Elle observa son physique, robuste et baraqué. Tous les jours, elle s'acharnait sur les exercices physiques et en voilà le résultat : elle était incroyablement musclée. Son bras gauche était emmailloté&nbsp;de bandages, afin de cacher une cicatrice permanente. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Ensuite, la femme regarda ses longs cheveux bruns. Quelques mèches blanches&nbsp;se démarquaient&nbsp;&nbsp;du lot. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Le regard du visage dans le miroir était perçant, courageux et&nbsp;brave. Sa silhouette dégageait une aura intrépide, hardie et irascible. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Elle avait retenu sa leçon. Auparavant, elle était trop innocente et faible. C'est notamment ce qui a causé son traumatisme&nbsp;lors&nbsp;de la mission en&nbsp;&nbsp;Moldavie. Elle ne sera plus jamais intimidée. Dorénavant, elle vivra sa vie la tête haute, le regard plein d'ambition, de vigueur et d'audace. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Ce jour restera à jamais inoubliable pour elle. Ce traumatisme, elle l'a eu à cause d'un incident pendant cette fameuse mission. Lors de la fin de la bataille, qu'elle menait contre des personnes soupçonnées d'être des espions étrangers, un de ses ennemis réussit à la blesser. Elle reçut une balle dans le bras. La douleur qu'elle avait ressenti n'était pas descriptible. Le cri de détresse qu'elle poussa semblait inhumain. C'était compréhensible, elle n'avait&nbsp;jamais&nbsp;été&nbsp;blessée à ce point-là auparavant. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Elle souffrait mais elle devait terminer sa mission. Elle s'occupa donc de ses ennemis du mieux qu'elle put&nbsp;avant de s'écrouler par terre. D'autres personnes, qui l'accompagnaient pour le bien de la mission, étaient sur place, ce qui lui sauva la vie. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Mais Nikita Romanov ne se débarrassera guère de la peur qu'elle avait ressentie, la peur de mourir. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;

&nbsp;La famille de Tom était enfin réunie&nbsp;mais resta marquée à vie par les événements traumatisants qu’elle avait&nbsp;vécus. Léa,&nbsp;quant à elle,&nbsp;demeura longtemps traumatisée&nbsp;&nbsp;par ce qu’elle avait&nbsp;vu&nbsp;:&nbsp;jamais elle n’aurait pensé l’Homme capable de telles atrocités...&nbsp; &nbsp;Après des retrouvailles&nbsp;riches&nbsp;en émotion,&nbsp;Tom alla voir Léa et&nbsp;lui&nbsp;dit :&nbsp; - Merci&nbsp;infiniment&nbsp;d’avoir été là&nbsp;! Sans toi,&nbsp;jamais je n’aurais eu le courage nécessaire pour sauver ma famille. - Merci à toi,&nbsp;répondit Léa très émue,&nbsp;merci de m’avoir traitée&nbsp;comme quelqu’un d’ordinaire&nbsp;; et&nbsp;merci&nbsp;d'être&nbsp;mon premier ami, mon seul ami. - Désolé de toujours être celui qui interrompt une discussion mais Léa,&nbsp;il est temps pour toi de rentrer&nbsp;:&nbsp;ta mère va commencer à s’inquiéter, coupa&nbsp;monsieur&nbsp;Klatten. Il tendit la montre&nbsp;à sa petite fille&nbsp;et continua :&nbsp; - Elle t’appartient désormais&nbsp;;&nbsp;rends-nous visite de temps à autre ! - Je vous le promets&nbsp;!&nbsp;murmura la jeune fille, qui actionna la montre pour reprendre le cours de l'année 2000,&nbsp;laissant&nbsp;à regret&nbsp;derrière elle des&nbsp;hommes et femmes&nbsp;prêts à donner leur vie pour préserver&nbsp;la liberté, la paix et l’égalité. CHAPITRE 6 : &nbsp;Léa arriva dans le grenier de la maison de son grand-père. Elle était rentrée&nbsp;in extremis car la sonnerie du téléphone retentissait, faisant&nbsp;trembler les murs de la demeure. Léa se pressa de descendre les marches de l’escalier afin d’atteindre le téléphone situé&nbsp;au rez-de-chaussée. Elle manqua de trébucher mais réussit&nbsp;à décrocher&nbsp;à temps.&nbsp;Une voix douce&nbsp;au bout de l'appareil lui&nbsp;dit : - Comment vas-tu Léa ? J’ai essayé&nbsp;de ne pas t’appeler ces derniers jours mais je ne peux plus me retenir. - Très bien&nbsp;mère&nbsp;, répondit Léa,&nbsp;et&nbsp;merci pour tes efforts&nbsp;:&nbsp;je suis consciente que&nbsp;ça n'a pas dû être&nbsp;facile pour toi&nbsp;! - Je suis vraiment contente que tu parviennes à faire preuve d’autant d’autonomie !&nbsp;déclara la mère de Léa. -&nbsp;A dire vrai,&nbsp;mère,&nbsp;j’ai toujours été autonome,&nbsp;mais tu ne me laissais jamais l'occasion&nbsp;d’en faire&nbsp;la&nbsp;preuve, assura Léa.

- Et j’en suis désolée. Je&nbsp;pense donc que tu n’a plus besoin d’assistant désormais. Je suis fière de toi,&nbsp;ma fille. Je rentre demain&nbsp;;&nbsp;surtout,&nbsp;n’oublie pas tes médicaments&nbsp;!- Merci&nbsp;mère, à demain !&nbsp;acheva Léa. Après avoir raccroché,&nbsp;elle&nbsp;sauta de joie dans toute la maison&nbsp;:&nbsp;elle ne pensait pas que sa mère&nbsp;lui accorderait aussi vite&nbsp;autant de liberté&nbsp;!&nbsp;Elle alla dans la cuisine, avala deux pilules et sortit. Elle se dirigea vers la tombe de son grand-père situé au fond du jardin et s’endormit à côté de celle-ci.

et on l'en&nbsp;vit&nbsp;sortir quelques dizaines de minutes plus tard, avant de rentrer à nouveau dans une autre habitation quelques ruelles plus loin. Il fit la même manœuvre plusieurs fois, s'assurant à chaque fois que personne ne le suivait. Il s'entretenait avec de probables futurs camarades, exposant&nbsp;à chaque fois&nbsp;le plan de reconquête de la Russie.&nbsp; Le plan était très simple et parfaitement organisé : lui, s'occupait de rallier&nbsp;le plus possible de paysans et citoyens à leur combat, avec l'objectif d'entraver&nbsp;le commerce et l’industrie par de nombreuses grèves des usines et commerces.&nbsp;Il s'agissait également de&nbsp;bloquer&nbsp;l'accès aux transports et de verrouiller&nbsp;tous les points&nbsp;de passage&nbsp;stratégiques pour restreindre les libertés de déplacements. L'objectif :&nbsp;faire une révolution non-violente, pacifique, pour gagner la confiance du peuple, en restreignant&nbsp;toutes ces libertés. Le Tsar, sous la supplication du peuple, finirait&nbsp;par céder et laisser le trône au peuple&nbsp;et,&nbsp;par conséquent,&nbsp;aux communistes&nbsp;!&nbsp; Pendant ce temps, Staline s'occupait de coller des affiches sur les murs, encourageant à rejoindre le parti communiste et à se rebeller contre la "dictature" capitaliste. Il entra peu après dans un bar, monta sur une table et réclama l'attention des gens présents. Et c'est alors qu'il commença à&nbsp;s'exprimer, captivant le public&nbsp;par son talent d'orateur, les incitant à se joindre à lui, à son combat, à se battre pour regagner leur liberté et leurs&nbsp;droits. Il leur promettait l'égalité, leur faisait miroiter un monde parfait, où&nbsp;il n'y aurait plus ni riches&nbsp;ni pauvres..&nbsp; Mais le rêve se brisa net :&nbsp;les gardes firent irruption soudainement dans le bar afin de capturer l'orateur...&nbsp;Cependant,&nbsp;soutenu par les&nbsp;consommateurs&nbsp;mécontents&nbsp;du dérangement, Staline eut le temps de s'enfuir,&nbsp;déjà&nbsp;en route pour un nouveau bar à conquérir. De son côté, Dimitri&nbsp;se trouvait dans une petite ruelle mal éclairée et peu rassurante. Il parlait avec des personnes dont on ne pouvait voir le visage, caché par une capuche noire qui descendait en cape jusque&nbsp;sur&nbsp;leurs pieds. L'un d'eux faisait le guet, adossé au mur,&nbsp;et&nbsp;écoutait d'une oreille distraite

la discussion des quatre autres. Dimitri parlait vite&nbsp;; il&nbsp;tendit&nbsp;un rouleau de papier entouré d'un ruban rouge à l'une des personnes, et reçut&nbsp;en échange deux documents, fermés cette fois par des rubans dorés. Après l'échange, ils repartirent chacun de leur côté, un sourire étrange aux lèvres, comme après l'annonce d'une bonne nouvelle... A minuit, nos résistants se retrouvèrent dans la&nbsp;maisonnette&nbsp;de Staline, et partagèrent leurs aventures de la journée. Tout allait pour le mieux : chacun avait réussi sa mission, et aucun ne s'était fait attraper. Dimitri leur montra les documents qu'il avait acquis plus tôt dans la soirée. Il s'agissait des plans du royaume et de l'organisation des tours de gardes,&nbsp;afin de&nbsp;mieux&nbsp;s'organiser pour&nbsp;savoir où et quand frapper. Staline leur parla du nombre de personnes convaincues par son discours et prêtes à les rejoindre. Quant à Alexeï, il avait réussi à rallier une bonne partie des paysans, et à fixer&nbsp;avec eux&nbsp;une&nbsp;première&nbsp;date&nbsp;pour une journée&nbsp;de manifestation et de grève.&nbsp; A la fin de la semaine, ils auraient réuni assez de monde, et&nbsp;les manœuvres pourraient enfin commencer... CHAPITRE 8 :&nbsp;Échec Le jour de la Marche était enfin arrivé ! Durant ces deux dernières semaines,&nbsp;très agitées, nous avions réuni beaucoup de monde, mais surtout, nous avions réussi à mener à bien le plan : beaucoup de grèves&nbsp;avaient&nbsp;frappé les usines,&nbsp;et&nbsp;les commerces fermaient&nbsp;désormais&nbsp;un jour sur deux&nbsp;; les gares de St-Pétersbourg étaient assiégées par&nbsp;des centaines&nbsp;&nbsp;de personnes venant écouter les discours de Staline,&nbsp;et&nbsp;d'autres&nbsp;camarades s'étant joints à nous, bloquant et ralentissant les trains. Les paysans se réunissaient en masse sur les places, revendiquant leurs conditions de vie et de travail&nbsp;indécentes et misérables... Bref : c'était une réussite ! &nbsp;&nbsp;Mais tandis que nous nous préparions, je vis Dimitri glisser une arme dans sa veste : -Qu'est ce que c'est ? Une arme ? Mais nous avions bien dit que c'était une marche pacifique ! lui reprochai-je à voix basse pour éviter d'inquiéter Staline.

-Sublimissime camarade ! hurla de joie Staline. Alors, êtes-vous avec nous ? -Comment ça ? demandai-je&nbsp; -Êtes-vous avec nous pour la revanche du communisme&nbsp;?&nbsp; -Je crois bien que... -Garde Impériale ! Plus un geste ! cria un soldat de la garde&nbsp;en faisant irruption. Lui et&nbsp;ses compagnons&nbsp;envahirent la pièce en quelques secondes. -Joseph&nbsp;Staline ! Vous êtes en état d'arrestation !&nbsp;déclara un autre. -Mais je n'ai rien fait ! dit&nbsp;Staline,&nbsp;clamant&nbsp;son innocence. Les gardes, se concentrant uniquement sur l’intéressé,&nbsp;ne&nbsp;prêtaient pas la moindre&nbsp;attention au&nbsp;petit groupe que je formais avec les&nbsp;autres personnes&nbsp;attablées. -Vous êtes&nbsp;accusé&nbsp;de tentative d'insurrection ! Et pour&nbsp;avoir essayé de&nbsp;fomenter une révolte,&nbsp;votre châtiment&nbsp;sera&nbsp;la mort ! Après avoir menotté et embarqué Staline,&nbsp;qui&nbsp;tenta&nbsp;en vain&nbsp;de&nbsp;leur échapper, ils repartirent comme ils étaient venus.&nbsp; Surpris de cette soudaine apparition de La Garde dans ce bar miteux, je décidai de m'asseoir et&nbsp;de&nbsp;prendre un verre,&nbsp;afin d'en apprendre un peu plus.&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;-Je te l'avais bien dit qu'il risquait d'être découvert,&nbsp;avec toutes ses idées révolutionnaires qu'il criait sur tous les toits ! souffla un vieil homme&nbsp;accoudé près de moi au comptoir ;&nbsp;&nbsp;ses idées communistes pourraient lui coûter cher !&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;- Il a sûrement été emmené à la pire prison de Russie : Kresty !&nbsp;renchérit&nbsp;un second.&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;- Il sera forcément exécuté dans les semaines à venir... déclara à voix basse un troisième. &nbsp;&nbsp;&nbsp;- Chut ! Pas si fort ! On pourrait nous entendre ! les coupa un dernier&nbsp;en adressant un regard à Aleksei. CHAPITRE 4 :&nbsp;Rencontre Dimitri, une fois&nbsp;sa mission&nbsp;terminée,&nbsp;pénétra dans le bar&nbsp;et s'approcha de l'homme qu'il avait repéré : il était sûr que c'était celui qu'il avait vu sur la place ! - Tu dois être surpris de cette apparition soudaine de La Garde ! dit-il en s'adressant au jeune homme.&nbsp;Dimitri,&nbsp;enchanté ! Tu es nouveau dans ce bar, je ne t'ai jamais vu...

- Oh.... bonjour... euh... Alekseï,&nbsp;enchanté, répondit t&nbsp;le jeune paysan, encore&nbsp;un peu sonné de ce qui&nbsp;venait de lui arriver. Je... oui,&nbsp;effectivement,&nbsp;je ne suis encore jamais venu... Dis-moi, qui&nbsp;est ce Staline&nbsp;? Ce qu'il pourrait préparer m'intrigue... -Hum... Staline est un révolutionnaire communiste qui cherche à renverser le régime injuste du Tsar, déclara malicieusement Dimitri. Ces idées pourraient nous aider, nous, le peuple, à vivre correctement, comme nous le méritons ! - Tu as raison ! s'écria naïvement Alekseï&nbsp;avec enthousiasme. Et toi, qui es-tu ?&nbsp; - Je ne suis qu'un simple citoyen, mais… j'ai assez d'influence, de relations, et d'informations pour renverser ce régime malhonnête !&nbsp;déclara Dimitri, sautant sur l'occasion.&nbsp;Je dois y aller,&nbsp;mon ami, mais si tu as besoin d'aide, tu peux toujours compter sur moi... -Oui, merci...&nbsp;Mais il n'eut pas le temps de finir sa phrase que Dimitri était déjà parti. Ce dernier, marchant&nbsp;d'un pas léger&nbsp;dans la rue, satisfait de sa journée,&nbsp;se souriait à lui-même. CHAPITRE&nbsp;5 :&nbsp;&nbsp;Le plan Staline venait de se faire&nbsp;arrêter...&nbsp; Il allait être emprisonné&nbsp;pendant quelques jours, puis être décapité.&nbsp; La question et&nbsp;la découverte&nbsp;de Staline ne me quittaient plus.&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Je rentrai chez moi, tâchant de laisser&nbsp;dans un coin de ma tête cette pensée.&nbsp;Mais je n'arrivais pas à m'endormir, me retournant sans cesse&nbsp;:&nbsp;l'idée de rejoindre et d'adhérer aux idéaux de Staline grandissait&nbsp;sans cesse,&nbsp;réveillant en moi l'envie de recréer un monde plus juste et moins discriminant.&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; J'allais&nbsp;sombrer dans le sommeil, quand une étincelle surgit tout à coup de mon esprit.&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Surexcité, je me levai&nbsp;d'un bond, pris un bout de papier et un crayon fin,&nbsp;puis&nbsp;commençai à&nbsp;rédiger&nbsp;mon plan. Je voulais sauver Staline...Je connaissais l'endroit où il avait été emmené.

&nbsp;&nbsp;&nbsp;Tanya n'y croyait pas. À vrai dire, elle n'y croyait pas depuis l'annonce de la guerre. Il y a encore quelques semaines, elle vivait une vie tout à fait paisible et tranquille. Elle pensait naïvement que l'humanité avait sérieusement laissé les guerres mondiales derrière elle. Apparemment, ce n'était pas le cas. &nbsp;La femme se remit en question. Finalement, pourquoi la guerre avait-elle commencé ? À cause de la Planta Lunacidium. Et qui avait découvert les propriétés de cette plante ? ... C'était elle-même. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Tanya paniqua. Elle était comme emprisonnée dans un trou noir ne voulant plus que l'aspirer sans aucune merci. Elle commença à respirer de manière irrégulière en comprenant que la guerre était de sa faute. Des gouttes de sueur perlaient sur son front. Elle essaya de se calmer à maintes reprises mais n'y arriva pas. « Tout ça, c'est ma faute ! » gémit-elle, désespérée. « Et si je n'avais pas proposé&nbsp;de brûler&nbsp;cette fichue&nbsp;plante&nbsp;??&nbsp;Le monde&nbsp;entier n'aurait pas connu une autre guerre !&nbsp;&nbsp;La guerre... Je l'ai demandée ! Tous ces gens... ils sont morts par ma faute ! » Tanya suffoquait. Elle n'arrivait même plus à penser correctement, elle&nbsp;voyait flou. Ses yeux étaient devenus rouges. Tanya frémit. Elle se sentait engourdie. La femme respira : « Un... », elle inspira, « Deux... », elle expira. Progressivement, le trou noir disparut. Elle était maintenant relativement calme. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Chaque seconde qui passait la rendait de plus en plus mal&nbsp;à l'aise&nbsp;et elle se sentit affreusement coupable. Si on résumait la situation, elle avait découvert à quoi pourrait servir une plante. Cette même plante avait réduit en cendres des millions de personnes et&nbsp;une grosse partie de l’URSS. « Tout va bien. » s'efforça-t-elle à dire. Tanya savait très bien que tout n'allait pas bien, mais il fallait qu'elle se donne bonne figure. Sinon, elle ne le supporterait pas. « Ce qui est fait est fait. » parvint-elle à répliquer. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Il fallait qu'elle réfléchisse. Maintenant qu'elle était plus sereine, toutes les issues qu'elle imaginait dans sa tête étaient vouées à l'échec. Après tout, comment pourrait-elle échapper à une guerre ? Elle était coincée. Elle ne savait pas quoi faire.

&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Soudain, elle pensa à ses enfants. « Merde ! » s'exclama-t-elle, abattue. Ses enfants n'étaient pas avec elle. Elle avait demandé à&nbsp;sa tante&nbsp;de les garder, il y a quelques semaines déjà. Elle avait l'habitude de les lui confier, quand elle ne pouvait plus les garder elle-même à cause de son métier épuisant et rude. Et Tanya était si occupée pendant la semaine dernière qu'elle n'avait pas eu le temps de les récupérer. Et puis, elle ne se doutait de rien, elle ne pouvait pas anticiper ce qui arriverait. Allaient-ils bien ? « Pourquoi ? Pourquoi maintenant, quand ils ne sont pas avec moi ?? Pourquoi tout ça m'arrive, à moi ?? Qu'est-ce que j'ai fait de mal pour mériter ça ? » &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Tanya était à bout. Elle s'effondra sur ses genoux. Ses yeux ne parvenaient même plus à produire de larmes tant elle avait pleuré. Le monde était contre elle. Elle était toute seule. Plus de mari. Plus d'enfants. Et ses parents qui l'avaient reniée, elle qui était issue d'un adultère. Le chagrin qu'elle ressentit à ce moment-là était trop intense pour elle. Elle avait tout perdu. Il ne lui restait plus rien. Elle ne pouvait contacter personne, les lignes électroniques ne marchaient plus. Comment tout avait pu déraper ainsi ? &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Elle se remémora aussi que cela faisait déjà une semaine qu'elle n'avait plus eu de traitement. Mais le problème, c'était que son corps en avait besoin. La semaine était passée trop vite pour que Tanya daigne penser à la chimiothérapie, cependant à cet instant son corps l'aida à s'en rappeler. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Les cellules cancéreuses envahirent progressivement son sein, puis migrèrent, via la circulation de la lymphe, dans les ganglions lymphatiques qui drainaient cette région du corps, situés sous l’aisselle du côté du sein atteint. Ces cellules migrèrent ensuite dans la circulation sanguine pour aller s’installer et se multiplier dans le foie, les poumons, les os, le cerveau... Le corps de la femme se figea. Les métastases avaient progressé trop rapidement. Tanya se sentit peu à peu mourir. Elle ressentait des vertiges, elle avait mal à la tête, elle était essoufflée. Elle regarda attentivement les doigts de sa main. Combien y en avait-il ? Cinq..? Non... Dix ?

La maison se mit soudainement à trembler. Sasha et Igor se plaquèrent contre le sol en protégeant leur tête. Des bouts de murs commencèrent à se détacher et à tomber&nbsp;;&nbsp;il fallait fuir ou ils mourraient dans cette maison. Les deux soldats se relevèrent et sortirent le plus vite&nbsp;possible tandis que la fenêtre explosait derrière eux.&nbsp; Sasha voulait sauver sa peau. Déjà parce qu'il voulait vivre, mais surtout car il pensait&nbsp;sans cesse&nbsp;à Alexa. Il ne l'avait pas revue et n'avait reçu aucune nouvelle de sa part depuis plusieurs mois.&nbsp; Elle lui manquait tant ! C'était une de ses seules motivations pour continuer.&nbsp;Sa volonté la plus forte était de la revoir. Pouvoir admirer et toucher son visage, se perdre dans ses yeux bleu océan, vivre tous les moments que cette guerre leur avait enlevé ! Il le savait, ils se vengeraient un jour. Ils se vengeraient tous les deux de ce que la vie leur imposait&nbsp;en ce moment. Sasha revint à la réalité et vit Igor qui lui faisait de grands signes&nbsp;pour lui dire&nbsp;de courir. Alors il courut, courut, pour oublier. Il souhaitait oublier tous les malheurs qui lui arrivaient. Oublier l'éloignement de sa famille, sa fatigue mentale, cet homme mort à cause de lui, tous ses frères d'armes tombés dans cette ville qui n'était plus que ruines... Il ne s'arrêta qu'une fois qu'il fut à bout de souffle. Igor le rattrapa et lui demanda : &nbsp;&nbsp;&nbsp;- Mais qu'est-ce qui te prend de&nbsp;courir comme ça ? &nbsp;&nbsp;&nbsp;- Je ne sais pas... Ça fait du bien ! répliqua Sasha. Igor l'attrapa par les épaules et ils rirent aux éclats&nbsp;ensemble. Ils s'étaient rencontrés&nbsp;au tout&nbsp;début de la bataille et ne s'étaient plus séparés depuis. Igor était grand, avait des cheveux et des yeux très noirs, un regard doux et pénétrant&nbsp;qui inspirait confiance,&nbsp;mais au fond, il était aussi perdu que tous ceux qui avaient été embarqués dans cette guerre. Tous étaient trop jeunes pour vivre ce qu'ils enduraient : les blessures, les souffrances physiques et morales, l'éloignement de la famille, le manque de ravitaillement, d'hygiène... Que dirait Alexa si elle voyait les conditions dans lesquelles ils&nbsp;vivaient ? Il décida de lui écrire une lettre afin qu'elle ait de ses nouvelles.

Alexa,&nbsp; J’espère que de ton côté tout va bien. Je vais être honnête avec toi : ici au front, les conditions de vie sont très difficiles et j’espère que tu recevras ma lettre, car la plupart sont censurées par les autorités. Je ne mange pas à ma faim&nbsp;car&nbsp;nous n'avons pas assez de ravitaillement. Nous avons même été obligés de manger un de nos chevaux. Je ne dors plus, je souffre, j’ai peur de mourir et de ne plus jamais te revoir.&nbsp; J'ai très froid car nos vêtements sont troués. Cinq soldats de notre bataillon sont morts d'hypothermie, à cause de la tempête de neige qui a tout emporté sur son passage. &nbsp;J’ai mal au cœur à cause des nouvelles pertes ; les bâtiments se font bombarder&nbsp;et sont décimés... Des millions d'innocents et de civils sont massacrés...&nbsp;C'est horrible ! Tout est démoli,&nbsp;alors&nbsp;on se protège comme on peut sous les débris.&nbsp; Si je ne reviens pas, rappelle-toi que je t'ai toujours aimée,&nbsp;et promets-moi que tu veilleras sur ma sœur.&nbsp; J'aimerais tellement passer ma vie à tes côtés, avoir des enfants et profiter de notre vie familiale en paix. Sache que personne ne t'aimera plus que je t'ai aimé ! Je me battrai pour revenir et te serrer à nouveau dans mes bras. Fais attention à toi et promets-moi d'être heureuse,&nbsp;même si je ne reviens pas.&nbsp; Te savoir heureuse me rendra à tout jamais heureux. Je ne sais pas à quelle heure tu&nbsp;liras cette lettre&nbsp;;&nbsp;ici il&nbsp;se&nbsp;fait tard et je vais essayer de dormir pour reprendre des forces. Sois courageuse,&nbsp;et dis-toi bien que , quoi que tu fasses,&nbsp;je suis fier de toi ! Sasha&nbsp;

Dimitri sourit&nbsp;puis éclaté de rire,&nbsp;et Alekseï vit ses dents briller dans le noir. Après quelques secondes de silence, Dimitri regarda le garçon droit dans les yeux&nbsp;et&nbsp;s'exclama&nbsp;: - Alekseï, tu n'as vraiment rien vu venir,&nbsp;ma parole ! - Mais de quoi parles-tu?&nbsp; - Je ne te sauverai pas et c'est moi-même qui ai organisé l'arrivée des gardes ! Cela fait&nbsp;six&nbsp;mois que je joue&nbsp;ce&nbsp;double-jeu...&nbsp;Mon pauvre Alekseï, tu es décidément bien naïf&nbsp;!&nbsp;Mais tu as droit à quelques explications, n'est-ce pas ? Alekseï hocha la tête, incapable de prononcer un mot.&nbsp; - Tout était&nbsp;faux ! enchaîna alors Dimitri, notre amitié, mon communisme... et même mon identité. La vie que je t'ai racontée&nbsp;n'est pas la mienne, mais celle d'un pauvre résistant communiste exécuté après le retour du Tsar&nbsp;!&nbsp; Il soupira&nbsp;:&nbsp;&nbsp;en réalité je suis un noble&nbsp;qui a&nbsp;perdu&nbsp;son père à cause de ces fichus communistes ! Voilà pourquoi j'ai fait tout ça ! Par vengeance ! Et en même temps ...&nbsp;Il jeta un coup d’œil à Alekseï. Non rien, laisse tomber. Alekseï ne comprenait plus rien.&nbsp;Il n'arrivait pas, et surtout, ne voulait pas croire que Dimitri&nbsp;ait joué un double-jeu depuis le début. Quelques&nbsp;secondes s'écoulèrent&nbsp;avant que le garçon&nbsp;ne&nbsp;lève la tête et souffle,&nbsp;d'une voix tremblante et à peine audible : - Tu nous a&nbsp;donc tous&nbsp;trahis...Tu es&nbsp;vraiment&nbsp;un espion ? -&nbsp;Oui, exactement ! répondit Dimitri d'un ton enjoué. J'ai profité de ta&nbsp;&nbsp;naïveté&nbsp;sans bornes&nbsp;pour te manipuler. Te faire croire tout ce que je voulais&nbsp;fut pour moi un jeu d'enfant&nbsp;!&nbsp; &nbsp;"Vive Nicolas II&nbsp;!&nbsp;ricana-t-il. Avant de partir, il s'adressa une dernière fois à Alekseï : "Au fait, ta sœur est morte dans la manifestation, toutes mes condoléances."&nbsp;Puis&nbsp;il tourna les talons, laissant Alekseï dans sa chambre, encore sous le choc.&nbsp; Dimitri aurait dû&nbsp;être content&nbsp;et&nbsp;fier d'avoir réussi son coup à la perfection, mais&nbsp;bizarrement, il&nbsp;ressentait au fond de lui un sentiment de vide et de...&nbsp;En s'éloignant de la prison, il&nbsp;&nbsp;réalisa qu'il&nbsp;n'arrivait même pas à donner un nom à&nbsp;un&nbsp;sentiment&nbsp;qui&nbsp;lui était jusque là inconnu. La perte de son ami&nbsp;et&nbsp;de sa sœur,&nbsp;l'échec cuisant des longs mois de préparation à ce combat&nbsp;...

Alekseï mit du temps à retrouver&nbsp;son calme et ses esprits après toutes ces révélations qui&nbsp;l'avaient mis dans tous ses états !&nbsp;Au bout d'un long moment, il put enfin&nbsp;réfléchir&nbsp;et&nbsp;faire le tri.&nbsp;Il se souvint&nbsp;peu à peu&nbsp;de plusieurs petits détails auxquels il n'avait pas fait attention auparavant. Après réflexion, le fait que Dimitri était venu lui parler juste après l'arrestation de Staline était étrange...De plus, il lui avait facilement proposé son aide, et avait aussi déniché les plans du palais royal et de la prison de Kresty...&nbsp;Alekseï se sentit idiot en se rendant compte qu'il avait été&nbsp;à ce point confiant et crédule.&nbsp;Il fallait absolument qu'il se sauve d'ici,&nbsp;qu'il retrouve sa grand-mère et&nbsp;qu'il prévienne Staline&nbsp;: il avait entendu les gardes dire qu'il serait tué dans quatre&nbsp;jours...&nbsp;Exténué par ce qu'il venait de vivre, Alekseï sombra dans un sommeil agité. CHAPITRE 10 :&nbsp;Vengeance Je me réveillai d’un coup, surpris par le bruit de la serrure qui sautait. Et j‘aperçus dans la semi-pénombre le visage de Staline, qui m’indiquait la sortie, un doigt sur la bouche pour me dire de me taire. Nous fîmes le même trajet que quand&nbsp;Dimitri et moi&nbsp;&nbsp;étions venus sauver Staline quelques mois plus tôt. Une fois sortis de cette maudite prison, je&nbsp;le suivis&nbsp;sans le moindre mot&nbsp;&nbsp;à travers un dédale&nbsp;&nbsp;de petites ruelles. Nous arrivâmes enfin en face du bar dans lequel nous nous étions rencontrés. Je m’attendais à y voir du monde, mais au contraire, il était désert. Staline me fit signe de le rejoindre derrière le comptoir. Il tira sur la pompe destinée à&nbsp;servir les boissons, mais au lieu de voir de la bière couler, une trappe apparut. Nous nous glissâmes&nbsp;à l'intérieur,&nbsp;et quelques secondes plus tard, nous nous retrouvâmes dans une pièce remplie&nbsp;d'individus&nbsp;&nbsp;qui semblaient s’entretenir&nbsp;d'un sujet important.&nbsp;Quand ils virent Staline, ils&nbsp;cessèrent aussitôt leur conversation, et le saluèrent dignement.&nbsp;&nbsp; -Tu dois te demander quel est cet endroit, me dit Staline, les yeux brillant d’une étrange fierté.&nbsp; Sans&nbsp;attendre&nbsp;ma réponse,&nbsp;il enchaîna&nbsp;:&nbsp; - En réalité, cet endroit, conçu pour&nbsp;des entretiens secrets,&nbsp;a été&nbsp;construit il y a un peu plus de deux ans, quand les premiers visionnaires

au sommet&nbsp;d'une petite montagne. Ils devraient donc finir le chemin à pied ! Et d'après les informations de Kém, l'attaque hongroise ne tarderait pas à&nbsp;être déclenchée. Alors, après quelques heures de repos, les membres de la B.N.F,&nbsp;quelques&nbsp;militaires et Jérémy partirent en direction de Graz.&nbsp; Ils arrivèrent en fin de journée, après plusieurs heures de marche. Tout&nbsp;paraissait&nbsp;calme. Le petit groupe approcha doucement, puis ils entendirent un cri&nbsp;dans&nbsp;une langue étrangère : *TÁMADNI ! L'explosion retentit dans toute la montagne, Jérémy entendit le bruit des balles mais le souffle de l'explosion cachait toute la scène. Il ne savait pas si son père était encore en vie mais son visage se crispa quant il vit&nbsp;des corps&nbsp;allongés sur le sol, ainsi que le bâtiment,&nbsp;où&nbsp;était censé se&nbsp;trouver&nbsp;son père,&nbsp;entièrement détruit. Au même instant, il reçut&nbsp;un violent coup derrière la tête&nbsp;et&nbsp;s'évanouit. *TÁMADNI&nbsp;signifie&nbsp;"à l’attaque&nbsp;!"&nbsp;en hongrois. Chapitre&nbsp;13&nbsp;: Rencontre&nbsp; Jérémy ouvrit les yeux. il aperçut un feu de camp et entendit des voix,&nbsp;dans une&nbsp;langue qui lui était inconnue. Il se leva brusquement, et quand il vit le drapeau hongrois sur les vêtements de la plupart des hommes qui l'entouraient,&nbsp;paniqué,&nbsp;il cria :&nbsp; - Qu'est-ce que vous me voulez, qui êtes-vous ?! Personne ne réagit. Jérémy, persuadé&nbsp;qu'il était prisonnier des Hongrois,&nbsp;tenta alors&nbsp;de s'enfuir.&nbsp;Mais il fut rapidement arrêté par deux hommes armés&nbsp;et à la stature imposante. - Lâchez-moi ! Vous allez me tuer, c'est ça ? Alors faites-le vite, dit-il,&nbsp;les larmes aux yeux. - Calme-toi un peu, on ne te fera aucun mal. La voix venait de derrière un arbre. Un homme,&nbsp;plutôt jeune, très grand, mince et&nbsp;le&nbsp;regard narquois,&nbsp;apparut. C'était visiblement le seul qui comprenait Jérémy. L'adolescent,&nbsp;surpris,&nbsp;déclara : - Qui es-tu ? - Tu peux m'appeler Kém, répondit&nbsp;le jeune homme, un&nbsp;sourire aux lèvres. Jérémy avait en face de lui l'homme qui avait

prévenu M.&nbsp;Renaud&nbsp;!&nbsp;Il devait&nbsp;absolument&nbsp;en savoir plus sur lui. - Mais qui es-tu réellement&nbsp;? Tu connais&nbsp;M.&nbsp;Renaud n'est-ce pas&nbsp;? - Ahahah, tu en sais des choses,&nbsp;mon garçon, répondit l'homme. Il ajouta : Je crois que je te dois des explications.&nbsp; Jérémy y voyait enfin clair. Kém, s'appelait en réalité Viktor Pyskàs, il&nbsp;estétait&nbsp;né en France il y avait de cela&nbsp;de nombreuses années. Il n'avait&nbsp;jamais connu son père, et sa pauvre mère&nbsp;est&nbsp;était&nbsp;morte lors de sa naissance.&nbsp;Trente-deux&nbsp;ans&nbsp;auparavant,&nbsp;il&nbsp;avait été&nbsp;recueilli par une famille française : les Renaud ! Il&nbsp;avait passé avec eux&nbsp;les&nbsp;vingt&nbsp;premières années de sa vie, puis&nbsp;était rentré&nbsp;en Hongrie à l'âge de&nbsp;vingt&nbsp;ans. Il portait&nbsp;un amour profond&nbsp;aux&nbsp;Renaud et&nbsp;à&nbsp;la France. C'est pourquoi il se battait,&nbsp;car&nbsp;il savait&nbsp;la France&nbsp;en danger.&nbsp; Mais Kém et sa bande, avec l'aide de la B.N.F,&nbsp;avaient&nbsp;réussi à&nbsp;intercepter&nbsp;des informations permettant de réaliser le vaccin contre le virus qui faisait ravage. L'objectif&nbsp;avait donc été&nbsp;de transmettre au plus vite ces informations aux&nbsp;Français.&nbsp;Cependant,&nbsp;Kém et la plupart de ses frères d'armes&nbsp;étaient&nbsp;étroitement&nbsp;surveillés&nbsp;par le gouvernement&nbsp;hongrois depuis quelque temps. Et des hommes proches du gouvernement n'allaient pas tarder à les retrouver.&nbsp; Les seuls qui pouvaient transmettre les informations sans encombre étaient donc Jérémy et Attila. Les hommes de Kém avaient expliqué la situation à Attila. Et il était fier de partir avec Jérémy. Même s'ils ne se comprenaient pas&nbsp;toujours,&nbsp;les deux adolescents s'admiraient l'un l'autre. Ils avaient l'avenir de la France et du monde entier entre leurs mains. Avant de&nbsp;repartir&nbsp;pour&nbsp;la France,&nbsp;Jérémy posa une dernière question à Kém : - Je voudrais savoir,&nbsp;Kém&nbsp;:&nbsp;est-ce que vous avez pu sauver les membres de la B.N.F ? Mon père&nbsp;en faisait partie. - Je suis&nbsp;sincèrement&nbsp;désolé,&nbsp;mon garçon,&nbsp;mais nous n'avons trouvé personne&nbsp;après l'explosion,&nbsp;et il est quasiment impossible que quelqu’un ait survécu.&nbsp; Le ventre de Jérémy se noua, et sa gorge se serra. Il&nbsp;savait que la mort de son père était insignifiante, en regard de&nbsp;tous les morts&nbsp;à venir,&nbsp;si lui et Attila échouaient. Mais il ne put retenir&nbsp;ses&nbsp;larmes, en pensant à ses sœurs et à sa mère. Après de brefs&nbsp;adieux, Jérémy et Attila&nbsp;reprirent la route, en direction de&nbsp;la France.

Mais il devait le faire sinon c'était&nbsp;lui qui&nbsp;allait mourir. Il se sentit égoïste mais il n'avait pas le choix.&nbsp; Soudain,&nbsp;il prit conscience de l'étrange silence qui régnait :&nbsp;il ne voyait&nbsp;ni&nbsp;n'entendait&nbsp;plus personne&nbsp;sur la colline, et&nbsp;ses compagnons n'étaient plus là. Ils&nbsp;étaient&nbsp;redescendus&nbsp;en direction du camp adverse, mais que faisaient-ils ? Où allaient-ils ? Pourquoi dans cette direction et pourquoi personne ne l'avait prévenu ? Il eut envie d'aller voir, de descendre...&nbsp;Et&nbsp;si c'était un piège ? Si ses compagnons avaient fait diversion ? Trop de questions tourbillonnaient dans sa tête et il n'avait aucune réponse.&nbsp; Il décida finalement d’aller voir où étaient passés les autres, mais&nbsp;une fois qu'il eut contourné&nbsp;le cimetière, il&nbsp;réalisa&nbsp;alors&nbsp;qu’il était&nbsp;vraiment&nbsp;seul. Tout le monde était parti sans le prévenir, il n’avait reçu aucune information de son commandant. Étaient-ils tous morts ? Il retourna vers le corps d'Igor. Malheureusement, il ne pouvait pas le déplacer car il n'avait pas assez de force pour le porter et il était épuisé. Alors, Sasha se pencha&nbsp;sur&nbsp;lui,&nbsp;lui&nbsp;ferma&nbsp;les yeux, le regarda une dernière fois et lui&nbsp;promit&nbsp;de se battre pour lui.&nbsp; Il se releva et partit en laissant son ami seul dans la nuit et le froid près du cimetière où il serait sûrement bientôt enterré. Il décida de marcher en direction du bas de la colline&nbsp;et&nbsp;laissa ses pensées divaguer. Une fois au milieu de la pente, il sentit qu'on le suivait. Il s'arrêta et regarda autour de lui afin de voir qui était là. Un groupe d'hommes masqués et armés se jetèrent sur lui et le rouèrent de coups. Il cria pour que quelqu'un vienne l'aider puis perdit connaissance&nbsp;au beau milieu de la neige&nbsp;et de la nuit. CHAPITRE 5 : Sasha se réveilla&nbsp;;&nbsp;tout était noir. Il regarda autour de lui&nbsp;mais&nbsp;ne vit pas Igor.&nbsp;Où se trouvait-il ? L'endroit sentait le renfermé, comme si ce lieu n'avait jamais vu la lumière extérieure&nbsp;depuis des dizaines d'années. Il essaya de se retourner mais quelque chose le retenait. Il se rappela soudain ce qui s'était passé la vieille.

Ces hommes, dont il voyait seulement les yeux&nbsp;;&nbsp;le froid&nbsp;glacial ;&nbsp;le corps d'Igor dans la neige. Il se rappela tout à coup qu'il ne reverrait plus son ami et comprit pourquoi il se trouvait là. C'était un piège. Un guet-apens.&nbsp;Il était maintenant emprisonné par les&nbsp;Allemands qui avaient dû gagner la bataille. Il était épuisé et tellement déçu ! Tous s'étaient battus pour une ville : Stalingrad ; et cette ville n'avait finalement pas été sauvée. Que feraient les&nbsp;Allemands maintenant ? Allaient-ils prendre Moscou ? Moscou... C'était la ville d'Alexa ! Non, ils ne prendraient pas Moscou ! Pas tant que Sasha&nbsp;ne l'aurait pas revue. Mais l'espoir de la retrouver&nbsp;était&nbsp;si faible...&nbsp; Sasha se concentra sur ses sensations :&nbsp;l'odeur prégnante de&nbsp;l'humidité atroce de la pièce où il était emprisonné&nbsp;et,&nbsp;autour de ses poignets et de ses chevilles,&nbsp;le poids d'une lourde chaîne.&nbsp; Il savait que personne ne viendrait lui donner à manger ni&nbsp;prendre de ses nouvelles. Il allait mourir ici, dans ce cachot. Il n'arrivait pas à y croire&nbsp;:&nbsp;avaient-ils perdu ? Non,&nbsp;c'était impossible ! Igor n'était pas mort en vain.&nbsp; Mais si, tout ce qu'il redoutait était bien arrivé. Sasha entendit des voix, ou plutôt de faibles chuchotements qui paraissaient venir d'un couloir vers sa droite. Étant donné qu'il ne voyait rien, il n'était&nbsp;sûr de rien :&nbsp;c'était peut-être une hallucination ! D'ailleurs quelle heure était-il ? Était-ce le jour, la nuit ? Depuis combien de temps était-il enfermé là ? Les voix se rapprochaient de plus en plus. Il se concentra sur une voix féminine, douce,&nbsp;et la reconnut&nbsp;immédiatement : c'était elle,&nbsp;Alexa&nbsp;! Mais comment était-ce possible ? Elle ne pouvait pas savoir qu'il était là. Peut-être qu'elle était emprisonnée elle aussi... Savoir qu'elle se trouvait près de lui, lui redonna de l'énergie. Il entendit d'autres voix qui venaient du même endroit, des hommes. Puis le silence se fit. Une clé tourna dans la serrure, un léger rayon de soleil entra dans la pièce. Sasha examina l'endroit : de vieux murs en pierre, un sol en terre ; et au fond : des rats. Appétissant ! Alexa lui chuchota de se lever et de ne faire&nbsp;aucun bruit. Il essaya mais les chaînes le retenaient. Alors, un homme qui devait être&nbsp;le&nbsp;père&nbsp;de la jeune fille&nbsp;s'approcha de lui :

mais ne dis surtout pas que c'est pour retrouver quelqu'un. Dis-lui que vous allez faire une balade toutes les deux. - Aucun problème, répondit Thaïs. On se donne rendez vous à 17h ? - Oui&nbsp;&nbsp;17h,&nbsp;&nbsp;c'est très bien. Alors à tout à l'heure ! Les deux jeunes filles partirent chacune de leur coté. Thaïs prit le premier bus qui arrivait, puis rentra chez elle quelques minutes plus tard.&nbsp;Elle&nbsp;n'en revenait pas. Ce qui était en train de se passer était improbable. Excitée&nbsp;par&nbsp;la situation, elle courut&nbsp;vers sa grand-mère et lui dit : &nbsp;- Mamie ! prépare-toi,&nbsp;&nbsp;nous partons dans 10 minutes, je dois t'amener quelque part. &nbsp;- Qu'est ce qui t'arrive ma chérie ? Où veux-tu m'emmener ? lui répondit-elle. -&nbsp;Ne t'inquiète pas mamie, tu ne seras pas déçue, je te le promets ! -&nbsp;D'accord, je serais prête dans 10 minutes. Thaïs attendait impatiemment dans le&nbsp;salon.&nbsp;Elle se tenait devant la porte et attendait Isabelle.&nbsp;&nbsp;Elle regardait les secondes qui s'écoulaient sur l'horloge.&nbsp;&nbsp;C'était enfin le moment d'y aller. Isabelle était contente de se&nbsp;promener&nbsp;avec sa petite fille. Elles&nbsp;bavardèrent&nbsp;tout le long du chemin&nbsp;et arrivèrent enfin à ce fameux parc. Il faisait très beau dehors, les oiseaux chantaient, un&nbsp;léger&nbsp;vent agréable&nbsp;soufflait.&nbsp; Thaïs vit enfin au loin Shaïna, avec son grand-père.&nbsp;&nbsp; - Alors Thaïs, pourquoi voulais-tu à tout prix m'emmener dans cet endroit ? Thaïs ne répondit pas, elle attendait que Shaïna se rapproche un peu plus avec son grand père.&nbsp; Les deux filles se sourirent. Ils étaient là, tous les quatre. - Grand-père, je te présente Isabelle. dit Shaïna. - Et grand-mère, je te présente Mohamed. Enfin, je n'ai pas besoin de te le présenter à vrai dire... Isabelle n'en crut&nbsp;pas ses yeux. Elle regarda Mohamed, puis sa petite fille, des larmes de joie commencèrent à monter.&nbsp; - Isabelle ? dit Mohamed d'une voix tremblante.&nbsp; - C'est bien moi, oui. lui répondit-elle. Ils hésitèrent un peu avant, mais finirent par se prendre dans les bras. Ils étaient tous les deux là, heureux comme jamais.&nbsp;

Isabelle et Mohamed s'assirent sur un banc et discutèrent pendant des heures. Ils voulaient savoir absolument tout ce qui s'étaient passé dans leurs vies .&nbsp; Les deux filles se regardèrent, heureuses des retrouvailles qu'elles avaient réussi à organiser.&nbsp;Elles avaient réussi à rendre deux personnes plus heureuses que jamais. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Les heures passaient, et les deux n'arrivaient pas à se&nbsp;quitter.

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Les élèves de 3E du collège Jules Ferry de Chambéry

Chapitre 4 : Révélations 0:39 il faisait nuit&nbsp;noire, aucune étoile&nbsp;ne brillait&nbsp;dans le ciel, la Lune semblait se cacher derrière les nuages. Elle savait où aller, dans un petit&nbsp;café du centre ville&nbsp;qui&nbsp;était encore ouvert. Elle s'y rendit, comptant bien interroger le gérant qui était un ami proche de ses parents,&nbsp;elle avait bien&nbsp;l'intention&nbsp;de&nbsp;comprendre&nbsp;enfin&nbsp;tous les événements étranges qu'elle avait subis. Quand elle entra dans le café, l'homme chaleureux d'une soixantaine d'années, qui se tenait debout derrière le comptoir,&nbsp;la vit et la salua. Il lui dit : - Ah.. Akira, je savais&nbsp;que tu viendrais me voir. - Salut Niles, lui rétorqua-t-elle, déterminée à avoir la vérité, je voudrais te parler, c'est important. - Je vois, lui déclara le vieil homme, laisse-moi cinq minutes,&nbsp;le temps que je ferme la boutique. Il sortit de derrière son comptoir et ferma les volets, fit sortir les quelques personnes encore présentes, et ferma la porte. Ils étaient enfin tranquilles, Niles s'approcha d'Akira, et cette dernière annonça : - Je sais que tu connais la cause de la mort de mes parents.&nbsp; Devant la mine&nbsp;&nbsp;renfrognée&nbsp;de son interlocuteur, elle continua : - S'il te plait,&nbsp;j'ai besoin de savoir. Ce sont mes parents tout de même ! - Si tu insistes, je vais tout te raconter, lui répondit-il, mais, avant cela, je voudrais savoir, ils t'ont retrouvée ? Il savait donc&nbsp;qu'elle était poursuivie.&nbsp;Elle lui raconta tout ce qui s'était passé, du notaire à son arrivée ici. Il l'écoutait avec&nbsp;attention, ne semblant même pas surpris. Il lui dit : - Sache que ces gars-là sont très dangereux. Ce sont comme des loups, une fois qu'ils&nbsp;ont trouvé une proie, ils ne la lâchent jamais. Es-tu sûre de vouloir connaître la vérité ? Akira était enfin sur le point de savoir la cause du décès de ses parents, et l'identité de ses poursuivants. Elle acquiesça sans hésitation. Niles déclara donc : - Tes parents ont toujours voulu&nbsp;rendre le monde meilleur, et faciliter la communication entre les différents habitants

de la planète. Pour ce faire, ils ont imaginé maintes et maintes choses, toujours plus folles les unes que les autres. Jusqu'à, un beau jour, trouver l'idée d'une fusée qui pourrait transporter des charges lourdes dans l'espace !&nbsp;Tu imagines, on pourrait y envoyer des machines comme des sondes, voire même des animaux, ou encore même des humains ! Le projet ÉCLIPSE était né. Seulement, il y avait encore beaucoup de choses à améliorer et ils&nbsp;n'avaient plus un centime. Ils&nbsp;décidèrent donc de proposer leur projet au&nbsp;Président lui-même. Mais, évidemment, il y eut une fuite, et les plans de ce projet, arrivèrent à l'oreille des services secrets russes : le KGB. C'est à partir de là que les ennuis commencèrent, des&nbsp;hommes habillés en noir, semblables à ceux que&nbsp;tu m'as décrits, suivaient tes parents dans la rue, leur envoyaient des menaces de mort.&nbsp;Tes parents semblaient toujours réussir à les éviter jusqu'au jour où... Il s'arrêta quelques instants, submergé par les émotions, et reprit : - Tes parents se rendaient donc&nbsp;à une rendez-vous avec&nbsp;le&nbsp;Président, ils partirent dans leur voiture, et je ne les revis&nbsp;jamais... Le rapport officiel est qu'ils&nbsp;moururent&nbsp;dans un accident de voiture, une faute d'inattention ; mais moi je sais, c'était le KGB,&nbsp;ils&nbsp;ne voulaient pas que le projet ÉCLIPSE arrive jusqu'au&nbsp;Président américain. C'est eux qui ont tué tes parents et ils&nbsp;comptent bien récidiver avec toi. Sur ces mots, Akira frissonna, tout s'expliquait, alors qu'elle en voulait à ses parents de l'avoir abandonnée, c'était l'URSS qui lui avait arraché son père et sa mère. Niles, voyant qu'elle pleurait, lui tendit un papier : - C'est une lettre de tes parents, elle t'est&nbsp;destinée.&nbsp;Je n'ai jamais trouvé le courage de te la donner, mais maintenant, je crois que tu es prête. Elle ouvrit l'enveloppe&nbsp;et lut la lettre. Elle fut émue et consolée, elle sentait presque la présence de ses parents la réconforter. Soudain, un bruit de porte l'arracha de ses pensées, quelqu'un essayait d'ouvrir la porte&nbsp;du café. Niles cria : - Vous savez pas lire ! Sur l'écriteau,&nbsp;c'est marqué FERMÉ ! L'inconnu continua sans succès, énervé il répondit :

Nos derniers camarades résistaient tant bien que mal aux soldats qui avaient pris l'avantage. Mais la bataille cessa subitement lorsque Staline hurla&nbsp;:&nbsp; "Habitants de St-Pétersbourg, c'est à vous que je m'adresse !&nbsp;N'en avez-vous pas&nbsp;assez&nbsp;de ce gouvernement corrompu ?&nbsp;Et de toute cette violence&nbsp;? Regardez ! Regardez ce qu'il s'est passé ! Nous voulions seulement montrer notre mécontentement, et revendiquer nos droits ! Et voilà&nbsp;ce que l'on gagne ! Un cimetière ! Alors que nous voulions une révolution pacifique, nous avons eu des morts ! C'est cela que vous voulez ?"&nbsp; Des murmures s’élevèrent de la foule&nbsp;:&nbsp;les gens étaient d'accord avec Staline. Il avait conquis la population ! Et alors, la foule se déchaîna contre le Tsar. Impuissant,&nbsp;celui-ci&nbsp;tenta de les calmer. Mais il ne&nbsp;pouvait plus rien. Alors, après avoir jeté&nbsp;un coup d’œil vers Staline, il s'adressa à la foule : "Vous avez gagné, je me retire de mes fonctions ! Faites ce que vous voulez maintenant !" Et&nbsp;il recula, conscient qu'il vivait ses dernières heures.&nbsp; Le lendemain Staline serait élu par le peuple, et l'ancien Tsar serait&nbsp;exécuté. CHAPITRE 12&nbsp;:&nbsp;Exécution Le soleil&nbsp;était&nbsp;à son zénith.&nbsp;L'exécution&nbsp;devait&nbsp;avoir lieu d'un instant à l'autre.&nbsp; Dimitri&nbsp;allait bientôt mourir, ainsi que le Tsar et toute sa garde rapprochée.&nbsp;Alekseï n'arrivait&nbsp;pas à réfléchir calmement. L’exécution&nbsp;était programmée à la même heure et au même endroit que celle&nbsp;de Lénine.&nbsp;&nbsp;Staline&nbsp;était présent,&nbsp;ainsi qu'une foule de personnes.&nbsp;Tandis que les prisonniers&nbsp;étaient menés à leur corps défendant&nbsp;sur l’estrade, Aleksei aperçut&nbsp;Dimitri, le visage pâle&nbsp;et le&nbsp;regard perdu,&nbsp;encadré par des gardes.&nbsp;&nbsp;Il courut&nbsp;vers lui en l’interpelant&nbsp;;&nbsp;en entendant son nom,&nbsp;Dimitri se retourna, et ne put s'empêcher de sourire quand il le vit.&nbsp;Il essaya de se débattre&nbsp;mais en vain ; tout juste eut-il le temps d'adresser quelques mots à Alekseï.&nbsp;&nbsp; -Alekseï...souffla Dimitri. -Dimitri, je suis...je suis tellement désolé,&nbsp;je n'ai rien pu faire.&nbsp;

Tu vas mourir à cause de nous, je suis désolé...Tu es une personne formidable, je ne t'en veux même pas de nous avoir trahis, tu as toujours été là pour moi, lui confia Alekseï à toute vitesse, sentant les larmes monter. Dimitri, dans un souffle à peine audible, déclara : -Tu as été ma meilleure rencontre, je ne t'oublierai jamais. Tu m'as fait découvrir&nbsp;de&nbsp;très beaux sentiments, dont un&nbsp;essentiel...&nbsp;l'amour. Dimitri pleurait en silence, le regard perdu dans celui de son ami, les oreilles pleines des cris de la foule&nbsp;assoiffée de sang et de justice. Le moment était venu. Il allait se faire exécuter.&nbsp;&nbsp; "Que Dieu observe ce spectacle,&nbsp;et&nbsp;que le traître soit exécuté comme il se doit !"&nbsp;cria Staline. Tournant le dos à la scène, Alekseï se boucha les oreilles et s'enfuit. ÉPILOGUE&nbsp;:&nbsp;Nouvelle vie Alekseï décida de partir loin de la capitale, accompagné de sa grand-mère, pour essayer d'oublier les horreurs qu'il avait vues. Malgré le rôle important&nbsp;qui avait été le sien,&nbsp;et les récompenses&nbsp;que lui promettait Staline, il avait préféré continuer sa vie en tant que simple paysan.&nbsp; Peut-être reviendrait&nbsp;-il un jour.&nbsp; En attendant,&nbsp;il était dans le train, en route&nbsp;vers&nbsp;sa&nbsp;ferme&nbsp;et la nouvelle vie qui l'y attendait. FIN

Soudain, deux soldats prirent&nbsp;Paul par les&nbsp;bras et lui retirèrent son arme. C’était fini. Paul ne pouvait plus rien faire. Sa blessure s’aggravait, il souffrait terriblement. Ne pouvant se défendre il n’avait le choix que de se faire emmener et torturer. Mais il s’était juré de ne rien dire, jusqu’à son dernier souffle. Il jeta un coup d’œil sur le corps de son amie,&nbsp;immobile. Le garçon utilisa les dernières forces qui lui restaient pour essayer de&nbsp;se dégager,en vain,&nbsp;de&nbsp;&nbsp;l’emprise des deux hommes,. C’est alors qu’un écho retenti suivi d’une voix grave&nbsp;venant&nbsp;d'une&nbsp;radio allumée&nbsp;dans la pièce où il se trouvait.&nbsp;« Töte sie alle » étaient les seuls mots prononcés. Sans hésitation, les deux hommes pointèrent leur fusil sur Paul et tirèrent. Dans le ventre, la main,&nbsp;une&nbsp;jambe.&nbsp; -Wir müssen gehen&nbsp;(Nous devons partir), dit l’un des soldats en touchant l’épaule de son complice.&nbsp; -Und das Kind&nbsp;? (Et le gamin ?)&nbsp;demanda l’autre. -Er wird nicht überleben, er kann leiden, wir nehmen Marie mituns&nbsp;(Il ne survivra pas, il peut souffrir, on emmène&nbsp;la fille&nbsp;avec nous.&nbsp;) Ils quittèrent aussitôt la chambre et fermèrent la porte derrière eux.&nbsp; Sur le sol de la pièce, le corps de Paul&nbsp;baignait dans&nbsp;une flaque de sang.&nbsp; « Alors c’est comme ça que je vais mourir. Je n’aurais&nbsp;vengé personne. J’ai mal.&nbsp;Pensa-t-il&nbsp; des larmes&nbsp;coulaient sur le long de la joue .&nbsp;Était-ce de la tristesse ? De la haine ? De&nbsp;la fureur ? Non. C'était du regret. Il repensa&nbsp;à la journée d’avant :&nbsp;à&nbsp;la paix qu’il ressentait comme s’il n’avait jamais connu la guerre. A sa première mission et la joie qu’il ressentit dans le camion lors de retour.&nbsp; « La vengeance le tuera », les mots de Rose retentirent&nbsp;dans sa tête. La vengeance l’avait-elle tué ? Peut-être. Courir droit dans le piège&nbsp;était un acte égoïste et stupide. Il l’avait mérité.&nbsp; Le garçon aperçu une couleur dorée, quand il tourna la tête,&nbsp;&nbsp;il vit un briquet couvert&nbsp;de&nbsp;sang. Sa vision devenait de plus en plus floue. Les larmes l’empêchaient de voir.&nbsp;"Maudite soit la guerre et les hommes, songea-t-il". Il se maudit&nbsp;lui-même d’avoir laissé ses sentiments prendre le dessus et de s’être fait manipulé. Maudit soit-il, car il n’aurait&nbsp;plus la chance de le revoir, il n’aurait&nbsp;plus la chance de lui parler, de l’enlacer.&nbsp;Utilisant&nbsp;les dernières forces que son corps lui accordait,&nbsp;un&nbsp;dernier souffle lui permit de laisser&nbsp;échapper&nbsp;ces mots :&nbsp; « George… je veux vivre… »

Chapitre 7&nbsp;: Le 13 avril 1941&nbsp;journal de George :&nbsp; "L’Angleterre a posé les armes et&nbsp;la France libre n’est plus libre. Le général De Gaulle a été assassiné suivi&nbsp;dans la mort, peu de temps après, par le Maréchal Pétain. L'armée allemande s'est&nbsp;&nbsp;emparée&nbsp;de&nbsp;la totalité&nbsp;&nbsp;du&nbsp;territoire&nbsp;français.&nbsp;&nbsp;La France a perdu.&nbsp; Je ne me remets pas de la mort de mes amis. Je n’ai reçu aucune nouvelles de Paul. Au fond de moi,&nbsp;quelque part, il est toujours vivant. Et j’espère qu’il n'est&nbsp;pas mort mais je&nbsp;crois bien que je&nbsp;me fais des illusions. Pourquoi devrai-je vivre dans un monde dans lequel ma liberté m’est&nbsp;ôtée&nbsp;? Je serais&nbsp;mieux mort.&nbsp;Chaque jour,&nbsp;je pleure, chaque jour,&nbsp;je&nbsp;regrette. Mon état physique est lamentable, je ne mange plus, je ne bois plus. Rose me rend de moins en moins visite car elle&nbsp;doit faire&nbsp;face à ses propres problèmes. Tout le monde avait de l’espoir, nous pensions tous gagner. Mais au final, les gentils ne sont pas toujours gagnants.&nbsp;Mais&nbsp;sommes-nous vraiment les gentils ? Nous ne sommes pas si innocents que ça. Nous avons tué, décapité, pillé, volé, détruit. Mon oncle me dit souvent : «&nbsp;Héros ou pas,&nbsp;&nbsp;nous sommes toujours les méchants dans l’histoire de quelqu’un d’autre ». Chapitre&nbsp;8&nbsp;: Le début du printemps était sinistre ici. Vichy était calme. Les rues étaient vides. Mais devant les escaliers d'une&nbsp;petite maison se trouvait une fille. Rose sonna et attendis que son ami lui ouvre la porte. Quand elle vit le visage du garçon,&nbsp;elle baissa la tête. Elle&nbsp;supportait pas de&nbsp;le voir dans cet état.&nbsp; -Rose, qu’est-ce qui t’amène ici ? demanda le jeune homme. -Rentrons, c’est important !&nbsp;dit-elle en le poussant à l’intérieur.&nbsp;&nbsp; Elle&nbsp;déposa&nbsp;son sac sur la table du&nbsp;salon et les yeux&nbsp;brillants, en&nbsp;sortit&nbsp;une enveloppe.&nbsp; -J’ai reçu une lettre ce matin.&nbsp;Je me suis dit qu'il faudrait&nbsp;&nbsp;qu’on la lise ensemble,&nbsp;&nbsp;je n’ai pas&nbsp;encore&nbsp;eu l’occasion de l’ouvrir.&nbsp;Ca&nbsp;fait&nbsp;si&nbsp;&nbsp;longtemps qu’on ne s’est pas vu,&nbsp;George.&nbsp;déclara-t-elle.&nbsp;

communistes&nbsp;ont&nbsp;commencé&nbsp;à réfléchir&nbsp;à&nbsp;une révolution qui aurait pu changer le monde. Et c’est ici même que le grand Lénine, que nous connaissons tous, a tenu ses premiers discours !&nbsp; -Et c'est ici que nous nous réunissons tous depuis quelques mois ! rajouta un&nbsp;des&nbsp;hommes&nbsp;présents&nbsp;dans la pièce. -Nous ? demandai-je,&nbsp;désormais méfiant. Mais que faites-vous exactement ? -Ahaha ! Bonne question petit ! me répondit un autre homme. Eh bien c'est simple : nous sommes les fils spirituels&nbsp;de Lénine, l'avenir de la Russie !&nbsp;Et nous allons tout faire pour reprendre le pouvoir des mains de ces satanés tsaristes !&nbsp; -Et toi petit, qui es-tu ? Staline, pourquoi nous l'as-tu amené&nbsp;? demanda un vieillard suspicieux. -Eh bien ? Qu'attends-tu pour te présenter ? me souffla Staline. -Je.... je m'appelle Alekseï... commençai-je,&nbsp;mal à l'aise. Je suis là dans le même but que vous...&nbsp;J'en ai&nbsp;assez&nbsp;de me laisser faire, de travailler dans les champs comme un forçat&nbsp;tandis que certains ne font rien ! J'ai rencontré Staline il y a quelques mois, et nous nous battons pour nos idéaux. Ensemble,&nbsp;nous avons&nbsp;même&nbsp;organisé une Révolution ! terminai-je, fier de moi. -Hahahha ! c'est qu'il n'a pas froid aux yeux le petit&nbsp;! s'exclamèrent en riant certains d'entre eux. -Une Révolution,&nbsp;qu'il dit ! -En tout cas il est plein d'ambition&nbsp;! - Du calme,&nbsp;messieurs ! s'écria soudainement Staline, faisant taire immédiatement les derniers rires.&nbsp;Au lieu de vous moquer, expliquez-lui&nbsp;plutôt&nbsp;ce que nous&nbsp;préparons. -Il y a quelques mois de cela, Staline est venu me trouver dans ce bar, commença le barman, pour me demander de réunir tous les partisans de Lénine, et c'est à ce moment que la révolution a commencé. Pendant les mois qui&nbsp;ont suivi,&nbsp;nous&nbsp;avons organisé&nbsp;une révolte contre le gouvernement. Mais tout&nbsp;a&nbsp;réellement commencé lorsque Staline et toi avez&nbsp;initié les premiers mouvements de révolte. A partir de là, nous nous sommes occupés discrètement d'organiser la suite des événements que vous aviez prévus,&nbsp;Staline et toi. Comme la manifestation d'il y&nbsp;a&nbsp;quelques jours. Et maintenant,&nbsp;Alekseï,&nbsp;le temps est venu de&nbsp;&nbsp;te mettre dans le secret afin que tu nous aides à&nbsp;continuer.

Staline me fixa droit dans les yeux avec un regard perçant et me dit : -Alekseï, pouvons-nous te faire confiance ?&nbsp; -Oui ! affirmai-je d'un ton solennel.&nbsp; -Bien, nous allons te partager notre plan !&nbsp; Un homme se leva, s'approcha d'une table et me fit signe de l'y rejoindre. Il me désigna une carte avec le plan de la ville et commença : - Nous serons divisés en trois groupes : le premier sera&nbsp;constitué&nbsp;de tous les manifestants de la dernière fois,&nbsp;chargés de&nbsp;créer un soulèvement de la population, en espérant que celle-ci se joigne à eux.&nbsp;Comme la dernière fois, la Garde&nbsp;devrait logiquement&nbsp;intervenir&nbsp;; le premier groupe se chargera alors d'évacuer les civils et là,&nbsp;ce sera au tour du second groupe. Il sera armé et ripostera face à la Garde. Le premier groupe viendra en renfort peu après. Cela créera la panique, et une foule s'amassera pour voir le spectacle. Pendant ce temps, le dernier groupe,&nbsp;dont&nbsp;Staline et toi&nbsp;ferez partie, entrera dans le palais par les égouts, guidé par cette carte, dit-il en me désignant le schéma du palais et de ses souterrains. Une fois dans le palais, vous vous dirigerez vers la salle du trône : la salle la mieux gardée du palais. Là-bas,&nbsp;vous vous débarrasserez des gardes et emmènerez le Tsar au balcon principal. Ensuite il prononcera son dernier discours dans lequel il nous léguera le pouvoir. S'il&nbsp;refuse, nous le ferons prisonnier. Des questions ? &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;-Non... dis-je, tentant&nbsp;d'enregistrer toutes ces informations. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;-Bien, nous commencerons demain, 8h30. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;-Mais... c'est l'heure du marché&nbsp;! &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;-Mais c'est parfait ! Il y aura plus de monde ! Chapitre 11 :&nbsp;Triomphe&nbsp; Tandis que nous marchions dans les égouts, nous entendions&nbsp;les échos des&nbsp;affrontements&nbsp;sur la place du palais.&nbsp;Jusqu'à présent,&nbsp;tout s'était déroulé&nbsp;selon nos prévisions&nbsp;: la foule s'était bien amassée autour des manifestants, la Garde était bien intervenue et les civils&nbsp;avaient été&nbsp;évacués&nbsp;comme prévu. Tout s'était même trop bien passé...&nbsp;

Le seul problème était de savoir comment y entrer...&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Une fois terminé, je soupirai et m'allongeai dans mon lit. Quelle idée&nbsp;! Sauver un homme que je venais de rencontrer quelques heures&nbsp;auparavant !&nbsp;Mais son discours m'avait interpellé et je sentais qu'il fallait que je lui porte secours.&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Immédiatement je pensai à Dimitri, le jeune garçon que j'avais rencontré plus tôt. Mais à part son nom, je n'avais aucune information sur lui. Je décidai donc de retourner le lendemain&nbsp;sur le&nbsp;lieu de notre rencontre.&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Comme je m'y attendais il s'y trouvait bien, et je m'approchai de lui.&nbsp; Après une longue discussion,&nbsp;et quelques verres&nbsp;plus loin, j'avais appris de nombreuses choses sur lui. Nous avions&nbsp;quelques points communs : son père était mort lors de la révolution en octobre dernier, comme le mien.&nbsp;Dimitri avait alors trouvé refuge, après quelques mois passés dans la misère la plus totale, chez un modeste tailleur, qui avait bien voulu l'accueillir et le loger en tant qu'apprenti. De mon côté, j'avais dû continuer à travailler dans les champs pour nourrir ma sœur et ma grand-mère, ma mère ayant suivi de peu mon père dans la mort. D’ ailleurs, ma sœur et moi étions en conflit depuis quelque temps, parce qu'elle détestait Lénine, alors que moi, je le défendais à tout prix !&nbsp; Il paraissait bien moins mystérieux, ce grand jeune homme qui m'avait accosté il y a quelques jours. Sa blondeur lui donnait un air doux, mais son regard clair, profond, semblait briller des rêves amitieux qui l'animaient.&nbsp;&nbsp;&nbsp; Il adhéra très vite à mon idée, et nous décidâmes&nbsp;finalement&nbsp;d'aller chez moi afin de préparer notre plan en toute discrétion.&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Quelques heures après,&nbsp;celui-ci&nbsp;était fin prêt,&nbsp;mais il restait encore quelques détails à régler.&nbsp;Dimitri me dit&nbsp;toutefois&nbsp;qu'il devait rentrer chez lui pour préparer à manger. Nous&nbsp;étions convenus de&nbsp;finir&nbsp;le lendemain et de&nbsp;passer à l'attaque le jour&nbsp;suivant.

CHAPITRE 6 :&nbsp;Libération et alliance Pénétrer&nbsp;dans la prison fut plus facile que prévu. Par je ne sais quel moyen,&nbsp;Dimitri avait réussi à&nbsp;s'en procurer les plans,&nbsp;ainsi que&nbsp;le numéro du cachot de Staline . En passant par les égouts,&nbsp;nous étions arrivés dans le couloir principal qui menait à tous les cachots.&nbsp; Après voir réussi à s'orienter dans cette vaste prison, nous nous&nbsp;dirigeâmes&nbsp;vers&nbsp;la partie&nbsp;ouest du bâtiment. Nous étions bien tombés, puisque Staline n'était pas considéré comme un criminel dangereux, et donc la sécurité de ce côté-ci était moins&nbsp;stricte. Quelques minutes plus tard, nous arrivâmes devant le cachot n° 345 du détenu Josef Staline.&nbsp; Arrivé devant la cellule,&nbsp;Dimitri insista pour passer un accord avec&nbsp;Josef,&nbsp;en lui expliquant nos intentions, histoire d'être sûr que Staline était bien notre allié.&nbsp;Pendant ce temps,&nbsp;&nbsp;j'entrepris de crocheter la triple serrure qui protégeait la cellule. Après plusieurs tentatives, je&nbsp;parvins enfin à mes fins. Mais nous n'avions pas le temps de nous féliciter&nbsp;:&nbsp;le temps pressait,&nbsp;et&nbsp;la Sécurité n'allait pas tarder à intervenir.&nbsp;Sans plus rien dire, nous nous précipitâmes dans les égouts. Une fois sortis, nous nous rendîmes chez Staline,&nbsp;qui habitait&nbsp;une petite maison isolée,&nbsp;aux murs&nbsp;défraîchis,&nbsp;&nbsp;et&nbsp;presque entièrement&nbsp;recouverte&nbsp;de lierre. L'intérieur était assez modeste&nbsp;:&nbsp;une table, un lit et une pauvre armoire&nbsp;; tel&nbsp;était le seul mobilier de&nbsp;cette unique pièce&nbsp;où planait une forte odeur de renfermé.&nbsp; CHAPITRE 7 :&nbsp; Aleksei essayait d'échapper, en&nbsp;serpentant&nbsp;dans les rues sombres de St-Pétersbourg, aux patrouilles de La Garde. Jetant un regard méfiant aux alentours, il entra dans une maison

Chapitre 1 : une nouvelle vie pour Thaïs &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Chicago, 6 juin 2013, Ce soir-là, Thaïs pliait et rangeait sa valise.&nbsp;Venue tout droit de New York, elle visitait son nouveau lieu de vie. Venue seule avec sa grand-mère&nbsp;Isabelle, Thaïs se retrouvait donc sans ses parents, absents&nbsp;de leurs métiers. Elle attendait avec impatience leur arrivée,&nbsp;prévue dans quelques semaines. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Thaïs se préparait à intégrer une nouvelle école, en classe de&nbsp;5eme. Arrivée devant l'école, elle marchait pour rejoindre son rang. Pendant ce temps, elle sentait de nombreux regards&nbsp;posés sur elle . Surprise et attristée, elle entra dans la classe. Appelée par le professeur, elle se présenta à ses camarades...cependant ceux-ci se mirent à rire. Thaïs&nbsp;ne comprenait pas pourquoi, mais ne chercha pas à comprendre.&nbsp;L ’intervention du professeur ne mit pas fin aux rires. La journée enfin terminée, elle&nbsp;quitta son école et&nbsp;se dirigea vers son arrêt de bus. Dans le bus, un homme noir arriva vers elle et lui demanda de quitter la place&nbsp;elle était assise. Mais la jeune fille,&nbsp;fatiguée,&nbsp;ne fit pas attention à ces paroles. L’homme, exténué, haussa le ton et attrapa le bras de Thaïs : « cette place n’est pas pour les blancs » Celle-ci, bien qu’ interloquée, ne se laissa pas faire et resta assise.

Chapitre 2 : Comme une histoire de famille &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Le soir même, Thaïs dînait chez sa grand-mère. En pleine conversation avec Isabelle, elle se remémora les heures précédentes et plus&nbsp;précisément ce moment face à cet homme au regard malveillant et haineux. Celui-ci s’était d’un seul coup emporté pour une simple place de bus. Elle&nbsp;hésita à aborder le sujet avec sa grand-mère , qui pourrait&nbsp;sans doute répondre aux questions de sa petite fille. Isabelle, inquiète par le silence de ce repas, se lança et demanda à Thaïs: - Que se passe-t-il ma chérie ? Tu n’as pas l’air dans ton assiette…

- Oh, rien… quoi que… il m’est arrivé quelque chose d’assez&nbsp;terrifiant cette après-midi. Est-ce qu’on peut en parler ? Mais je t’en prie, ne t’énerves pas. - Thaïs, écoute moi. Je suis ta grand-mère, quoi qu’il arrive je suis là pour répondre à tes questions. Explique moi ce qui ne tourne pas rond. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;La jeune fille, rassurée, commença à raconter les événements de ce premier jour mouvementé à Chicago. Quand Thaïs eut terminé de lui expliquer sa journée, elle souffla un grand coup. Tout cela lui&nbsp;rappelait&nbsp;ce qu’elle avait vécu à New York. Car oui, elle&nbsp;avait été harcelée durant ses premières années de collège. C’est pour cela qu’elle avait&nbsp;du quitter sa ville pour recommencer une vie sans problème. &nbsp;A la lueur de ce qu’elle lui avait raconté, Isabelle comprit que sa petite fille avait été victime d’actes racistes. - Pour commencer, je voudrais te dire que ce que tu as subi aujourd’hui relève du racisme…&nbsp; Écoute-moi, je vais te raconter une histoire, celle de mon enfance compliquée. Le souvenir de mon passé est&nbsp;dur à porter … -&nbsp;&nbsp;A vrai dire je suis un peu perdue . Mais j'aimerais&nbsp;écouter ce que tu as à me raconter Mamie. Chapitre 3:&nbsp;La jeunesse d'Isabelle Je suis née en 1944. A l'âge de neuf ans, mes parents, tes arrières grands-parents donc,&nbsp;sont morts dans un accident de voiture. Mon père était un ancien pilote de l'armée américaine qui avait aidé à délivrer l'Europe des tyrans nazis. &nbsp;Bien qu’étant très proche de ma mère, ce jour-là, j'ai perdu mes parents mais également mon héros, mon confident, mon ange gardien. Mon père n'était alors plus là pour veiller sur moi et j'ai donc été amenée à vivre quelques temps dans la rue. Cette période fut très compliquée. Il faisait froid dehors, j'étais jeune, je devais non seulement garder la tête haute mais surtout garder espoir. Un matin que je n'oublierais jamais, une femme m'a trouvée sous un pont. Elle m'a prise avec elle, gentiment, et&nbsp;sans poser de question.

Chapitre 1: -Tes&nbsp;parents vont venir j’espère, demanda Rose d’un ton inquiet. - Oui,&nbsp;ne t’en fait&nbsp;pas&nbsp;: ils arriveront dans quelques minutes. Tu crois sérieusement qu’ils allaient rater un évènement aussi important ? répliqua Marie confiante.&nbsp; Elles se tenaient toutes les deux dans une réunion entre Résistants dans un hôtel non loin de la place de Vichy. L’appel du général de Gaulle avait mobilisé une grande partie de la population de la France libre. Ainsi, toutes les personnes voulant participer à la Résistance&nbsp;: adolescents, adultes ou personnes âgées, se réunissaient pour la première et dernière fois tous ensemble pour organiser la reconquête du pays.&nbsp; Soudain, un son de trompette retentit&nbsp;dans la salle, suivi d’un silence assourdissant. Tout le monde écoutait. Le maréchal Pétain prit la parole :&nbsp; -Chers&nbsp;Français et&nbsp;Françaises. C’est avec grand honneur que je vous annonce,&nbsp;en ce 1er&nbsp;août,&nbsp;le plan de Résistance de notre pays que le général de Gaulle et moi avons mis en place. Retenez bien tout&nbsp;ce que je vais vous dire car après ce discours,&nbsp;&nbsp;la surveillance des nazis ne nous permettra plus de telles réunions.&nbsp;Je vous demanderai donc de faire passer le message aux Résistants n’ayant pas pu venir ici aujourd’hui. Après avoir obtenu l’Armistice de la part de l’Allemagne, Hitler s’attendra sûrement à ce que je collabore avec lui. Et c’est avec tristesse que je vous dis être dans l’obligation d’obéir à ses ordres. Seulement voilà&nbsp;: la France libre va jouer&nbsp;double jeu.&nbsp; Nous allons répartir les Résistants en différentes sections.&nbsp;Des&nbsp;résistants rejoindront ainsi le&nbsp;&nbsp;Maquis,&nbsp;d'autres&nbsp;participeront aux&nbsp;sabotages,&nbsp;un autre groupe se chargera de la communication en infiltrant les&nbsp;&nbsp;journaux,&nbsp;et&nbsp;les radios.&nbsp;Enfin,&nbsp;&nbsp;certains se chargeront de l'élimination de certaines personnes haut placées.&nbsp; Veuillez tout d’abord&nbsp;rejoindre votre groupe. En haut, sur les murs étaient accrochées des pancartes avec le nom de chaque groupe.&nbsp; Marie savait déjà&nbsp;quel groupe elle voulait&nbsp;intégrer&nbsp;et Rose la suivit sans hésitation: « Sabotages ». Le choix de ce groupe était simple:&nbsp;organiser&nbsp;des sabotages&nbsp;nécessite d'obtenir&nbsp;beaucoup d’informations sur l’ennemi.

Ce qui signifie qu’elles feront indirectement partie du groupe journal et radio pour la récupération de ces&nbsp;informations. Ce n’était&nbsp;d'ailleurs&nbsp;&nbsp;pas surprenant qu’une majorité de jeunes Résistants aient choisi ce groupe aussi.&nbsp; Au bout d’une vingtaine de minutes,&nbsp;tout le monde avait choisi sa&nbsp;section. Évidemment&nbsp;l'effectif était moins élevé&nbsp;dans&nbsp;la section&nbsp;action armée. Le maréchal Pétain repris :&nbsp; - Merci de votre coopération. Maintenant que vous vous êtes positionnés, je pense que vous avez tous compris en quoi consiste le plan. Chaque personne a un rôle précis à jouer.&nbsp;&nbsp;Les&nbsp;membres du&nbsp;groupe&nbsp;"communication"&nbsp;seront chargés d’écrire et faire circuler les informations. Ainsi grâce à&nbsp;eux, les unités sabotages, maquis, combats et action armée&nbsp;pourront&nbsp;exécuter leurs missions&nbsp;efficacement&nbsp;.&nbsp;Chacun&nbsp;a donc un rôle majeur dans la libération du pays. Mais nous avons une ligne radio connectée avec celle du Royaume-Uni où se trouve le général de Gaulle en ce moment même. Le code pour y accéder sera donné uniquement au groupe radio pour des raisons&nbsp;évidentes&nbsp;de sécurité. Si vous avez des connaissances figurant dans cette équipe alors le code vous parviendra aussi.&nbsp; Comme je l’ai annoncé tout à l’heure, la France&nbsp;,&nbsp;devra&nbsp;aussi,&nbsp;inévitablement,&nbsp;collaborer avec l’Allemagne.&nbsp;Mais&nbsp;n’ayez pas peur, nous ferons de notre mieux pour sauver tout le monde et faire&nbsp;en sorte qu'il y ait&nbsp;le moins de morts possible.&nbsp; Françaises, français, soyez responsables et battez-vous jusqu’au bout. La France a besoin de vous. Vive la France libre!" Et c’est dans une vague de hurlement que les Résistant hurlèrent : « Vive la France libre !! » Marie sentit une légère tape dans son dos. C’était sa mère :&nbsp; -Alors?&nbsp;Dans quel groupe as-tu choisi d'oeuvrer&nbsp;&nbsp;? -Nous avons choisi&nbsp;de participer aux&nbsp;&nbsp;sabotages. -J’ai choisi&nbsp;rejoindre le groupe qui se chargera de la communication&nbsp;&nbsp;et&nbsp;ton père&nbsp;intègrera l&nbsp;action armée !&nbsp;Mais les filles, soyez prudentes.&nbsp; -&nbsp;L'action armée ?&nbsp;Tu n’as pas essayé de l’arrêter&nbsp;? Mais voyons...et s’il meurt ?&nbsp; -Il ira bien ne t’en fais pas. Enfin…j’espère… dit-elle d’un ton inquiet.

D'abord des regards, puis des sourires. Je me rappelle d'ailleurs du premier sourire&nbsp;que Mohamed m'a accordé. J'avais tellement l’habitude de le voir avec un visage fermé, voire&nbsp;menaçant que jamais je ne pourrais&nbsp;oublier cette première éclaircie sur son visage. J'étais dehors en train dede tailler les rosiers lorsque ce dernier s'est approché de moi. Alors que j'attendais,&nbsp;comme&nbsp;d'&nbsp;habitude,&nbsp;un ordre ou une remarque désobligeante, il n'en fût rien. Au contraire, Mohamed, d'un air prévenant,&nbsp;a pris de mes nouvelles puis m'a demandé si je souhaitais boire quelque chose. Nous étions en été, il faisait une chaleur étouffante et j'étais exténuée. J'ai donc accepté bien volontiers. Depuis le début de cette conversation, j'étais agenouillée&nbsp;près des rosiers et je n’avais encore levé les yeux sur Mohamed. Je me suis relevée, j'ai tourné la tête vers lui et c'est là que j'ai vu ce fameux premier sourire. il était plein de tendresse et d'empathie. Alors que Mohamed était parti nous chercher à boire à la cuisine, je sentis&nbsp;comme une sensation bizarre dans ma poitrine. Mon cœur se serrait, j'avais du mal à respirer et je commençais à transpirer. Lorsqu'il revint, ce sentiment grandit encore plus et je bredouillais alors un timide "merci" auquel Mohammed me répondit par un nouveau sourire. J’engloutis ma limonade d'une seule traite manquant&nbsp;de m'étouffer, ce qui le fit rire aux éclats. Ce rire à lui seul effaçait toutes les rancœurs que je pouvais éprouver envers lui et sa famille. Il en fut ainsi pendant quelques temps. Au bout de quelques semaines, il me proposa d'aller boire cette délicieuse limonade dans le cabanon de jardin. Une fois entrés, il s'approcha de moi. Aucun mot ne fut nécessaire. Tout se fit de manière naturelle. Il me prit la main, m'approcha tout contre lui, m'enlaça puis m'embrassa. Tout cela dans un silence qui contrairement aux habitudes n'était pas pesant. Ce n'était pas un silence de mort mais un silence d'amour. - "Et après Mamie, comment avez-vous fait pour vivre votre nouvelle histoire d'amour au grand jour ?" demanda Thaïs. Chap 6 : D'amour impossible à amour secret &nbsp;

&nbsp;&nbsp;&nbsp;Nous avons continué comme cela,&nbsp;à nous voir en cachette. Parfois dans le cabanon de jardin, parfois dans ma chambre ou dans la sienne... Nous étions jeunes et innocents et rien n'importait plus que le fait d'être ensemble. Pas de question de richesse, de couleur de peau, de religion... simplement le bonheur d'être avec l'autre, d'être avec l'être tant recherché. Malheureusement, notre bonheur ne fut que de courte durée. En effet, quelques mois plus tard, tandis que nous étions blottis l'un contre l'autre en train de contempler une superbe nuit étoilée à la fenêtre de la chambre de Mohamed, son père fit irruption. Nous n'&nbsp;eûmes&nbsp;&nbsp;pas le temps de nous séparer, ni même l'envie. Son père entra alors dans une colère noire et, sans même essayer de discuter avec son fils,&nbsp;&nbsp;nous chassa tous deux de leur domicile. Nous nous sommes alors retrouvés seuls, à quatorze ans, livrés à nous-mêmes dans la rue, avec tous les dangers qui l'accompagnent. Heureusement, Mohamed a eu la présence d'esprit d'aller frapper à la porte de l'orphelinat de la ville. Nous avons été bien accueillis. C'était un orphelinat laïque tenu par un jeune couple d'une quarantaine d'années qui avaient hérité d'une fortune familiale. Ces gens, que je ne remercierais&nbsp;jamais assez,&nbsp;avaient troqué la possibilité d'avoir une vie luxueuse pour une&nbsp;existence&nbsp;vouée à l'entraide et au partage. Dans cet orphelinat, pas de racisme, pas de couleur de peau, pas d’esclaves&nbsp;et&nbsp;ni&nbsp;de maitres. Juste de l'amour et de l'entraide. C'est dans ce cocon de bien-être que nous avons donc continué notre idylle en cachette&nbsp;pendant&nbsp;deux ans durant. Arriva&nbsp;&nbsp;un jour, qui aurait dû être l'un des plus&nbsp;beau jour&nbsp;de ma vie&nbsp;et qui&nbsp;s'est transformé en&nbsp;mon pire cauchemar. Une famille était arrivée pour m'adopter.&nbsp;Ils avaient l'air gentils et prévenants&nbsp;mais&nbsp;rien ne pouvait à ce moment-là compenser la tristesse que j'éprouvais à l'idée de perdre l'amour de ma vie. Tout s'est passé rapidement. On m'a demandé de préparer ma valise et quelques minutes plus tard, j'étais prête à quitter l'orphelinat. Notre amour étant secret, je n'ai même pas eu le temps d'enlacer Mohamed. Ce dernier me fit un sourire.&nbsp;Ce même sourire qui m'avait fait fondre de désir quelques années auparavant. Je suis montée dans la voiture de ma nouvelle famille, je me suis retournée, les yeux plein de larmes et j'ai regardé aussi longtemps que possible le doux visage de mon bien-aimé s'estomper au fur et à mesure que la voiture s'éloignait. "C'est la dernière fois que j'ai vu Mohamed, ma chère Thaïs" me dit Isabelle.

En sortant de l’hôtel, les deux filles jetèrent un coup d’œil sur les autres groupes. Quand Rose remarqua&nbsp;son ami d’enfance, George, qui visiblement était dans le groupe journal, elle courut vers lui :&nbsp;&nbsp; -Eh bien George, comme ça tu as choisi journal ! dit Rose en rigolant. -Ce n’est pas parce que je suis un garçon que je dois choisir&nbsp;d'intégrer&nbsp;un de ces groupes de brutes. Je suis beaucoup&nbsp;&nbsp;plus doué pour tout ce qui concerne&nbsp;l’organisation.&nbsp;Je suis un stratège, moi !&nbsp;&nbsp;Pendant que toi,&nbsp;tu&nbsp;&nbsp;écoutes et&nbsp;exécutes&nbsp;les ordres.&nbsp; -Une belle mentalité de dictateur, répliqua Rose d’un ton sarcastique.&nbsp; -Ne rigole pas avec moi Rose ! Si tu me compares à ce genre de personnes encore une fois, je ne t’adresserai plus jamais la parole ! Sérieusement je sais que tu as une passion pour l’humour noir mais fais attention à ce que tu dis. Une voix&nbsp;, derrière eux,&nbsp;surprit les deux filles : -C’est vrai que tu es allée&nbsp;un peu loin-là,&nbsp;Rose : je suggère que tu la fermes.&nbsp; Marie se retourna et vit un grand blond aux yeux bleus. Il devait avoir leur âge, voire un peu plus. Il était vêtu d’un costume et avait l’air confiant.&nbsp; -Et vous êtes ? demanda Marie.&nbsp; -Paul, un ami de George. Enchanté.&nbsp;Je fais partie du groupe&nbsp;action armée ?&nbsp;répondit-il froidement.&nbsp; -Marie, groupe sabotage, répliqua-t-elle -Rose, de même.&nbsp; -Oui mademoiselle Rose, j’avais bien compris. Je pense que tout le monde à 300 m d’ici connait ton prénom&nbsp;vu que&nbsp;George&nbsp;t’as hurlé dessus,&nbsp;il y a un instant.&nbsp; - Bon, puisque nous&nbsp;n'appartenons pas aux mêmes groupes&nbsp;, je propose que nous discutions des rôles que nous avons choisis, dit George pour calmer l’ambiance.

Chapitre 2&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Les quatre adolescents étaient assis dans un parc non loin de l’hôtel de ville quand Paul prit la parole : -Vous vous connaissez depuis longtemps&nbsp;?&nbsp;demanda-t-il en regardant les deux filles en face de lui.&nbsp; -Non, je suis arrivée à Vichy en mai, ma famille voulait échapper aux&nbsp;Allemands car nous habitions dans le Sud-Est de Paris. Nous avions pris peur et sommes partis&nbsp;le plus loin possible avec les moyens que nous avions à bord. J’ai rencontré Rose dès mon premier jour ici,&nbsp;dans la boulangerie de son père. Elle l’aidait ce jour-là. Depuis, nous sommes inséparables. -Ah je vois. Ça a dû être dur pour vous, dit-il.&nbsp; -Et toi, d’où viens-tu ? Tu connais George mais je ne te connais pas, s’étonna Rose.&nbsp; -Je viens de&nbsp;la même&nbsp;école de garçons que&nbsp;lui, c’est pour ça qu’on&nbsp;n'a&nbsp;jamais dû se voir.&nbsp; Rose hocha la tête. Les adolescents ne virent pas le temps passer&nbsp;quand la fin de l’après-midi se manifesta. Entre temps, ils s’étaient mis d’accord pour faire équipe afin d’échanger les informations acquises pour mener des missions ensemble.&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Ce soir-là, Marie rentra chez elle accompagnée de Rose. Sur le chemin les deux filles se demandèrent pourquoi Paul avait choisi un tel groupe. Avait-il&nbsp;eu&nbsp;un passé difficile,&nbsp;agissait-il par&nbsp;&nbsp;esprit de vengeance ?&nbsp; Rose regarda Marie un long moment et hésita à prendre la parole.&nbsp; -Toi aussi, ça doit être difficile. Tu as quitté le reste de ta famille et tes amis pour&nbsp;te sauver de&nbsp;échapper à&nbsp;l’ennemi. Honnêtement, tu as bien fait. Sinon,&nbsp;tu aurais dû subir l’occupation allemande.&nbsp; Marie s’arrêta un instant quand elle sentit une&nbsp;larme&nbsp;couler&nbsp;le long de sa joue. -Ma famille me manque, j’ai peur que mon père&nbsp;ne s’en sorte pas. Avoua-t-elle.&nbsp; Rose la prit dans ses bras pour la réconforter puis sans rien dire, elles rentrèrent chez elles.&nbsp;

Chapitre 3: Le lendemain, les activités clandestines avaient déjà débuté. Tout le monde était silencieux, chacun, cependant,&nbsp;savait ce qu’il avait à faire. Les quatre adolescents se retrouvèrent au même endroit que le jour d’avant, une certaine tension régnait dans l’atmosphère. Ils étaient prêts à tout pour sauver la France.&nbsp; Les troupes allemandes étaient arrivées dans la ville durant la nuit. Même si elle n’étaient là que pour surveiller le régime de Vichy, elles communiquaient avec les troupes de la France occupée. Le but des résistants était de récupérer un maximum d’informations afin de détruire le système allemand dont le cœur&nbsp;se trouvait à Paris. Une partie des résistants étaient déjà partis&nbsp;dans le Nord, ils communiqueraient par des messages radios et la presse clandestine avec la France libre. George avait déjà un plan&nbsp;et Paul semblait&nbsp;être décidé. Après un long moment de silence,&nbsp;Paul parla :&nbsp; -Je pense aller dans le&nbsp;Nord, annonça-t-il sérieusement.&nbsp; George baissa la tête. Il savait que&nbsp;ce moment serait inévitable. Il regarda les filles et dit d’un ton attristé :&nbsp; -Je ferai en sorte de te faire passer les informations.&nbsp; Marie affirma à son tour qu’elle et&nbsp;son père comptaient retourner dans le Nord pour combattre l’ennemi et que si Rose voulait les rejoindre,&nbsp;son père&nbsp;essaierait&nbsp;&nbsp;de convaincre le sien. C’est ainsi que quelques jours plus tard,&nbsp;le père de Marie, Rudolf,&nbsp;et les trois adolescents&nbsp;avaient franchi la frontière qui séparait les deux zones. Ils étaient arrivés chez les cousins de son père qui allaient les héberger tout le temps qu’il faudrait. Ils étaient munis de quelques habits, d'armes, de talkies-walkies et une radio fournie&nbsp;par l’oncle de George, tous deux restés à Vichy.&nbsp;&nbsp; Pendant les jours qui suivirent, ils inspectèrent les alentours et s’approprièrent&nbsp;le&nbsp;terrain, afin de mener&nbsp;à bien&nbsp;&nbsp;leurs&nbsp;&nbsp;missions. Il fallait se montrer&nbsp;parfaitement organisés, aucune&nbsp;&nbsp;faille&nbsp;n'était tolérable.&nbsp;. Ils avaient repéré les casernes nazies,&nbsp;ainsi que&nbsp;des lieux&nbsp;pour récupérer la presse clandestine et s’étaient même fait quelques camarades de combat. Le 5 août, ils étaient enfin prêts pour leurs toutes premières missions. Entre temps,&nbsp;&nbsp;ils avaient réussi à communiquer avec George par radio.&nbsp;Ce dernier&nbsp;&nbsp;leur avait annoncé que, pour le moment,&nbsp;&nbsp;tout se passait bien à Vichy.

« Allo, Allo mission de sabotage numéro un, ici Rudolf, vous m’entendez » -Oui bien reçu, répondit Rose et Marie de l’autre côté du talkie-walkie -OK, je répète, le but de la mission&nbsp;est&nbsp;de piéger le groupe nazi du commissariat de la rue Charles Dullin en face du magasin de tabac, Marie et Rose,&nbsp;vous assommerez&nbsp;les deux gardes devant la porte. Une fois à terre, Marshal et moi entrerons dans le bâtiment et tirerons sur les nazis à l’intérieur. Nous récupèrerons les informations et partirons le plus vite possible en camoflant&nbsp;&nbsp;nos visages pour ne pas&nbsp;être reconnus.&nbsp;Paul, tu restes dehors et&nbsp;tu t'assures&nbsp;que personne ne vienne nous interrompre. Si quelqu’un arrive, débarrasse-toi de lui. Vous m’avez entendu ?! -Entendu ! répondirent les trois adolescents. -OK, sur ce, GO !&nbsp; Chapitre 4: Les filles bondirent de&nbsp;l'arrière du&nbsp;derrière le&nbsp;bâtiment et coururent droit sur les gardes devant elles. Munies de deux tuyaux de fer,&nbsp;elles sautèrent et frappèrent les deux hommes de toute leur force. Mais ce n’était pas suffisant. Les gardes se relevèrent et l’un d’eux dégaina son fusil. Les deux filles,&nbsp;tétanisées,&nbsp;n’arrivaient plus à bouger. Soudainement les deux gardes braquèrent Rose,&nbsp;qui était&nbsp;&nbsp;la plus proche de l’entrée. Marie, ne pouvant rien faire face aux deux hommes,&nbsp;hurla le nom de Paul. Mais rien&nbsp;ne se passa. Elle saisit&nbsp;alors&nbsp;son tuyau et le jeta sur l’un&nbsp;des gardes qui&nbsp;esquiva le coup. -Ne bougez&nbsp;plus ou on tire ! ordonna le nazi. N’ayant pas le choix, Rose et Marie portèrent leur main jusqu’à l’arrière de leur crâne.&nbsp; Soudain, un coup de feu retentit&nbsp;et l’un des soldats tomba à terre. Paul se trouvait derrière le camion&nbsp;dans&nbsp;lequel l’équipe était arrivée. Le jeune garçon intrépide&nbsp;se leva et courut&nbsp;droit sur le soldat&nbsp;encore&nbsp;debout puis&nbsp;visa&nbsp;sa tête. Devant les yeux affolés de Rose qui vomit&nbsp;sur place. Marie envoya alors le signal à son père et son oncle.&nbsp; Immédiatement, les deux hommes sortirent de&nbsp;l'arrière du&nbsp;&nbsp;bâtiment et coururent droit dans celui-ci.&nbsp; &nbsp;Des coups de feu retentirent aussitôt, puis après une dizaine de minutes, plus rien.&nbsp;

Dans le camion que l’oncle de Marie&nbsp;leur&nbsp;avait prêté, les trois adolescents se préparaient mentalement à endurer&nbsp;ce qui serait&nbsp;sûrement l’une des opérations les plus dures qu’ils aient&nbsp;menées&nbsp;&nbsp;faites.&nbsp;Fusils, pistolets, bombes, radios étaient indispensables. Pour le coup, s’il fallait tuer, il&nbsp;ne&nbsp;faudra&nbsp;pas hésiter. Ils étaient là car c’était leur choix, ils étaient là car ils voulaient se venger,&nbsp;ils étaient là&nbsp;car&nbsp;ils voulaient être libres.&nbsp; -Bon,&nbsp;Paul,&nbsp;n'oublie pas&nbsp;que lorsque&nbsp;nous serons à cinq kilomètres de Paris,&nbsp;il faudra sortir&nbsp;&nbsp;la moto du coffre.&nbsp;C'est toi qui lanceras&nbsp;le signal&nbsp;pour l'attaque, tu tireras&nbsp;&nbsp;un coup de feu&nbsp;quand je te ferais signe&nbsp;. Compris, garçon ? ordonna Rodolphe.&nbsp; -Compris, acquiesça&nbsp;Paul.&nbsp; Marie, inquiète, demanda à Paul s’il était sûr de vouloir endosser ce rôle et se jeter&nbsp;ainsi&nbsp;&nbsp;dans la gueule du loup. "C’est mon choix. Je prendrai cette responsabilité, prononça Paul, confiant." Rose regarda par la fenêtre et annonça qu’ils seraient bientôt arrivés. Ils étaient tous prêts.&nbsp; Quelques minutes plus tard,&nbsp;Rodolphe&nbsp;s’arrêta et ordonna à Paul de descendre en moto. Immédiatement, l’adolescent empoigna l’engin et se plaça devant le camion de ses coéquipiers. Aussitôt, les voitures rentrèrent dans Paris.&nbsp; Tous les groupes se dispersèrent et rejoignirent leur cible. Ils s’étaient tous mis d’accord pour se retrouver à la sortie de Paris, le lendemain,&nbsp;dès l’aube. Au&nbsp;signal de Paul, le camion, rentra droit dans le bâtiment. Paul se retira sur le côté et s’apprêtait déjà à sortir son pistolet. Au même moment,&nbsp;Rodolphe&nbsp;monta sur le haut du camion et lança une bombe sur&nbsp;le&nbsp;bâtiment. Sous le bruit de l’explosion,&nbsp;des&nbsp;civils ouvrirent les fenêtres pour regarder ce qu’il se passait dehors,&nbsp;si tôt le matin. Rose sortit&nbsp;son fusil de chasse et se plaça devant l’entrée, suivie de Marie et d’un autre groupe.&nbsp; Les troupes allemandes&nbsp;répondirent rapidement&nbsp;à l’attaque, une quinzaine de soldats étaient déjà sur place,&nbsp;prêts à tirer. Mais les résistants étaient supérieurs en nombre. Paul n’hésita pas une seconde avant d’entrer dans le bâtiment avec d’autres&nbsp;résistants.&nbsp;Des tirs&nbsp;ainsi que&nbsp;des cris retentirent partout dans&nbsp;Paris. Des civils, des soldats et des résistants moururent.&nbsp;

Pourquoi sauver la France en sacrifiant ses civils? Pourquoi sauver la France en détruisant sa capitale?&nbsp;Mais s’ils ne le faisaient pas, que deviendrait la France sous le contrôle allemand ? Ils voulaient tous gagner mais à quel prix ?&nbsp; La cible avait&nbsp;été détruite et beaucoup d’informations avaient&nbsp;été&nbsp;pu être&nbsp;récupérées.&nbsp; La soif de vengeance de Paul n’était&nbsp;pourtant&nbsp;pas assouvie. Il&nbsp;lui&nbsp;fallait faire plus&nbsp;;&nbsp;&nbsp;il fallait tuer plus, il fallait&nbsp;se&nbsp;venger plus. Il décida alors de partir&nbsp;vers&nbsp;les palaces autour&nbsp;de&nbsp;l’Arc de Triomphe où&nbsp;résidaient la plupart des&nbsp;chefs&nbsp;allemands. Si les Résistants&nbsp;voulaient faire reculer l’Allemagne, il fallait attaquer son cœur. Rose refusa de partir&nbsp;et resta&nbsp;pour aider les blessés.&nbsp;Marie&nbsp;suivit donc Paul,&nbsp;d’autres&nbsp;combattants se joignirent à eux. Ils partirent en moto, arrivés&nbsp;sur place,&nbsp;un groupe&nbsp;rentra dans l’un des hôtels,&nbsp;écrasant la porte d’entrée et tous les soldats au passage. Rose savait qu’ils étaient terriblement en danger.Paul&nbsp;&nbsp;monta&nbsp;à l’étage et&nbsp;de&nbsp;tenta de&nbsp;braquer&nbsp;une chambre.&nbsp;Il&nbsp;tira sur la serrure de la porte et entra dans la chambre&nbsp;mais&nbsp;Il n’y avait personne dans la pièce.&nbsp;Évidemment, les commandants avaient été évacués. Cela n’empêcha&nbsp;pas&nbsp;&nbsp;Paul de chercher des informations. Il se mit alors à fouiller dans&nbsp;tous les&nbsp;&nbsp;recoins&nbsp;de la chambre.&nbsp;&nbsp;Un&nbsp;soldat&nbsp;allemand embusqué dans un placard&nbsp;tira. Marie&nbsp;hurla de douleur.&nbsp;Depuis&nbsp;le bureau&nbsp;situé juste&nbsp;à côté,&nbsp;Paul&nbsp;accourut&nbsp;rejoindre son amie&nbsp;quand il la vit&nbsp;s'accroupir&nbsp;devant le soldat.&nbsp; -Rendez-vous immédiatement&nbsp;!&nbsp;Et donnez-nous toutes les informations que vous avez,&nbsp;menaça-t-il en pointant son arme sur Marie, ou&nbsp;je tire sur la&nbsp;jeune&nbsp;fille.&nbsp; &nbsp;Paul était tétanisé. Soudain,&nbsp;un homme&nbsp;sortit&nbsp;de la pièce et tira sur le soldat. Atteint à la cuisse, l’homme tomba à genou,&nbsp;face de Paul.&nbsp;L'homme&nbsp;courut&nbsp;droit&nbsp;vers&nbsp;Marie&nbsp;&nbsp;l’assomma.&nbsp; -Je ne&nbsp;veux pas te faire de mal, Marie, dit-il&nbsp;froidement&nbsp;en regardant son corps inanimé. Paul était stupéfait. Il avait été trahi, il n’avait pas envisagé qu’un soldat se fasse&nbsp;passer pour l’un des résistants Il avait compris.il se leva et pointa son pistolet près de sa tempe. Il savait que les soldats allaient le torturer&nbsp;pour&nbsp;connaître les plans de la Résistance

La&nbsp;voiture s’arrêta net, Nikita Romanov,&nbsp;surprise,&nbsp;ne savait pas quoi faire.&nbsp;Elle&nbsp;demanda au chauffeur&nbsp;d’accélérer pour tracer&nbsp;le meurtrier.&nbsp;Le motard, quant à lui, s'était montré&nbsp;plus vif&nbsp;et&nbsp;plus malin qu’eux.&nbsp;Il&nbsp;avait disparu de leur champ de vision.&nbsp;Nikita&nbsp;se retrouvait dans l'incapacité de faire&nbsp;quoi que ce soit. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Le président de l’URSS avait&nbsp;été tué par un&nbsp;simple&nbsp;opposant&nbsp;américain.&nbsp;Une&nbsp;haine&nbsp;terrible&nbsp;s'empara de&nbsp;Nikita. Elle&nbsp;se&nbsp;promit&nbsp;d'accomplir deux choses : une&nbsp;vengeance et&nbsp;des représailles. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;CHAPITRE 7&nbsp;: Prolifération &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Il était quinze heures dix-sept, Tanya se trouvait dans son laboratoire, toujours en train de faire des recherches sur cette étrange plante. Il faisait très chaud, en ce début de mois d’août. La pièce était orientée&nbsp;sud et dehors il devait bien faire trente-deux degrés.&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Tanya commençait à se sentir assez mal. Elle avait comme des bouffées de chaleur et sa vision commençait peu à peu à devenir floue. Et puis, soudainement, sans faire de bruit, elle s’effondra sur le sol froid du laboratoire. Heureusement, des collègues étaient dans la pièce, pour&nbsp;lui&nbsp;venir en aide. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Quand elle ouvrit délicatement ses yeux, elle vit une jeune femme, penchée sur elle, vêtue d’un uniforme de pompier. À ce moment-là, Tanya avait tout de suite compris qu’elle venait tout juste de faire un malaise. La gentille femme lui demanda :&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;- Comment allez-vous madame ?&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;- Je me sens mieux, répliqua-t-elle d’un voix basse.&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;- Très bien. Je vais vous expliquer ce qu’il ce passe, je suis pompier&nbsp;et nous sommes en train de vous diriger vers l’hôpital le plus proche, où vous ferez des tests sanguins car vous venez de faire un malaise. Vos collègues nous ont appelés pour venir vous chercher et heureusement, votre&nbsp;imposante&nbsp;et magnifique&nbsp;afro a protégé votre tête du carrelage du laboratoire, annonça la femme avec un petit sourire. &nbsp;&nbsp;&nbsp;Tanya ne savait pas qui remercier. Ses collègues ? Ses origines, qui lui ont donné de beaux cheveux ? Ou juste la chance ?

À cet instant, l’ambulance s’arrêta. Tanya était emmenée vers la sortie, allongée&nbsp;sur le brancard, elle se faisait conduire vers une salle. Un infirmier l’attendait pour lui faire les prélèvements sanguins.&nbsp; &nbsp;&nbsp;Elle attendait, dans une des innombrables chambres de l’hôpital, ses résultats. Après une quarantaine de minutes, un docteur poussa la porte pour&nbsp;lui&nbsp;annoncer&nbsp;que ses résultats sanguins&nbsp;révélaient&nbsp;un problème plus profond. Le docteur était vague à propos de ce problème. Mais elle ne se posa pas plus de questions.&nbsp;Il lui avait juste&nbsp;dit&nbsp;qu’elle devait faire une radio de&nbsp;la poitrine&nbsp;afin d’identifier&nbsp;le problème en question.&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Elle sentait bien que quelque chose&nbsp;n’allait pas ces derniers temps. Elle était beaucoup plus faible que d’habitude et avait souvent la tête qui tournait comme ces manèges dans les fêtes foraines qui&nbsp;donnaient la nausée.&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Elle&nbsp;fut&nbsp;ensuite guidée&nbsp;au service&nbsp;radiologie. Une fois à l’intérieur, une femme la prit en charge.&nbsp;Elle ne le savait pas, mais elle était en réalité en train de faire une mammographie.&nbsp;Après une&nbsp;vingtaine&nbsp;de minutes, Tanya ressortit de la salle et rejoignit la chambre qui lui était réservée.&nbsp;&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Plusieurs minutes passèrent.&nbsp;Le même docteur entra dans la chambre à nouveau. Il s’installa et annonça à Tanya qu’elle&nbsp;avait&nbsp;une tumeur. Une tumeur qui&nbsp;était&nbsp;déjà&nbsp;bien développée. Tanya sentait que le mot qui terrorisait la terre entière allait s’échapper de la bouche du docteur.&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;« Madame, j'ai de la peine en vous annonçant cela,&nbsp;mais malheureusement, vous êtes atteinte d'&nbsp;un&nbsp;cancer du sein, de stade évolutif IIIc. » affirma-t-il d’une voix désolée.&nbsp; &nbsp;&nbsp;Ce mot, « cancer », résonna dans tout le corps de Tanya. Elle était effrayée. Elle se demandait déjà comment elle allait trouver de la place dans son emploi du temps, pour les nombreux rendez-vous à effectuer pour combattre la maladie.&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;En rentrant chez elle, Tanya retrouva ses enfants. En voyant sa fille et son fils&nbsp;uni par&nbsp;une belle complicité ; elle eut un regain d’énergie et d’espoir. Après tout, elle ne voulait pas que ses enfants la voient comme une mère faible et&nbsp;malade.&nbsp;

CHAPITRE 1&nbsp;: Exécution &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Les pas des soldats sur la place, le frottement des treillis, les fusils qui s’entrechoquent, les chuchotements, les rumeurs&nbsp;créaient une confusion dans ma tête.&nbsp;Bruit sourd. Puis plus rien… plus personne ne bougeait, plus un bruit… Ce qu’il venait de se passer sous nos yeux était inimaginable. Personne n’y croyait… personne ne voulait y croire. Lénine venait de se faire exécuter.&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;15 mars 1917, abdication du Tsar. Lénine et ses fidèles entrent dans la capitale,&nbsp;acclamés par la foule et moi-même. Le Tsar a disparu. Ce ne sera que le début d’un long combat pour le communisme&nbsp;désireux&nbsp;d’asseoir&nbsp;définitivement&nbsp;son pouvoir et de&nbsp;faire&nbsp;taire les révoltes. Il nous&nbsp;laisse entrevoir&nbsp;une nouvelle vie, une nouvelle opportunité, pour nous autres,&nbsp;simples ouvriers.&nbsp;Quelques mois plus tard, le traité de paix de Brest-Litovsk sera signé.&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Mais soudain, surgis&nbsp;de nulle&nbsp;part, le Tsar et son immense armée bouleversèrent&nbsp;en quelques coups de canon le&nbsp;gouvernement&nbsp;que Lénine avait si durement installé. En octobre 1917, de nombreuses batailles ravagèrent mon beau pays.&nbsp; Le communisme avait échoué, et Nicolas II reprit sa place de Tsar. Le temps&nbsp;nécessaire pour&nbsp;retrouver la confiance du peuple et réinstaller un gouvernement stable dura&nbsp;un peu&nbsp;plus d'un an. Et le 21 février 1919, Lénine&nbsp;fut&nbsp;exécuté. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Les gens&nbsp;se dispersaient&nbsp;petit à petit, mais&nbsp;moi&nbsp;je n’osais&nbsp;pas bouger. Paralysé par la peur ; seul au milieu de la place, je me sentais&nbsp;physiquement comme enchaîné,&nbsp;sous le joug d'un pouvoir inégalitaire et absolutiste qui avait repris ses droits, la présence des nombreux soldats impériaux&nbsp;en attestait. Je n’étais qu’un pauvre paysan face à l’impressionnant empire.&nbsp;&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Ma sœur partit à son tour, sûrement pour aller retrouver ma grand- mère, malade, me laissant là, complètement seul avec ma peur et mes doutes. Je voulais lui crier de rester, de me soutenir, moi qui avais&nbsp;cru en ce rêve de liberté et d'égalité que Lénine m'avait fait miroiter... Cette exécution était comme un coup de poing pour moi !&nbsp; C’était le retour, la victoire écrasante,&nbsp;du Tsar et de son armée.

CHAPITRE 2 :&nbsp;Dimitri Un petit sourire satisfait s’afficha sur le visage de Dimitri : ils avaient triomphé.&nbsp;Ceux qu'il considérait comme des gêneurs, des&nbsp;troubleurs&nbsp;de l'ordre&nbsp;public,&nbsp;s'étaient fait écraser&nbsp;comme des mouches par la glorieuse armée du Tsar. Le haut statut hiérarchique de Dimitri Belinski&nbsp;avait été&nbsp;menacé lorsque les communistes&nbsp;avaient pris&nbsp;le pouvoir,&nbsp;et&nbsp;les idées de Lénine avaient failli lui coûter son honneur&nbsp;! Mais Dieu merci, tout était rentré dans l'ordre. Il allait partir à son tour de la place, quand son regard fut soudainement attiré par un jeune homme&nbsp;;&nbsp;celui-ci&nbsp;devait avoir entre&nbsp;&nbsp;dix-huit et vingt&nbsp;ans. Comme lui,&nbsp;il&nbsp;était plutôt grand, avait des cheveux d'un blond très clair, et était habillé en paysan, ses habits trempés par la pluie&nbsp;collés à un corps charpenté et athlétique.&nbsp; Il&nbsp;avait&nbsp;été&nbsp;attiré&nbsp;par lui, car c'était la seule personne qui restait encore sur la place&nbsp;;&nbsp;l'air perdu et apeuré, son regard se perdait dans le vide.&nbsp;Après l'avoir observé quelques minutes, Dimitri se décida enfin à partir&nbsp;:&nbsp;il avait une mission à accomplir. CHAPITRE 3 :&nbsp;Josef Staline Après l'horreur&nbsp;de cette exécution&nbsp;je ne parvenais plus à penser à autre chose. Mon esprit était troublé et&nbsp;inquiet.&nbsp;Tremblant comme une feuille au vent mauvais, je marchais à la vitesse d'un escargot. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;La vie me semblait&nbsp;désormais&nbsp;dénuée de sens. Je continuai&nbsp;cependant&nbsp;à&nbsp;avancer, encore et encore... Jusqu’à&nbsp;ce&nbsp;qu'un bar apparaisse dans mon champ de vision. Il était endommagé&nbsp;; sa façade en bois vermoulu&nbsp;était abîmée&nbsp;et peu de personnes y pénétraient. Je suis entré, et à ma grande surprise, trois personnes étaient attablées, tandis qu'une autre racontait les faits&nbsp;qui venaient de se dérouler,&nbsp;et tentait de raviver l'espoir des trois autres. A mon arrivée, ceux-ci me regardèrent avec mépris,&nbsp;tel un malfrat. Cependant, celui qui était levé&nbsp;décida de&nbsp;me voir&nbsp;comme un compagnon.&nbsp; -Camarade, êtes-vous avec nous ? demanda l'homme. -Mais qui êtes-vous ? répondis-je -Je me nomme&nbsp;Joseph&nbsp;Staline, mais appelez moi Staline ! cria-t-il&nbsp;fièrement. -Eh bien, mon nom est Alekseï&nbsp;;&nbsp;ravi de vous rencontrer, déclarai-je.

Ses voisins&nbsp;étaient chacun&nbsp;devant&nbsp;leurs&nbsp;maisons, tous avaient entendu ce bruit.&nbsp;L’air semblait différent, une odeur aigre se dégageait.&nbsp;Ce remugle montait rapidement à travers sa cavité nasale et descendait jusqu’à ses poumons, la piquant et l’empêchant d’inspirer&nbsp;correctement.&nbsp;Pour se protéger,&nbsp;elle mit une écharpe sur le bas de son visage Elle&nbsp;apercevait&nbsp;un énorme nuage de fumée vers le nord, il était très loin&nbsp;mais très haut dans le ciel. Tanya n’était pas sûre&nbsp;mais elle constatait dans&nbsp;les lueurs de l'aube&nbsp;&nbsp;que le nuage avait une couleur étrangement verdâtre et jaunâtre.&nbsp; &nbsp;Tanya rentra à la maison et retenta d’allumer le poste radio. « Enfin ! » s'écria-t-elle. La radio captait les signaux, elle pouvait désormais écouter les nouvelles. «&nbsp;Urgent, une bombe atomique&nbsp;a&nbsp;&nbsp;touché&nbsp;Atlanta,&nbsp;dans les alentours de quatre heures&nbsp;vingt. Nous n’avons pas plus d’informations à propos de la situation actuelle, car les rejets nucléaires et chimiques&nbsp;sont non identifiés. Ils&nbsp;sembleraient d’après des pilotes de ligne que la ville est complètement anéantie&nbsp;et&nbsp;qu’il&nbsp;y resterait&nbsp;donc malheureusement&nbsp;très peu de trace de vie.&nbsp;Les alentours seraient également touchés, en parti&nbsp;au Sud-Ouest&nbsp;du territoire,&nbsp;un fort vent ramènerait ces particules toxiques vers les villes du Sud. Nous vous invitons&nbsp;donc,&nbsp;chers auditeurs,&nbsp;à&nbsp;fermer tout accès au monde extérieur et de vous enfermer&nbsp;chez vous afin de&nbsp;vous&nbsp;protéger&nbsp;vous&nbsp;et vos proches.&nbsp;Restez&nbsp;à l’écoute&nbsp;,&nbsp;des informations sur la situation actuelle vous&nbsp;seront transmises tout au long de la journée.&nbsp;» &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Tanya était terrorisée, elle vérifia&nbsp;toutes les fenêtres, portes et petites ouvertures qui pourraient laisser entrer&nbsp;les&nbsp;particules&nbsp;toxiques.&nbsp;&nbsp;Elle&nbsp;décida d’oublier son travail pour une fois&nbsp;pour&nbsp;&nbsp;elle se préoccuper de ses enfants.&nbsp;Cependant, elle se souvint qu'elle les avait&nbsp;posés chez leur tante.&nbsp;&nbsp;Elle se sentait mal, elle fondit&nbsp;en larmes.&nbsp;Comment pouvait-t-elle oublier Onika et Aiden ?&nbsp;Depuis des semaines, elle produisait, sans cesse,&nbsp;des bombes au laboratoire au service de la guerre.Elle en devenait folle.&nbsp;Elle n'avait pas de temps à accorder&nbsp;à ses propres enfants.&nbsp;Leur absence se manifestait dans la maison. &nbsp;&nbsp;&nbsp;Il était maintenant 8 heures, la radio annonça que la bombe&nbsp;provenait&nbsp;du&nbsp;camp soviétique, Tanya n’était pas surprise.

Elle&nbsp;supposa tout simplement&nbsp;que les États-Unis&nbsp;se faisaient rendre la monnaie de leur pièce, après les bombardements sur Nagasaki et Hiroshima. Elle restait toujours rationnelle et logique.&nbsp;C’était compréhensible, elle travaillait en tant que scientifique. CHAPITRE 11 : Désolation &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Il était temps. Les États-Unis avaient contre-attaqué. Il fallait bien que cela arrive. Les dégâts étaient déplorables. Toute&nbsp;la partie Ouest et centrale de&nbsp;l'URSS était sens dessus dessous. Partout&nbsp;,&nbsp;des bâtiments&nbsp;étaient&nbsp;détruits,&nbsp;il ne subsistait que&nbsp;des débris et parfois le reste de missiles. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;C'était le chaos. On pourrait penser que c'était la fin du monde tellement c'était désastreux. Les bombardements avaient tout réduit à néant. Il y avait des cadavres par-ci par-là, en dessous des débris, sur les routes, flottant sur les fleuves, au milieu de nulle part... Certains n'avaient pas eu la chance de quitter l'URSS en toute sécurité et finirent exterminés par la puissance matérielle des États-Unis, avant même de pouvoir le réaliser. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Du côté des États-Unis, la situation était légèrement meilleure. Légèrement. Le pays souffrait quand même de la même façon. Les villes étaient détruites et la population anéantie. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Autrefois, on aurait pu tranquillement se promener dans la ville et aller chez des connaissances. Il était aussi possible d'acheter des fournitures au marchés du coin. Mais à présent, tout cela n'existait plus. C'était&nbsp;même&nbsp;comme si cela n'avait&nbsp;jamais&nbsp;existé. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;La guerre avait commencé depuis une semaine. Tanya, quant à elle, ne savait plus quoi penser. Comment avait-elle pu survivre ? Encore plus important, comment cette guerre avait-elle pu arriver ? En effet, l'URSS et les États-Unis n'étaient plus dans de bons termes à partir de 1945, mais de là à provoquer une guerre...

-Ne dis rien !&nbsp;dit sèchement Dimitri, je.... je la prends&nbsp;au cas où... on ne sait jamais ! La discussion s'arrêta là. Je le sentais nerveux et je savais que ce n'était pas la peine de discuter&nbsp;:&nbsp;têtu comme il était,&nbsp;il ne m'écouterait pas. Il pleuvait,&nbsp;si bien que&nbsp;nous étions trempés,&nbsp;mais&nbsp;prêts&nbsp;et déterminés :&nbsp;l'opération pouvait&nbsp;commencer !&nbsp;&nbsp; La colère&nbsp;montait peu à peu&nbsp;dans les rangs,&nbsp;et&nbsp;la tension était palpable. Le jour où&nbsp;le Tsar&nbsp;allait&nbsp;enfin&nbsp;être éliminé&nbsp;était&nbsp;venu ! - Nous&nbsp;n'avons qu'un seul objectif, nous n’arrêterons pas avant de l'avoir atteint ! Gloire à nous,&nbsp;et honte au Tsar et&nbsp;à&nbsp;son armée ! criai-je. La bataille avait officiellement&nbsp;débuté. L'armée du Tsar&nbsp;reculait,&nbsp;mais celui-ci&nbsp;restait confiant, protégé par son armée, assis sur son trône,&nbsp;tandis que&nbsp;nous,&nbsp;nous&nbsp;hurlions&nbsp;et vociférions, masse imposante qui le défiait, mais qu'il était sûr alors de réduire rapidement au silence. Nous dominions&nbsp;les combats,&nbsp;quand&nbsp;l'inquiétude s'empara&nbsp;pourtant&nbsp;de&nbsp;certains d'entre&nbsp;nous. -Et si c'était un piège ? s'inquiéta&nbsp;l'un des nôtres.&nbsp; Je partageais&nbsp;désormais&nbsp;la&nbsp;même crainte, à dire vrai&nbsp;. Tout était trop simple&nbsp;:&nbsp;la facilité avec laquelle nous avions neutralisé&nbsp;les lignes ennemies&nbsp;me déconcertait et m'intriguait. Je sentais non pas&nbsp;forcément&nbsp;un piège,&nbsp;mais&nbsp;anticipais&nbsp;un retournement de situation. On&nbsp;s'approcha de moi&nbsp;:&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;-Eh,&nbsp;Aleksei, tu sais où est passé Staline&nbsp;? &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;-Maintenant !&nbsp;cria-t-on derrière moi.&nbsp; Un coup de canon retentit&nbsp;aussitôt, nous&nbsp;immobilisant&nbsp;sur place. Nous nous regardâmes, le temps de comprendre, puis, quelques secondes plus tard, la panique nous gagna. Nous&nbsp;nous mîmes à courir&nbsp;dans tous les sens, affolés&nbsp;:&nbsp;&nbsp;des centaines,&nbsp;peut-être même&nbsp;des milliers de soldats nous attaquaient par derrière,&nbsp;et&nbsp;lourdement armés&nbsp;avec cela&nbsp;!

Ce fut rapidement la débâcle. Les cadavres jonchaient&nbsp;le sol. Les cris de terreur se faisaient entendre&nbsp;sur&nbsp;tout le champ de bataille. Ce fut un désastre complet&nbsp;! C'est alors que je croisai, perdu dans la foule, le regard de ma sœur. J'en étais certain&nbsp;:&nbsp;c'était elle,&nbsp;avec&nbsp;ses yeux vairon, reconnaissables entre mille et elle m'avait&nbsp;également&nbsp;reconnu. A ce moment&nbsp;précis,&nbsp;je la vis disparaître, emportée par&nbsp;les vagues de&nbsp;la foule paniquée, mais je ne pus aller la chercher, pris au piège&nbsp;de mon côté&nbsp;parla densité des personnes amassées sur la place. Je cherchai Dimitri et Staline du regard.&nbsp;C'est à ce moment que je le vis, Dimitri.&nbsp; Lui ne semblait pas terrorisé,&nbsp;bien&nbsp;au contraire&nbsp;:&nbsp;il avait l'air sûr de lui, comme si&nbsp;rien de ce&nbsp;qui se déroulait sous nos yeux ne le surprenait&nbsp;! C'est alors que je vis la personne avec qui il parlait,&nbsp;et&nbsp;c'était... c'était... un garde !&nbsp;Il parlait avec un&nbsp;garde ! Je criai de toute mes forces son prénom, mais quand il me vit enfin, il ne vint pas vers moi. Non,&nbsp;il fit un unique pas&nbsp;puis&nbsp;pointa son arme sur moi.&nbsp; Des gardes s’approchèrent de moi,&nbsp;mais&nbsp;je ne me débattis&nbsp;même pas. J'étais juste&nbsp;hébété et pétrifié,&nbsp;essayant de&nbsp;remonter le cours de notre histoire commune, pour&nbsp;comprendre ce qu'il venait de&nbsp;se passer. CHAPITRE 9 :&nbsp;Révélation et trahison Les gardes aboyaient, tentant&nbsp;d'emmener de force Aleksei&nbsp;qui&nbsp;interrogeait Dimitri du regard. Tout en se débattant, il criait son nom, mais celui-ci ne le regardait pas. - Dimitri ! Mon ami, que se passe-t-il ? Pour toute réponse, l'un des&nbsp;gardes l’assomma&nbsp;en le frappant&nbsp;sur&nbsp;la nuque. - Alekseï... Dimitri s'avançait vers sa cellule,&nbsp;en regardant&nbsp;autour de lui. - Dimitri ! Tu es venu me sauver ! Je n'en peux plus, cela fait plus de&nbsp;quatre heures&nbsp;que je suis dans cette cage !&nbsp;s'écria le jeune homme.

CHAPITRE&nbsp;4&nbsp;: Infiltration &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;La guerre froide avait débuté dès 1947, lorsque les Américains tentaient d'empêcher les Soviétiques d'étendre leur territoire encore plus en Europe.&nbsp;Quelques&nbsp;temps plus tard, une rivalité se forma parmi ces deux nations.&nbsp;Le monde&nbsp;était séparé&nbsp;en « deux camps » : d'un côté un camp capitaliste dirigé par les États-Unis&nbsp;(Bloc de&nbsp;l'Ouest)&nbsp;et d'un autre côté un camp communiste, mené par l'URSS&nbsp;(Bloc de&nbsp;l'Est).&nbsp;Ces deux puissances ennemies vinrent à se disputer&nbsp;lors d'une course à l'espace,&nbsp;à la bombe nucléaire et, en grande partie,&nbsp;aux idéologies !&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;30 juillet 1969. Ce jour était important pour&nbsp;l'URSS, ils avaient à leur tour planté leur drapeau de sang symbolisant leur fier Parti&nbsp;unique et communiste,&nbsp;sur la Lune.&nbsp;En ayant été deuxièmes et derrière leur ennemi&nbsp;de toujours,&nbsp;les États-Unis, dans la conquête spatiale, l'URSS&nbsp;en&nbsp;&nbsp;gardèrent une terrible&nbsp;rancoeur.&nbsp;Mais après tout, le premier homme qui&nbsp;est&nbsp;allé&nbsp;dans l'espace était russe. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Cette mission spatiale n'avait pas&nbsp;comme but principal&nbsp;l'embarcation&nbsp;dans l'espace,&nbsp;et encore moins&nbsp;sur la Lune. L'État&nbsp;avait décidé d'engager&nbsp;plusieurs&nbsp;espions, chargés&nbsp;de s’infiltrer parmi l'adversaire, pour ainsi récolter des informations sur&nbsp;les&nbsp;avancées&nbsp;scientifiques&nbsp;et technologiques. Mais&nbsp;chaque tentative d'infiltration&nbsp;aboutissait à un échec.&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Une ancienne agent spéciale&nbsp;avait même&nbsp;tenté de s'intégrer au sein du gouvernement américain,&nbsp;mais cette tâche&nbsp;était assez complexe. Elle avait été promptement identifiée&nbsp;et expulsée&nbsp;hors du pays.&nbsp;De&nbsp;nombreux protocoles de sécurité,&nbsp;tous&nbsp;encadraient l'embauche&nbsp;de nouveaux employés&nbsp;à&nbsp;la Maison Blanche et&nbsp;au sein de&nbsp;&nbsp;l’administration américaine,&nbsp;les candidats&nbsp;&nbsp;devaient&nbsp;subir&nbsp;une analyse psychologique et,&nbsp;en complément,&nbsp;une enquête poussée sur leur vie privée&nbsp;était entièrement&nbsp;établi.&nbsp;Tous ces protocoles étaient&nbsp;invariablement&nbsp;suivis d'un&nbsp;passage au&nbsp;détecteur de mensonge, les rendant ainsi&nbsp;infaillible. L'État faisait extrêmement attention aux personnes qui rejoignaient et quittaient le gouvernement. &nbsp;&nbsp;&nbsp;L'URSS&nbsp;avait perdu des milliards pour envoyer l’Homme au-delà du champ terrestre, mais sur&nbsp;la Lune,&nbsp;une&nbsp;découverte plus&nbsp;qu’impressionnante avait été trouvée.

Une plante lunaire qu’ils&nbsp;avaient&nbsp;&nbsp;décidé d’appeler la « lunno-zheltyy », qui&nbsp;&nbsp;évoque&nbsp;la couleur jaune et la Lune en russe. Léonid Brejnev, le chef du gouvernement de l’URSS,&nbsp;jugeait qu'il n'avait&nbsp;aucun intérêt d’aller&nbsp;sur la lune, sauf pour se montrer fort et digne face à la 1re puissance mondiale mais il changea d'avis quand il sut l'existence de la plante. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Léonid Brejnev ressemblait exactement à ses prédécesseurs, il voulait dominer l'Europe voire un jour,&nbsp;&nbsp;le monde entier.&nbsp;Il installa sa propre doctrine qui proclamait que toute menace contre le régime communiste dans n'importe quel pays du bloc soviétique était une menace pour&nbsp;tous et justifiait donc l'intervention des autres États communistes.&nbsp;En 1968, il justifia&nbsp;ainsi&nbsp;l'invasion de la Tchécoslovaquie. &nbsp;&nbsp;Les scientifiques&nbsp;russes&nbsp;avaient rapidement&nbsp;remarqué que cette plante&nbsp;possédait une capacité&nbsp;hors normes. Mais ce que les soviétiques ignoraient complètement, c’était que les États-Uniens avaient trouvé cette capacité bien avant eux et avaient surtout su la développer davantage, pour aboutir à une explosion plus vaste…&nbsp; CHAPITRE 5 : Évolution &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Aujourd'hui était un jour nouveau. Le soleil brillait, entouré de nombreux nuages dans le beau ciel bleu. Quel beau jour de juillet. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Nikita Romanov admirait le paysage qui s'offrait devant ses yeux. Elle respira un grand coup. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas pu s'occuper d'elle-même. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;La vie n'était pas facile pour elle. Compte tenu de la place qu'elle&nbsp;occupait, elle ne pouvait pas se permettre de s'attarder et traîner. Être&nbsp;Générale&nbsp;de l'armée russe&nbsp;&nbsp;était autant une bénédiction qu'une malédiction. Nikita Romanov adorait ce métier, toutefois elle ne pouvait pas commettre d'erreurs. Une seule, et ce serait la fin. Elle devait se montrer parfaite, peu importe la situation. &nbsp;En y repensant, que se serait-il passé si elle&nbsp;n'&nbsp;avait commis ne serait-ce qu'une seule maladresse lors de sa dernière mission&nbsp;en&nbsp;Moldavie ?

Remerciements : à Pascale Ozier et Elsa Culoma, de la Médiathèque Jean-Jacques Rousseau, qui nous ont accueillis lors de l'exposition "Pop", consacrée à la lecture populaire. à Muriel Zürcher, pour ses conseils bienveillants et remplis de punch ! à Jérôme Vincent et son équipe de la maison d'édition ActuSF pour nous avoir si bien reçus dans leurs locaux et nous avoir éclairés sur l'uchronie, ses tenants et aboutissants. Merci pour nous avoir fait découvrir ses coups de coeur d'éditeur. Quelle superbe ouverture culturelle, au coeur de notre quartier ! Et merci à Marine Doisnel et Heïdi Dalhoumi de l'association Lecture Jeunesse pour leur patience, leur gentillesse et conseils toujours pleins de bienveillance (eh oui, encore !)

<a href="bookcreator://page/JWP62wQrRcC71kzOF6QkLQ/right">White lives matter..................................p. 11</a> <a href="bookcreator://page/aSUW_UuxTlaTlnYh746gqQ/right">Le plus long de mes hivers...................p. 23</a> <a href="bookcreator://page/Pd_FUiqYRj62sG2lY2NP6A/right">Kislota......................................................p. 39</a> <a href="bookcreator://page/FtsqGCa4RvOee8b5PEXYnw/right">Double Jeu...............................................p. 67</a> <a href="bookcreator://page/XzfamcBIQoaI0TaZnfFJVg/right">Eclipse......................................................p. 87</a> <a href="bookcreator://page/dPZbApV8RaOjwp-9o17e8A/right">Persécution.............................................p. 105</a> <a href="bookcreator://page/vUvaMzvSTM2GVk3yB3lEaQ/right">Si c'était eux............................................p. 123</a> <a href="bookcreator://page/vuvQsnnvQv2z23ZN8FtmcQ/right">Révolution...............................................p. 141</a>

- Moi,&nbsp;une traîtresse ! lui siffla l’agent, non,&nbsp;j’ai&nbsp;fait&nbsp;allégeance à la mère patrie, gloire à l’URSS ! Sur ces mots, elle s’en alla,&nbsp;laissant seule Akira qui avait perdu tout espoir. Cette dernière s'assoupit, épuisée. Quelques heures plus tard, elle revint,&nbsp;&nbsp;accompagnée&nbsp;&nbsp;cette fois-ci, de&nbsp;&nbsp;deux grands hommes balafrés. « Tu vas parler, ou sinon... » menaça Aslanov, montrant les deux tortionnaires qui l'entouraient. Akira ne répondit rien, elle resta face à elle immobile et impassible. Énervée, l’agent l'emmena dans une pièce vide et sinistre.&nbsp;Lorsqu'elle entra, elle crut&nbsp;entendre&nbsp;résonner les cris des personnes qui avaient été ‘‘interrogées’’ dans cette pièce.&nbsp;Elle avait peur, mais jamais elle ne parlerait,&nbsp;en mémoire de&nbsp;&nbsp;ses parents, et pour&nbsp;l'honneur de&nbsp;sa patrie. Et là,&nbsp;commença&nbsp;&nbsp;débutèrent&nbsp;des heures et des heures de tortures interminables, Akira criait, se débattait, mais ne disait rien.&nbsp;Elle résistait, pensant à tous ceux qui étaient déjà morts pour ce projet maudit. Elle ne voulait pas qu'ils soient morts pour rien. &nbsp;Akira était à bout de force, elle était exténuée, il fallait à tout&nbsp;prix qu'elle sorte de cet enfer. Chapitre 8 : Fuite Pendant les jours qui suivirent, Akira se mit à chercher un moyen de pouvoir s’échapper. Il fallait qu’elle se presse, il ne lui restait que peu de forces, et les séances de tortures s’intensifiaient.&nbsp;Aslanov était bien déterminée à avoir des réponses. Elle analysa la pièce où elle&nbsp;était torturée&nbsp;était détenue&nbsp;mais ne vit aucune issue.&nbsp;Elle commençait à perdre espoir. C'est alors qu’elle&nbsp;remarqua&nbsp;qu'entre les différents tours de garde, il y avait deux minutes où personne ne la surveillait.&nbsp;Ce court instant était son unique chance de revoir un jour le soleil se lever. Elle observa les différentes habitudes de&nbsp;ses&nbsp;gardes&nbsp;geôliers&nbsp;et&nbsp;découvrit des&nbsp;portes par lesquelles elle pourrait sortir. Seulement, il s’opposait à elle un défi majeur, les barreaux de sa cellule. Elle eut une idée, elle&nbsp;profita de l’inattention de l’un de ses gardes,&nbsp;un homme fort mais complètement stupide,&nbsp;&nbsp;pour lui subtiliser ses clefs.&nbsp;

Elle était prête&nbsp;à s'enfuir&nbsp;. Elle attendit la pause de son gardien&nbsp;et s’empressa de crocheter la serrure, une fois sortie,&nbsp;le pire était à venir, elle devait trouver un moyen de&nbsp;quitter le&nbsp;bâtiment où elle était détenue en sachant que&nbsp;très&nbsp;bientôt,&nbsp;&nbsp;sa disparition serait remarquée. Elle traversa un couloir sans vraiment savoir s’il menait quelque part. Tout était sombre, et l’humidité ambiante l’empêchait de respirer normalement,&nbsp;cela&nbsp;la ralentissait. Au bout d’une dizaine de minutes, elle&nbsp;arriva dans une&nbsp;grande&nbsp;pièce&nbsp;sombre elle aussi,&nbsp;et&nbsp;vit au&nbsp;fond&nbsp;de cette&nbsp;dernière&nbsp;une porte qui s’apparentait à une sortie. Elle courut&nbsp;en sa direction, mais vit pendant sa course, sur une table, une pochette, c’était les dossiers ! Bien décidée à ce que ces plans ne servent jamais à l’URSS,&nbsp;elle&nbsp;profita que les gardes soient partis,&nbsp;alertés par l’alarme de sa disparition, pour récupérer la pochette, puis s’enfuit en direction de la sortie. Elle ouvrit la porte&nbsp;qui&nbsp;débouchait&nbsp;dans un petit sentier forestier, enfin, elle était libre, mais sans avoir la moindre idée de&nbsp;l'endroit où elle se trouvait.&nbsp;&nbsp;Était-elle en Russie&nbsp;? C'était peu probable, elle devait sûrement se trouver dans un coin reculé et isolé des États-Unis. Elle ne s’arrêta pas pour autant, elle devait se cacher&nbsp;car elle savait que s’ils la retrouvaient, elle était morte.&nbsp;Le sol était boueux, et Akira faillit tomber plus d'une fois. Soudain, elle entendit des cris russes ! Ils étaient à sa poursuite et avaient entrepris une véritable chasse à l’Homme. Apeurée, elle rassembla les dernières forces qu’il lui restaient, et&nbsp;essaya de&nbsp;trouver une cachette. C’est là qu’elle vit un buisson, assez grand pour qu’elle puisse y rentrer, et assez épais pour que l’on ne la voie pas. Elle s’y&nbsp;mit&nbsp;réfugia, non sans se faire&nbsp;&nbsp;&nbsp;quelques égratignures, qui&nbsp;auparavant l'auraient fait&nbsp;souffrir&nbsp;mais&nbsp;auxquelles elle était désormais insensible. Elle attendit,&nbsp;une dizaine de minutes,&nbsp;cachée et entendit soudain des pas, c’était&nbsp;des agents du&nbsp;KGB. Ils passèrent sans la voir, et s’éloignèrent. Une fois les soldats assez loin, Akira se décida à sortir de&nbsp;son&nbsp;buisson. Et c’est là qu’elle la vit, Aslanov était derrière elle, tendant un pistolet. Elle dit : « Tu n’aurais jamais dû faire ça... ».&nbsp; C’était la fin, Akira le savait, elle allait rejoindre ses parents, et s’éteindre à jamais. Le coup de feu retentit et Akira tomba..

Il s’assit&nbsp;dans un&nbsp;&nbsp;fauteuil,&nbsp;saisit l’enveloppe et la retourna. Quand il&nbsp;lu&nbsp;l’adresse d’où elle&nbsp;avait été envoyée, son&nbsp;cœur s’arrêta. « Deutschland ». Il regarda Rose qui le regardait déjà. Elle souriait comme si elle avait gagné au loto.&nbsp; -Alors ? C’est Marie ! dit-elle toute excitée.&nbsp; -Peut-être qu’elle&nbsp;a été&nbsp;emprisonnée et qu’elle écrit des lettre depuis sa cellule ?&nbsp;dit George optimiste. Ils ouvrirent l’enveloppent et&nbsp;lurent&nbsp;&nbsp;la lettre ensemble :&nbsp; « Chers Rose et George, Cette lettre vous est destinée&nbsp;à tous les deux car&nbsp;je sais que Paul n’est plus de ce monde.&nbsp; Depuis mon appartement en Allemagne, je&nbsp;ris&nbsp;de voir&nbsp;l’état pitoyable dans lequel se trouve votre pays. Je n’ai qu’une chose à dire :&nbsp;&nbsp;je vous ai bien manipulés.&nbsp;L’Allemagne avait prévu d’envahir la France depuis bien plus longtemps que vous ne l'imaginiez.&nbsp;Des espions&nbsp;ont été formés dans ce but , ils allaient être&nbsp;&nbsp;envoyés en France&nbsp;&nbsp;dans l’espoir d’intégrer les mouvements de résistance.&nbsp;Je suis l'une d'entre eux.&nbsp;J’ai grandi dans la jeunesse hitlérienne et je suis fière&nbsp;de ce que mon pays a pu accomplir. Tout&nbsp;s’est passé&nbsp;exactement&nbsp;comme prévu&nbsp;: depuis&nbsp;&nbsp;mon arrivée&nbsp;à Vichy&nbsp;jusqu’à la mort de Paul.&nbsp; A&nbsp;propos de Paul, il faut que je vous avoue....&nbsp;au moment de sa mort,&nbsp;il y avait deux soldats allemands. En réalité,&nbsp;nous étions trois. j’étais assommée car si j’essayais de le tuer moi-même, il l’aurait&nbsp;immédiatement remarqué et m’aurait&nbsp;tiré dessus.&nbsp;Mes collaborateurs&nbsp;m’ont emportée&nbsp;dehors&nbsp;pour&nbsp;rejoindre&nbsp;&nbsp;l’Allemagne.&nbsp; D'ailleurs, pourquoi Paul ?&nbsp;Tout simplement parce qu'il commençait à se méfier de moi. Il fallait que je me débarrasse de lui. Mais évidemment vous n’aviez rien remarqué. Tout était calculé depuis le début jusqu’à la date&nbsp;de l'invasion de la France libre.&nbsp; Marine Hoffmann 9 Mai 1941 »

Elle m'a ensuite emmenée dans un centre où il y avait d'autres jeunes filles et garçons,&nbsp;&nbsp;ils avaient tous la&nbsp;&nbsp;peau blanche. J'avais seulement neuf ans.&nbsp;Je ne comprenais pas ce qu'il se passait.&nbsp; Jusqu'au jour où je&nbsp;finis par&nbsp;&nbsp;comprendre&nbsp;que cet endroit était un marché aux esclaves… Je suis restée près d'un an dans ce marché&nbsp;quand une&nbsp;&nbsp;famille m'a achetée. Ce terme, "acheter",&nbsp;je sais,&nbsp;est vraiment choquant&nbsp;mais c'est réellement ce qu'il se passait à l'époque. Je me rappelle de ce jour...une famille composée d'un père ,d'une mère et d'un fils de mon âge, s'est approchée de moi.&nbsp; Le père me pointa du doigt. il versa une grosse somme&nbsp;d'argent à la femme qui s'était occupée&nbsp;de moi durant un an et m'emporta, tel un objet,&nbsp;&nbsp;avec lui et le reste de la famille. A peine arrivée dans la maison où j'allais&nbsp;vivre et travailler, mon maître me montra ma chambre. Je ne sais pas si on peut&nbsp;vraiment&nbsp;appeler&nbsp;ça une chambre, mais&nbsp;c'est bien là que&nbsp;je devais dormir,&nbsp;&nbsp;dans&nbsp;cette&nbsp;pièce&nbsp;étroite, pleine de poussière,&nbsp;sombre&nbsp;.&nbsp;Le&nbsp;cauchemar&nbsp;commençait&nbsp;… Dès&nbsp;mon réveil,&nbsp;je me suis immédiatement rendue compte que je n'était pas vraiment acceptée ici.&nbsp;J'avais en effet&nbsp;fait&nbsp;la connaissance de Mohamed&nbsp;&nbsp;, le fils de mon maître.&nbsp;Nous avions le même&nbsp;âge.&nbsp;Il était odieux avec moi. il était incapable de passer à côté de&nbsp;moi sans m'insulter ou me bousculer.&nbsp; Je n'avais que&nbsp;ses restes&nbsp;pour toute&nbsp;nourriture, de l'eau glacée pour me laver, des habits sales&nbsp;pour me vêtir. Le plus épuisant était lorsqu'il anéantissait mon travail pour que je recommence indéfiniment. Puis&nbsp;Pourtant&nbsp;,&nbsp;plus les&nbsp;années&nbsp;passaient et&nbsp;plus&nbsp;nous nous rapprochions&nbsp;avec&nbsp;Mohamed&nbsp;et moi. Il prenait de plus en plus soin de moi, me laissait manger correctement et me laver avec de l'eau chaude. Il me faisait moins travailler pour que je puisse me reposer... bien sûr, tout cela en cachette&nbsp;de sa famille. Chapitre 4:&nbsp;Shaïna Thaïs coupa sa grand-mère et lui dit&nbsp;:&nbsp; -&nbsp;Mais&nbsp;...Je me demandais...Mohamed et toi, comment vous êtes-vous rapprochés ?

-&nbsp;Voilà une question très intéressante, répondit sa grand-mère.&nbsp;Mais il commence à se faire tard et tu as école demain. Promis je te raconte&nbsp;la suite demain soir. Durant la nuit,&nbsp;&nbsp;Thaïs se réveilla avec une boule au ventre en pensant à&nbsp;la journée qui l'attendait.&nbsp;D'un autre côté, elle espérait&nbsp;encore&nbsp;passer une&nbsp;bonne journée aux côtés de ses nouveaux camarades. Elle prit son petit déjeuner&nbsp;puis&nbsp;partit&nbsp;prendre le bus qui l'emmenait&nbsp;vers&nbsp;son&nbsp;école.&nbsp; Une&nbsp;fois arrivée,&nbsp;&nbsp;la jeune fille&nbsp;repéra sa classe et la suivit jusqu'à la salle de mathématiques. Elle&nbsp;choisit une place&nbsp;aux côtés d'un élève&nbsp;à l'air&nbsp;peu enjoué&nbsp;et s'installa.&nbsp;La timidité l'envahit.&nbsp; Quelques minutes s'écoulèrent&nbsp;quand&nbsp;&nbsp;le professeur demanda&nbsp;aux élèves&nbsp;de travailler par groupes. Il fallait donc que Thaïs trouve&nbsp;quelqu'un&nbsp;avec qui&nbsp;travailler.&nbsp; Elle rejoint alors un groupe qui ne l'accepta pas. Dans ce groupe, se trouva Shaïna, une jeune fille&nbsp;noire&nbsp;qui n'hésita pas à&nbsp;se moquer d'elle&nbsp;et à la rabaisser. Le calvaire d'hier recommençait aujourd'hui... Thaïs décida de se faire toute petite. Le travail en mathématiques se déroula dans une ambiance tendue, presque malsaine, Les regards persistants et ces ricanements sournois&nbsp;persistèrent durant toute l'heure. Thaïs n'avait qu'une seule envie&nbsp;:&nbsp;que cette journée se finisse au plus vite pour rentrer auprès de sa grand mère. &nbsp;&nbsp;&nbsp;Ce soir là, Isabelle remarqua que Thaïs n'allait pas mieux.&nbsp;&nbsp;Elle décida alors de poursuivre la discussion entamée avec sa petite fille. Chap 5:&nbsp;L'amour impossible Isabelle&nbsp;se rappela du sourire que Thaïs avait pendant qu’elle&nbsp;lui racontait son enfance.&nbsp;Elle prépara un&nbsp;chocolat chaud&nbsp;à sa petite fille, s’installa sur le canapé et continua la&nbsp;conversation entamée la veille. -&nbsp;Tu te souviens&nbsp;quand tu m’as demandé comment&nbsp;Mohamed et moi nous nous&nbsp;étions&nbsp;rapprochés ? Je vais t‘expliquer comment.&nbsp;Je te disais donc qu’il prenait plus soin&nbsp;de moi&nbsp;... Nous avions alors quatorze ans et cela s'est fait naturellement... au fil de l'eau.....

CHAPITRE&nbsp;6&nbsp;: Stupéfaction &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Léonid Brejnev se réveilla brusquement. Il prit énormément de temps pour&nbsp;arriver&nbsp;enfin&nbsp;à respirer régulièrement. Il se redressa ensuite sur son lit, tout en reprenant ses esprits. &nbsp;« Encore ce cauchemar... », pensa-t-il. Ce cauchemar qu’il subissait depuis son enfance dans lequel son père était&nbsp;éventré&nbsp;et sa mère égorgée, revenait sans cesse.&nbsp;Ce rêve&nbsp;était hélas devenu&nbsp;réel, il n’avait&nbsp;pas&nbsp;eu la chance de grandir&nbsp;&nbsp;dans un environnement sain.&nbsp;Son père était mêlé à des affaires de drogue et d’argent&nbsp;sale. L'homme qu'il&nbsp;était devenu&nbsp;souffrait encore de&nbsp;&nbsp;ses traumatismes d'enfance.&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Depuis tant d’années, il avait cette boule au ventre. Elle l’oppressait constamment, et toujours au mauvais moment,&nbsp;comme&nbsp;pour l’affaiblir&nbsp;: peur de mourir, peur d’échouer, peur de se retrouver avec le monde entier contre soi, peur de tout. Au fond, il ne pouvait que s’en prendre à lui-même,&nbsp;pour&nbsp;avoir&nbsp;accepter&nbsp;&nbsp;ce rôle de président. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Il remarqua qu'il était dix heures. La veille, il&nbsp;s'était couché&nbsp;très tard.&nbsp;Il était au téléphone avec les centres scientifiques à propos de la plante.&nbsp;Elle avait été découverte sur la Lune par les astronautes&nbsp;soviétiques, depuis&nbsp;trois&nbsp;semaines. Ce jour-là, il&nbsp;&nbsp;présidait&nbsp;une conférence où les astronautes&nbsp;et&nbsp;les&nbsp;plus&nbsp;grands hommes politiques&nbsp;du pays&nbsp;participeraient. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Avant de se lever,&nbsp;il se répéta&nbsp;son mantra favori&nbsp;: &nbsp;« Expose-toi à tes peurs les plus profondes et après cela, la peur ne pourra plus t’atteindre. » puis sa journée pouvait alors&nbsp;&nbsp;commencer.&nbsp;Il&nbsp;attrapa un costume, noua sa cravate&nbsp;et enfila ses chaussures puis fit quelques retouches au niveau capillaire. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Leonid Brejnev traversa son&nbsp;palais&nbsp;silencieux, puis il&nbsp;quitta&nbsp;sa demeure pour rejoindre&nbsp;la générale&nbsp;Nikita&nbsp;Romanov&nbsp;dans&nbsp;une&nbsp;grosse&nbsp;berline&nbsp;noire&nbsp;qui se trouvait&nbsp;devant le perron.&nbsp;Le ciel était blanc avec des nuances orangées, une ambiance placide régnait. La brise glacée l'envahissait&nbsp;de la tête aux pieds.émarra.

Il marcha d'une allure précipitée,&nbsp;&nbsp;pas à pas,&nbsp;ses empreintes se marquaient sur la neige&nbsp;et peu à peu étaient&nbsp;recouverts&nbsp;par les&nbsp;&nbsp;flocons. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Le chauffeur lui ouvrit la&nbsp;portière&nbsp;et&nbsp;le chef d’État russe&nbsp;s'installa à l'arrière, sur le siège gauche.&nbsp;À sa droite, Nikita Romanov, cheffe des armées, le salua d'un signe de main, il fit de même. La voiture démarra. &nbsp;&nbsp;&nbsp;Le Président&nbsp;engagea alors une discussion : &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;- Que devient la situation avec les&nbsp;nouveaux&nbsp;armements&nbsp;qu'a reçu notre armée&nbsp;? demanda-t-il &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;- Tout est sous contrôle ! En cas d'attaque adverse, nous sommes prêts,&nbsp;&nbsp;Votre Excellence&nbsp;! s'exclama-t-elle. Il trouva que&nbsp;la générale&nbsp;Romanov&nbsp;avait l'air&nbsp;épuisée, sa tâche n'était&nbsp;en effet&nbsp;pas des moindres. Il avait&nbsp;d'ailleurs&nbsp;&nbsp;l'intention de la récompenser en lui offrant&nbsp;le titre de Maréchale des armées. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;- Parfait dans ce cas,&nbsp;et&nbsp;qu'en est-il de la bombe Kislota ? s’interrogea-t-il. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;- Nous avons fait des expériences, il s’avère qu’elle est très puissante pour&nbsp;une&nbsp;quantité&nbsp;moindre de&nbsp;plante,&nbsp;souligna-t-elle. Léonid Brejnev&nbsp;hésita entre la&nbsp;frayeur&nbsp;et&nbsp;la&nbsp;satisfaction. C'était fascinant qu'une si&nbsp;petite plante&nbsp;puisse&nbsp;&nbsp;faire&nbsp;autant de dégâts&nbsp;! &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;- Très bien, nous savons quoi faire pour&nbsp;parer à&nbsp;toute attaque, dit-il d’une voix apaisée. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Sur la route, le chauffeur&nbsp;&nbsp;remarqua derrière lui&nbsp;&nbsp;une étrange moto&nbsp;qui&nbsp;semblait les coller depuis un long moment.&nbsp;Le motard devait frôler la cinquantaine&nbsp;car il&nbsp;avait autant de poils dans les oreilles qu’il lui en manquait sur le crâne.&nbsp;Mais il paraissait tout aussi jeune et en bonne forme.&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Soudain, le véhicule à deux roues se décala sur la gauche.&nbsp;Le motard enfila une cagoule afin de masquer son visage&nbsp;et&nbsp;cria « Vive le libéralisme et l’Amérique » puis retira de sa veste en cuir, un revolver, visant la fenêtre arrière. Léonid Brejnev le savait.&nbsp;Il&nbsp;était face à une de ses plus grandes phobies, la mort.&nbsp;Elle était bel et bien présente, la tension augmenta, cependant le temps fut court.&nbsp;La balle s’envola et brisa la fenêtre et&nbsp;c'est&nbsp;ainsi&nbsp;que mourut le Président russe. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Il&nbsp;avait été assassiné.&nbsp;Il s’était bien exposé à ses peurs les plus profondes,&nbsp;elles ne pouvaient plus&nbsp;désormais&nbsp;l’atteindre.

Or, depuis la propagation du virus il était impossible de passer la frontière, sauf cas particulier.&nbsp; Jérémy était malheureux&nbsp;depuis :&nbsp;il regrettait les mots qu'il avait&nbsp;prononcés en face de&nbsp;sa mère.&nbsp;Car il le savait,&nbsp;sa mère était courageuse, et elle partait pour sauver des vies. Mais il avait peur&nbsp;:&nbsp;il était maintenant responsable de ses sœurs&nbsp;et craignait par dessus tout de perdre sa mère qu'il&nbsp;aimait plus que tout au monde.&nbsp;&nbsp;il ne l'avait peut-être jamais autant aimée, mais il ne&nbsp;le&nbsp;lui avait pas dit,&nbsp;&nbsp;se&nbsp;contentant&nbsp;de se mettre en colère&nbsp;et de l'agresser verbalement. Il se sentait&nbsp;terriblement&nbsp;pathétique, mais&nbsp;soudain, un sursaut d'orgueil et de courage le traversa : il était fier des ses parents, et pour les rendre fiers à leur tour,&nbsp;il allait protéger ses sœurs,&nbsp;coûte que coûte ! Chapitre&nbsp;&nbsp;9&nbsp; Ferenc Bozsik&nbsp;était le chef de l'expédition&nbsp;:&nbsp;c'était lui qui organisait tous les voyages, disant&nbsp;à chacun où il devait aller.&nbsp;&nbsp;Attila, lui, était dans le convoi numéro 4. Pour lui c'était&nbsp;un signe car c'était&nbsp;son chiffre porte-bonheur.&nbsp;&nbsp;?confus&nbsp;Dans chaque convoi,&nbsp;se trouvaient des sac de couchages et des vivres afin d'être le plus en forme possible. Puis arriva le moment&nbsp;du départ&nbsp;Chacun dit&nbsp;au revoir&nbsp;à&nbsp;ses&nbsp;proches puis les convois s'ébranlèrent&nbsp;vers la gloire et vers Graz, le QG de la BNF. Les convois devaient&nbsp;&nbsp;parcourir&nbsp;plus de 600 km de route&nbsp;et ce&nbsp;&nbsp;long périple&nbsp;était censé durer une dizaine d'heures. Chapitre 10 : Révélations Cela faisait maintenant&nbsp;&nbsp;un&nbsp;mois que la guerre avait éclaté en Europe. Les forces roumaines avaient vite été submergées par l'épidémie et&nbsp;par l'armée hongroise.&nbsp; Le gouvernement roumain&nbsp;avait été contraint de s'associer à

la Hongrie. Ce qui n'arrangeait pas les pays voisins, particulièrement l'Autriche, qui voyait la menace d'une attaque devenir de plus en plus pressante.&nbsp; De son côté, tout se passait plutôt bien pour Jérémy : il s'était renseigné sur la B.N.F, et savait maintenant que la brigade avait des hommes à Paris, en Suisse et en Autriche. Jérémy ignorait où était son père, et même si la plupart étaient basés à Paris, le manque de main d’œuvre en Autriche&nbsp;engendrait chaque jour des transferts de Paris vers l'Autriche, en transitant par la Suisse. Sa mère, quant à elle, n'était pas très loin, dans une clinique dans le Jura. Elle avait gardé le contact avec Jérémy. Ses sœurs allaient bien, et s'étaient même fait des amies.&nbsp; Jérémy, lui, était l'un des plus grands de la maison. Il avait discutait de temps à autre avec des ados de son âge, mais il n'avait pas vraiment d'ami. Il passait son temps à chercher des informations sur son père, et son rêve était d'intégrer la B.N.F. Obnubilé, il en ratait même les cours organisés par la maison d’accueil. Cela lui avait valu une mauvaise réputation. Mais la seule personne qui l’appréciait vraiment était M. Renaud. C'était le responsable de la maison d'accueil, qu'il gérait en compagnie de sa femme. C'était un homme d'une soixantaine d’années, de petite taille et qui portait des lunettes. Autrefois informaticien, Jérémy apprenait beaucoup à son contact. Ils se retrouvaient souvent en fin de soirée et M. Renaud lui enseignait l'art du piratage. Mais ce soir-là, M. Renaud ne vint pas.&nbsp;Jérémy décida donc&nbsp;d'aller prendre l'air quand, derrière la maison, il aperçut la silhouette d'un homme. C'était M. Renaud. Jérémy s’avança vers lui, mais quant il remarqua qu'il était au téléphone, il s’arrêta, se cacha derrière un muret puis écouta attentivement. Il n'était pas fier de lui, mais peut être allait-il en apprendre un peu plus sur Mr Renaud, qui sait ?&nbsp;Quelques minutes plus tard, la conversation s'acheva, laissant Jérémy sans voix. Il l n'avait pas appris grand-chose sur &nbsp;M.&nbsp;Renaud,&nbsp;mais il avait compris qu'il parlait avec un dénommé Kém. Il avait également découvert des informations sur la suite de la guerre !&nbsp;Il devait maintenant s'assurer de quelque chose... &nbsp;N°125, N°138, N°96... Jérémy scrutait attentivement les numéros de chaque membre de la B.N.F présent en Autriche. Il fallait qu'il sache si son père y était, car l'heure était grave : pendant la conversation entre M.&nbsp;Renaud et ce&nbsp;mystérieux&nbsp;Kém, il avait appris que les forces hongroises prévoyaient&nbsp;une offensive contre l'Autriche.&nbsp;

Chapitre 1 :&nbsp;le loup solitaire &nbsp;&nbsp;&nbsp;Attila était épuisé; cela faisait maintenant près de&nbsp;deux&nbsp;heures qu'il était en fuite. Il errait, non loin de Budapest, enfin c'est ce qu'il croyait. En fait, il était déjà loin, très loin, trop loin pour revenir&nbsp;en arrière. Il naviguait entre frustration, dégoût et regret. Il avait agi sur un coup de tête, et n'avait pas su se contrôler&nbsp;! Maintenant, il était tel un louveteau&nbsp;&nbsp;ayant perdu sa meute, et il le savait :&nbsp;il venait de tourner une page, et son enfance était désormais derrière lui&nbsp;... Chapitre&nbsp;2&nbsp;:&nbsp;&nbsp;un réveil perturbé&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Il&nbsp;était&nbsp;10h chez les Veulard.&nbsp;Jérémy venait&nbsp;à peine de se lever. Il rejoignit&nbsp;la salle à manger et y trouva&nbsp;ses deux sœurs : Laure et Julia. Julia entama la conversation : - Salut Jérém, tu vas bien ? - Bien, marmonna l’adolescent en hochant la tête. - Eh Jérém, tu sais quoi ? Papa est parti vite ce matin ! Si ça se trouve,&nbsp;il est allé nous chercher un chiot, tu crois pas ? - Mais Laure, tu ne comprendras donc jamais&nbsp;?&nbsp;Maman n'en veut pas ! rétorqua Julia. - Laisse-la un peu tranquille, soupira l’adolescent qui&nbsp;reprenait&nbsp;peu à peu ses esprits.&nbsp;Et maman n'est pas là&nbsp;non plus ? s'étonna Jérémy. - Si, elle est dans sa chambre ! répondirent les deux jeunes filles en chœur. Jérémy, qui avait à peine terminé&nbsp;de manger,&nbsp;se leva aussitôt en direction de la chambre en question. Il hésita un moment, puis il se décida enfin : il ouvrit la porte. - Jérémy, on ne t'a pas appris à frapper avant d'entrer ? s’agaça sa mère. - Pardon maman, s'excusa le jeune homme. - Bon, dit la mère en se levant, oublions ça ! La mère et le fils s'embrassèrent, puis l'adolescent remarqua quelque chose d’étrange : sa mère&nbsp;avant qu'il entre&nbsp;avait pleuré ! Il avait remarqué&nbsp;en entrant&nbsp;de nombreux mouchoirs sur la table de nuit, ainsi qu’une lettre. Il&nbsp;n'y avait pas prêté attention, mais maintenant il en était sûr ! Il la questionna aussitôt&nbsp;:&nbsp;

- Maman, tu as les yeux complètement rouges,&nbsp;tu as pleuré ? Si quelque chose ne va pas, tu peux me le dire tu sais, ajouta l’adolescent d'une voix rassurante. - Je vais bien, ce n'est rien qu'une poussière dans l’œil, ne t'inquiète pas, dit-elle. Jérémy,&nbsp;peu convaincu,&nbsp;hésita&nbsp;à&nbsp;évoquer les mouchoirs présents sur la table de nuit ou encore la lettre mais il s'abstint.&nbsp;Le regard ferme de sa mère lui avait fait comprendre qu'il ne fallait pas insister. &nbsp;Alors, il sortit sans un mot, mais il n'était pas dupe. Son père n'était pas allé&nbsp;chercher un chiot et sa mère lui cachait quelque chose. Tout cela était étrange et Jérémy était bien décidé&nbsp;à découvrir la vérité... Chapitre&nbsp;3 :&nbsp;Des explications s'imposent &nbsp;Mais avant d'en arriver là, différents événements&nbsp;en Europe s'étaient&nbsp;passés... et tout ça&nbsp;à&nbsp;cause d'une maladie. Fin 2019, mon pays découvre une nouvelle maladie&nbsp;:&nbsp;le Covid 19. En l'espace d'un mois, le gouvernement instaure un régime totalitaire qui commence par une censure sur tout le pays. C'est à dire qu'aucune&nbsp;information numérique&nbsp;ne sort de la Hongrie et c'est absolument IMPOSSIBLE de déjouer la censure. Ainsi, début 2020, la Hongrie décide d'envahir la Roumanie pour leurs ressources. Le plan de mon pays était très clair: envahir,&nbsp;en contaminant absolument tous les habitants grâce au Covid 19. A la base, tout allait bien, j'étais heureux avec ma famille jusqu'à ce que cette maladie et cette censure&nbsp;n'imprègnent&nbsp;nos vies. Quand c'était encore possible, je pouvais exercer ma passion&nbsp;: la boxe. Heureusement,&nbsp;un réseau de résistance clandestin existe et j'en fais partie. Nous sommes plus d'une centaine de personnes dans ce groupe. On y trouve toutes&nbsp;sortes&nbsp;d’activités&nbsp;et de sports. Mes parents ne se doutent de rien,&nbsp;et heureusement,&nbsp;car ce sont des&nbsp;partisans&nbsp;de notre président.&nbsp; Le plan principal de ce réseau est de récolter le plus d'informations&nbsp;du gouvernement. Pour cela, nous avons une&nbsp;"taupe"&nbsp;qui répond au nom de Kém ( espion en Hongrois). Personne n’a jamais vu Kém;&nbsp;il interagit avec nous seulement virtuellement avec l’application&nbsp;"discord". On communique grâce&nbsp;à&nbsp;notre&nbsp;propre langage codé&nbsp;;&nbsp;le but est simple&nbsp;:&nbsp;

CHAPITRE 3 : 26 janvier 1943. C'était une nuit très froide. La neige tombait à gros flocons et Sasha n'avait nulle part où s'abriter. Igor, lui, semblait assez bien supporter cet air glacial. Le vent sifflait sur les sombres sapins de la campagne environnante. La lune éclairait le cimetière de Mamaev Kurgan et l'atmosphère était tendue et oppressante. Les Boches étaient postés sur la colline où se trouvait le cimetière. Sasha apercevait à peine leur&nbsp;bataillon&nbsp;d'en bas, ils se cachaient sûrement pour ne pas être vus&nbsp;des Russes...&nbsp; Néanmoins, ils étaient confiants. Sasha avait froid. Ses doigts devenaient peu à peu violets. Il pensait à Alexa,&nbsp;essayant d'imaginer&nbsp;ce qu'elle vivait à l'arrière, ce qu'elle pensait de la situation et si elle s'inquiétait.&nbsp; Oui, bien sûr qu'elle s'inquiétait&nbsp;:&nbsp;elle devait&nbsp;même&nbsp;être terrifiée. Igor apparut et, semblant lire dans ses pensées,&nbsp;&nbsp;lui demanda : &nbsp;&nbsp;&nbsp;-&nbsp;Si on s'en sort, tu seras attendu à ton retour&nbsp;? &nbsp;&nbsp;&nbsp;- Oui, j'ai toute une famille derrière moi, lui répondit-il. Et toi ? &nbsp;&nbsp;&nbsp;- Oh tu sais, cela fait longtemps que je suis seul. Je suis orphelin depuis mon plus jeune âge... Non pas&nbsp;de&nbsp;pitié&nbsp;surtout :&nbsp;je m'en sors très bien. &nbsp;&nbsp;&nbsp;- J'admire ton courage,&nbsp;Igor. &nbsp;&nbsp;&nbsp;- Tu ne devrais pas, je suis habitué à vivre seul. Igor parlait simplement, il était si confiant.&nbsp;La guerre terrifiait tout le monde,&nbsp;mais&nbsp;tous les soldats voulaient revenir vivants. Même ceux qui, comme Igor, étaient seuls depuis longtemps. Le plan d'attaque consistait à envoyer des vagues successives de soldats. Il y en aurait&nbsp;six de cinquante soldats et Sasha ferait partie de la dernière.&nbsp; Le cœur battant, il entendait des coups de feu, des explosions et d'atroces&nbsp;hurlements&nbsp;provenant de son camp&nbsp;! Méthodiquement, les&nbsp;Allemands anéantissaient&nbsp;les&nbsp;soldats&nbsp;russes&nbsp;un à un.&nbsp; La vague d'Igor allait partir pour combattre. Les deux amis se regardèrent du coin de l’œil. Ils savaient ce qui les attendait mais chacun gardait espoir.

Igor parti,&nbsp;Sasha se retrouva seul.&nbsp; CHAPITRE 4 :&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;Le commandant appela la dernière vague&nbsp;:&nbsp;c'était le tour de Sasha. Il se prépara à&nbsp;gravir&nbsp;la colline et à attaquer. Le cauchemar qui le hantait depuis qu'il avait ôté&nbsp;la vie au soldat&nbsp;allemand refaisait&nbsp;surface.&nbsp; Tout&nbsp;à&nbsp;coup, Sasha s'arrêta de marcher&nbsp;;&nbsp;il tremblait d'effroi. Il&nbsp;venait de le voir, dans l'herbe,&nbsp;où&nbsp;son corps&nbsp;sans vie&nbsp;gisait.&nbsp; C'était lui.&nbsp; Igor. Son ami de guerre.&nbsp; Celui&nbsp;qui pendant tout ce temps&nbsp;lui avait&nbsp;presque&nbsp;fait oublier son malheur,&nbsp;était parti&nbsp;pour toujours&nbsp;presque sous&nbsp;ses yeux.&nbsp;Il eut&nbsp;un moment de rage. Il en voulait aux&nbsp;Allemands de l'avoir tué.&nbsp;Anéanti,&nbsp;Sasha&nbsp;pleura&nbsp;un long moment, hurla&nbsp;même, incapable de&nbsp;&nbsp;s'arrêter...&nbsp; Il s'allongea quelques minutes auprès du corps d'Igor et se tourna vers le ciel. Il devrait maintenant continuer seul mais le souvenir et la force de son ami resteraient à jamais dans sa mémoire. Il se souvint tout à coup du soldat que lui-même avait tué, de la souffrance&nbsp;de&nbsp;sa famille et&nbsp;de&nbsp;ses amis quand ils avaient dû apprendre la nouvelle... Le soldat qui avait tué Igor n'avait peut-être pas décidé de se battre et le faisait à contre-cœur, tout comme Sasha. Cependant, il avait peur de ce qui pouvait encore arriver&nbsp;:&nbsp;allait-il mourir lui aussi ? Son espoir de&nbsp;survivre à&nbsp;la guerre s'estompait jour après jour, et&nbsp;la mort, insidieuse, occupait chaque jour davantage ses pensées. Sasha était caché derrière&nbsp;un&nbsp;tronc d'arbre. Il avait déplacé le corps d’Igor pour qu’il ne reste pas au milieu du chemin.&nbsp;Il&nbsp;tremblait et ne pouvait plus&nbsp;avancer car&nbsp;le crissement de ses&nbsp;pas&nbsp;dans&nbsp;la neige faisait&nbsp;trop de bruit.&nbsp;Il entendit des coups de feu, des&nbsp;râles de souffrance et d'épouvante&nbsp;:&nbsp;c'était l’enfer autour de lui.&nbsp; Il profita&nbsp;d'un&nbsp;soldat&nbsp;allemand&nbsp;qui&nbsp;rejoignait&nbsp;ses compagnons pour changer de cachette et se réfugier dans un petit trou&nbsp;d'où il avait un excellent angle de tir. Sasha avait mal à la tête et envie de vomir : l'idée de devoir tuer à nouveau lui était insupportable.

Un blanc qui parut&nbsp;durer une éternité s’installa entre eux. Quelques minutes plus tard,&nbsp;Paul prit&nbsp;la parole :&nbsp; -Ma mère&nbsp;était&nbsp;juive. Elle est morte en mai dernier,&nbsp;les nazis&nbsp;l'ont arrêtée alors que&nbsp;nous&nbsp;rendions&nbsp;&nbsp;visite à mes grands-parents à Paris. De nouveau, un silence. Marie baissa la tête. Elle comprit qu’il ne fallait pas en dire plus. Paul n’avait pas bougé, il avait parlé tout en regardant le paysage.&nbsp; La&nbsp;vengeance ne t’apportera rien. déclara Rose sans le regarder.&nbsp; Les yeux de Paul s’agrandirent. La rage bouillait en lui. « Ferme-la. répliqua-t-il",&nbsp;serrant le poing, le&nbsp;visage rouge de&nbsp;colère&nbsp;.&nbsp; Rose tourna la tête pour lui faire face. Elle le regarda droit dans les yeux sans rien dire. Marie, assise entre eux,&nbsp;attrapa&nbsp;son amie par le cou et la gifla. « Le monde ne tourne pas autour de ta petite personne ! Depuis le début,&nbsp;tu agis&nbsp;n'importe comment !&nbsp;Tu aurais dû rester avec George ! Nos activités ne te conviennent pas, hurla-t-elle." Immédiatement, Rose saisit le bras de Marie et le retira brusquement de son cou : « Qu’est-ce qui te prend&nbsp;?&nbsp;Je lui dis&nbsp;tout simplement ce que je pense. La vengeance l’aveugle. Il est prêt à tuer n’importe qui, même un&nbsp;Français,&nbsp;&nbsp;pour venger sa mère ! » Touché&nbsp;par les propos de son amie, Paul déclara&nbsp;pourtant&nbsp;&nbsp;qu’il n’avait aucun conseil à&nbsp;recevoir&nbsp;d’une personne qui avait vomi lors d’une mission.&nbsp; -Si tu es aussi faible d’esprit,&nbsp;&nbsp;peut-être que tu aurais&nbsp;dû rester avec George. Marie, je.. » Le camion s’arrêta soudainement : « Ce n’est pas le moment ! » s’écria le père de Marie d’une voix féroce.&nbsp; Marie savait que sa réaction était&nbsp;disproportionnée&nbsp;. Elle savait également&nbsp;que&nbsp;Rose avait raison. Une fois&nbsp;rentrés&nbsp;&nbsp;à Vichy, les adolescents s’étaient donnés rendez-vous dans le même parc&nbsp;que&nbsp;&nbsp;leur dernière rencontre. Au loin, ils aperçurent George qui avait visiblement grandi. Paul cria alors le nom de son ami et lorsque celui-ci tourna la tête, ses trois amis furent terrifiés. -Que t'est-il&nbsp;arrivé ?!&nbsp;&nbsp;s'écrièrent-ils&nbsp;en courant vers lui.&nbsp; -Un coéquipier m’a frappé avec un couteau,&nbsp;suite à&nbsp;un malentendu.. répondit-il en souriant.&nbsp;

Mais&nbsp;&nbsp;je ne peux pas lui en vouloir, personne&nbsp;n’est à l’abri de la violence. Cette guerre nous détruit tous...&nbsp;annonça-t-il en touchant l’énorme cicatrice sur son visage.&nbsp;Il continua :&nbsp; -Sinon, je suppose que vous avez reçu mes lettres… Tout le monde baissa la tête…&nbsp;Certes, l’Allemagne perdait&nbsp;des&nbsp;soldats mais la France perdait aussi des&nbsp;Résistants. A ce stade, personne n’allait ressortir vivant de cette guerre.&nbsp; George proposa alors à ses amis de s’asseoir&nbsp;et de discuter. Le ciel était dégagé mais il faisait&nbsp;encore très&nbsp;froid en ce début de février 1941. Cela faisait maintenant six mois que le groupe d’amis&nbsp;avait&nbsp;intégré la Résistance&nbsp;mais&nbsp;ils avaient&nbsp;&nbsp;l’impression que leurs efforts n’avaient servi à rien.&nbsp;Cette bataille contre l’Allemagne&nbsp;semblait perdue mais personne&nbsp;ne voulait abandonner. L’Europe courait à sa perte et emportait avec elle la vie de millions de gens&nbsp;innocents. &nbsp;Le&nbsp;soir&nbsp;même, dans le salon de l’oncle à George, ils étaient assis devant le feu de cheminée, une bouteille de vin sur la table :&nbsp; -Ah, n’est-elle pas belle la vie ? J’aurai tellement voulu découvrir plus de choses&nbsp;! s’écria George en&nbsp;buvant&nbsp;&nbsp;une gorgée. - Découvrir quoi ? rigola Rose en remplissant le sien. -L’amour ! déclara Paul mais le trio ne pouvait pas savoir s’il rougissait de sa propre remarque ou à cause de l’alcool. -Partir loin d’ici, voyager ! annonça Marie d’un sourire mélancolique. Les quatre adolescents savaient que c’était leur dernière chance&nbsp;de s'en sortir. Les joues rouges et pour certains,&nbsp;&nbsp;les yeux remplis de larmes, ils parlèrent, et parlèrent encore, de tout et n’importe quoi. La vie, la mort, la guerre, les étoiles,&nbsp;ce qu’ils vivraient une fois le combat terminé, leur futur&nbsp;semblait&nbsp;si proche et pourtant si lointain.&nbsp;L’expérience qu’ils avaient vécue pendant ses moments difficiles serait&nbsp;inoubliable.&nbsp;Le temps semblait ralentir autour d’eux, la Terre avait&nbsp;comme&nbsp;arrêté de tourner. Tout était lent, tout était beau. Tout était parfait. Le regret, la vengeance, la haine avaient disparu dans ce bref instant.&nbsp;&nbsp; Le&nbsp;sourire aux lèvres,&nbsp;comme si la tristesse&nbsp;n'était&nbsp;qu’un souvenir lointain,&nbsp;ils&nbsp;trinquèrent à la guerre une première, puis&nbsp;une&nbsp;deuxième et&nbsp;enfin, une&nbsp;troisième fois.&nbsp; -Encore une ?!&nbsp;suggéra Marie en se levant.&nbsp;

Devant son établissement scolaire : The Cocoa Beach School, Aiden embrassa sa mère et sortit de la voiture en saluant de la main sa soeur. C’était maintenant le tour d’Onika&nbsp;qu'il fallait&nbsp;déposer&nbsp;à son&nbsp;collège. Mère et fille, étaient très fusionnelles , il n’y avait aucun secret entre elles. Elles augmentèrent le son et elles chantaient à&nbsp;&nbsp;tu-tête&nbsp;&nbsp;leurs chansons préférées. « 'Cause you make me feel, You make me feel, You make me feel like a natural woman (woman) » &nbsp;«&nbsp;Natural Woman&nbsp;» d’Aretha Franklin était une chanson qui signifiait beaucoup pour elles. Nina Simone, Joséphine Baker, Maryline Monroe, Ella&nbsp;Fitzgerald&nbsp;et pleins d’autres, toutes y passèrent. Ces femmes, pour Tanya et Onika, étaient des exemples, des modèles, des icônes. Toutes les deux voulaient réussir dans leur vie. Tanya avait travaillé dur pour arriver à ce poste d’informaticienne de la recherche scientifique au Centre spatial de Kennedy. Après de nombreux obstacles, elle y est arrivée.&nbsp;&nbsp;Onika, quant à elle,&nbsp;avait un exemple de plus, sa mère. Elle voulait, au même titre, travailler dans le centre spatiale de Kennedy.&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Après une vingtaine de minutes, elles étaient enfin arrivées devant The Merritt Island High School. Un bisou sur la joue gauche de sa mère et elle était partie pour se surpasser comme chaque jour&nbsp;qui passait car elle était déterminée à&nbsp;intégrer une université d’astrophysique et d’astronomie. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Huit heures trente-deux, Tanya se remettait en route vers son lieu de travail. Ce laboratoire, secret et confidentiel, était situé dans un endroit perdu&nbsp;dont&nbsp;&nbsp;seulement quelques personnes connaissaient&nbsp;la localisation. Là-bas, avec ses collègues scientifiques, elle travaillait sur toutes sortes de nouvelles découvertes spatiales.&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Mais en ce moment même, elle poursuivait ses recherches sur une trouvaille assez surprenante. Une espèce de petite plante de couleur jaune chartreuse, découverte sur…&nbsp;

Chapitre 2 :Expédition &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;« MAYDAY, MAYDAY ! » La voix de James Lovell se fit tout à coup entendre. « Le vaisseau risque de... » &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;La connexion s’était alors coupée... &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Les astronautes se trouvaient maintenant dans de beaux draps. Ils ne pouvaient plus contacter l'équipe qui les surveillait. Et comme pour les arranger davantage, leur vaisseau avait effleuré, durant le trajet, une météorite. Cela avait causé un problème technique. À cause de la vitesse impressionnante de la météorite, le vaisseau avait dévié de sa trajectoire. Ce dernier se rapprochait dangereusement en direction de la Lune. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;N'ayant pas d'autre choix, les trois hommes atterrirent sur la Lune. Il leur fallut un certain temps pour se stabiliser et regagner leur équilibre, compte tenu de la puissance de l'impact. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Ils vérifièrent ensuite leur communication. Bonne nouvelle, elle n’était plus coupée. Les astronautes prirent immédiatement contact avec l’équipe qui les supervisait. En espérant qu’ils répondent… &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;– Est-ce que vous m'entendez ? demanda une voix, assez aiguë. Probablement celle d'une femme. Elle devait faire partie de l'équipe qui les supervisait. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;– Oui, on vous entend, répondirent les trois hommes. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;– Très bien, soupira la femme, maintenant soulagée, je vais vous demander de m'expliquer votre situation actuelle. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Les astronautes lui racontèrent ensuite ce qu'il s'était passé, le plus clairement possible. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Une fois leur explication terminée, la femme s'interrogea : &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;– Je vois... Est-ce que le vaisseau spatial est encore opérationnel ? &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;– Oui, tout fonctionne. Le retour sur Terre est possible, affirma Frank Borman. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;– Me voilà rassurée. La mission pourra donc être menée à bien. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;La femme réfléchit pendant quelques instants et reprit : &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;– Voilà ce que vous allez faire. Vous planterez le drapeau de notre pays sur la Lune puis rentrerez sur Terre.

C’était un choix de l’administration américaine&nbsp;qui&nbsp;&nbsp;voulait la garder confidentielle, pour des raisons qui n’avaient&nbsp;pas été révélées.&nbsp;Même si&nbsp;ces dernières étaient évidentes. Pour Tanya, du moins. Elle était persuadée que les raisons étaient liées au contexte actuel. Cette guerre froide entre les États-Unis et l’URSS était peut-être à l’origine de cette cachotterie. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Cette équipe de scientifiques avait réussi à reproduire cette plante en une quantité plus élevée pour effectuer des recherches plus précises. Au début, ils avaient seulement quelques boutures toutes flétries. Ces petits bouts de plante&nbsp;avaient&nbsp;&nbsp;subi un changement drastique d’environnement et de température. Mais les scientifiques&nbsp;avaient&nbsp;rapidement su reproduire les conditions de vie requises pour leur&nbsp;maintien&nbsp;sur Terre. Ils&nbsp;avaient&nbsp;&nbsp;dû les ensemencer dans un sol composé d’une fine poussière de basalte, sous une cloche stérile dans laquelle ni gaz ni oxygène&nbsp;n'étaient présents.&nbsp;Les plantes étaient stockées&nbsp;dans une chambre froide où la température était de -120ºC le jour&nbsp;et&nbsp;&nbsp;jusqu’à -163ºC la nuit. Dans cette pièce, la lumière ne pénétrait jamais. Cette plante n’avait pas besoin&nbsp;de lumière,&nbsp;&nbsp;à l’inverse de la végétation terrestre. Elle avait seulement besoin de&nbsp;rayonnements&nbsp;solaires. Plus particulièrement des rayons ultraviolets. Elle en avait besoin en quantité considérable. En reproduisant cette environnement lunaire, les scientifiques&nbsp;avaient&nbsp;réussi à&nbsp;faire&nbsp;proliférer cette plante&nbsp;&nbsp;qu’ils ont nommés « Planta Lunacidium ».&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Tanya se trouvait devant la plante qu’on nommait plus couramment la « Lunacidium », car elle possédait des molécules très acides. Elle devait continuer ses recherches, qu'elle avait commencé&nbsp;depuis le début de&nbsp;ce mois d’avril. Elle se demandait comment on pourrait exploiter&nbsp;cette plante&nbsp;&nbsp;à bon escient.&nbsp; &nbsp;Un des chercheurs également dans la pièce suggéra : &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;– Et si on rendait la Planta Lunacidium bénéfique et profitable à l'humain ? Par exemple, on pourrait l'utiliser pour obtenir un effet fébrifuge, ou alors un effet antalgique. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;– Effectivement, ce serait avantageux, approuva un autre chercheur, une femme toute menue. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;– Dans ce cas, il faudrait réaliser des expériences, commença Tanya, mais nous n'avons pas les moyens pour.

On n'a ni cobayes, ni l'argent, car tout le budget est réservé pour cette course à l'espace contre l'URSS. &nbsp;&nbsp;Le chercheur qui avait suggéré l'idée hocha malencontreusement la tête puis lui demanda : &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;– Qu'est-ce que tu as à proposer, alors ? &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Tanya se concentra puis marmonna, sans grande conviction : &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;– On pourrait toujours sécher la plante, la réduire en poudre et ensuite la brûler. L'idée paraît stupide mais je n'en ai pas d'autres pour le moment. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;– Ça peut être une piste, acquiesça la petite femme. Ce n'est pas comme si on avait beaucoup de possibilités devant nous, de toute façon. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;– Très bien ! Mettons-nous au travail ! s'exclama le grand chercheur. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;C'est ce qu'ils firent. Ils prirent soigneusement, un échantillon de la Planta Lunacidium et la séchèrent à l'aide d'un mécanisme à l'allure sophistiquée. Puis, ils broyèrent les feuilles, maintenant sèches, en poudre. Finalement, ils brûlèrent cette poudre. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;À leur plus grande surprise, la poudre eut une réaction assez spectaculaire. Elle n'avait pas simplement brûlé comme le ferait un simple bout de papier, non. À la place, elle avait explosé. Et il ne s'agissait pas d'une petite explosion. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Les chercheurs reculèrent instinctivement, cherchant à se mettre à l'abri des petites particules explosives dans l'air. Ils ne s'attendaient pas à&nbsp;ça. Qui aurait cru qu'en brûlant, cette plante exploserait ? &nbsp;Visiblement, c'était leur jour de chance. Personne était blessé et le matériel&nbsp;n'était pas&nbsp;détruit malgré l'explosion. Peut-être qu'un ange veillait sur eux ? En tout cas, s'ils avaient ajouté ne serait-ce qu'un milligramme de cette poudre, ils auraient pu y passer. Dorénavant, ils prendront toutes les précautions possibles avant d'étudier cette plante.

les lettres des mots sont dans le sens inverse ! Phrase précédente peu claire et langage codé trivial = enfantin à décrypter ! ("Attila ignorait beaucoup de Kém, mais la révélation qui se cachait derrière ce mystérieux personnage allait l'étonner fortement")&nbsp;Qu'apporte cette phrase ?? Chapitre&nbsp;4&nbsp;: Terrible découverte Jérémy&nbsp;voulait confirmer ses soupçons, alors il décida de retrouver et voler cette mystérieuse lettre. Mais avant&nbsp;cela,&nbsp;il fallait qu'il sache où était son père,&nbsp;pourquoi&nbsp;il&nbsp;était&nbsp;parti et pourquoi il ne revenait pas. Il ne le savait pas encore mais, cette fameuse lettre contenait un bon nombre de réponses à toutes ses questions.&nbsp;Cependant,&nbsp;voler cette lettre n'était pas une mince affaire : sa mère était presque tout le temps dans sa chambre,&nbsp;où&nbsp;elle se reposait car&nbsp;le soir-même,&nbsp;elle&nbsp;devait&nbsp;travailler&nbsp;de nuit.&nbsp; &nbsp;Un peu plus tard dans la journée, la mère de Jérémy partit faire quelques courses. &nbsp;C'était une occasion en or pour Jérémy et dès que sa mère eut fermé la porte, il se faufila dans la chambre. Le commerce n'était pas vraiment développé dans leur village,&nbsp;si bien que&nbsp;la mère de Jérémy n'allait pas tarder à revenir.&nbsp;Jérémy avait&nbsp;donc&nbsp;peu de temps et il le savait.&nbsp;Il entama ses recherches et ne fut pas surpris par l'absence de la lettre sur la table de chevet&nbsp;:&nbsp;sa mère l'avait cachée, bien cachée&nbsp;même,&nbsp;puisqu'après une vingtaine de minutes Jérémy n'avait toujours rien trouvé. Il&nbsp;allait renoncer quand il&nbsp;aperçut un tiroir qu'il n'avait pas vérifié. Il l'ouvrit et découvrit une enveloppe, puis la porte de la chambre grinça.&nbsp;Jérémy sursauta et ferma violemment le tiroir sans avoir pu vérifier le contenu de l’enveloppe. &nbsp;- Tu fais quoi Jérémy ? interrogèrent Laure et Julie qui étaient rentrées.&nbsp; &nbsp;Embarrassé,&nbsp;le jeune homme répondit : - Euh... Je cherchais quelque chose,&nbsp;mais rien d'important. Il ajouta : - Pas un mot à maman,&nbsp;d'accord&nbsp;?&nbsp;

- D'accord,&nbsp;mais à une seule condition, ricanèrent les deux jeunes filles. - Laquelle ? questionna Jérémy inquiet. - Tu joues avec nous au grand méchant loup; et c'est toi le loup ! s'écrièrent- elles. - Eh bien, soupira l'adolescent, c'est parti !&nbsp; Au même moment, la mère rentra et comme promis,&nbsp;elle n'eut pas vent de l'intrusion de Jérémy dans sa chambre. &nbsp;A 20h, la mère de Jérémy&nbsp;embrassa&nbsp;ses&nbsp;trois&nbsp;enfants&nbsp;et leur&nbsp;dit :&nbsp; - Laure, Julia,&nbsp;soyez sages ;&nbsp;c'est Jérémy qui vous garde ce soir. - Pourquoi Papa n'est pas rentré ? questionna Laure. - Ne t'inquiète pas, il est en déplacement pour le travail, il rentrera bientôt,&nbsp;répondit&nbsp;calmement&nbsp;la mère.&nbsp; Une fois leur mère partie,&nbsp;les deux jeunes filles insouciantes s'en allèrent jouer mais Jérémy le savait&nbsp;:&nbsp;sa mère venait de mentir. La soirée se déroula tranquillement puis à&nbsp;21h 30,&nbsp;Jérémy&nbsp;coucha ses deux sœurs.&nbsp;Il était maintenant seul, et il savait ce qu'il avait à faire. Il se dirigea calmement vers la chambre puis vers le tiroir, l'ouvrit, prit&nbsp;l'enveloppe, puis il hésita un moment. Il avait peur de s’être trompé et se sentait coupable. Finalement, il ouvrit délicatement l'enveloppe, y trouva une lettre qu'il reconnut&nbsp;immédiatement et qu'il balaya du regard. Il avait maintenant toutes les réponses à ses questions et tout se mélangeait dans sa tête. Consterné,&nbsp;il alla se coucher, mais il n'était pas près de dormir...&nbsp; Chapitre&nbsp;5 :&nbsp;Mystère &nbsp;Plus le temps passait, plus Attila se posait des questions sur ce si mystérieux Kém qui,&nbsp;depuis le début, avait&nbsp;fait ses preuves de par la justesse de ses informations. Mais malgré celles-ci, Attila n'était toujours pas rassuré&nbsp;:&nbsp;il pensait sans cesse que l'espion pourrait un jour se retourner contre le réseau. Mais après tout, Kém&nbsp;en&nbsp;était tout de même l'élément principal.&nbsp;Attila se méfiait de Kém, mais&nbsp;un beau jour,&nbsp;c'est lui qui l'avait sauvé. Ce jour où il avait fui de chez lui, il avait réussi à échapper à la police mais il était seul, sans nourriture&nbsp;ni toit. Il avait eu la force de construire un abri&nbsp;dérisoire&nbsp;dans une forêt,&nbsp;mais&nbsp;malheureusement,&nbsp;il s'était cassé une côte pendant sa fuite. Loin des grandes villes, Attila

Il se pressa de s’habiller et dévala les escaliers. Face à lui,&nbsp;monsieur Klatten lisait&nbsp;le journal dans un pyjama en satin. Tom s’installa et engagea la&nbsp;conversation&nbsp;: - Bonjour comment allez-vous ? - Je sais où sont tes parents !&nbsp;rétorqua&nbsp;son hôte. &nbsp;- Mes parents ? Où sont-ils ? Ils sont vivants ? Et mon petit frère ? Interrogea Tom,&nbsp;plein d’enthousiasme&nbsp; - Ils sont à Dachau, c’est la seule information que je possède…&nbsp;Désolé… La discussion fut interrompue par un bruit assourdissant. Des voitures blindées entrèrent&nbsp;dans la résidence,&nbsp;suivies de militaires qui entonnèrent un hymne incompréhensible. Les soldats étaient munis d'armes lourdes, de fusils, de canons…Ils commencèrent&nbsp;à frapper à&nbsp;chaque porte,&nbsp;en quête des&nbsp;derniers Aryens cachés. La famille qui habitait en face de monsieur Klatten, de purs Aryens, fut expulsée de chez elle et les cris&nbsp;stridents&nbsp;de la mère glacèrent&nbsp;le sang de toute la résidence.&nbsp; Paniqué, monsieur Klatten murmura :&nbsp; - Va te cacher dans le grenier, tu y trouveras quelque chose qui pourra t’aider ! Tom n’ eut&nbsp;même pas le temps de répondre qu’on entendit hurler&nbsp;:&nbsp; - Ouvrez la porte ! Tom se pressa de monter les escaliers et, affolé,&nbsp;&nbsp;manqua de tomber plusieurs fois. Arrivé en haut,&nbsp;il aperçut une trappe au plafond : c'était le grenier. Il se munit d'une échelle abandonnée au coin de la pièce&nbsp;et la déposa contre le mur afin de pouvoir atteindre la trappe. Il ouvrit celle-ci et tomba&nbsp;face à&nbsp;une vraie trésorerie semblable à la caverne d’Alibaba.&nbsp; Une fois&nbsp;dans le grenier, il fut&nbsp;déconcerté&nbsp;par son immensité. Des boites en carton empilées et recouvertes de poussière le firent éternuer. Il avança à petits pas et continua son exploration. En&nbsp;&nbsp;fouillant&nbsp;les boites,&nbsp;il vit plusieurs&nbsp;photos de monsieur Klatten à divers endroits&nbsp;:&nbsp;à la mer, à la montagne,&nbsp;en&nbsp;&nbsp;forêt...&nbsp;Mais&nbsp;bientôt,&nbsp;une lueur étrange dissimulée par une pile de boîtes attira son attention,&nbsp;et&nbsp;il se dirigea vers&nbsp;elle. Il poussa les boîtes&nbsp;et vit un coffre,&nbsp;qu'il essaya d'ouvrir mais en vain.&nbsp;Pourtant&nbsp;Tom avait le pressentiment que ce coffre contenait la clé de sa liberté. Après une longue minute, le cadenas qui scellait&nbsp;le coffre céda.&nbsp;

A l’intérieur,&nbsp;se trouvait une montre au cadran inhabituel&nbsp;:&nbsp;les aiguilles tournaient à la vitesse de la lumière&nbsp;!&nbsp;Elles étaient visiblement en or&nbsp;et semblaient&nbsp;coûter une fortune. Tom entendit soudain des voix et des pas se rapprocher de lui. Pris de panique,&nbsp;il appuya sur tous&nbsp;les boutons de la montre et soudain,&nbsp;une lumière aveuglante&nbsp;envahit&nbsp;la pièce. Tom ne le savait pas encore mais il&nbsp;allait faire&nbsp;une rencontre qui chamboulerait&nbsp;sa vie.&nbsp; CHAPITRE 2 :&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;2000,&nbsp;&nbsp;Après avoir subi le long calvaire qu'était la chimiothérapie, Léa était très affaiblie. Elle décida donc ,&nbsp;en compagnie de sa famille, de se rendre à la maison&nbsp;de son grand-père&nbsp;pour changer d'air. Depuis&nbsp;toute&nbsp;petite,&nbsp;Léa avait grandi dans l'aisance financière. Son père était un homme très influent dans le monde de l'automobile allemande. Sa mère quant à elle voyageait aux quatre coins du monde afin de trouver un médecin capable de pouvoir soigner sa fille. En effet, tout cet argent n'avait&nbsp;pas pu acheter la santé de Léa qui,&nbsp;depuis&nbsp;toujours,&nbsp;enchaînait les hospitalisations et les traitements. Toute sa famille veillait&nbsp;sur elle et malgré ses quatorze ans, elle ne pouvait&nbsp;pas vivre une vie d’adolescente ordinaire.&nbsp;&nbsp;Sa mère ne la laissait pas aller à l'école avec les autres enfants par peur qu'ils&nbsp;ne lui fassent&nbsp;mal. Léa était donc toujours accompagnée d'un assistant aux multiples compétences : médecin, cuisinier, chauffeur... Cependant celui-ci changeait tous les deux mois car la mère de Léa avait peur que sa fille ne s'attache à un employé. Tous les faits et gestes de Léa étaient ainsi&nbsp;contrôlés&nbsp;systématiquement.&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;Après une longue route, elle arriva face à l'immense demeure familiale. Celle-ci renfermait ses plus beaux souvenirs d'enfance. Elle entra dans la maison en quête de ces souvenirs enfouis&nbsp;dans sa mémoire. Même si elle n'avait pas connu son grand-père,&nbsp;elle en avait un avis très positif, grâce aux dires de sa famille toujours mélioratifs à son égard. Elle continua son exploration et admira les belles décorations qui&nbsp;peuplaient et ornaient&nbsp;cette maison sans vie depuis des années. Un portrait de son grand-père trônait au milieu de l’entrée&nbsp;;&nbsp;à son poignet,&nbsp;était accrochée&nbsp;une montre d'une grande valeur. Elle ne savait pas pourquoi,&nbsp;mais&nbsp;depuis des années,&nbsp;son père faisait&nbsp;tout&nbsp;son possible&nbsp;pour la retrouver.

PROLOGUE : Moscou le 5 septembre 1941, - Monsieur Staline, l'ennemi prépare le pire. - Ce pacte était donc une diversion pour nous envahir et nous occuper comme tous les pays que Hitler a conquis&nbsp;! - Les Alliés n'ont&nbsp;pas&nbsp;pu résister face à leur armée et à leur puissance, dit Zborowski, seul Winston résiste. - Les Français sont réduits et soumis aux règles d'occupation. Si l'information que tu m'apportes est vraie, nous devons protéger Stalingrad, comme nous l'avons fait pour Moscou et Leningrad. - Sa méthode change, il veut nous envahir par le Sud. Mes hommes m'ont annoncé une grande mobilisation matérielle. - Lancez l'appel ! Alexa resta bouche-bée. Elle entendit les pas de son père qui s'approchait d'elle. Elle retint son souffle. - Excusez-moi Monsieur, j'ai cru entendre quelqu'un. Elle n'aurait pas dû se trouver là. Elle n'aurait pas dû entendre cela.&nbsp;

CHAPITRE 1 : C'était un 10 septembre 1941 ensoleillé au village de Pogorelki. Les&nbsp;paysans labouraient les champs et les enfants allaient à l'école pour devenir de parfaits citoyens communistes.&nbsp; Sasha aperçut Alexa qui courait et qui se dirigeait vers lui. - Sasha ! J'ai une mauvaise nouvelle. Tu ne devineras jamais ce que j'ai entendu.&nbsp; - Que se passe-t-il ? répondit Sasha. - J'ai surpris une conversation entre mon père et Staline. - Qu'ont-ils dit ? - Hitler prépare une offensive. Sasha fit comme s'il ne savait pas&nbsp;;&nbsp;il ouvrit grand les yeux et resta muet. Comment Alexa était-elle au courant ? Il avait décidé de ne pas lui annoncer qu'il avait été appelé à la guerre car il la connaissait très bien et ne voulait pas l'inquiéter. Il la regarda et se dit que c'était peut-être une des dernière fois qu'il la voyait&nbsp;! Cette pensée le rendit malheureux mais il ne laissa rien transparaître.&nbsp; De&nbsp;la guerre, que savait-il au juste&nbsp;?&nbsp; Son père lui avait raconté les atrocités de la première guerre mondiale : les bombardements, la famine, les disparus, les morts... Pour lui,&nbsp;la guerre était synonyme de destruction et de désolation. Il n'était pas du tout rassuré à l'idée de devoir partir et surtout de laisser sa petite sœur seule. Nina, cette enfant si fragile, qu'il avait élevée comme sa propre fille. En effet, sa mère n'était pas là, ou plutôt... plus là. Il ne se rappelait pas avoir passé du temps avec elle. Il n'avait jamais vraiment eu de réponse à sa question quand il avait demandé à son père pourquoi tous les autres enfants avaient une maman sauf lui ! Il s'était donc occupé de sa sœur et avait en même temps joué le rôle de sa mère. Son père, Alexei, était un paysan qui essayait de se débrouiller pour produire suffisamment à manger, mais c'était tout. Il ne leur demandait jamais comment ils allaient et ne s'occupait pas vraiment d'eux&nbsp;:&nbsp;ils étaient&nbsp;livrés à eux-mêmes.&nbsp;

Les élèves de la classe de 3E : ADWAN Nael AL BAHRAOUI Ismaël AROQUIAME Perrick BAYLE Loane BERNARD-BERNARDET Lilas CHAHBA Rayan CHAPEL Théo COURTIN Lucas DAO - BOUYE Trang DEMIRI Ledja DOS SANTOS Ran DRAGOVOJA Sead DUMANDAG Feyza DUMANDAG Nida-Melek DUPUIS Léon EL BAKKALI Ilyes EL BOUKILI Chaima HUOT-- PUTTI Luna LESNE Lou MATMATI Naïm NAHOUI Linda NOVEL Jukka ROOS Chloé SARISOLE Célestine TARTARAT Stella VAN DE CASTEELE Arthur

L’uchronie, ce pays littéraire du «&nbsp;Et si…&nbsp;», est le dénominateur commun des huit nouvelles que vous vous apprêtez à découvrir. Ce recueil, aboutissement d’un travail d’écriture collective au long cours, a été conçu et rédigé durant l’année scolaire 2021-22 par huit groupes de trois à quatre élèves chacun. Lancés durant quelques mois dans une course contre le temps, car cette aventure rédactionnelle de récits uchroniques fut assurément chronophage, et dans un défi lancé au temps, puisqu’il s’agissait de distordre et réinventer une certaine temporalité historique, les 3E du collège Jules Ferry à Chambéry vous invitent à découvrir ces différentes histoires, fruits du croisement de leur imaginaire, de leur plume, et de leurs connaissances acquises sur un XXème siècle ô combien riche en événements lourds de sens et de conséquences. Espérant que vous porterez à ces quelques pages un intérêt équivalent à l’enthousiasme que nos élèves ont eu à les écrire, nous vous souhaitons une très bonne lecture&nbsp;!

Dirigés par Mme Curnier, Professeure de Français, Mme Kouri, Professeure-Documentaliste et Mme Thomas, Professeure d'Histoire-Géographie.

-&nbsp;Je vais essayer de couper les chaînes, lui murmura-t-il. Sasha&nbsp;le regarda sans dire un mot. L'homme prit une grosse pince qui se trouvait près de la porte et força les liens qui retenaient Sasha. Les chaînes cédèrent&nbsp;finalement après de gros efforts de la part du père d'Alexa&nbsp;et Sasha put&nbsp;enfin&nbsp;sortir de la cellule. Alexa attrapa sa main et tout le groupe se mit à courir en direction de la sortie. Sasha essaya de&nbsp;l'interroger&nbsp;mais elle lui répondit que ce n'était pas le moment. En effet, on entendait à l'autre bout du couloir des hommes&nbsp;qui&nbsp;couraient dans leur direction. - C'est un très long couloir et ils peuvent nous rattraper à tout moment,&nbsp;souffla&nbsp;Alexa. Ils entendaient la respiration des gardes derrière eux,&nbsp;qui&nbsp;se rapprochaient de plus en plus. S'ils n'arrivaient pas à s’enfuit&nbsp;à temps, tout le groupe allait mourir à cause de Sasha. Plusieurs hommes du groupe étaient armés, ce qui le rassura, mais les gardes devaient l'être encore plus. - Tirez sur tout&nbsp;ce que vous voyez bouger, ordonna un des gardes. Alexa serra fort la main de Sasha quand un coup de feu partit. Il la tira vers lui car si quelqu'un devait mourir aujourd'hui, ce n'était sûrement pas elle. Ils continuèrent de courir&nbsp;tandis que&nbsp;la lumière de la sortie s'approchait de plus en plus. Il restait seulement une vingtaine de mètres quand un deuxième coup de fusil&nbsp;éclata. Un des hommes du groupe tomba mais se releva et continua sa course, tout&nbsp;&nbsp;en perdant énormément de sang.&nbsp;Peu crédible... Le groupe arriva enfin au bout du couloir et passa la porte qu'il avait fait sauter en arrivant. Sur leur droite, un camion les attendait avec un homme au volant. Ils sautèrent tous dedans et partirent le plus vite possible. Certains s'occupèrent de soigner le blessé pendant qu'Alexa expliquait&nbsp;à Sasha ce qu'il s'était passé. - Mon père est un espion pour&nbsp;le compte de&nbsp;Staline. C'est pour ça que je savais qu'une bataille approchait&nbsp;et je me doutais que tu allais devoir partir à la guerre.&nbsp;Pendant tout le temps où tu te battais, il étudiait ce qu'il se passait&nbsp;dans les rues de&nbsp;Stalingrad.&nbsp; Un jour, je l'ai entendu&nbsp;dire que&nbsp;&nbsp;tous les soldats russes étaient morts, sauf un.

Le seul soldat qui restait était emprisonné&nbsp;dans un endroit arriéré de la Russie. Alors je suis rentrée dans son bureau et je lui ai dit que l'on devait aller sauver celui qui restait. Que ce soit toi ou&nbsp;un autre, nous le devions ! Il n'a pas trop apprécié que j'écoute ses conversations mais on ne pouvait pas laisser le dernier soldat de Stalingrad mourir dans un cachot. Alors, avec ses collègues, il a cherché où le dernier soldat pouvait être emprisonné et ils ont préparé&nbsp;un plan d'attaque. Je leur ai dit que je voulais venir avec eux mais ils ont mis du temps avant de m'accorder la permission.&nbsp; Et c'est comme ça que l'on est venu te sauver. Sasha regarda cette jeune femme, si jolie, même plus que jolie : éblouissante ! Après son récit, il comprit la chance qu'il avait d'être tombé sur elle. Il ne pouvait ni lui lâcher la main, ni la quitter des yeux : ses doux yeux bleus dans lesquels il voudrait se plonger pour l'éternité ! Dans quelques heures, il serait de retour à Pogorelki : il reverrait sa sœur, son père, sa maison... Tout ce qu'il avait faillit perdre, il allait le retrouver grâce à Alexa ! Chapitre 6 :&nbsp; Tout&nbsp;s'était écoulé si vite : la mort d'Igor, son emprisonnement, le sauvetage d'Alexa... Sasha n'arrivait pas&nbsp;à&nbsp;y croire... Il était le seul rescapé de cette bataille, de cette affreuse bataille. Les&nbsp;Allemands occupaient Stalingrad&nbsp;:&nbsp;quelle&nbsp;nouvelle&nbsp;ville allaient-ils attaquer&nbsp;désormais&nbsp;? Cette défaite distilla l'espoir des Alliés qui continuaient de se battre contre cette Allemagne invincible. Tant de soldats appelés, tant de civils massacrés, tant de dégâts... Sasha ne voulait plus y penser. Il voulait se vider la tête,&nbsp;tout&nbsp;oublier&nbsp;;&nbsp;mais ces évènements allaient rester dans son esprit jusqu'à la fin de ses jours.&nbsp; Sasha aperçut&nbsp;le clocher de Pogorelki&nbsp;:&nbsp;il était chez lui&nbsp;; il allait revoir Nina, sa petite sœur, et il allait revoir son père. Sasha s'imagina les retrouvailles et&nbsp;échafauda différents scénarios&nbsp;: il avait hâte de voir lequel&nbsp;allait se&nbsp;réaliser... Puis il se retourna, et vit Alexa.

&nbsp;Chap 7 : L'arbre généalogique&nbsp; Retour dans la vie de Thaïs. Fébrile, elle retourne au collège après avoir passé un&nbsp;agréable&nbsp;moment en compagnie de sa grand-mère. Aujourd'hui,&nbsp;c'est cours d'Art Plastique pour Thaïs et le reste de sa classe. Le professeur explique les consignes : -&nbsp;Nous allons&nbsp;Vous allez&nbsp;aujourd'hui travailler seuls. L'objectif est de représenter votre arbre généalogique du mieux possible pour ensuite le partager avec vos camarades.&nbsp; C'est ainsi que chaque élève se mit au travail. Contre toute attente, Shaïna se mit à côté de Thaïs. Elle décida de lui parler pour apaiser les tensions. - Salut Thaïs , je voudrais&nbsp;m’excuser&nbsp;pour tout ce qui&nbsp;s'est passé ces derniers jours. Je me suis&nbsp;laissée&nbsp;entraîner&nbsp;par les autres et je regrette ce que j'ai pu dire à&nbsp;ton&nbsp;propos. J'aimerais&nbsp;repartir sur de bonnes bases si tu es d'accord. -&nbsp;Euh, salut Shaïna. Je ne m'attendais pas à ce que tu viennes me parler mais merci pour le pas que tu fais vers moi. Toutes ces moqueries m'ont touchée mais si tu m'assures&nbsp;que tu ne recommenceras&nbsp;plus, je suis d'accord pour qu'on reparte sur de bonnes bases. - Ne t'inquiète pas, je veux apprendre à te découvrir et je vais t'aider à te sentir bien&nbsp;ici, à Chicago. Rassurée par ces belles paroles, Thaïs commença son arbre généalogique. Elle commença&nbsp;par inscrire son prénom tout en bas de sa feuille&nbsp;puis elle continua&nbsp;avec ses parents et ensuite&nbsp;&nbsp;ses grands parents,&nbsp;elle écrivit le nom d'&nbsp;Isabelle et&nbsp;dessina&nbsp;une magnifique colombe pour représenter son grand-père. Il lui manquait&nbsp;...mais elle&nbsp;imaginait&nbsp;&nbsp;qu'il veillait&nbsp;&nbsp;sur elle,&nbsp;là où il est... Après une quarantaine de minutes, le professeur&nbsp;expliqua que&nbsp;&nbsp;le moment&nbsp;était venu&nbsp;de partager les productions avec l'élève de son choix. Bien évidemment, Thaïs se mit avec Shaïna car c'était&nbsp;&nbsp;la meilleure façon&nbsp;pour elles&nbsp;d'apprendre à&nbsp;se&nbsp;connaitre.&nbsp;&nbsp; Elles commencèrent donc à échanger leur arbre généalogique. Thaïs&nbsp;s'aperçut&nbsp;que Shaïna avait une petite sœur mais ce n'est pas ce détail qui l’intéressa le plus. C'est en remontant vers les branches des grands-parents que Thaïs vit que le grand-père de Shaïna s'appelle Mohamed. Ce prénom lui rappela la discussion qu'elle&nbsp;avait&nbsp;eu&nbsp;avec sa grand-mère quelques heures&nbsp;auparavant.

De son côté, Shaïna admirait le travail de Thaïs et fut frappée&nbsp;par le prénom Isabelle qui apparaissait&nbsp;&nbsp;comme étant la&nbsp;grand-mère de sa nouvelle amie. Au même moment, les deux jeunes filles se regardèrent et Shaïna&nbsp;expliqua&nbsp;: - C'est drôle, j'ai eu une grosse discussion avec mon grand-père ces deux derniers jours. Il m'a raconté sa jeunesse et sa première histoire d'amour. En fait,&nbsp;pourquoi je te raconte ça ? Excuse moi, je parle beaucoup trop ! - Non,&nbsp;&nbsp;j'aime beaucoup discuter avec toi,&nbsp;&nbsp;continue,&nbsp;&nbsp;ne t'inquiète pas&nbsp;!&nbsp;répondit Thaïs. - D'accord, avec plaisir alors dit Shaïna avec un grand sourire. Où en étais-je ?&nbsp;Ah&nbsp;oui ! Je disais que mon grand-père m'a raconté sa première histoire d'amour. Le prénom qu'il a évoqué en parlant de cette femme est le même que celui de ta grand-mère. "Isabelle". - Je crois que nous avons bien fait de nous mettre ensemble pour ce travail car moi aussi j'ai parlé avec ma grand-mère il y a quelques heures d'ailleurs. Elle m'a raconté son enfance compliquée et sa première histoire d'amour&nbsp;Le prénom qu'elle employait pour parler de cet homme était le même que celui de ton grand-père. "Mohamed". Leur histoire en cachette, leur séjour à l'orphelinat... Toute excitée,&nbsp;&nbsp;Shaïna ajouta&nbsp;: &nbsp;- Oh mon dieu ! Il faut que nos grands-parents se voient ! je crois que grâce à nous, ils vont être très heureux ! Chap 8&nbsp;: Les retrouvailles&nbsp; L'école enfin terminée, Thaïs et Shaïna avaient décidé d'élaborer un "plan" pour que leurs grands-parents puissent se retrouver sans se douter de quoi que ce soit.&nbsp; Thaïs dit à Shaïna : - Il faudrait que nos grands-parents se retrouvent tous les deux, dans un endroit tranquille et romantique. - Oui,&nbsp;tu as raison, dit Shaïna. je pense&nbsp;au&nbsp;parc&nbsp;qui n'est&nbsp;pas très loin d'ici,&nbsp;&nbsp;tu vois où c'est ? - Oui,&nbsp;je vois&nbsp;!&nbsp;c'est une superbe idée ! - Parfait ! je rentre chez moi et&nbsp;je vais&nbsp;&nbsp;dire à mon grand-père de m'accompagner jusqu'au parc, essaie&nbsp;de faire de même avec ta grand-mère,

Lorsque l’astre du jour commença à laisser place à la Lune, elle&nbsp;se décida enfin&nbsp;à&nbsp;sortir de sa cachette. Elle sortit du cabanon, attentive au moindre bruit, et se mit en route vers la ville-centre, là où se trouvait son appartement. Elle marchait lentement, errant dans le quartier, exténuée. Les réverbères s’allumaient petit à petit et&nbsp;le quartier&nbsp;semblait&nbsp;s’endormir.&nbsp; Même si elle était fatiguée, elle continuait sans cesse de se demander qui étaient ces hommes et que lui voulaient-ils. &nbsp;Elle marchait, traversant la moitié de la ville, et au bout d’une heure, elle arriva&nbsp;dans un petit café aux alentours du centre-ville. Une fois installée, elle entreprit de découvrir ce que contenait les dossiers qui semblaient&nbsp;tant&nbsp;convoités. Elle vit, écrit en gros, « projet ÉCLIPSE ». Qu’était-ce ?&nbsp;&nbsp; Akira ouvrit la pochette contenant les dossiers,&nbsp;impatiente et dévorée par la curiosité,&nbsp;elle&nbsp;découvrit avec stupéfaction des plans détaillés d’une sorte de machine ultramoderne.&nbsp;Elle s'attendait à beaucoup de choses, mais&nbsp;pas&nbsp;à ça...&nbsp; C'était une fusée ! Cette dernière devait permettre d’envoyer des charges lourdes dans l’espace ! Elle qui était depuis toujours fascinée par l’astronomie, vit dans&nbsp;ces plans&nbsp;se dessiner&nbsp;son rêve d’enfance. Elle feuilleta les pages, et trouva en bas de l’une d’elles la signature de ses parents. Elle n’en revenait pas, il s’était passé tellement de choses dans cette journée. La mort de sa grand-mère, les inconnus dans la maison, la course-poursuite, et maintenant la découverte de dossiers rédigés par ses parents.&nbsp;Car c'était&nbsp;bien&nbsp;eux qui avaient créé cette machine. Après avoir vérifié maintes et maintes fois que les inconnus ne l’avaient pas suivie, elle sortit du café et se dirigea vers son quartier qui se situait près de Central Park.&nbsp;Elle habitait dans un petit&nbsp;appartement, qu'elle avait hérité de ses parents et qui lui suffisait largement.&nbsp; &nbsp;Elle appela un taxi&nbsp;qui&nbsp;arriva quelques minutes plus tard. Installée dans la voiture, elle vit défiler les buildings toujours plus hauts les uns que les autres de la ville qui ne dort jamais. Une fois arrivée,&nbsp;elle&nbsp;régla&nbsp;&nbsp;le chauffeur&nbsp;et&nbsp;entra dans son immeuble, prit les clefs qui étaient dans sa poche et&nbsp;récupéra son&nbsp;courrier. Seulement&nbsp;des factures,&nbsp;car&nbsp;comme d'habitude, elle ne recevait jamais rien&nbsp;Mais&nbsp;Akira&nbsp;était habituée à cette vie&nbsp;en&nbsp;solitaire.

Chapitre 3 : Désolation Une fois rentrée,&nbsp;Akira pensait pouvoir s'installer dans son&nbsp;salon&nbsp;et noyer&nbsp;son chagrin&nbsp;dans l'alcool.&nbsp;Elle n'était pas habituée à faire cela, mais avec les évènements qui s'étaient produits, elle comptait&nbsp;bien faire une exception.&nbsp;Elle ne pensait qu'à ça. Malheureusement le repos ne lui serait&nbsp;pas accordé&nbsp;de si tôt. &nbsp;Elle franchit le seuil de sa porte,&nbsp;alluma la lumière,&nbsp;et découvrit&nbsp;son appartement saccagé. Choquée, elle se demanda&nbsp;comment ses poursuivants, car elle était sûre que c'était eux, avaient fait pour la retrouver.&nbsp;Elle avait peur, et&nbsp;&nbsp;savait maintenant qu'elle n'était plus en sécurité nulle part. Partout où elle irait, ils la retrouveraient.&nbsp;Elle devait fuir, encore et toujours. Qui étaient-ils, et qu'est-ce qu'Akira leur avait fait ? Son appartement&nbsp;&nbsp;était sens dessus dessous. Ses tiroirs ouverts,&nbsp;les vases cassés jonchant sur le sol, sa porte défoncée... Tout n'était que désolation. Akira pleurait, tous ses souvenirs détruits, son chez-elle qui la rassurait, il ne restait de ce lieu qu'un endroit désolé,&nbsp;détruit&nbsp;par des personnes qu'elle ne connaissait même pas avant aujourd'hui.&nbsp;Elle osa à peine regarder la chambre de ses parents qu'elle avait laissé intacte&nbsp;depuis&nbsp;leur mort. Sans surprise cette pièce n'avait pas été épargnée. Elle entra dans sa chambre et vit que toutes ses affaires personnelles qu'elle gardait dans son bureau, avaient été&nbsp;brûlées.&nbsp;Elle y avait&nbsp;conservé&nbsp;des photos d'elle et de ses parents, ses dessins d'enfance et même sa peluche préférée qui l'a réconfortait lorsqu'elle était petite.&nbsp; Épuisée, attristée, elle s'effondra et&nbsp;finit par&nbsp;s'assoupir. elle se réveilla&nbsp;en sursaut,&nbsp;elle&nbsp;prit la décision d'enquêter sur la mort de ses parents, sur l'identité de ses poursuivants et sur le lien certain avec le projet ÉCLIPSE. Elle ramassa&nbsp;les&nbsp;quelques affaires qui lui restaient, prit son manteau, les dossiers et sortit de son appartement,&nbsp;sans se retourner,&nbsp;sachant qu'elle n'y reviendrait plus jamais.

jusqu’à sa chambre. Il s’allongea&nbsp;sur&nbsp;son lit et tomba dans un&nbsp;profond&nbsp;sommeil,&nbsp;avec l’espoir d’oublier cette journée et de se réveiller de ce cauchemar. Mais ce somme fut de courte durée et Tom se réveilla en sursaut. Il y avait&nbsp;de l’agitation&nbsp;au rez-de-chaussée ce qui&nbsp;était&nbsp;très inhabituel car ces parents ne recevaient des invités que rarement et encore moins en temps de guerre.&nbsp;Habité d'un mauvais pressentiment,&nbsp;Tom&nbsp;se leva aussitôt.&nbsp;Mais au moment de descendre les escaliers,&nbsp;il&nbsp;s'immobilisa : il venait d'entendre&nbsp;un homme avec un&nbsp;fort&nbsp;accent :&nbsp;Quel accent ?? - Ils sont là ! Les Aryens sont là !&nbsp;cria-t-il.&nbsp;Ils&nbsp;sont trois : un homme,&nbsp;une femme et un enfant de sexe masculin.&nbsp;Il n'y a personne d'autre&nbsp;?&nbsp;demanda-t-il. -&nbsp;Non...nous ne sommes que&nbsp;trois...répondit&nbsp;la mère de Tom. - Je ne la crois pas ! MONTEZ A L’ÉTAGE !&nbsp;ordonna-t-il. - TOM ! COURS&nbsp;! COURS&nbsp;MON FILS !&nbsp;cria&nbsp;la mère&nbsp;du jeune garçon. Tom, pris de panique, se mit à courir de toutes ses forces et, sans même réfléchir,&nbsp;sauta par la fenêtre de sa chambre. Il atterrit quelques mètres plus bas et,&nbsp;malgré une&nbsp;forte&nbsp;douleur à la jambe,&nbsp;il continua sa course tant bien que mal. Il tourna la tête et vit au loin sa maison mais surtout deux voitures militaires brandissant un drapeau au soleil rouge :&nbsp;celui du&nbsp;Japon impérialiste.&nbsp; Il accéléra le pas lorsqu’il&nbsp;découvrit deux soldats à ses trousses. La peur commençait à le gagner et il songea à se rendre plusieurs fois mais il repensa à sa mère&nbsp;;&nbsp;et surtout,&nbsp;c’était le moyen&nbsp;rêvé&nbsp;pour lui de prouver à son père qu’il n’était pas un faible et qu’il pouvait faire preuve de courage. Après de longues minutes de course-poursuite,&nbsp;Tom tourna la tête&nbsp;:&nbsp;les soldats n’étaient plus là... Il avait réussi à les semer !&nbsp; Il ralentit&nbsp;donc et&nbsp;réalisa qu'il&nbsp;se trouvait&nbsp;au milieu d’une résidence chic&nbsp;dans laquelle il n'était jamais venu . Son père lui avait toujours interdit de s'y&nbsp;rendre,&nbsp;sous prétexte qu’ils n’appartenaient pas à une classe sociale assez haute. Mais Tom trouvait ça absurde. Il resta donc une heure à contempler les maisons et les voitures,&nbsp;toutes plus impressionnantes les unes que les autres. Soudain, une voix familière cria :

- Eh toi ! Viens&nbsp;donc par ici&nbsp;! Tom se tourna et reconnut&nbsp;l’homme qu’il avait croisé&nbsp;un peu&nbsp;plus tôt dans la journée. Il se tenait&nbsp;en face de la plus somptueuse maison du quartier.&nbsp; - Que fais-tu là ?&nbsp;demanda l’homme. Tom&nbsp;s'expliqua&nbsp;d’un ton fébrile. - Je comprends&nbsp;mieux maintenant&nbsp;;&nbsp;sache que&nbsp;tu es tombé sur la bonne personne. Allez,&nbsp;entre ! Je ne te mangerai pas !&nbsp; Tom eut&nbsp;un&nbsp;instant&nbsp;d’hésitation mais accepta car après tout,&nbsp;il n’avait aucun lieu où se rendre,&nbsp;et&nbsp;rien à ses yeux ne pouvait&nbsp;&nbsp;être pire que de tomber&nbsp;entre les mains des Japonais.&nbsp; Ils entrèrent donc dans la magnifique demeure&nbsp;où&nbsp;Tom ne se sentit&nbsp;bien sûr&nbsp;pas à sa place. Depuis sa naissance, il avait&nbsp;toujours&nbsp;vécu dans un modeste foyer. Il n'y&nbsp;manquait de rien,&nbsp;même s'il ne pouvait jouir de certains plaisirs amusants pour lui, futiles pour son père.&nbsp;A dire vrai, il&nbsp;n’avait jamais&nbsp;rien&nbsp;vu d’aussi beau. Un lustre de cristal trônait au centre de l’entrée qui était ornée de portraits&nbsp;de famille et de vases chinois aux gravures dorées. Un long tapis rouge traçait le chemin vers l’escalier de marbre blanc qui brillait de mille feux. Les moulures au plafond lui faisaient penser aux photographies des grands hôtels parisiens qu’il avait vues&nbsp;en feuilletant les magazines de sa mère. Un&nbsp;parfum&nbsp;suave&nbsp;flottait dans&nbsp;&nbsp;la pièce. - Je dois te laisser, j’ai quelques affaires à régler, dit l’homme - Très bien, et encore merci pour votre hospitalité, répondit&nbsp;Tom. L’homme s’en alla, un sourire en coin. Un majordome&nbsp;accompagna Tom jusqu’à une table chargée de plats colorés et appétissants. Après le repas, il guida Tom jusqu’à sa chambre.&nbsp;Le garçonnet eut&nbsp;du mal à s’endormir mais la fatigue prit&nbsp;le dessus et il tomba dans un agréable sommeil. Au petit matin,&nbsp;le majordome&nbsp;apporta des draps propres et déclara&nbsp;:&nbsp; - Monsieur Klatten vous attend en bas pour déjeuner&nbsp;;&nbsp;rejoignez-le dès que vous&nbsp;serez&nbsp;prêt. Tom prit&nbsp;conscience qu’il ne connaissait même pas le nom de l’homme qui l’hébergeait&nbsp;:&nbsp;&nbsp;il s’appelait donc monsieur Klatten.&nbsp;

-Maintenant plus un bruit ! nous souffla Miroslav,&nbsp;le guide de notre groupe. Nous sommes presque arrivés. Le stress nous gagnait, et la tension était palpable, mais en même temps, un sentiment d'euphorie naissait : dans quelques instants,&nbsp;l'Histoire allait être bouleversée ! Une fois sortis des souterrains immondes du palais, nous nous retrouvâmes dans un endroit&nbsp;qui, selon le plan,&nbsp;devait&nbsp;correspondre au&nbsp;couloir menant à la salle du trône. Sauf que l'endroit où nous nous trouvions était tout sauf un couloir : c'était une espèce de salon rempli de gardes prêts à en découdre ! Que faire ? Nous étions encerclés et il n'y avait qu'une seule sortie, sûrement mieux protégée que le Tsar lui-même ! Et&nbsp;c'est&nbsp;là&nbsp;qu'apparut dans mon champ de vision... Dimitri ! &nbsp;-Dimitri ! criai-je plein de rage, que fais-tu là ? &nbsp;-Hahahaha ! Vous vous êtes bien fait avoir !&nbsp;s'esclaffa-t-il&nbsp;d'un air triomphant. Vous étiez si sûrs de vous ! Vous oubliez&nbsp;donc&nbsp;que j'étais un espion dans ce bar ! Vous oubliez que j'étais présent lors de vos petites réunions ! Mais surtout, vous oubliez que c'est moi qui vous ai donné la carte ! Et elle était fausse !&nbsp; &nbsp;-Comment as-tu pu faire ça ! Je te déteste ! m'écriai-je en lui sautant dessus. Je te hais,&nbsp;tu m'entends&nbsp;? Nous n'étions qu'une vingtaine face aux trente gardes devant nous, mais nous possédions une arme qu'ils n'avaient pas : la rage ! La rage d'avoir été une fois de plus bernés et trahis&nbsp;! La rage de s'être fait prendre au piège !&nbsp;Nos forces ainsi décuplées, nous en vînmes vite à bout.&nbsp;Pendant que mes compagnons s'occupaient d'achever les derniers gardes, je me battais&nbsp;maintenant au corps à corps avec Dimitri.&nbsp; -Alekseï ! m'appela un des nôtres, dépêche-toi ! On y va ! -Partez ! Courez chercher le Tsar ! Reprenez le pouvoir !&nbsp;lui répondis-je, j'ai des comptes à régler. Et après un dernier regard de Staline&nbsp;dans ma direction, ils partirent terminer ce que nous avions commencé.&nbsp; L'adrénaline et la haine&nbsp;m'avaient envahi et je n'étais plus&nbsp;désormais&nbsp;qu'une bête assoiffée&nbsp;de vengeance ! Dimitri et moi étions déchaînés ! Nous nous battions à mains nues, nous frappant toujours plus fort en&nbsp;hurlant&nbsp;&nbsp;des insultes.

-Je croyais que tu étais mon ami ! lui criai-je -Un ami ? Je ne suis l'ami que du Tsar ! me répondit-il en me crachant à la figure. -Comment peux-tu soutenir un homme avec des idéaux aussi... mais je n'eus&nbsp;pas le temps de finir ma phrase qu'il me sauta&nbsp;à nouveau&nbsp;dessus.&nbsp; -Aussi quoi ? Hein ? Et ton Staline ? Il est mieux peut-être ? Ouvre les yeux ! -Dégage !&nbsp;dis-je en le repoussant, tu ne connais rien de lui ! C'est l'avenir ! Il nous promet un meilleur futur à nous autres ouvriers ! -Vraiment ? Alors pourquoi ne t'a-t-il rien dit de son plan ?&nbsp; N'y tenant plus, j'enfonçai dans sa cuisse gauche l'une des lances d'un garde tombée au sol et dont je venais de m'emparer. Il s'écroula, hurlant de douleur, et je&nbsp;m'écartai immédiatement,&nbsp;horrifié.&nbsp; -Alekseï... gémit de douleur Dimitri, écoute-moi... -Dimitri ! Je suis désolé ! m'écriai-je. -Ecoute....écoute-moi ! souffla-t-il,&nbsp;moin non plus&nbsp;je n'aime pas le Tsar. Je... voulais le renverser aussi... Mais je n'ai pas... eu le temps... ni le courage de le faire.... Maintenant va...va rejoindre... tes camarades... au fond du couloir... à gauche ! Et il s'évanouit. Je partis en courant rejoindre les autres. En arrivant dans la salle du trône, je&nbsp;découvris les corps des soldats impériaux et de mes camarades,&nbsp;inertes. Au fond, vers le trône,&nbsp;se tenaient&nbsp;deux personnes : Staline et le Tsar. Ils se battaient&nbsp;corps à corps, dans un combat aussi violent que celui que je venais de mener à l'instant même&nbsp;contre Dimitri. Mais j'arrivais&nbsp;visiblement&nbsp;à la fin. Le Tsar,&nbsp;à&nbsp;bout de force,&nbsp;s'écroula sur le sol. Staline le saisit&nbsp;au col, triomphant,&nbsp;et déclara :&nbsp; -&nbsp;Ce n'est pas fini... Je ne veux pas prendre le pouvoir, je veux que le peuple m'élise ! Il essuya du revers de sa manche le sang sur son visage.&nbsp;Alekseï, allons sur le grand balcon. Toi aussi Nicolas II, viens&nbsp;avec nous. D'un regard mauvais, le Tsar passa sa main sur son visage,&nbsp;épousseta ses vêtements, et nous suivit&nbsp;sans rien dire. De toute façon, il n'avait pas le choix. Dehors, la bataille continuait. Le spectacle devant nous était terrible : la place était recouverte de blessés et de morts.&nbsp;

La bombe ''Kislota'' devait alors leur&nbsp;donner une&nbsp;leçon&nbsp;qu'ils ne seraient pas prêts d'oublier, peu importe&nbsp;le nombre de morts,&nbsp;et peu importe&nbsp;les dégâts.&nbsp;Nikita avait préparé ses troupes. &nbsp;&nbsp;&nbsp;Après un vol de plusieurs heures, l'avion était enfin au-dessus de l'État de Géorgie.&nbsp;Ils eurent assez de chance&nbsp;car&nbsp;aucun avion ennemi ne les avait repérés,&nbsp;il faisait nuit,&nbsp;Nikita se mit à l'arrière, elle se devait d'appuyer sur ce fameux bouton, rouge comme le sang et leur drapeau d'extrême gauche. Sans hésitation, elle le pressa.&nbsp;Le portique arrière de l'avion s'ouvrit et la bombe tomba&nbsp;à quatre heures dix-huit du matin. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;L'explosion se fit entendre, la bombe n'étant pas d'une taille minime.&nbsp;Cependant, le bruit n'était similaire à leurs attentes. Le pilote hurla « MAYDAY » ; la situation était critique. L'avion était dans une phase de turbulences, non due à la météo, mais due à l'impact de la bombe. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Le pilote n'eut&nbsp;plus le contrôle total de l’avion. Nikita toujours à l'arrière bougea dans tous les sens, la porte était encore ouverte. En bougeant elle glissa sur sol et elle chuta à son tour de plusieurs centaines de mètres, de la même manière que la bombe. Son cri grave et aigu à la fois se fit de plus en plus inaudible. Nikita était alors perdue à jamais dans les débris acides et brûlants de la bombe. Elle s’était sûrement écrasée dans les alentours de l’impact, au milieu des États-Unis, où elle n'aurait jamais souhaité perdre sa vie.&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;L'équipage était alors terrifié, mais il ne pouvait rien faire. L’heure pressait, il&nbsp;fallait&nbsp;absolument fuir.&nbsp;Tous&nbsp;pleuraient&nbsp;Nikita&nbsp;qui&nbsp;était une bonne cheffe. Elle était certes hardie et irascible, mais elle cachait un grand coeur sous ses muscles aussi durs que la pierre. Nikita Romanov était et sera pour toujours l’une des meilleures militaires&nbsp;patriotes.&nbsp; CHAPITRE 10&nbsp;: Dévastation &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Deux semaines après la déclaration de guerre, Le téléphone sonna, Tanya se précipita de sa chambre à la cuisine pour décrocher. &nbsp;&nbsp;

&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;- Bonjour,&nbsp;Madame Hill&nbsp;?&nbsp;&nbsp;Ici&nbsp;Spiro Agnew&nbsp;à l'appareil, vice-président des États-Unis, se présenta-t-il d'une&nbsp;voix profonde et grave.Je vous appelle au sujet de la plante. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;- Quel honneur ! Que&nbsp;puis-je faire pour vous&nbsp;? questionna-t-elle, étonnée. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;- Selon vos recherches, la plante Lunacidum est&nbsp;fortement&nbsp;explosive, si je ne me trompe pas ? Avez-vous donc eu le temps nécessaire pour transformer cette&nbsp;plante&nbsp;en bombe ? demanda-t-il d’un air incertain.&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;- Comme mentionné sur&nbsp;les&nbsp;dossiers, oui, nous&nbsp;l’avons&nbsp;transformée&nbsp;&nbsp;en bombe.&nbsp;Mais ce végétal n'est pas à prendre la légère, il est très puissant.&nbsp;informa-t-elle. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Tanya savait pertinemment&nbsp;ce qui allait arriver, son pays se préparait pour la guerre, et qui aurait cru que le vice-président l'appellerait, elle,&nbsp;pour les aider.&nbsp;Toutefois, Tanya s'inquiétait, elle ne voulait pas être coupable de la mort de qui que ce soit, elle qui était sensible et pacifiste. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;- N'ayez crainte, nous en ferons bon usage.&nbsp;Cependant,&nbsp;&nbsp;nous aurions besoin de vous. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;- Je&nbsp;suis à votre disposition, sans soucis&nbsp;accepta-t-elle&nbsp;d’une voix un peu tremblante ; elle n’avait pas plus d’informations, elle resta perplexe. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;- Très bien, à bientôt&nbsp;alors. &nbsp;La ligne&nbsp;était soudain interrompue. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Quelques&nbsp;semaines plus tard,&nbsp;plus précisément le&nbsp;4&nbsp;septembre 1969,&nbsp;Tanya se réveilla soudainement. Elle alluma sa lampe de nuit&nbsp;et la dirigea&nbsp;vers l’horloge, qui indiquait « quatre heures et demie »,&nbsp;c’était à peine l’aube.&nbsp;Un bruit assourdissant l’avait tirée&nbsp;de son sommeil.&nbsp;Elle n’arrivait&nbsp;plus se&nbsp;à se&nbsp;recoucher,&nbsp;ce mystérieux bruit l’intriguait et l’apeurait à la fois.&nbsp;Elle chaussa&nbsp;ses pieds de pantoufles, puis parcourut sa maison jusqu’au rez-de-chaussée, où elle&nbsp;constata que des choses étaient étrangement tombées.&nbsp;Elle&nbsp;supposa que c'était&nbsp;un tremblement de terre. Tanya&nbsp;alla alors dans son salon pour&nbsp;essayer d’en savoir plus grâce à la&nbsp;radio. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Elle remit en place l’antenne radio à&nbsp;maintes reprises mais aucun signal ne lui parvenait.&nbsp;Ses enfants dormaient paisiblement, pendant qu’elle s’inquiétait. Elle ouvrit sa porte d’entrée et sortit de chez elle, pour mieux respirer.&nbsp;

Elle voulait absolument se battre pour le bien et la fierté de ses enfants. Tanya était une femme forte.&nbsp;Quand elle commençait une tâche, elle la terminait obligatoirement et correctement.&nbsp;Elle préférait garder cet incident pour elle, elle ne voulait pas que ses enfants s’inquiètent trop.&nbsp;Ainsi, elle était prête et optimiste sur le fait d’y arriver. Elle voulait vaincre cette fichue tumeur qui la rongeait de l’intérieur, dans le silence le plus total. Elle se voyait maintenant telle une soldat, une guerrière, une combattante, une « warrior ».&nbsp;Prête à l’attaque. CHAPITRE 8&nbsp;: Déclaration&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;En ce bon dimanche de 3 avril, Tanya s’installa sur son sofa dans le salon de sa maison. Elle alluma la radio et commença à feuilleter le journal du jour, tout en buvant son café bien chaud.&nbsp;Elle&nbsp;aimait bien être au courant de l'actualité.&nbsp;Elle poussa la gâchette de la radio sur la fréquence de la chaine d’information la « FLO NEWS Radio ». Elle écoutait la radio quand, tout à coup, le programme d’actualité matinale s’arrêta pour laisser place à un message national…&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;«&nbsp;Ceci est une retranscription traduite de la déclaration de guerre de l’état URSS, diffusée dans la nuit du 2 au 3 août 1969. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Ici,&nbsp;Nikita&nbsp;Romanov,&nbsp;&nbsp;nouvelle&nbsp;dirigeante de l'URSS, après l’acte terroriste et&nbsp;inique commis sur la personne du&nbsp;&nbsp;Président Léonid Brejnev, hier, le&nbsp;2&nbsp;août 1969.&nbsp;Je&nbsp;déclare, en tant que nouvelle présidente,&nbsp;que la guerre est bel et bien déclarée envers la nation des États-Unis. Cet acte d’une extrême ,&nbsp;porté&nbsp;par un extrémiste en faveur de l’idéologie&nbsp;nauséabonde qu'est le&nbsp;&nbsp;du&nbsp;libéralisme, est une des causes de cette déclaration de&nbsp;&nbsp;guerre. Le sort de la paix était&nbsp;entre&nbsp;les mains des libéraux&nbsp;mais&nbsp;Ils ont voulu la guerre. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;J’appelle tous les soldats,&nbsp;hommes&nbsp;et femmes&nbsp;du pays,&nbsp;à se réunir et combattre ensemble, pour défendre&nbsp;la mémoire de&nbsp;notre cher&nbsp;défunt&nbsp;&nbsp;président et notre puissant État&nbsp;face à&nbsp;&nbsp;ces misérables libéraux.

Vous associerez tout votre dévouement et ténacité, dans un profond sentiment d’union et de fraternité, pour le salut de l’État. Nous nous dressons&nbsp;contre la plus odieuse des anarchies, en faisant honneur à notre parole, nous lutterons pour défendre notre terre, nos foyers, notre État. Il sera victorieux. Vive le communisme et vive l’URSS. » &nbsp;&nbsp;Tanya était éberluée. Elle ne s’y attendait pas, enfin, pas à une annonce de cette envergure. Elle était prise, à la fois, de panique et&nbsp;d'inquiétude.&nbsp;Elle ne savait pas comment réagir à cette annonce. Peut-être quitter le pays ? Non, jamais, pour elle, la Floride était un état qu’elle affectionnait tout particulièrement. Elle y avait passé son enfance, son adolescence, ses premières amours,&nbsp;enfin sa vie entière. Son lien avec cette&nbsp;terre&nbsp;était éminemment affective et sentimentale. Elle, qui avait tant persévéré pour&nbsp;faire&nbsp;ce métier, ne pouvait pas se permettre de le quitter.&nbsp;&nbsp;Pourquoi Tanya devrait-elle quitter le pays alors que justement il est attaqué par une puissance ennemie ? &nbsp;CHAPITRE 9&nbsp;: Salutation &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Après la déclaration de guerre, l'URSS avait bien prévu un plan d'attaque concret et précis. Il n’allait quand même pas se laisser piétiner. Les États-Unis devaient subir un châtiment pour l'assassinat du président Brejnev, cet acte&nbsp;ignoble&nbsp;avait pour but de&nbsp;soumettre&nbsp;l'URSS.&nbsp;Mais&nbsp;les américains&nbsp;avaient mal choisi leur&nbsp;assassin,&nbsp;que les services secrets avaient très facilement retrouvé. &nbsp;&nbsp;&nbsp;Dès la découverte de son identité, Nikita assura&nbsp;elle-même&nbsp;son interrogatoire, elle était déterminée à comprendre&nbsp;chaque fait et geste tout en le torturant&nbsp;amplement&nbsp;.&nbsp;Il ne lui fut pas très difficile de tirer les vers du nez du terroriste.&nbsp;C'était un simple traître,&nbsp;qui&nbsp;ne&nbsp;savait plus sur quel pied danser. Il fit comprendre à Nikita que Brejnev devait mourir pour mettre au plus bas l'URSS. Mais il ne savait pas que l'URSS&nbsp;était une grande nation qui&nbsp;ne se laissait pas abattre même si&nbsp;l'attaque&nbsp;causait l'apocalypse. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Nikita se réunit avec le gouvernement, il était temps de montrer au monde entier mais surtout aux États-Unis&nbsp;qui ils étaient.&nbsp;&nbsp;

- Klatten ?&nbsp;Suivez-moi, reprit la femme, visiblement&nbsp;surprise et confuse.&nbsp; &nbsp;Tom et Léa échangèrent un regard inquiet et suivirent les étrangers. Le groupe conduisit les adolescents dans un camp enfoui au fin fond de la forêt. De nombreuses autres personnes&nbsp;y&nbsp;vivaient. Des hommes armés guettaient du haut de miradors improvisés et camouflés par des feuillages. La femme guida Tom et Léa entre les allées du camp. Des tentes aménagées&nbsp;étaient dressées et formaient&nbsp;comme une petite ville. La vie y&nbsp;paraissait&nbsp;plutôt confortable&nbsp;et sereine, même si une infirmerie était bondée de soldats blessés durant les combats contre les japs. Des rires sortaient&nbsp;d’une tente ainsi qu’une odeur d’alcool fort. Des hommes et des femmes y riaient,&nbsp;chantaient et jouaient : c’était un bar. Des enfants couraient après un chien autour d'un&nbsp;feu de camp dans lequel grillaient sanglier, lapins&nbsp;et autres proies, fruits&nbsp;de la chasse. Ils arrivèrent enfin dans la tente principale qui trônait au milieu du camp. L’entrée était protégée par deux gardes armés jusqu’aux dents. Les plaques en acier fixées&nbsp;aux toiles de la tente et les pieux qui la&nbsp;hérissaient&nbsp;firent comprendre à Tom et Léa l’importance de celle-ci. La femme qui les escortait dit soudain&nbsp;: - Entrez, on vous attend. Tom et Léa s’exécutèrent et&nbsp;débouchèrent&nbsp;une grande pièce où se déroulait une réunion de guerre. Une longue table&nbsp;occupait&nbsp;une grande partie de la pièce&nbsp;; elle était&nbsp;&nbsp;recouverte de cartes annotées et poinçonnées. Au bout de cette table,&nbsp;un homme élégamment habillé faisait face aux deux jeunes. Les yeux de Léa se remplirent de larmes... CHAPITRE 4 :&nbsp; Un silence assourdissant emplit&nbsp;la pièce&nbsp;puis&nbsp;l’homme prit la parole : - Heureux de te revoir Tom, j’espère que tu as reçu un bon accueil. - Plaisir partagé monsieur Klatten, dit Tom, et vous ne la connaissez pas encore,&nbsp;mais voici Léa. - Je la connais très bien&nbsp;:&nbsp;cette montre à ton poignet m’appartient,&nbsp;ne l’oublie pas, coupa monsieur Klatten,&nbsp;amusé.

Léa, confuse, poursuivit :&nbsp; - Grand-Père ? C’est bien vous ? - Ne m’appelle pas comme ça s’il te plaît&nbsp;;&nbsp;ça ne me rajeunit pas, répondit-il d’un ton rieur. Je t’ai rendu visite plusieurs fois durant ta petite enfance, sans que jamais tu ne me voies. - Pourquoi donc ? J’aurais aimé voir de mes propres yeux mon grand-père au moins une fois dans ma vie, demanda Léa, très&nbsp;émue. - Je n’avais pas le choix, je n’avais pas envie que l’on te prenne pour une folle. Une enfant qui voit son grand-père mort depuis des années c’est tout sauf normal,&nbsp;expliqua&nbsp;monsieur Klatten en essuyant les larmes de Léa. Et&nbsp;maintenant,&nbsp;rentre chez toi&nbsp;:&nbsp;la vie est trop dangereuse&nbsp;par les temps qui courent. - Pourquoi voulez-vous tous me faire rentrer ? Vous ne me croyez&nbsp;donc&nbsp;pas capable d’être utile ? Et puis&nbsp;j’ai promis d’aider Tom&nbsp;; je ne pars pas !&nbsp;répliqua Léa agacée. - Très bien,&nbsp;alors au travail ! Nous n’avons plus beaucoup de temps.&nbsp; &nbsp;Monsieur&nbsp;Klatten expliqua&nbsp;alors&nbsp;la situation aux deux adolescents. A l’annonce de l’invasion japonaise,&nbsp;il&nbsp;avait fondé&nbsp;un réseau de résistance qui avait pour but la libération de l’Allemagne. Tom et Léa se trouvaient donc dans le maquis du réseau dans lequel étaient préméditées les attaques contre les occupants. L’arrestation du grand-père de Léa&nbsp;n’était&nbsp;donc&nbsp;qu’un&nbsp;stratagème&nbsp;destiné à&nbsp;infiltrer&nbsp;la prison utilisée par les&nbsp;Japonais et libérer les prisonniers de guerre.&nbsp; &nbsp;Ce fut un réel succès et M.Klatten possédait désormais le soutien de grands hommes politiques qui commandaient la résistance depuis la France. Les prisonniers libérés avaient même, pour certains, rejoint la résistance.&nbsp;Avant d’être assassiné, Hitler avait ordonné la construction de plusieurs camps sur le territoire allemand, mais personne ne savait qui y serait affecté. Mais depuis l’invasion, les&nbsp;Japonais utilisaient ces camps pour&nbsp;y&nbsp;enfermer&nbsp;les Aryens. La prochaine mission du groupe de résistance&nbsp;serait&nbsp;donc de libérer les Aryens enfermés au camp de Dachau, parmi lesquels&nbsp;la famille de Tom. Du moins si elle&nbsp;était&nbsp;encore en vie… &nbsp;

&nbsp;CHAPITRE 5 : &nbsp;Cinq heures du matin&nbsp;:&nbsp;le réveil&nbsp;avait été&nbsp;plutôt difficile,&nbsp;mais la nuit&nbsp;était assurément&nbsp;le meilleur moyen d’être discret. Monsieur&nbsp;Klatten tendit deux armes de poing à Tom et Léa et&nbsp;leur&nbsp;dit : - Ne les utilisez&nbsp;qu’en cas de danger de mort. Et toi,&nbsp;Léa,&nbsp;enfile la montre à ton poignet&nbsp;: au moindre problème,&nbsp;tu rentres chez toi. Compris ? - Oui, répondit Léa, mais quel&nbsp;sera&nbsp;notre rôle durant cette mission ? - Vous,&nbsp;vous ne faites que nous suivre et couvrir nos arrières, annonça monsieur Klatten. Rejoignez-nous à la place principale dans deux minutes&nbsp;:&nbsp;le départ est imminent. &nbsp;Un dizaine de résistants patientaient autour du feu et après quelques derniers au revoir,&nbsp;le groupe partit en direction du camp de Dachau,&nbsp;à une quinzaine de kilomètres&nbsp;de là. La forêt était obscure et seuls&nbsp;les cris des hiboux perçaient le silence&nbsp;pesant. Le bruit des feuillages et des brindilles qui craquaient sous les pieds du groupe maintenaient la tension à son paroxysme. Ils arrivèrent enfin à l'orée&nbsp;du bois et tombèrent face à de longs rails qui, d’après un éclaireur, menaient directement aux camps. Elles étaient utilisées pour acheminer en train les aryens capturés aux quatre coins de l’Allemagne.&nbsp;&nbsp; &nbsp;Le groupe les longea donc en se faufilant dans les hautes herbes pour ne pas être à découvert. Après une heure de marche,&nbsp;le groupe vit enfin le camp au loin. Des lumières sortant des miradors éclairaient les alentours du camp par des va et vient. Des soldats armés faisaient des rondes aux abords des grillages et des barbelés qui sécurisaient le camp.&nbsp; &nbsp;M.Klatten fit un signe à&nbsp;l’artificier du groupe qui appuya sur les boutons d’une télécommande,&nbsp;actionnant ainsi une bombe déposée au préalable par des éclaireurs en face de la porte principale. Les chiens se mirent à aboyer et les soldats accoururent au lieu de l’explosion . Toutes les lumières se braquèrent sur l’entrée, si bien que&nbsp;les soldats postés en hauteur ne surveillaient&nbsp;désormais&nbsp;plus que celle-ci. C’était la diversion parfaite&nbsp;!&nbsp;Sans perdre une minute,&nbsp;le groupe courut&nbsp;jusqu’à la clôture qui entourait le camp. A l’aide d’une grande pince,&nbsp;un homme la coupa et le groupe pénétra dans le camp.&nbsp;

&nbsp;Monsieur&nbsp;Klatten distribua les rôles&nbsp;:&nbsp; - Groupe 1,&nbsp;occupez-vous des soldats&nbsp;;&nbsp;groupe 2,&nbsp;agrandissez le passage&nbsp;;&nbsp;et nous,&nbsp;allons nous occuper&nbsp;des Aryens. Tom et Léa,&nbsp;suivez-moi. &nbsp;Tout le monde s’exécuta. En face d’eux se trouvaient de grands bâtiments qui ressemblaient à des hangars. Le groupe entra donc dans le premier bâtiment et fut horrifié lorsqu’il vit des hommes entassés dans des&nbsp;sortes de clapiers&nbsp;sans matelas. Une centaine d’hommes chauves,&nbsp;la peau sur les os,&nbsp;étaient enfermés dans ce poulailler insalubre. Ils tremblaient de peur et leurs yeux bleus brillaient dans l’obscurité de la salle. Monsieur&nbsp;Klatten, conscient que les armes du groupe n’inspiraient pas confiance, prit une voix forte mais rassurante pour s'adresser à eux&nbsp;: - Chers amis,&nbsp;nous ne sommes pas là pour vous faire du mal mais pour vous libérer des&nbsp;Japonais. Nous sommes la résistance&nbsp;allemande,&nbsp;et nous allons libérer&nbsp;le&nbsp;pays ! Les hommes se mirent à crier de joie&nbsp;quand&nbsp;une voix&nbsp;émergea&nbsp;du brouhaha :&nbsp;&nbsp; - Tom,&nbsp;c’est bien toi ?&nbsp; Tom reconnut&nbsp;instantanément la voix de son père,&nbsp;et malgré l’émotion,&nbsp;il se retint de pleurer,&nbsp;par peur&nbsp;de&nbsp;sa réaction. Mais lui,&nbsp;semblant avoir oublié la virilité dont il avait&nbsp;tant reproché le manque à son fils,&nbsp;serra Tom dans ses bras. - Je suis si fier de toi&nbsp;! Je savais que tu en étais capable !&nbsp;&nbsp;déclara-t-il,&nbsp;&nbsp;fou de joie. Tom avait enfin pu rendre son père fier,&nbsp;et faire preuve de&nbsp;ce&nbsp;courage qui, selon&nbsp;monsieur Altmann,&nbsp;lui faisait tant défaut.&nbsp; - Désolé de devoir écourter vos retrouvailles,&nbsp;reprit monsieur Klatten,&nbsp;mais nous devons libérer ceux qui sont enfermés&nbsp;dans les autres bâtiments,&nbsp;. &nbsp;Tous les libérés sortirent peu à peu du camp en entonnant un chant de résistance, sur un rythme à la fois&nbsp;solennel&nbsp;et enjoué. Le second bâtiment était encore la preuve de l’horreur dont les&nbsp;Japonais&nbsp;étaient&nbsp;capables.&nbsp;Partout, des femmes auxquelles on avait&nbsp;enlevé toute féminité&nbsp;;&nbsp;des enfants auxquels on avait&nbsp;ôté toute insouciance et légèreté&nbsp;;&nbsp;&nbsp;des&nbsp;êtres humains&nbsp;que l'on avait privé de&nbsp;leur humanité. Les soldats étaient&nbsp;désormais&nbsp;attachés et rassemblés au centre du camp . Aucun mal ne leur&nbsp;serait&nbsp;fait, eux, qui&nbsp;avaient&nbsp;été&nbsp;les marionnettes de l’horrible général Hong Sa Ik et qui accomplissaient ses ordres,&nbsp;tous plus inhumains les uns que les&nbsp;autres.&nbsp;

Et si… Et si l’histoire ne s’était pas déroulée telle que nous la connaissons&nbsp;? Et si un élément, point de divergence, l’avait conduite à s’écarter de son cours&nbsp;? Et si&nbsp;? Huit histoires pour tordre et distordre le temps, le faire diverger… bouleverser les évènements et imaginer un monde différent. Notre fil rouge&nbsp;? Le XXème siècle qui vient de s’achever mais dont l’histoire résonne encore très lourdement ...

Barillier, Etienne / Duquenne, Cécile. Les brigades du steam : le bras de fer. ActuSF, 2019. 1 vol. (306 p.) Bauthian, Isabelle. Zone tampon. ActuSF, 2021. 1 vol. (404 p.) Binet, Laurent. Civilizations. Grasset, 2019. 1 vol. (377 p.) Bordage, Pierre. Ceux qui sauront. Flammarion, . 439 p Cohen-Scali, Sarah. Gingo. Gulf Stream, 2018. 1 vol. (348 p.) ; Electrogène. Coste, Nadia. Rhizome. Seuil Jeunesse, 2018. 1 vol. (348 p.) ;. Fictions. Dick, Philip K. Le maître du Haut Château. J'ai Lu, les iconiques, 2021. 1vol (448 p.) Devriese, Anne-Sophie. Biotanistes. ActuSF, 2021. 1 vol. (592 p.) Fitzgerald, Francis Scott. L'étrange histoire de Benjamin Button. ActuSF, 2021. 1 vol. (121 p.) : illustrations en noir et en couleur ; Graphic. Fontaine, Gilles. Les intouchables. Seuil Jeunesse, 2013. 1 vol. (195 p.) Heliot, Johan. Le fer au coeur. Gulf Stream, 2017. 1 vol. (279 p.) ; Electrogène. Heliot, Johan. Les sous-vivants. Seuil Jeunesse, 2016. 1 vol. (318 p.) ; Fiction grand format. Hinckel, Florence. Théa pour l'éternité. Syros, 2012. 238 p. Soon. Keyes, Daniel. Des fleurs pour Algernon. Flammarion-Jeunesse, 2019. 1 vol. (425 p.) ; Grands formats. Lanero Zamora, Katia. La machine. 1, Terre de sang et de sueur. ActuSF, 2021. 1 vol. (359 p.) ; Les trois souhaits. Malley, Gemma. La révélation. Naïve, 2011. 1 vol. (334 p.) ; Naïveland. Malley, Gemma / Peronny, Nathalie. La déclaration, L'histoire d'Anna. Naïve, 2007. 365 p. ; Naïveland. Martinigol, Danielle. Charlex. Syros, 2013. 265 p. Soon, Martinigol, Danielle. L'envol de l'abîme. Mango, 2004. 99 p. Autres mondes. Moitet, David. New earth project. Didier Jeunesse, 2017. 1 vol. (216 p.)

Tout&nbsp;se bousculait dans sa tête.&nbsp;Elle en voulait&nbsp;à&nbsp;ses parents de ne jamais avoir été là&nbsp;pendant&nbsp;les moments les plus importants de&nbsp;son enfance.&nbsp;C'était toujours "je suis occupé,&nbsp;va dans ta chambre" et jamais "je t'aime ma fille". "Mais pourquoi&nbsp;? Qu'est ce qui était plus important que moi&nbsp;à&nbsp;cette époque?", pensait-elle. Elle passait des journées&nbsp;enfermée&nbsp;dans sa chambre&nbsp;à&nbsp;pleurer. Finalement rien&nbsp;n'avait&nbsp;changé "Qu'ils soient morts&nbsp;ou pas, c'est comme si j'avais toujours été seule." Le notaire était parti depuis maintenant une heure.&nbsp;Dehors,&nbsp;il pleuvait&nbsp;abondamment. Le monde grondait.&nbsp;Dehors les rues étaient vides, les gens abrités chez eux. Il n'y avait qu'Akira.&nbsp;Seulement&nbsp;elle. Seule comme toujours.&nbsp; Elle errait seule en plein Manhattan,&nbsp;sans&nbsp;personne pour la réconforter.&nbsp;Elle sanglotait,&nbsp;marchant&nbsp;déboussolée en direction de la maison de sa défunte grand-mère.&nbsp;&nbsp; Akira se retrouvait&nbsp;de nouveau&nbsp;seule sous la pluie sans manteau,&nbsp;sans espoir. La mort de sa grand mère l'avait tellement&nbsp;touchée&nbsp;que son cerveau avait arrêté de fonctionner&nbsp;normalement.&nbsp;Rien ne&nbsp;semblait&nbsp;pouvoir&nbsp;&nbsp;la réveiller de son cauchemar.&nbsp;La maison de sa grand mère n'était pas très loin&nbsp;quand&nbsp;&nbsp;elle arriva&nbsp;enfin, elle vit les déménageurs que le notaire avait&nbsp;demandé&nbsp;appelés. Akira,&nbsp;se mit en colère. "Personne,&nbsp;à part moi,&nbsp;ne&nbsp;doit&nbsp;s'approcher&nbsp;de la maison de ma grand mère !&nbsp;Je&nbsp;vous défends&nbsp;de toucher à ses affaires, je le ferai moi même,&nbsp;je me débrouillerai seule comme je l'ai toujours fait!" Alors qu'elle tournait&nbsp;la poignée de la porte d'entrée,&nbsp;la voix de sa grand mère lui revint alors à&nbsp;l'esprit&nbsp;: "Akira,&nbsp;ma petite fille,&nbsp;je t'aime tellement, je&nbsp;serai&nbsp;toujours là&nbsp;pour toi." C'était trop.&nbsp;!&nbsp;Akira éclata&nbsp;&nbsp;en sanglots.&nbsp;La pluie était devenue&nbsp;encore&nbsp;plus forte. Le ciel grondait,&nbsp;&nbsp;comme s'il se lamentait&nbsp;du&nbsp;&nbsp;sort d'Akira. Akira devait rentrer,&nbsp;&nbsp;pour&nbsp;s'occuper des affaires de sa grand mère,&nbsp;&nbsp;elle&nbsp;ne pouvait pas se permettre de laisser&nbsp;des mains inconnues toucher&nbsp;à&nbsp;ces&nbsp;précieuses&nbsp;affaires. Elle prit alors son&nbsp;courage à deux mains,&nbsp;tourna la poignée de la porte et entra dans la maison.

Alors qu'elle se dirigeait vers la chambre de sa grand mère,&nbsp;elle&nbsp;aperçut&nbsp;la trappe du grenier&nbsp;et décida&nbsp;de commencer par le ranger.&nbsp;Elle ouvrit alors&nbsp;cette dernière&nbsp;et arriva dans&nbsp;un espace&nbsp;très sombre. Elle&nbsp;utilisa alors&nbsp;une lampe torche qui trainait sur une vieille commode.&nbsp;Elle marchait&nbsp;doucement&nbsp;car la luminosité était faible,&nbsp;quand&nbsp;tout à coup,&nbsp;elle trébucha&nbsp;sur&nbsp;une boite en carton&nbsp; -AÏE! ... mais qu'est ce que c'est que ça ? se demanda Akira&nbsp;éclairant l'objet coupable de sa chute&nbsp;. C'était une boîte&nbsp;qui&nbsp;, au premier regard,&nbsp;&nbsp;ordinaire&nbsp;. Sa curiosité attisée par l'objet,&nbsp;elle entreprit de regarder ce qu’il y avait à l’intérieur de ce mystérieux&nbsp;carton. Chapitre 2 : Course-poursuite Akira&nbsp;entendit soudain un bruit dans le salon. Elle se pencha à travers&nbsp;l’entrebâillement de la porte et vit une scène surprenante et effrayante à la fois. Elle n'en crut&nbsp;pas ses yeux... Des hommes, d'une trentaine d'années, affublés de&nbsp;costumes&nbsp;noirs, fouillaient, de fond en comble,&nbsp;le salon.&nbsp;Apeurée, elle ramassa tous les dossiers et s'enfuit&nbsp;par&nbsp;un vasistas. Passant par le toit, elle réussit à accéder aux escaliers métalliques qui équipaient les immeubles new-yorkais. Alertés, les inconnus accoururent et la virent s'enfuir. Ils s'empressèrent de la poursuivre à travers les ruelles. La course-poursuite débuta.&nbsp;Akira&nbsp;&nbsp;courait&nbsp;de plus en plus vite.&nbsp; Stressée, elle ne prenait même plus le temps de regarder derrière elle. Pourtant, les poursuivants étaient toujours à ses&nbsp;trousses. Elle zigzaguait entre les ruelles pour tenter de les semer. Elle sentait leur souffle toujours plus proche, et se pensait perdue. Que lui voulaient-ils? Qui étaient-ils ? Elle traversait les&nbsp;&nbsp;blocs&nbsp;&nbsp;d'immeubles&nbsp;qui entouraient le centre de New-York.&nbsp;Tels des clones,&nbsp;Les&nbsp;bâtiments&nbsp;se ressemblaient&nbsp;tous,&nbsp;Épuisée, elle tourna brusquement,&nbsp;sauta par dessus une petite clôture,&nbsp;et alla se cacher dans un petit cabanon de jardin.

Personne ne savait où elle se trouvait mais une chose était sûre : elle détenait la clé d'un grand secret.&nbsp;Léa fut stoppée net dans son exploration&nbsp;lorsqu'une voix cria : - Léa, où es-tu ? On y va&nbsp;! Léa se pressa de rejoindre sa mère et répondit : - Où allons-nous ? Nous venons à peine d'arriver. - Ton père et moi avons des affaires à régler à Berlin. Notre séjour est terminé.&nbsp; - Désolée,&nbsp;mère,&nbsp;mais... JE NE PARS PAS ! Je ne suis pas toute ma vie condamnée à vous suivre&nbsp;;&nbsp;je suis grande maintenant !&nbsp;rétorqua Léa.&nbsp; - Léa,&nbsp;il n'y a personne&nbsp;ici&nbsp;pour te garder ! Et tu sais très bien que tu n'es pas comme les aut... - Comme qui&nbsp;?&nbsp;Je suis&nbsp;tout à fait&nbsp;capable de me garder seule !&nbsp;la coupa Léa,&nbsp;furieuse. &nbsp;A la vue des yeux pleins de larmes de sa fille, la mère céda :&nbsp; - Très bien... Mais au moindre souci,&nbsp;tu m'appelles !&nbsp; Léa était folle de joie. Elle allait enfin passer un séjour seule, comme les autres. Après de longues minutes d'explications et d'interdictions,&nbsp;Léa parvint enfin à se détacher des bras de sa mère. Elle prit ses bagages et alla s'installer dans la maison. Elle choisit la plus grande chambre du domaine et rangea ses habits. Après s'être confortablement installée,&nbsp;elle décida de faire quelque chose qu'on lui avait toujours interdit : cuisiner.&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;Mais alors qu'elle entrait&nbsp;dans la cuisine,&nbsp;un bruit assourdissant retentit&nbsp;: il semblait provenir&nbsp;de l'étage. Malgré ses graves problèmes de santé, Léa&nbsp;avait toujours fait preuve d'un courage&nbsp;impressionnant&nbsp;&nbsp;et elle décida donc, un rouleau à pâtisserie à la main, de se diriger&nbsp;vers le bruit. Elle monta les escaliers sur la pointe des pieds et tendit l'oreille,&nbsp;à la recherche du moindre bruit suspect. Après avoir manqué tomber de l'échelle,&nbsp;Léa entra dans le grenier. Elle n'y était pas allée&nbsp;depuis longtemps et fut surprise&nbsp;lorsqu'elle vit au coin de la pièce un jeune homme recroquevillé.&nbsp;Il était&nbsp;d'une&nbsp;extrême&nbsp;maigreur,&nbsp;et des cheveux blonds en bataille cachaient&nbsp;ses yeux.&nbsp;Il portait des habits d'une&nbsp;autre époque mais semblait avoir le même âge que Léa.&nbsp;Mais un détail la surprit&nbsp;:&nbsp;il portait à son poignet la montre de son grand-père,&nbsp;tant prisée par son père. Sur le coup,&nbsp;Léa eut peur mais sa curiosité prit le dessus et elle demanda : - Qui es-tu&nbsp;?&nbsp;Et où as-tu trouvé cette montre ?&nbsp;

Le jeune homme tremblait comme une feuille mais répondit d'une voix&nbsp;hésitante&nbsp;:&nbsp; - Je m'appelle Tom, Tom Altmann,&nbsp;et cette montre ne m'appartient pas...&nbsp;Monsieur Klatten me l'a donnée. Léa, surprise, ajouta&nbsp;: - Mon grand-père est décédé il y a longtemps.&nbsp;Comment le connais-tu ?&nbsp; - Eh bien,&nbsp;si vous voulez&nbsp;parler&nbsp;de monsieur Klatten,&nbsp;c'est un homme qui m'a aidé à me cacher des japs, répondit Tom. - Les japs ?&nbsp;Ca me rappelle mon cours&nbsp;d'histoire ! Mais pourquoi tu es habillé comme ça ? Nous ne sommes plus en 1939 tu sais !&nbsp;rétorqua Léa d'un ton moqueur.&nbsp; - Je ne suis pas d'humeur à faire des blagues&nbsp;: des&nbsp;Japonais sont à mes trousses&nbsp;!&nbsp;s'exclama Tom. - Mais de quoi parles-tu ? ET QUE FAIS-TU DANS LE GRENIER DE MON GRAND-PERE&nbsp;?&nbsp;s'énerva Léa.&nbsp; Tom expliqua donc son histoire à Léa depuis le début et elle continua :&nbsp; - Cette montre t'a donc permis de voyager dans le temps ? - Si nous sommes bel et bien en 2000, oui, répondit Tom lui-même sous le choc, et si cela est vrai,&nbsp;je ne suis pas à ma place.&nbsp; Tom se mit à appuyer sur tous les boutons de la montre. SSSSTTTOOOOP&nbsp;!&nbsp;cria Léa.&nbsp; Mais trop tard&nbsp;: une&nbsp;&nbsp;lumière&nbsp;éblouissante&nbsp;envahit la pièce et le même bruit retentit.&nbsp; &nbsp;CHAPITRE 3&nbsp;: &nbsp;Tom arriva dans le même grenier qu'initialement.&nbsp;La maison était d'un calme inquiétant. Il&nbsp;décida donc de sortir et se dirigea vers la trappe. - Tu pars sans moi ?&nbsp;interrogea une fille,&nbsp;un sourire en coin. Tom tourna la tête et&nbsp;découvrit la même fille,&nbsp;au crâne dépourvu de cheveux,&nbsp;qu'à son arrivée&nbsp;en 2000.&nbsp; - Comment m'as-tu suivi ?&nbsp;demanda Tom.&nbsp; - Il m'a juste fallu te toucher avant que tu ne partes, répondit&nbsp;Léa satisfaite. Alors,&nbsp;qu'allons-nous faire&nbsp;au juste&nbsp;? - Ce n'est pas drôle ! Je dois retrouver ma famille, ajouta Tom agacé. Toi tu prends cette montre,&nbsp;et tu rentres chez toi.&nbsp; Il lui tendit la montre.

-Je te suis ! dit Rose en se levant à son tour.&nbsp; -Encore ?! s’écrièrent les deux garçons trop saouls&nbsp;pour rester debout.&nbsp; -Allez Paul&nbsp;!&nbsp;une petite dernière ne ferait pas de mal ! répliqua Marie, confiante.&nbsp; Les deux amis se regardèrent un moment. Le temps était désormais figé. Les humains étaient-ils faits pour s’entretuer ?&nbsp;se demandèrent-ils intérieurement.&nbsp;La réponse était oui. Chacun aura toujours ses propres&nbsp;opinions qu'il&nbsp;&nbsp;voudra&nbsp;&nbsp;imposer aux autres&nbsp;. La guerre était donc inévitable.&nbsp; George s’adressa à ses amis: « Trinquons à la guerre ! » Et dans les airs, se levèrent quatre mains et quatre verres « Aux victorieux de celle-ci » gloussa Paul, suivi des deux filles : « Liberté, égalité, fraternité ! »&nbsp; Il était minuit quand les cloches de l’église retentirent dans toute la ville. Marie et Rose étaient parties se coucher quelques minutes auparavant. Les deux garçons, eux, étaient sortis prendre l’air. Assis sur les escaliers devant l’entrée Paul sortit&nbsp;une cigarette et son briquet, mais lorsqu'il essaya de l’allumer, rien ne&nbsp;ne se passa. A la surprise du garçon, son ami lui en tendit un autre.&nbsp; -Depuis quand fumes-tu&nbsp;? demanda-il d’un ton étonné.&nbsp; -Quelques mois, répondit George calmement.&nbsp; Paul alluma sa cigarette et déclara :&nbsp; -Tu devrais arrêter.&nbsp; -Dit-il, répliqua George&nbsp;ironiquement.&nbsp; Lentement il leva la tête et regarda la pleine lune&nbsp;qui&nbsp;illuminait&nbsp;&nbsp;la ville. C’était&nbsp;devenu une habitude,&nbsp;depuis petits,&nbsp;les deux amis&nbsp;&nbsp;aimaient bien s’assoir ensemble et discuter. C’est en pleurant&nbsp;que George&nbsp;rompit&nbsp;le silence qui régnait entre eux :&nbsp; -Tu vas vraiment y aller, Paul? Je veux dire à la prochaine mission… marmonna-il.&nbsp; Paul, abasourdi par l’état dans lequel son ami se trouvait,&nbsp;&nbsp;ne savait pas quoi répondre. Il voulait y aller, il devait y aller. Il n’avait pas le choix. Pour lui, sa mère et sa famille, pour la Patrie.&nbsp;Il&nbsp;pritGeorge dans&nbsp;&nbsp;ses bras et murmura les mots qu’il pensait réconfortants :&nbsp; -Je vengerai ma mère à tout prix et à mon retour,&nbsp;la France sera libre.&nbsp;

-Non tu ne comprends pas ! On risque de ne plus jamais se revoir ! hurla George en essuyant ses larmes.&nbsp;&nbsp; -Je vengerai ma mère coûte que coûte et même toi, tu&nbsp;ne m’en empêcheras pas,&nbsp;George&nbsp;!&nbsp;On ne vit pas une histoire d’amour&nbsp;que je saches,&nbsp;&nbsp;tu t’en remettras !&nbsp;aboya-t-il&nbsp;en se levant.&nbsp; Un mur&nbsp;semblait se dresser entre les deux amis d’enfance&nbsp;; l’un d’eux&nbsp;était&nbsp;assoiffé de vengeance et l’autre terrorisé par les conséquences de leurs actes. Ce mur paraissait maintenant infranchissable comme si des années d’amitié s’étaient brisées à cet instant. Et George,&nbsp;passablement&nbsp;énervé,&nbsp;cria à son tour&nbsp;: « C’est ça Paul, cours&nbsp;et venge-toi.&nbsp;Et&nbsp;tant&nbsp;que tu y&nbsp;es,&nbsp;crève !&nbsp;on verra bien si ta famille s’en remettra ! »,&nbsp;Il rentra en&nbsp;en claquant la porte derrière lui.&nbsp; La tête lourde,&nbsp;&nbsp;Paul&nbsp;se rassit&nbsp;et sortit&nbsp;une autre cigarette&nbsp;et se ravisa, se souvenant qu'il n'avait plus de quoi l'allumer.&nbsp;Alors qu'il&nbsp;s'apprêtait&nbsp;&nbsp;à rentrer à son tour,&nbsp;son pied buta contre quelque chose : George avait oublié&nbsp;son briquet. Cette nuit-là, le garçon&nbsp;termina son paquet de cigarettes. Chapitre 6 Ce matin, Rose était partie tôt&nbsp;pour&nbsp;rendre visite à sa famille dans le centre-ville. Marie était, elle aussi,&nbsp;&nbsp;rentrée&nbsp;auprès de sa famille&nbsp;pour organiser&nbsp;sa prochaine mission avec son père. Paul,&nbsp;quant à lui,&nbsp;était parti pendant la nuit. La ville de Vichy était particulièrement calme. Tout le monde savait que&nbsp;sans action notoire de la part des Résistants, la ville ne tarderait plus à être envahie&nbsp;par les&nbsp;Allemands. L’après-midi, les deux filles s’étaient rejointes pour repartir dans la&nbsp;zone&nbsp;occupée. Marie avait expliqué&nbsp;à Rose&nbsp;le plan qu’elle, son père et George avaient mis en place. Elle lui expliqua également que son père avait croisé Paul et lui avait déjà tout dit. Le plan consistait à partir pour Paris avec un groupe de trois-cents autres résistants de tous groupes&nbsp;pour attaquer&nbsp;les plus gros commissariats allemands. Quelques heures plus tard, les résistants se rejoignirent tous et partirent au même moment. Personne ne parlait, tout le monde était concentré sur son rôle dans la mission.

Mais avant cela, ils devaient d'abord détruire la base informatique de la B.N.F&nbsp;et&nbsp;préparaient&nbsp;pour ce faire&nbsp;une attaque surprise. Il fallait donc au plus vite prévenir les membres de la brigade présents en Autriche.&nbsp;&nbsp; &nbsp;&nbsp;Seulement, les&nbsp;Hongrois avaient brouillé&nbsp;tous moyens de communication&nbsp;entre Paris et l'Autriche. Ce fameux Kém, qui parlait étrangement bien le français, avait dit que lui et son réseau allaient essayer de les arrêter. Mais cela n'allait pas suffire&nbsp;:&nbsp;il était nécessaire d'envoyer des hommes en Autriche au plus vite ! Mais qui était vraiment M Renaud ? Jérémy n'en savait rien. Pour le moment, il retenait son souffle à chaque numéro. Ayant&nbsp;par réflexe gardé la lettre de convocation de son père&nbsp;sur laquelle&nbsp;était inscrit que le père de Jérémy serait le numéro 199. Son ventre se noua quand il vit le même numéro apparaitre en bas de la liste ! Au même moment, la porte de sa chambre s'ouvrit&nbsp;:&nbsp;c'était M.&nbsp;Renaud. - Bonjour Jérémy, excuse-moi de ne pas être venu hier soir,&nbsp;mais&nbsp;j'avais un appel important&nbsp;à donner, déclara l'homme. - Je sais, avec un certain Kém, c’est ca ? répondit Jérémy&nbsp;le plus&nbsp;calmement&nbsp;qu'il put. - Ah&nbsp;!&nbsp;&nbsp;tu m'as entendu&nbsp;?&nbsp;s'étonna M.&nbsp;Renaud. Il ajouta : Bon je vais tout&nbsp;t'expliquer. Quelques minutes plus tard, tout était&nbsp;désormais&nbsp;clair&nbsp;pour Jérémy :&nbsp;M.&nbsp;Renaud était en fait l'ancien chef de la B.E.F, une brigade d'espionnage. C'est pour cela qu'on lui avait&nbsp;transmis de telles&nbsp;informations. Jérémy,&nbsp;impressionné,&nbsp;s'exclama&nbsp;: - Waouh, la classe ! Mais mon père se trouve en Autriche&nbsp;:&nbsp;il faut que je le prévienne. N'y aurait-il pas un moyen&nbsp;de le faire sans trop de risque&nbsp;? Le vieil homme répondit :&nbsp; - D’après mes informations, un convoi&nbsp;affrété&nbsp;par la B.N.F&nbsp;et&nbsp;se dirigeant vers l'Autriche&nbsp;avec&nbsp;le même objectif que le tien, passe cet après-midi pas loin d'ici.&nbsp;Tu pourrais&nbsp;essayer d'infiltrer ce convoi, mais cela reste très risqué, ajouta t-il. - Je suis prêt&nbsp;à&nbsp;tout, répliqua fermement l’adolescent. - Bien, c'est comme tu voudras, décréta M.&nbsp;Renaud.&nbsp; Jérémy avait pris sa décision&nbsp;:&nbsp;cet après-midi,&nbsp;il partirait&nbsp;pour&nbsp;l'Autriche. Il l’annonça&nbsp;à&nbsp;ses sœurs, en disant qu'il partait mais qu'il reviendrait vite et&nbsp;en compagnie de leur père.

Il n'eut pas le courage de le dire à sa mère, de peur de l'inquiéter. L'après-midi venu, Jérémy&nbsp;se posta&nbsp;avec&nbsp;M.&nbsp;Renaud. Le convoi devait arriver d'une minute&nbsp;à&nbsp;l’autre. Jérémy en profita pour lui poser une dernière question :&nbsp; - Monsieur, qui&nbsp;est&nbsp;ce Kém avec qui vous parliez ? - Tu le rencontreras sûrement. Dis-lui que&nbsp;tu es un&nbsp;de mes amis,&nbsp;&nbsp;et il te dira qui il est, répondit l'homme&nbsp;de façon quelque peu énigmatique.&nbsp; Le convoi finit par arriver. Comme&nbsp;prévu, arrivé&nbsp;à la frontière avec la&nbsp;Suisse, le convoi dut s’arrêter. Jérémy&nbsp;en profita pour se faufiler dans la remorque. Alors, M.&nbsp;Renaud lui&nbsp;glissa&nbsp;:&nbsp; - Bonne chance,&nbsp;mon garçon,&nbsp;et&nbsp;tâche de revenir vivant. Jérémy hocha la tête et répondit :&nbsp; - Merci pour tout monsieur, à bientôt !&nbsp; Le convoi&nbsp;s'ébranla&nbsp;en direction de l'Autriche. Chapitre&nbsp;11 : Départ Après avoir traversé les paysages campagnards de&nbsp;Hongrie, le convoi arriva enfin en Autriche. Le plan d'action de Kém était clair,&nbsp;net et précis. L'attaque&nbsp;hongroise pourrait&nbsp;débuter&nbsp;d'une minute à l'autre. Chapitre&nbsp;12 :&nbsp;Dernier espoir Après avoir traversé les paysages montagneux&nbsp;et les magnifiques lacs de Suisse, le convoi arriva enfin en Autriche. Jérémy ne s'était pas fait remarquer, et avait même pu boire et manger. Mais il ne pouvait pas rester indéfiniment caché&nbsp;;&nbsp;seul,&nbsp;il n'arriverait&nbsp;à rien. Il décida alors de se monter. Sa présence en surprit&nbsp;plus d'un mais l'heure était grave, et les membres de la brigade lui expliquèrent leur plan. Ils lui apprirent même à se servir d'une arme. Le plan était simple&nbsp;:&nbsp;il fallait rejoindre la ville de Graz où se trouvaient&nbsp;les membres en danger. Mais le chemin pour atteindre l'endroit précis de la cachette était impraticable. Elle se trouvait&nbsp;en effet&nbsp;en hauteur,

La dernière information en date&nbsp;que&nbsp;Kém&nbsp;avait diffusée&nbsp;était de la plus haute importance&nbsp;: il informait le réseau d'une attaque du gouvernement hongrois en Autriche.&nbsp;Selon lui, les Hongrois allaient attaquer en priorité le QG de la BNF situé à&nbsp;Graz.&nbsp;D'après&nbsp;Kém&nbsp;toujours, il était IMPOSSIBLE qu'une attaque à la bombe ait lieu,&nbsp;car l'armée hongroise devait plutôt prendre contrôle du QG afin qu'aucune information&nbsp;secret défense&nbsp;ne s'échappe.&nbsp; Dans les heures qui suivirent, le réseau était déjà préparé pour aller défendre la BNF de Graz. Ils étaient très organisés et très minutieux. Absolument aucun détail n'avait été&nbsp;laissé au hasard&nbsp;et le groupe avait été mis au courant du moindre détail, excepté&nbsp;&nbsp;un:&nbsp;personne ne savait à quelle heure les soldats&nbsp;hongrois allaient attaquer. En revanche, ils étaient au courant du jour de l'attaque. C'est pourquoi&nbsp;on forma&nbsp;deux groupes au sein du réseau. Le premier groupe tenait la garde pendant douze heures,&nbsp;tandis que&nbsp;le deuxième groupe se reposait,&nbsp;et vice versa.&nbsp;Une fois cette organisation bien en place, les préparations des convois débutèrent. Chapitre&nbsp;8 &nbsp;Ce qui devait arriver arriva :&nbsp;le 1er septembre 2020,&nbsp;la Hongrie envahit la Roumanie,&nbsp;et très vite,&nbsp;le gouvernement hongrois&nbsp;se révéla fermé à toute&nbsp;négociation. La France fut donc contrainte de déclarer la guerre à la Hongrie.&nbsp;Or,&nbsp;malgré leur infériorité militaire,&nbsp;les&nbsp;Hongrois disposaient d'un atout majeur : le vaccin contre le virus,&nbsp;qui se propageait&nbsp;de plus en plus vite en Europe !&nbsp;&nbsp;&nbsp;En France,&nbsp;la nouvelle de la guerre avait rapidement atteint toutes les oreilles, et la panique était désormais omniprésente&nbsp;aux quatre&nbsp;coins du pays. Les hommes étaient appelés&nbsp;à&nbsp;tenir&nbsp;différents rôles, soit en tant que soldat à partir de 18 ans,&nbsp;ou encore la B.E.F (brigade d'espionnage française).&nbsp;&nbsp; Les femmes pouvaient intégrer les mêmes brigades&nbsp;ou bien même&nbsp;l'armée. Mais la plupart restaient avec leurs enfants. Parfois, c'était l'inverse : dans certaines familles,&nbsp;la femme&nbsp;partait&nbsp;au combat tandis que l'homme restait au foyer.

Malheureusement, dans les familles les moins chanceuses,&nbsp;les deux parents&nbsp;devaient partir. Dans ce cas, les enfants étaient soit hébergés par de la famille,&nbsp;soit&nbsp;accueillis dans une famille étrangère.&nbsp; Des grandes maisons d’accueil&nbsp;avaient&nbsp;également&nbsp;été&nbsp;créées,&nbsp;et&nbsp;de nombreuses associations&nbsp;œuvraient&nbsp;pour venir en aide à ces enfants. De ces familles, les Veulards en faisaient partie, car ce que Jérémy redoutait avait fini par arriver&nbsp;: sa&nbsp;mère allait partir ce matin. Quelques jours plus tôt,&nbsp; une unité médicale l’avait convoquée&nbsp;;&nbsp;la mère avait accepté&nbsp;à contre-coeur&nbsp;mais avait fini par se dire qu'il était important de soutenir la nation. Tout cela,&nbsp;elle l'avait évidemment caché à Jérémy et&nbsp;à&nbsp;ses sœurs.&nbsp; Ce matin, c'était le grand jour du départ&nbsp;;&nbsp;la mère embrassa ses enfants&nbsp;;&nbsp;elle leur dit qu'elle allait voir une amie qui était très malade, mais elle ne put&nbsp;masquer l'émotion qui la submergeait, et laissa&nbsp;échapper&nbsp;quelques larmes. Les deux jeunes filles ne se doutaient de rien, mais Jérémy, n'y tenant plus,&nbsp;interpella sa mère : - Tu mens, pas vrai ?&nbsp;Tu ne vas pas voir ton amie, je le sais maman ! ajouta l’adolescent. La mère se mordit les lèvres, hésita puis bredouilla : - Écoute Jérémy, euh... C'est compliqué. L’adolescent au bord des larmes s'écria :&nbsp; - Qu'est ce qui est compliqué ? De dire la vérité&nbsp;? D'avouer que tu nous abandonnes et que tu ne reviendras pas&nbsp;?&nbsp;Il murmura&nbsp;:&nbsp; - Tu sais, je sais tout pour Papa;&nbsp;j'ai lu la lettre&nbsp;...Tu m'excuseras hein ? Surprise,&nbsp;la mère de Jérémy répondit :&nbsp; - Je suis désolée Jérémy&nbsp;:&nbsp;j'aurais dû&nbsp;t'en parler,&nbsp;mais c'était pour vous protéger,&nbsp;toi et tes sœurs. -&nbsp;Nous protéger ? Si tu voulais vraiment nous protéger,&nbsp;tu resterais ! s’agaça Jérémy.&nbsp;Je me demande si&nbsp;tu nous aimes vraiment ! déclara t-il en larmes. Mais sa mère, sans même répondre,&nbsp;était partie.. Jérémy et ses sœurs, avaient&nbsp;donc&nbsp;été emmenés&nbsp;dans l'une des ces maisons d’accueil, car leur mère n'avait pas de très bons&nbsp;liens avec sa famille, et leur grand-père habitait en&nbsp;Suisse.&nbsp;

Cette jeune femme qui l'avait sauvé. Sans son insistance, Sasha serait resté dans sa cellule. Il vit Alexa plus forte que jamais : il vit une héroïne.Qui pouvait s'imaginer qu'une femme était venue le délivrer ?&nbsp;Propos un peu misogyne non ?Quelle aventure&nbsp;! Il&nbsp;eut soudain un flash. Un souvenir qui remonta&nbsp;de très loin. Il&nbsp;se vit&nbsp;cueillant&nbsp;des fleurs pour sa mère&nbsp;au beau milieu d'un champ plein de&nbsp;marguerites, de&nbsp;coquelicots, de pissenlits&nbsp;et de&nbsp;pâquerettes...&nbsp;Il en avait fait un beau&nbsp;bouquet&nbsp;qu'il lui avait offert.&nbsp;Puis ils&nbsp;s'étaient&nbsp;rendus&nbsp;sur la place de l'église, sa mère s'était assise sur la&nbsp;margelle de la&nbsp;fontaine,&nbsp;et elle aussi&nbsp;avait&nbsp;cueilli&nbsp;des fleurs qu'elle&nbsp;avait tressées&nbsp;dans les cheveux de Nina. Le soleil brillait et ils étaient heureux. Jamais ils&nbsp;n'auraient pensé se séparer si vite, jamais. Leur complicité était très forte mais malheureusement, l'un d'eux&nbsp;était&nbsp;parti trop tôt... Elena Invanov mourut un an après.&nbsp;&nbsp;De&nbsp;la famine,&nbsp;lui avait dit le père de Sasha à l'époque,&nbsp;mais tous deux savaient&nbsp;pertinemment&nbsp;que c'était faux. Sasha préférait&nbsp;croire ce mensonge qui lui évitait&nbsp;beaucoup de souffrance.&nbsp; Aujourd'hui, il&nbsp;était devant&nbsp;cette même fontaine, identique à celle de son souvenir. Il s'y revit avec sa mère et sa sœur,&nbsp;cueillant des fleurs... Il regarda le ciel et son imagination dessina le sourire d'Elena dans les nuages... Sasha se sentit revivre.&nbsp; - Sasha ! Sashaaa ! SASHA !&nbsp; Il&nbsp;sursauta. - Je t'appelle depuis&nbsp;dix&nbsp;minutes, sors&nbsp;de tes pensées ! râla Alexa. Nous sommes arrivés ! Il les vit, tous les deux sur le seuil de la porte, Nina et son père. Ils l'attendaient et soudain il se mit à courir,&nbsp;le plus vite possible&nbsp;et&nbsp;se jeta dans leurs bras.&nbsp;Nina, sa sœur, était morte de peur pour lui depuis qu'il était parti. Quant à son père c'était la&nbsp;première&nbsp;fois qu'il le voyait&nbsp;pleurer.&nbsp;Ils s'enlacèrent tous trois&nbsp;pendant de longues&nbsp;minutes.. Ensuite&nbsp;ce fut&nbsp;au tour d'Alexa.&nbsp;Sasha était encore stupéfait de ce qu'elle venait de faire,&nbsp;et&nbsp;il&nbsp;était si content de la retrouver&nbsp;! Ils se serrèrent fort et&nbsp;se promirent de ne plus jamais se séparer.&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;De longues&nbsp;semaines&nbsp;passèrent.&nbsp;Sasha et Alexa s'étaient enfin installés&nbsp;ensemble et les relations avec son père&nbsp;s'étaient améliorées. Ils avaient longuement discuté de la mort d'Elena.&nbsp;

Après l'enfer de Stalingrad, ils vivaient désormais sous l'occupation du régime&nbsp;allemand nazi. Privés de tous droits et&nbsp;de&nbsp;toutes libertés, les conditions de vies étaient très rudes. Ils étaient surveillés en permanence et étaient très restreints. Le dictateur du pays n'était plus Staline mais Hitler et le parti politique avait totalement changé. Les anciens hauts dirigeants sous Staline, et Staline lui-même, s'étaient fait tuer ou emprisonner. Les enfants Russes étaient obligés d'apprendre à parler allemand, les policiers étaient au service de l'occupant et personne n'avait son mot à dire.

- Je veux t'aider, répondit Léa&nbsp;;&nbsp;et puis c'est une bonne occasion pour moi d'égayer ma vie monotone. - Très bien,&nbsp;mais ne sois pas un fardeau s'il te plaît, bougonna Tom. Léa leva les yeux au ciel et&nbsp;ajouta d'un ton agacé : - Je te le promets&nbsp;! Je vais même&nbsp;me révéler&nbsp;essentielle, j'en suis sûre ! - Commence d'abord par me dire ton prénom !&nbsp;répondit Tom d'un air rieur. - Moi c'est Léa, Léa Altman, annonça-t-elle. Tous&nbsp;deux échangèrent une poignée&nbsp;de main enthousiaste et descendirent du grenier.&nbsp;La maison était&nbsp;déserte et&nbsp;semblait&nbsp;même&nbsp;abandonnée.&nbsp;&nbsp;Ils descendirent les marches de l’escalier à toute allure et tombèrent face à une maison&nbsp;sens dessus dessous. Les soldats avaient tout détruit sur leur passage. Arrivés au rez-de-chaussée, ils virent un mot accroché à la porte de l’entrée :&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;« Les&nbsp;Japonais m’ont emporté car ils&nbsp;me soupçonnent&nbsp;de cacher des Aryens. Je t’ai laissé de l’argent pour pouvoir retrouver tes parents&nbsp;. Au revoir et bonne chance.&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Signé ton cher ami, M.Klatten&nbsp;».&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Avec cette lettre,&nbsp;monsieur&nbsp;Klatten avait joint&nbsp;les coordonnées et les noms des membres de la famille de Tom,&nbsp;accompagnés&nbsp;de&nbsp;chiffres.&nbsp; - Tout ça par ma faute... Et puis à quoi ces&nbsp;chiffres&nbsp;peuvent-ils&nbsp;bien&nbsp;correspondre ? Monsieur Klatten m'a seulement dit que ma famille se trouvait&nbsp;au camp de Dachau&nbsp;!&nbsp;s'exclama Tom. - Je crois que j'ai étudié ça en histoire&nbsp;:&nbsp;ces nombres étaient tatoués&nbsp;sur les bras des&nbsp;déportés à leur arrivée dans les camps. C'est&nbsp;un peu&nbsp;comme&nbsp;une&nbsp;nouvelle identité, répondit Léa.&nbsp; - Pourquoi leur donner&nbsp;une nouvelle identité ? Ils en ont déjà une, répliqua&nbsp;Tom,&nbsp;perplexe. - Eh bien,&nbsp;ça fait partie&nbsp;de leur déshumanisation. Tu sais,&nbsp;Tom,&nbsp;il vaudrait mieux libérer ta famille très vite car la vie dans ces camps est&nbsp;cauchemardesque&nbsp;! affirma Léa, désormais&nbsp;inquiète. - Mais que doit-on faire ? interrogea Tom. - Commençons d'abord par nous rendre aux coordonnées indiquées par mon grand-père. Nous trouverons bien une idée en chemin !&nbsp;&nbsp;

Chacun alla donc rassembler&nbsp;des affaires essentielles dans un sac afin de ne manquer de rien durant le voyage.&nbsp;Ils étaient enfin prêts&nbsp;à sortir mais Tom, méfiant, guetta par la fenêtre,&nbsp;à la recherche du moindre danger. Un homme avec un fusil à la main était&nbsp;étendu&nbsp;sur le sol et baignait dans une flaque de sang, visiblement&nbsp;mort. Tom se souvenait de la famille qui habitait cette maison, des aryens dont il avait vu l'arrestation violente,&nbsp;rythmée&nbsp;par les pleurs. Cet homme avait sûrement voulu protéger sa famille mais en vain.&nbsp; &nbsp;&nbsp;Un bruit de moteur attira l'attention des deux adolescents. Au bout de l'allée principale,&nbsp;se trouvaient les mêmes véhicules militaires qu'avait aperçus&nbsp;Tom lors de l'arrestation de sa famille et des aryens de la résidence. Ils escortaient un camion à bétail qui transportait, au vu des poings qui frappaient les parois du camion et des têtes que l'on entrapercevait, des aryens faits prisonniers par les soldats. Tom et Léa&nbsp;se sentirent&nbsp;impuissants&nbsp;face à ce spectacle désolant,&nbsp;et par précaution,&nbsp;ils passèrent par l'arrière de la maison pour sortir. Il n'y avait pas d'autre solution que de passer par la forêt pour se rendre à la ville la plus proche en toute discrétion. Celle-ci était particulièrement dense et réputée&nbsp;pour être pour le terrain de jeu des chasseurs. Mais le risque d'être pris pour du gibier par des chasseurs était moindre,&nbsp;comparé à celui d'être attrapé par des soldats. Ils entrèrent donc dans la forêt en faisant preuve d’une grande vigilance.&nbsp;Mais alors&nbsp;que le trajet semblait se&nbsp;passer pour le mieux,&nbsp;un groupe d’individus encerclèrent&nbsp;les adolescents et&nbsp;pointèrent&nbsp;leur fusil droit sur eux.&nbsp;Pris de panique, Tom et Léa levèrent leurs mains.&nbsp;C'est alors qu'une femme,&nbsp;perchée&nbsp;sur&nbsp;un arbre,&nbsp;cria : - Ce ne sont pas des japs,&nbsp;ne tirez pas ! - Qui êtes-vous ?&nbsp;continua-t-elle. Lorsque Léa lut&nbsp;la panique sur le visage de Tom,&nbsp;elle comprit que c’était à elle de parler et elle répondit :&nbsp; - Nous ne sommes que de simples adolescents à la recherche de proches emportés par les japs. Nous sommes passés&nbsp;par la forêt pour les éviter&nbsp;d’ailleurs ! - Déclinez votre identité !&nbsp;demanda&nbsp;la femme&nbsp;en baissant son fusil. - Tom Altmann et Léa Klatten, répondit&nbsp;Léa.

avait perdu espoir et s'était endormi,&nbsp;avec le secret espoir de ne plus jamais se réveiller, tant il était exténué.&nbsp; A sa grande surprise, il avait ouvert les yeux quelques jours plus tard. Il se trouvait dans une pièce&nbsp;petite et sombre.&nbsp;&nbsp;Il avait très faim, mais sa côte ne le faisait plus souffrir&nbsp;;&nbsp;en effet,&nbsp;quelqu’un l'avait&nbsp;soigné. Il resta enfermé dans ce&nbsp;local&nbsp;plusieurs jours&nbsp;;&nbsp;chaque&nbsp;matin,&nbsp;la porte s'entrouvrait et quelqu’un déposait à boire et à manger.&nbsp;Un&nbsp;jour, Attila entendit une voix derrière la porte qui disait en hongrois :&nbsp; - Salut gamin, tu vas bien ? Furieux Attila, s'était empressé d'aller voir qui était cette personne qui venait de le traiter de gamin.&nbsp;Mais&nbsp;se calma rapidement quand il vit qu'il avait affaire&nbsp;à&nbsp;un grand gaillard d'environ 1m90. L'homme lui expliqua qu'il faisait partie&nbsp;d'un groupe clandestin, opposé au gouvernement. Attila,&nbsp;toujours vexé,&nbsp;lui avait dit : - Vous auriez pu m'ouvrir plus tôt&nbsp;:&nbsp;ça fait au moins&nbsp;une&nbsp;semaine que je suis enfermé !&nbsp; L'homme avait répondu fermement : - On avait des affaires à régler, et estime-toi heureux d’être encore en vie.&nbsp;Sache que c'est rare que Kém sauve des jeunes comme toi.&nbsp; Il ne savait pas qui était ce Kém mais il lui était reconnaissant. Le caractère impulsif et courageux d' Attila avait séduit le groupe clandestin, qui l'intégra. Attila s'habitua rapidement et se sentait si bien qu'il en oubliait&nbsp;jour après jour&nbsp;sa famille. En tout cas,&nbsp;il ne regrettait pas son choix&nbsp;:&nbsp;il était heureux d'avoir rencontré des personnes partageant les mêmes&nbsp;valeurs que lui !&nbsp; Chapitre&nbsp;6 : Nuit perturbée &nbsp;Jérémy n'avait pas fermé l’œil de la nuit. Il comprenait maintenant pourquoi sa mère ne lui avait rien dit. La fameuse lettre était en&nbsp;fait une convocation de la B.N.F, la brigade numérique française. Jérémy n'avait jamais entendu parler de cette brigade,&nbsp;ce qui&nbsp;était&nbsp;normal car celle ci avait été créée quelques semaines auparavant. Un dénommé Kém,&nbsp;originaire&nbsp;d'Hongrie,&nbsp;avait transmis des informations à tous les dirigeants des grands pays européens,&nbsp;dont la France. D'après les informations de ce mystérieux Kém, en Hongrie,&nbsp;la situation était grave :

le gouvernement avait caché l'existence d'un virus mortel et envisageait&nbsp;une offensive contre la Roumanie. En tout cas,&nbsp;Jérémy l'avait compris&nbsp;:&nbsp;la guerre n'était plus&nbsp;uniquement&nbsp;dans son manuel d'histoire&nbsp;;&nbsp;elle allait&nbsp;se dérouler&nbsp;prochainement&nbsp;à&nbsp;quelques milliers de kilomètres de chez lui !&nbsp; Et son père, visiblement,&nbsp;&nbsp;allait&nbsp;y être très impliqué.&nbsp;Jérémy&nbsp;se découvrait&nbsp;à la fois frustré, inquiet et triste&nbsp;:&nbsp;il aurait voulu voir son père une dernière fois. Il se disait même qu'il aurait pu, lui aussi,&nbsp;intégrer la B.N.F&nbsp;;&nbsp;mais il était bien trop jeune,&nbsp;et son rôle était de prendre soin de sa famille en l’absence de son père. Plus tard, dans la matinée,&nbsp;sa mère rentra.&nbsp;Jérémy ressentit alors une joie immense&nbsp;;&nbsp;il venait de prendre conscience que son père ne reviendrai pas de si tôt. Il avait 15 ans, et était assez intelligent pour comprendre que sa mère, en tant qu'infirmière,&nbsp;pouvait elle aussi être impliquée&nbsp;dans cette guerre. Il redoutait que cela arrive, car dans ce cas, aurait il les épaules&nbsp;suffisamment&nbsp;solides&nbsp;pour prendre soin de ses sœurs&nbsp;tout&nbsp;seul ? Aurait-il le courage et le sang froid nécessaires&nbsp;pour ne pas&nbsp;les&nbsp;inquiéter ?&nbsp; Il&nbsp;n'en était pas certain. Il s'empressa de chasser toutes ces pensées angoissantes&nbsp;et alla embrasser sa mère. Elle était épuisée&nbsp;et il n'osa pas lui faire part des ses découvertes.&nbsp; Jérémy était&nbsp;quelque peu&nbsp;rassuré, mais l'avenir de la famille Veulard allait vite se compliquer... Chapitre 7&nbsp; &nbsp;A l'intérieur du réseau, il existait tout de même une personne&nbsp;assez&nbsp;proche de Kém,&nbsp;mais&nbsp;ce dernier&nbsp;prenait soin de garder ses distances,&nbsp;&nbsp;car il voulait garder le plus d'anonymat possible.&nbsp;En fin de compte,&nbsp;même la personne la plus proche de l'espion n'était qu'un simple porte parole.&nbsp;Cet homme s'appelait Ferenc Bozsik&nbsp;;&nbsp;&nbsp;c'était le plus&nbsp;âgé du réseau et le plus sage&nbsp;aussi. Jamais personne n'avait vu Ferenc s'énerver une seule fois. Il était toujours calme et avait des solutions&nbsp;à&nbsp;tous les problèmes. C'était le co-fondateur du réseau et l'un des premiers en Hongrie&nbsp;à&nbsp;avoir entendu parler du covid 19 et des attaques du gouvernement.&nbsp;

Chapitre&nbsp;14&nbsp;:&nbsp;&nbsp;Victoire Les deux adolescents étaient&nbsp;enfin&nbsp;arrivés en France ! Ils avaient mis&nbsp;quatre&nbsp;jours&nbsp;;&nbsp;quatre&nbsp;jours durant lesquels ils n'avaient cessé de&nbsp;se dissimuler dans des camions de marchandises. Ils n'avaient pas vraiment pu faire connaissance, mais un lien fort les unissait, car ils portaient sur leurs jeunes épaules un poids énorme, et ils le savaient. Les précieuses informations étaient&nbsp;stockées&nbsp;dans une clé Usb.&nbsp; Arrivés&nbsp;en France, Jérémy et Attila savaient pertinemment que personne ne les croirait.&nbsp;Il leur&nbsp;fallait donner ces informations à un homme de confiance,&nbsp;aussi&nbsp;proche&nbsp;que possible du gouvernement. Jérémy&nbsp;connaissait&nbsp;l'homme parfait : M.&nbsp;Renaud. Qui&nbsp;d'autre que lui, en effet,&nbsp;l'ancien chef de la brigade d'espionnage&nbsp;?&nbsp;Jérémy et Attila lui transférèrent rapidement les informations, et ce dernier&nbsp;en fit de même auprès du&nbsp;gouvernement.&nbsp; Très vite,&nbsp;des milliers de doses de vaccins furent&nbsp;produites. La France prit alors les devants et libéra l'Autriche qui avait été envahie&nbsp;quelques jours auparavant par l'armée&nbsp;hongroise.&nbsp; Le 15 janvier 2021,&nbsp;l'armistice fut signé.&nbsp;La Hongrie ne subit&nbsp;pas de sévères sanctions mais la totalité du gouvernement fut jetée&nbsp;en prison. Une démocratie&nbsp;se mit alors en place avec à sa tête un certain Viktor Puskàs.&nbsp; Attila apprit&nbsp;la nouvelle et,&nbsp;soulagé,&nbsp;quitta Jérémy pour retourner dans son pays.&nbsp; En France, Jérémy avait retrouvé sa famille. Il&nbsp;lui&nbsp;avait annoncé la terrible nouvelle.&nbsp; Le gouvernement récompensa M.&nbsp;Renaud&nbsp;;&nbsp;tous les membres des&nbsp;brigades&nbsp;ainsi que&nbsp;les militaires furent félicités par le gouvernement. Viktor Puskas et les clandestins restèrent dans l'ombre,&nbsp;tout comme les membres de la B.N.F tués à Graz. Mais en réalité, c'était eux : Kém, les membres de la brigade et surtout Jérémy et Attila. C'étaient&nbsp;eux qui avaient sauvé&nbsp;le monde !&nbsp;&nbsp;

Dehors, Paul essayait de réconforter Rose pendant que Marie guettait les alentours. -Rose, ressaisis-toi s’il te plait, on n’a pas le temps de pleurer dans une telle&nbsp;situation, dit Marie, agacée Paul ne dit rien. Il savait que Marie avait raison. Le silence commençait à inquiéter les jeunes adultes.&nbsp; -Je vais voir à l’intérieur, dit-Paul en s’avançant vers la porte.&nbsp; -Non, j’y vais, rétorqua Marie en lui faisant signe de s’arrêter.&nbsp; Soudain&nbsp;es deux hommes ressortirent, sans blessures, intacts, avec des sacs remplis de ce qui devait être des papiers, journaux, radios et codes du gouvernement allemand.&nbsp; Aussitôt, les cinq attaquants montèrent dans le camion du cousin et décampèrent le plus vite possible. Arrivé chez l’oncle, Paul demanda de parler à Marie en privé : -Pourquoi m’as-tu&nbsp;empêché&nbsp;de rentrer dans le bâtiment&nbsp;?&nbsp;Tu sais très bien que c’est mon rôle dans la mission… de vous protéger. -Je peux nous protéger aussi, rétorqua Marie d’un ton sec.&nbsp; -Marie, tu n’avais aucune arme sur toi. Comment allais-tu nous protéger si ton père et ton oncle étaient morts et qu’il restait des nazis à l’intérieur ? insista Paul crispé. Marie grimaça :&nbsp; -Oui, tu as raison, « chacun&nbsp;a&nbsp;un rôle précis à jouer », dit-elle en imitant le Maréchal Pétain. La prochaine fois,&nbsp;&nbsp;je serai plus prudente.&nbsp; Paul regarda Marie qui visiblement était attristée par la situation.&nbsp; "Ne t’en fais pas." Plus tard Marie alla voir Rose, assise dans le salon pour s’excuser : "Je suis terriblement désolée&nbsp;Rose, je sais que c’est difficile pour tout le monde, déclara l’adolescente en prenant son amie dans ses bras."&nbsp; Rose accepta les excuses de Marie et toutes deux décidèrent d’aller jeter un coup d’œil sur les informations&nbsp;récupérées&nbsp;durant la mission.&nbsp; Dans le jardin, les cinq coéquipiers étaient assis autour d’une table pour discuter de&nbsp;leurs&nbsp;trouvailles. L’Allemagne avait,&nbsp;planifié de prendre contrôle de la France libre petit à petit. Un code de radio avait également été récupéré mais rien d’autre.&nbsp; Marie proposa alors d’envoyer toutes les informations à Vichy,&nbsp;afin&nbsp;que George&nbsp;les&nbsp;&nbsp;récupère&nbsp;et&nbsp;les&nbsp;analyse avec son équipe.&nbsp;Les amis l'approuvèrent&nbsp;&nbsp;en hochant la tête. Son père se chargerait&nbsp;de les faire passer par des maquis&nbsp;afin de&nbsp;ne pas être repéré.

&nbsp;Il faisait grand-beau ce jour-là, les rayons du soleil luisaient à travers les fenêtres de la petite maison. Tout le monde souriait. La mission était un succès et bizarrement les trois adolescents sentaient comme un rapprochement entre eux, même s’ils ne se parlaient pas tant que ça, quelque chose de fort les reliait. Tous les trois rêvaient d’une vie meilleure et ensemble, ils surmonteraient&nbsp;ce moment difficile et créeraient, avec l’aide d’autres personnes un monde où la « guerre » serait un mot banni de l’humanité, rayé des dictionnaires. Et c’est devant le soleil qui se couchait derrière les montagnes, dans le calme et la paix de ce monde qui semblait être destiné à être détruit par l’ego humain&nbsp;?&nbsp;que les trois adolescents trinquèrent « A notre première mission ». Chapitre 5&nbsp; Après six mois de mission, les trois adolescents et le père de Marie décidèrent de retourner à Vichy tous ensemble. L’Allemagne semblait continuer à gagner du terrain. D’après ce que George leur avait dit par lettre, les trois premiers mois se passaient à merveille, toutes les informations arrivaient dans les mains des groupes concernés. Seulement, en&nbsp;l'espace de quelques semaines, des groupes de Résistants commençaient à disparaître. Beaucoup étaient retrouvés morts&nbsp;ou emprisonnés par les&nbsp;Allemands. La situation n’avait fait que s’aggraver. Les&nbsp;Allemands avançaient et&nbsp;gagnaient inexorablement du terrain.&nbsp; Pendant le trajet, le silence était pesant. L'&nbsp;inquiétude, l’angoisse de perdre&nbsp;la guerre&nbsp;&nbsp;et de mourir hantaient les jeunes&nbsp;gens. Marie, perdue dans ses pensées depuis le début du trajet,&nbsp;pris&nbsp;&nbsp;soudainement la parole : -Paul, pourquoi as-tu choisi&nbsp;de rejoindre l'action armée&nbsp;?&nbsp; Le jeune garçon, qui avait la tête posée&nbsp;contre&nbsp;&nbsp;la fenêtre,&nbsp;se retourna. -Pourquoi veux-tu savoir cela ? répondit-il d’un ton glaçant.&nbsp; Surprise par la réponse froide de Paul, Marie mit un moment avant de répondre, elle avait&nbsp;&nbsp;peur de l’énerver&nbsp;encore plus.&nbsp; -Je suis désolée, je ne voulais pas te mettre en colère,&nbsp;&nbsp;tu n’es pas obligé de répondre.

Introduction : 1945,&nbsp;Allemagne vaincue. Allemagne déchirée. Peuple divisé. Les États-Unis, la Russie, l’Angleterre&nbsp;et la France se partagent ce qui était anciennement le III° Reich. La Russie, menée par Staline, assoiffée de pouvoir, envahit l’Allemagne. Les États-Unis répliquent. C’est la troisième guerre mondiale. &nbsp;Le monde,&nbsp;déjà bouleversé par l’horreur de la violence nazie, ne peut&nbsp;supporter un nouveau conflit. Sous pression, les États-Unis cèdent. Après&nbsp;onze&nbsp;ans de barbarie inouïe,&nbsp;sept&nbsp;millions de soldats&nbsp;&nbsp;et&nbsp;trois&nbsp;millions de civils&nbsp;tués&nbsp;, l'Europe est&nbsp;finalement&nbsp;détruite.&nbsp; L'&nbsp;armistice est signée le 27 novembre 1966.&nbsp;Depuis,&nbsp;La Russie,&nbsp;victorieuse,&nbsp;s'est&nbsp;emparée&nbsp;de la moitié du vieux continent&nbsp;et de la plupart des pays de l'orient&nbsp;&nbsp;&nbsp;...

Chapitre 1&nbsp;: Akira 25 avril 2022, New-York DC Le réveil sonna,&nbsp;mais&nbsp;comme d'habitude, les&nbsp;klaxons&nbsp;&nbsp;incessants&nbsp;des voitures avait&nbsp;déjà&nbsp;réveillé Akira une ou deux heures auparavant. Elle se leva sans entrain,&nbsp;silencieuse comme toujours&nbsp;et alla prendre son café. Quand tout à coup, on sonna à la porte... Surprise, elle se demanda qui pouvait la déranger si tôt. Une erreur peut-être. Au bout de&nbsp;la troisième&nbsp;sonnerie,&nbsp;Akira se décida enfin à aller ouvrir.&nbsp; -&nbsp;&nbsp;Bonjour, suis-je bien chez Mme&nbsp;Price&nbsp;? lui demanda l'inconnu. - Euh oui.. lui répondit, à moitié endormie, Akira. -&nbsp;J'ai une triste nouvelle à vous annoncer ...&nbsp;dit-il désolé, je vous demanderais&nbsp;de&nbsp;bien vouloir&nbsp;&nbsp;vous asseoir. Akira&nbsp;ne se doutait de rien du tout.&nbsp;Elle n'imaginait pas&nbsp;ce qu'elle aurait&nbsp;à endurer dans les prochaines 24&nbsp;heures.&nbsp; C'était le calme avant la tempête. Après s'être installée&nbsp;sur la seule chaise de la cuisine,&nbsp;&nbsp;l'inconnu&nbsp;commença par se présenter: -&nbsp;Je&nbsp;&nbsp;&nbsp;m'appelle&nbsp;John&nbsp;Brish, je suis&nbsp;&nbsp;&nbsp;notaire&nbsp;,&nbsp;expliqua--t-il -Un notaire ?&nbsp;Mais pourquoi ? répliqua aussitôt Akira. -Votre grand mère,&nbsp;Mme&nbsp;Soriane,&nbsp;est décédée&nbsp;cette nuit...&nbsp;dit-il d'un air attristé,&nbsp;Toutes mes&nbsp;condoléances La mine d'Akira se décomposa. Le monde s'arrêtera-t'il un jour de s'acharner sur&nbsp;elle?&nbsp;Elle avait d'abord&nbsp;subi&nbsp;la mort de ses&nbsp;parents,&nbsp;ensuite l'enfer de l'orphelinat. Elle avait connu&nbsp;le harcèlement au collège. Depuis, elle souffrait d'insomnie&nbsp;et&nbsp;devait prendre quantités de&nbsp;&nbsp;comprimés&nbsp;pour rester stable psychologiquement... Elle avait l'impression que le monde&nbsp;entier&nbsp;lui en voulait. "Pourquoi moi,&nbsp;encore et&nbsp;toujours&nbsp;moi.&nbsp;J'aurais dû&nbsp;mourir comme&nbsp;mes parents,Ma grand mère était tout ce qu'il me restait&nbsp;;&nbsp;mon réconfort,&nbsp;les bras dans lesquels&nbsp;j'allais&nbsp;me réfugier après une dure journée d'école.&nbsp;Elle était la personne en qui je pouvais placer mon entière confiance."

PROLOGUE &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Aujourd'hui était le jour J. Plus exactement, le 21 décembre 1968. C'était une date spéciale pour les États-Unis. Tanya se préparait avec un calme impressionnant. Elle allait superviser la mission de l'Apollo 8, après tout. Elle n'avait pas eu la chance de participer à la mission de l'Apollo 7, mais ce n'était pas plus mal ainsi. Elle aurait l'occasion de se démarquer maintenant. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Première femme de couleur à avoir un rôle de cette ampleur dans toute l'histoire des États-Unis, âgée de trente-huit&nbsp;ans, elle ne voulait absolument pas mener la mission à sa perte. L'échec n'était donc pas&nbsp;envisageable&nbsp;pour elle. Tanya devait réussir.&nbsp;Elle n'avait&nbsp;pas&nbsp;le&nbsp;choix. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Elle s'installa devant son poste. Les astronautes, Frank Borman, James Lovell et William Anders, quant à eux, entrèrent dans le vaisseau spatial. Celui-ci décolla après une dizaine de minutes. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Le temps défilait lentement. Trop lentement. Chaque heure, chaque minute, chaque seconde parvenait à rendre Tanya de plus en plus anxieuse.&nbsp;Son calme, auparavant imperturbable, n'était plus&nbsp;qu'un souvenir&nbsp;.&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Finalement, soixante-sept longues heures plus tard, elle reçut enfin un signal. Mais ce n'était pas exactement un signal qu'il fallait accueillir à la légère. La situation était critique... &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Tanya entra aussitôt en communication avec l'équipage qui était en orbite autour de la Lune. « MAYDAY, MAYDAY ! » La voix de James Lovell se fit tout à coup entendre. « Le vaisseau risque de... »&nbsp; La connexion s’était alors coupée...

CHAPITRE 1&nbsp;: Préparation Mars 1969, Cap Canaveral, Floride&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Le réveil sonna. Il était tout juste cinq heures cinquante neuf. Tanya se réveilla, et le&nbsp;temps était&nbsp;déjà&nbsp;compté, calculé et chronométré. Toutes ses journées étaient planifiées&nbsp;et anticipées à l’avance. Et cela pour toutes les semaines et mois à venir, pour l’année entière. &nbsp;&nbsp;&nbsp;Elle ouvrit&nbsp;les yeux, s’étira en se baissant pour toucher la pointe de ses pieds en essayant de ne pas plier les genoux. Tanya adorait le yoga. Elle en pratiquait tous les samedis pour se détendre et se concentrer sur elle-même. Après tout, elle en avait bien besoin.&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Après une douche, elle se dirigea vers la cuisine qui se situait en bas, elle passa toquer à la chambre de Aiden,&nbsp;sept&nbsp;ans et de Onika,&nbsp;onze&nbsp;ans.&nbsp;Ses enfants, elle les chouchoutait. Pour elle, son fils était un cadeau de l’univers. Elle lui avait donné naissance juste avant la disparition&nbsp;de son conjoint, décédé lors d’un accident de moto. Elle était éperdument amoureuse de lui. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Une fois en bas, elle mit en place la table comme chaque matin : deux bols de céréales, des fruits et du jus. Pendant ce temps là,&nbsp;les enfants se réveillaient, s’habillaient et descendaient. Ils s’installèrent, versèrent des cornflakes dans le récipient&nbsp;et ajoutèrent du lait chaud pour Tanya et froid pour Aiden. Quant à Tanya, elle se préparait un Ristretto pour bien tenir toute la journée. Car comme tous les jours, ses journées étaient&nbsp;aussi&nbsp;intenses&nbsp;qu’une course de Formule 1.&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Il était alors sept heures vingt. Tous les trois, terminèrent de se préparer,&nbsp;un&nbsp;dernier coup de brosse dans les cheveux pour Tanya,&nbsp;un peu&nbsp;de rouge à lèvres pour Onika et&nbsp;une ultime&nbsp;vérification de la leçon de sciences pour Aiden. Chaussures enfilées, vestes sur les épaules, ils sortirent de la maison et montèrent dans la voiture. Tanya démarra son imposante Range Rover, appuya sur le bouton de la radio et ils étaient déjà partis en direction du&nbsp;l’école.&nbsp;

CHAPITRE&nbsp;1 : &nbsp;&nbsp;1939,&nbsp;&nbsp;Le père de Tom rentra dévasté chez lui, journal à la main. -&nbsp;Hitler&nbsp;est mort ! L'Allemagne est perdue... déclara-t-il au bord des larmes. &nbsp;Tom était surpris, non pas tant par la mort d'Hitler mais parce qu'il n'avait jamais vu son père dans un tel état. Depuis sa petite enfance,&nbsp;son père, le général ALTMANN, avait élevé son fils à la dure. Le considérant comme faible et craintif il lui avait fait subir de longues sessions d'entraînement militaire. La mort d'Hitler,&nbsp;qui était considéré comme le sauveur de l’Allemagne par beaucoup, n' avait pas l'air de contrarier Tom pour lequel il n’était qu’un simple homme politique idolâtré par tous. Depuis son arrivée&nbsp;au pouvoir,&nbsp;l’école n’était plus la même. Un nouveau professeur était arrivé et enseignait aux élèves l’art de la guerre et le maniement des armes : tout ce que Tom détestait. Le garçonnet avait eu la chance d’être classifié au plus haut degré de la race&nbsp;aryenne ce qui n'avait pas été&nbsp;le cas&nbsp;de&nbsp;tout le monde... Certains&nbsp;étaient&nbsp;rentrés chez eux une étoile jaune à l’épaule . Mais maintenant qu’Hitler était mort Tom se questionnait. - Papa, qui va gouverner le pays&nbsp;désormais&nbsp;?&nbsp;demanda-t-il. - Ne m’appelle pas comme ça,&nbsp;répondit&nbsp;le père d’un ton sec. Après avoir repris ses esprits,&nbsp;il continua :&nbsp; - Eh bien… les&nbsp;Japonais ont pris le contrôle de la capitale...&nbsp;J’imagine que ce sont&nbsp;eux qui prendront le pouvoir... &nbsp;Les&nbsp;Japonais ? Pourquoi l’Allemagne ? Pourquoi Hitler ? Toutes ces questions se bousculaient dans la tête de Tom mais il n’osa pas les poser à son père,&nbsp;déjà&nbsp;suffisamment&nbsp;bouleversé&nbsp;ainsi,&nbsp;et il sortit. Tout le monde était dehors,&nbsp;discutant&nbsp;de l’actualité et du futur du pays. Tom quant à lui vagabondait dans les allées de la ville et tendait l’oreille à la recherche de réponses à ses questions. Tout à coup,&nbsp;un bruit sourd retentit dans le ciel et six bombardiers japonais passèrent à toute vitesse. Quelques secondes plus tard,&nbsp;un nuage de feu et de cendres recouvrit&nbsp;le camp militaire situé à une centaine de mètres : la panique s’empara du village. Les femmes criaient le nom de leurs enfants&nbsp;;&nbsp;les commerces fermèrent&nbsp;;&nbsp;les hommes se munirent

d’armes à feu et tirèrent en l’air pour disperser&nbsp;la foule… Pour Tom il n’y avait aucun doute : ces&nbsp;Japonais n’étaient pas là par&nbsp;simple&nbsp;courtoisie. Tom était blême et ses jambes commençaient à trembler quand soudain une main le tira par le col. Un homme au costume bien taillé se dressait devant lui,&nbsp;accompagné de deux gardes du corps armés. - Que fais-tu au milieu de ce chaos ? Rentre chez toi,&nbsp;et vite,&nbsp;petit, déclara l’homme.&nbsp; - Que...&nbsp;que se passe-t-il ?&nbsp;demanda Tom,&nbsp;fébrile. - T’es vraiment perdu toi,&nbsp;mon pauvre, pouffa-t-il,&nbsp;les japs nous envahissent. - Les japs ? - Les&nbsp;Japonais,&nbsp;coupa-t-il&nbsp;; allez,&nbsp;&nbsp;c’est dangereux par ici,&nbsp;rentre,&nbsp;p’tiot. L’homme monta dans une Suprastella noire et s’en alla avant que Tom ne puisse dire un mot.&nbsp; Le garçon retourna&nbsp;chez lui,&nbsp;toujours sous le choc de ce qui&nbsp;venait de se passer. Le père de Tom semblait déjà être au courant du bombardement et s’entraînait au tir dans le jardin derrière la maison. A&nbsp;la vue de son fils,&nbsp;il cria : - Où étais-tu ? C’est dangereux dehors et à partir de maintenant tu ne sors plus sans mon autorisation ! Compris ? - Oui pèr… GÉNÉRAL !&nbsp;répondit&nbsp;Tom. - Viens t’entraîner avec moi,&nbsp;tu en as bien besoin ! reprit son père. Le général ALTMANN tendit un MP 38 à son fils et installa les cibles. Tom essayait de maîtriser tant bien que mal ses émotions mais il n’arrivait&nbsp;pas à dissimuler ses tremblements. Son père ordonna à Tom de tirer&nbsp;mais&nbsp;le jeune garçon&nbsp;manqua la cible et reçut&nbsp;un coup de poing en&nbsp;guise de&nbsp;représailles. Durant deux heures,&nbsp;Tom, visiblement peu doué pour le tir,&nbsp;essuya une ribambelle de coups, de plus en plus violents.&nbsp;Il&nbsp;finit par craquer et s’effondra&nbsp;en larmes&nbsp;au milieu du jardin.&nbsp;&nbsp;Excédé,&nbsp;le général ALTMANN hurla :&nbsp; - CROIS-TU VRAIMENT QU’UN SOLDAT&nbsp;S'AUTORISE A&nbsp;PLEURER&nbsp;EN PLEIN CHAMP DE BATAILLE ? NON, IL SE BAT JUSQU’À LA MORT ! - Je sais,&nbsp;par,&nbsp;pardon…&nbsp;balbutia&nbsp;Tom. - Au repos,&nbsp;incapable ! Tom s’exécuta et, toujours sanglotant,&nbsp;&nbsp;dévala les escaliers &nbsp;

Dessin réalisé par Luna Huot--Putti et Célestine Sarisole, 3E. collège Jules Ferry,Chambéry.

Et si... Nouvelles uchroniques

Time. illustration de couverture par Pete Linforth. https://pixabay.com/images/id-2373652/

Akira la suivit à travers les innombrables couloirs de la maison Blanche, elle était impressionnée par tous les portraits des présidents précédents. Le plus impressionnant était sans doute celui de Georges Washington, le premier président&nbsp;des États-Unis.&nbsp; Une fois arrivées devant la porte du bureau ovale, l’agent lui fit signe de s’arrêter et cette dernière entra en premier. Akira, stressée, attendait. Les minutes lui paraissaient des heures. Enfin, l’agent lui fit signe d’entrer et Akira s’approcha. Elle entra dans la pièce, et vit devant elle,&nbsp;assit derrière son bureau le président des États-Unis, Joe Biden. C’était un homme plutôt âgé, qui avait l’air sympathique. Il la salua et Akira&nbsp;se présenta&nbsp;: - Bonjour monsieur le&nbsp;Président, je suis Akira Price. - J’attendais votre arrivée avec impatience, lui annonça-t-il, alors, qu’avez vous à me proposer ? - Je viens vous présenter le projet ÉCLIPSE, lui dit-elle.&nbsp; Intrigué, le président lui fit signe de continuer : - Cela consiste en la création d’une fusée capable de transporter des objets lourds dans l’espace. Elle pourrait même transporter des humains ! Imaginez, avec ceci, on pourrait révolutionner notre monde. J’ai même imaginé un moyen de communication par le biais des fusées ÉCLIPSE, je l’ai appelé le réseau&nbsp;RUC, le Réseau Universel de Communication. Ça&nbsp;faciliterait notre vie et la rendrait meilleure. On pourrait communiquer sans problème avec des personnes situées à des milliers de kilomètres. En plus, on pourrait envoyer des humains dans l’espace et montrer la supériorité des États-Unis par rapport à l’URSS en matière de technologie. - Waouh ! s’exclama le président, quel projet intéressant&nbsp;! Je vais demander à ce qu’on l’examine attentivement, en attendant, vous pourrez loger ici. Le&nbsp;Président se retira dans ses appartements et confia le dossier à ses plus proches agents. Après cela, on emmena Akira dans une grande chambre. Il y avait un lit immense qui trônait en son centre.&nbsp; Elle n’avait plus peur, elle était rassurée d’être sous la protection du gouvernement, du moins pour l’instant. Les jours passaient, et Akira s’impatientait.&nbsp;Elle passait ses soirées à lire, à jouer au solitaire ou même à regarder par la fenêtre tout le personnel de la Maison Blanche qui s'affairait nuit et jour pour

satisfaire ses hôtes. La nuit, son sommeil était léger, car elle se demandait&nbsp;sans cesse&nbsp;si le&nbsp;Président, après avoir examiné son projet attentivement,&nbsp;ne la prendrait pas pour une&nbsp;folle. &nbsp;Au bout de deux semaines, on&nbsp;vint enfin frapper à sa porte. C’était l’agent Aslanov,&nbsp;toujours vêtue du même costume noir, qui&nbsp;venait la chercher.&nbsp; - Madame, je dois vous emmener chez&nbsp;monsieur&nbsp;le&nbsp;Président, déclara l’agent. - Avec plaisir, dois-je emporter mes affaires ? Demanda Akira,&nbsp;impatiente mais&nbsp;stressée de la réponse du président. - Vous n’en aurez pas besoin, lui&nbsp;répliqua-t-elle calmement. Akira suivit l’agent.&nbsp;Elles traversaient les couloirs et descendirent plusieurs escaliers.&nbsp;C'était vraiment immense.&nbsp; Akira eut une étrange sensation, elle ne se souvenait pas de ce chemin pour aller dans le bureau ovale… L’agent pressait le pas de plus en plus et Akira avait de la peine à la suivre. Enfin, elles arrivèrent sur le parvis de la maison blanche. Elle se demanda ce qu’elle faisait là, tout cela semblait étrange.&nbsp; &nbsp;Elle vit une camionnette noire sur laquelle on pouvait voir l'emblème des services secrets russes,&nbsp;s'approcher, et&nbsp;comprit tout&nbsp;:&nbsp;l’agent Aslanov était une espionne russe et voulait sans doute l’amener chez ses confrères du KGB ! Elle n’eut même pas le temps de réagir que déjà des hommes, identiques à ceux qu’elle avait croisés&nbsp;à New-York un an plus tôt, l’entourèrent et la firent entrer dans&nbsp;la&nbsp;camionnette. Elle n’eut le temps de protester qu’elle s’évanouit. On l’avait assommée. Chapitre 7 : Kidnapping Quand elle se réveilla, elle vit des barreaux tout autour d’elle. Elle était enfermée !&nbsp; Elle tenta de se relever pour observer la cage dans laquelle elle était détenue, mais la blessure que ses agresseurs lui avaient&nbsp;subir&nbsp;la faisait encore souffrir. Elle se releva avec difficulté. Elle vit approcher une femme, c’était l’agent Aslanov. Akira lui demanda : - Que me voulez vous ? Vous voulez me tuer ? - Non, lui répondit l’agent, nous voulons juste des informations. - Vous n’êtes qu’une traîtresse ! l’injuria Akira.

Molla, Jean. Felicidad. Gallimard-Jeunesse, 2005. 288 p. ; 20 x 13 cm. Scripto. ISBN 2-07-051040-9 Okorafor-Mbachu, Nnedi. Binti. ActuSF, 2020. 1 vol. (311 p.) ; 21 x 15 cm. Naos. ISBN 978-2-37686-218-5 Okorafor-Mbachu, Nnedi. Binti. 2, La mascarade nocturne. ActuSF, 2021. 1 vol. (278 p.) ; 21 x 15 cm. Naos, 2. ISBN 978-2-37686-365-6 Okorafor-Mbachu, Nnedi. La fille aux mains magiques. ActuSF, 2021. 1 vol. (133 p.) : illustrations en noir et en couleur ; 22 x 14 cm. Graphic. ISBN 978-2-37686-360-1 Pucciano, Pauline. Titania 3.0. Magnard jeunesse, 2017. 1 vol. (332 p.) ; 22 x 15 cm. Romans ado, 1. ISBN 978-2-210-96394-8 Robberecht, Thierry. Memo 657. Mijade, 2015. 1 vol. (150 p.) ; 18 x 13 cm. Zone J. ISBN 978-2-87423-049-3 Rozenfeld, Carina. Les sentinelles du futur. Syros, 2013. 297 p. Soon, 17. ISBN 978-2-7485-1346-2 Rozenfeld, Carina. E.V.E : entité vigilance enquête. Syros, 2017. 1 vol. (384 p.) ; 22 x 15 cm. Grand format. ISBN 978-2-7485-2397-3 Servant, Stéphane. Félines. Rouergue, 2019. 1 vol. (374 p.) ; 21 x 14 cm. Epik. ISBN 978-2-8126-1829-1 Somers, Nathalie. Roslend. 3, Spria. Didier Jeunesse, 2018. 1 vol. (384 p.) ; 22 x 15 cm. Roslend, 3. ISBN 978-2-278-08992-5 Somers, Nathalie. Roslend. 2, Trisanglad : la bataille de Stalingrad. Didier Jeunesse, 2017. 1 vol. (374 p.) : illustrations en noir et blanc, cartes ; 22 x 15 cm. Roslend, 2. ISBN 978-2-278-08563-7 Winters, Ben H. Underground airlines. ActuSF, 2021. 1 vol. (431 p.) ; 18 x 11 cm. Hélios, 184. ISBN 978-2-37686-281-9 Zürcher, Muriel. Soléane. Didier Jeunesse, 2016. 1vol. (430 p.) ; Grand Format Les Utop' jeunesse 20. ActuSF, 2020. 1 vol. (238 p.) ; 18 x 12 cm. Les trois souhaits. ISBN 978-2-37686-318-2 Les Utop' jeunesse 21. ActuSF, 2021. 1 vol. (214 p.) ; 18 x 12 cm. Quand est-ce qu'on lit ?. ISBN 978-2-37686-397-7

Toutes les illustrations du présent recueil sont des oeuvres originales réalisées par les élèves de 3E du collège Jules Ferry. Mai 2022. Collège Jules Ferry Chambéry. Numook, Lecture Jeunesse, Paris

Collège Jules Ferry Chambéry

- Ouvrez, nous savons qu'elle est avec vous, livrez-la nous et vous serez sain et sauf. Le cœur d'Akira se resserra, elle ne les&nbsp;avaient pas semés. Niles lui murmura : - Pars, prend la porte de derrière et cours&nbsp;aussi vite que tu peux. - Je ne peux pas te laisser, dit Akira. - Ne t'inquiète pas pour moi, pars, je te ralentirais. Je vais les retenir. Tu as un projet à accomplir, tes parents seraient fiers de toi. Akira, désespérée, s'en alla, franchit la porte cachée et courut. Elle entendit au loin les fracas d'une porte, des cris et des injures russes, puis un coup de feu. Elle pleurait, elle venait&nbsp;de rencontrer un homme qu'elle n'avait pas vu depuis des années, et par sa faute, il avait rejoint ses parents, tués&nbsp;par le KGB. Elle errait de nouveau,&nbsp;se demandant pourquoi le monde semblait s'acharner sur elle, pourquoi elle ? Elle n'avait rien demandé et avait pourtant perdu tous ses proches, ses parents, sa grand-mère, et maintenant Niles, elle n'avait plus aucun point de repère, même plus d'endroit où dormir. Elle était seule. Chapitre 5 : Travail jusqu'à l'épuisement 27 avril 2023&nbsp;: &nbsp;Akira travaillait jour et nuit depuis maintenant&nbsp;près d'un&nbsp;an, à la finalisation&nbsp;et à l'amélioration du projet ÉCLIPSE.&nbsp;Elle avait réuni&nbsp;toutes&nbsp;ses économies, et&nbsp;avait acheté un petit garage, dans un quartier paisible, loin du centre-ville, pour ne pas être dérangée. Elle habitait ici, n'ayant plus d'endroit où dormir.&nbsp;Personne ne savait qui elle était, ce qui ne manquait pas d'attirer les commérages du quartier qui colportaient des rumeurs à travers tout le voisinage.&nbsp; Elle ne sortait que rarement,&nbsp;seulement pour aller faire&nbsp;des courses, et encore c'était dans une petite épicerie située à deux pas de chez elle, ou pour faire des petits boulots. En ce moment, elle était livreuse dans une pizzeria&nbsp;.à préciser.&nbsp;Le&nbsp;petit&nbsp;salaire qu'elle gagnait lui suffisait&nbsp;amplement. Elle pensait sans cesse à Niles en se&nbsp;reprochant d'être&nbsp;venue le voir;&nbsp;Elle se consolait en pensant à ses parents qui seraient

sûrement fiers de la femme qu'elle était devenue, une femme indépendante et ingénieuse. Elle était en train de&nbsp;faire de&nbsp;&nbsp;leur rêve&nbsp;une réalité, même s'ils&nbsp;&nbsp;pensaient&nbsp;inimaginable à l'époque,&nbsp;qu'il puisse être réalisé. Certaines nuits, elle ne prenait même pas le temps de dormir, obnubilée par ses plans.&nbsp;Elle travaillait durement et peaufinait&nbsp;les travaux de ses parents. Au bout de&nbsp;quelques temps, elle&nbsp;parvint&nbsp;&nbsp;enfin au stade de la finalisation du projet, le projet ÉCLIPSE devrait fonctionner. Il ne lui manquait plus qu'à trouver un moyen de contacter la Maison Blanche. Chapitre 6 : L'aboutissement Son dossier était prêt, le projet ÉCLIPSE était opérationnel. Elle avait enfin réussi. Elle le faisait par passion de l’astronomie, mais surtout pour ses parents, afin qu’ils soient fiers d’elle,&nbsp;même s’ils&nbsp;n'étaient&nbsp;plus de ce monde. Son projet avait enfin abouti et elle était prête.&nbsp; Elle avait enfin réussi à contacter le président des États-Unis ! Il lui avait donné un&nbsp;rendez-vous&nbsp;à la maison Blanche ce jour-là. Elle avait répété, répété, encore et encore le discours qu’elle allait lui tenir, tout devait se passer à merveille. Elle avait pris l’avion le matin en direction de Washington DC, et était arrivée à midi à la capitale.&nbsp;Après une dizaine de minutes de marches, elle arriva à sa destination. Ça y est, elle se tenait enfin devant la Maison Blanche. Tous ses rêves se réalisaient, elle s’approcha du pavillon et vit une dame plutôt jeune,&nbsp;habillée d’un costume noir et affublée d’un insigne marqué de l’emblème des États-Unis. Cette dernière s’approcha d’Akira et annonça : -&nbsp;Veuillez décliner votre identité. - Je m’appelle Akira Price, j’ai été convoquée par le président&nbsp;des États-Unis,&nbsp;Joe&nbsp;Biden, rétorqua-t-elle fière de ce qu’elle venait de dire. - Montrez-moi vos&nbsp;papiers, demanda&nbsp;l'agent,&nbsp;sceptique. Akira lui présenta&nbsp;ses papiers, et la femme, rassurée, lui dit : - Je suis l’agent spéciale Aslanov, suivez-moi, je vais vous conduire jusqu’à monsieur le&nbsp;Président.

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