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3° Chansons 2020

by Ripet Pascale

Pages 2 and 3 of 36

Chansons 3°
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La chanson de Craonne
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Quand au bout d’huit jours, le r’pos terminé, on va reprendre les tranchées
Notre place est si utile, que sans nous on prend la pile.
Mais c’est bien fini, on en a assez, personne ne veut plus marcher,
Et le cœur bien gros, comme dans un sanglot, on dit adieu aux civelots.
Même sans tambour, même sans trompette, on s’en va là haut en baissant la tête.

Refrain :
Adieu la vie, adieu l’amour, adieu toutes les femmes.
C’est bien fini, c’est pour toujours, de cette guerre infâme.
C’est à Craonne, sur le plateau, qu’on doit laisser sa peau.
Car nous sommes tous condamnés, nous sommes les sacrifiés.
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Huit jours de tranchées, huit jours de souffrances, pourtant on a l’espérance,
Que ce soir viendra la r’lève, que nous attendons sans trêve.
Soudain, dans la nuit et dans le silence, on voit quelqu’un qui s’avance,
C’est un officier de chasseurs à pied, qui vient pour nous remplacer.
Doucement dans l’ombre, sous la pluie qui tombe , les petits chasseurs vont chercher leurs tombes.

Refrain

C’est malheureux d’voir sur les grands boul’vards tous ces gros qui font leur foire ,
Si pour eux la vie est rose, pour nous c’est pas la mêm’chose.
Au lieu d’se cacher, tous ces embusqués, f’raient mieux d’monter aux tranchées
Pour défendr’ leurs biens, car nous n’avons rien, nous autr’, les pauvr’ purotins.
Tous les camarades sont enterrés là, pour défendr’ les biens de ces messieurs-là.

Ceux qu’ont l’pognon, ceux-là r’viendront, car c’est pour eux qu’on crève.
Mais c’est fini, car les trouffions vont tous se mettre en grève.
Ce s’ra vot’tour, messieurs les gros, d’ monter sur le plateau,
Car si vous voulez faire la guerre, payez-la de votre peau !
Le Bois le Prêtre
Lucien Boyer

1 - Je vais chanter le bois fameux
Où, chaque soir, dans l’air brumeux
Rode le Boche venimeux A l’œil de traître
Où nos poilus au cœur altier ,
Contre ce bandit de métier,
Se sont battus sans lâcher pied
Le Bois- le-Prêtre !

2 -On est traqué comme un renard ,
On est tiré comme un canard,
Si l’on sort, gare au traquenard,
Où l’on s’empêtre …..
Dès que l’on quitte son bourbier,
On reçoit un lingot d’acier,
Car l’on est chasseur et gibier
Au Bois- le-Prêtre !
3 - Tous les arbres y sont hachés
Et des Bavarois desséchés,
Là-haut, sont encore accrochés
A un vieux hêtre.
Ils y sont pour longtemps, dit-on,
Car, même le vautour glouton
Vous a le dégoût du Teuton,
Au Bois- le-Prêtre !

4 - Après la guerre nous irons
Et nous nous agenouillerons,
Sur chaque croix nous écrirons
En grosses lettres :
Ci-gît un gars plein d’avenir,
Qui sans un mot, sans un soupir,
Pour la France est tombé en martyr
Au Bois- le-Prêtre !
La Madelon
Pour le repos, le plaisir du militaire,
Il est là-bas à deux pas de la forêt
Une maison aux murs tout couverts de lierre
« Aux vrais poilus » c'est le nom du cabaret
La servante est jeune et gentille,
Légère comme un papillon.
Comme son vin son œil pétille,
Nous l'appelons la Madelon
Nous en rêvons la nuit, nous y pensons le jour,
Ce n'est que Madelon mais pour nous c'est l'amour Refrain

Quand Madelon vient nous servir à boire
Sous la tonnelle on frôle son jupon
Et chacun lui raconte une histoire
Une histoire à sa façon

La Madelon pour nous n'est pas sévère
Quand on lui prend la taille ou le menton
Elle rit, c'est tout le mal qu'elle sait faire
Madelon, Madelon, Madelon !
Nous avons tous au pays une payse
Qui nous attend et que l'on épousera
Mais elle est loin, bien trop loin pour qu'on lui dise
Ce qu'on fera quand la classe rentrera
En comptant les jours on soupire
Et quand le temps nous semble long
Tout ce qu'on ne peut pas lui dire
On va le dire à Madelon
On l'embrasse dans les coins. Elle dit : "Veux-tu finir..."
On s'figure que c'est l'autre, ça nous fait bien plaisir.

au Refrain
Un caporal en képi de fantaisie
S'en fut trouver Madelon un beau matin
Et, fou d'amour, lui dit qu'elle était jolie
Et qu'il venait pour lui demander sa main
La Madelon, pas bête, en somme,
Lui répondit en souriant :
"Et pourquoi prendrais-je un seul homme
Quand j'aime tout un régiment ?
Tes amis vont venir. Tu n'auras pas ma main
J'en ai bien trop besoin pour leur verser du vin."

au Refrain
Les partisans blancs
Dans le froid et la famine,
Par les villes et par les champs,
A l’appel de Dénikine,
Marchaient les Partisans Blancs. (bis)

Sabrant les troupes bolcheviques,
Et ralliant les Atamans.
Dans leurs campagnes épiques,
Ils traquaient Trotski tremblant. (bis)

C’est pour la Sainte Russie,
Pour la vieille tradition,
Pour la gloire et la patrie,
Que luttaient ces bataillons. (bis)

Notre gloire est immortelle,
Volontaires et Officiers Blancs,
Et votre agonie cruelle,
La honte de l’Occident. (bis)
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