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Le Massacre Du Titan

by Par Les Élèves De 4eV

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Il planait dans la pièce un silence de plomb. L’atmosphère était si tendue, si lourde que l’on aurait dit qu’elle les écrasait. Personne n’osait parler. Iris regarda autour d’elle, rien n’avait changé. La pièce était spacieuse et, des bocaux remplies de plantes séchées étaient éparpillées partout dans la pièce. Elle sourit, c’était sa mère qui lui avait transmis sa passion pour les plantes. Elle regarda les personnes autour de la table où elle était assise. Il s’agissait de son père qui regardait autour de lui avec le même malaise que sa fille, et son frère, Axel, qui mordait dans un pain à coup de dents rageur en regardant sa sœur d’un regard noir. Il y avait une chaise vide, autour de cette table bien garnie. C’était la place de sa défunte mère, Iris, en regardant cette chaise fut submergée par ses souvenirs...
Il avait plu ce jour là, elle ne l’oublierait jamais, ils étaient tous réunis autour d’un chêne centenaire face à leur mère morte. C’était là le vœu qu’elle avait prononcé avant de succomber à une allergie, elle voulait être enterrée sous ce chêne car c’était là qu’elle avait rencontré leur père. C’était pour cela qu’ils se trouvaient là, sous la pluie, dans la pénombre qui commençait à paraître... Sa mère, d’une pâleur de spectre, était d’une beauté exceptionnelle. Ils s’avancèrent chacun leurs tours pour prononcer des paroles d’adieu, en s’efforçant de ne pas pleurer.
Elle ne devait pas laisser couler ses larmes car sa mère n’aurait jamais voulu qu’ils soient tristes.
Il y avait un grand miroir en face d’elle. Iris était une jeune femme de 29 ans aux yeux bleus, mate de peau. Ses cheveux était frisés comme ceux de sa mère, brun et lui arrivaient aux épaules, ils étaient parsemés de mèches blondes. Elle se souvenait que sa mère disait souvent d’elle qu’elle était énergique, persévérante, intelligente et gentille. Elle avait confiance en elle et était doué dans son domaine tout comme sa mère à l’époque. Elle était scientifique, botaniste, spécialiste des changements climatiques qui affectent les plantes. Son laboratoire était fleuri, rempli de plantes en tout genre, elle le considérait comme sa seconde maison.
Assis à table, Axel semblait contempler les alentours avec une de ses moues caractéristiques de sa bouche fine sanglotante. Culpabilisait-il ? Son absence de lunettes avait toujours souligné son nez légèrement busqué. En l’observant, Iris voyait bien qu’il était jaloux mais elle était perdue, sans trop savoir ni pourquoi ni quoi faire. Et pourtant, Iris pensait bien que c’était à elle d’être jalouse : son frère était très beau, métis, la blondeur de ses cheveux courts et ondulés paraissait étincelante sur sa peau mate. Sa musculature impressionnait le plus grand nombre. Sa posture droite faisait ressortir ses larges épaules.
D’ordinaire, sa gentillesse, sa simplicité et son humilité prouvaient sa grandeur d’esprit, le jeune homme était joyeux et drôle. Mais en ce moment, il paraissait bizarre et Iris s’inquiétait pour lui depuis la mort de sa mère.
Toujours installé à table, Iris prit une grande inspiration et décida de prendre la parole pour enfin annoncer une bonne nouvelle. Comment aller réagir son père et son frère qui n’avaient pas reçu de bonne nouvelle depuis longtemps ? Iris se leva et prit la parole :
« J’ai reçu le prix de la meilleure scientifique de l’année. La réception du prix est ce soir.»
Le visage de son père rayonnait de joie, quant à Axel lui, il lança un regard noir. Son père tellement heureux, se leva, prit Iris par la main et se dirigea vers le dressing où étaient rangées toutes les affaires de sa mère. Son père ouvrit la porte et Iris vit une magnifique robe au milieu de la pièce posée sur un mannequin. C’était une robe de haute couture, composée de différentes teintes de rose qui donnaient l’impression qu’elle appartenait à une princesse. Les fleurs accompagnées de broderie étaient semblables à des feuilles de roses. Les points de coutures marquaient la taille de cette robe de tulle et de soie nacrée. Très émue, Iris comprit que son père voulait la lui donner. Elle le prit dans ses bras pour le remercier. Là voilà arrivée à la remise des prix, elle se sentait bien et était très sereine. C’était la consécration qu’elle avait toujours espérée.
Elle était fière de porter la robe de sa mère, elle sentait sa force à travers elle. Cette soirée se présentait bien, il y avait un magnifique buffet où étaient déposés des toasts. Quelques connaissances avait été invitées et elle ne les avait pas vu depuis un petit bout de temps. Elle était très heureuse de participer à cette soirée. La fête se déroula sans problème jusqu’à ce qu’un homme appelé Bryan vint lui parler. C’était un collègue d’Iris qui n’aimait pas son poste et était prêt à tout pour prendre le sien. Ce gigantesque homme portait des lunettes de soleil et avait les cheveux gominés. Certains disaient qu’il avait trafiqué ses diplômes. Ils parlèrent pendant un court instant et la discussion devint rapidement gênante et ennuyeuse. Les amis d’Iris vinrent la sauver en l’interpellant pour un discours. Elle monta sur scène et très émue évoqua son attachement à la nature, son dur labeur au laboratoire pour améliorer les conditions climatiques, les enjeux pour l’humanité et le souvenir de sa mère. Émue, elle rentra chez elle, très confiante pour l’avenir.
Le matin suivant, Iris comprit que quelque chose de grave était en train de se passer à cause des vidéos sur Instagram et des gens qui criaient dehors. Elle jeta un coup d’œil par la fenêtre et vit des regards terrifiés. En voyant les nuages noirs remplis d’éclairs rouges sanglants, Iris courut vers la porte, dès qu’elle toucha la poignée, une explosion retentit. C’était un éclair qui avait frappé sur un immeuble en face, il précédait une pluie acide qui ravageait les magasins tuant des centaines de personnes. C’était le début de la fin. Les gens essayaient de fuir par la Garonne mais le tonnerre était plus rapide qu’eux. En un instant, le pont d’Aquitaine s’écroula dans le fleuve provoquant un raz-de-marée. Iris était désemparée ne sachant pas quoi faire, elle repensa à sa mère. Ce qui lui donna du courage mais elle le perdit aussitôt en voyant tous ces corps qui jonchaient le sol et le fleuve, elle s’assit et réfléchit. Elle éprouvait de la culpabilité, de la colère envers elle-même et elle était fatiguée car elle n’avait peu dormi à cause de la remise de prix. Comment avait-elle pu rater les signes précurseurs d’une telle catastrophe ? Elle était sensée être la plus performante dans son domaine, le changement climatique ... Elle se sentait découragée. Quand tout à coup, un ouragan s’abattit sur la ville détruisant la plus haute tour de Bordeaux, elle s’écroula instantanément. Les gens paniquait dans cette sombre rue.
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