Classe de 5eme
Lycée Gustave Eiffel de Maputo
Lycée Gustave Eiffel de Maputo
L'enfant de la Mangrove
Roman
Numook
2019-2020
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L'enfant de la Mangrove
Roman
Numook
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1. La guerreLoading...
Aujourd’hui, c’est un jour comme les autres, humide, mais le ciel est bleu turquoise. Ma mère m’a envoyé chercher des mangues, j’aime leur odeur, leur couleur, leur chair juteuse et sucrée.
J’arrive au manguier, je retrouve ma planche cachée dans les buissons qui, appuyée contre le tronc, me permet d’atteindre les premières branches. L’écorce est dure et sèche sous mes pieds nus. Je choisis des mangues bien mûres, collantes, pour mes parents et mes frères.
Une fois les superbes mangues cueillies, je vais à la cime de l’arbre, comme d’habitude.
J’arrive au manguier, je retrouve ma planche cachée dans les buissons qui, appuyée contre le tronc, me permet d’atteindre les premières branches. L’écorce est dure et sèche sous mes pieds nus. Je choisis des mangues bien mûres, collantes, pour mes parents et mes frères.
Une fois les superbes mangues cueillies, je vais à la cime de l’arbre, comme d’habitude.
De là-haut, je vois les nombreux toits en chaume, ronds et gris, de mon village.
Je vois mon petit frère Leonildo jouer avec les chiots, des femmes travailler dans les machambas et s’occuper des tomates et du manioc, des grands-mères, assises à l’ombre qui détachent avec habileté des feuilles.
Je vois des jeunes garçons qui emmènent boire des bœufs et des chèvres.
Je vois le grand Akin avec son long bâton qui mène doucement son troupeau.
Je vois Akila, mon amie avec qui je vais chercher l’eau le matin et laver du linge sur les bords du lac.
Je vois Chacha, le plus âgé des anciens, qui observe son village, assis à l’ombre devant sa maison.
Je vois des hommes plus loin retourner la terre orange des parcelles.
« Amatou e twe, twe ». « Amatou e twe, twe ». « Amatou e twe, twe »…
Je m’assois sur une branche pour me reposer, j’étends mes jambes, je ferme les yeux dans l’odeur forte des mangues.
« Amatou e twe, twe ». « Amatou e twe, twe ». « Amatou e twe, twe »…
Je suis soudain dérangé... par un cri.
Un autre, plus fort.
J’ouvre les yeux.
Du feu ! Pourquoi y a-t-il du feu ?
Mon sac en tissu plein de mangues à l’épaule, je retourne au village, inquiet.
Un autre, plus fort.
J’ouvre les yeux.
Du feu ! Pourquoi y a-t-il du feu ?
Mon sac en tissu plein de mangues à l’épaule, je retourne au village, inquiet.
Machoudzi, le fils de Chacha, vient à moi en courant : « Enfuis-toi ! Le village est attaqué ! Cours vite. Loin. »
La peur me paralyse. Je veux voir mes parents !
La peur me paralyse. Je veux voir mes parents !
Soudain, quelque chose transperce mon sac. Une balle. Je lâche le sac, les mangues roulent dans le sable. Le sol tremble. Je me cache derrière des maïs qui poussent au bord du chemin. J’entends des cris de détresse, des explosions. Le sol tremble plus fort sous mes pieds. Je vois des gros souliers de soldats passer sur le chemin et piétiner mes mangues. Le jus coule et se mélange au sable. Elles perdent leur couleur. Leur forme ronde est écrasée par les pieds des soldats.
Parmi eux, il y a de nombreux enfants.