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Une lettre en héritage

by Classe CAPA SAPVER 2020-2022 - LPAVH

Pages 2 and 3 of 49

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21 février 1944

Mes chers parents, sœurs, et frère,
Ma chère femme et fils,

Aujourd’hui, à 3 heures, je serai fusillé. Je ne suis qu’un soldat qui meurt pour la France.
Je vous demande beaucoup de courage comme j’en ai moi-même: ma main ne tremble pas, je sais pourquoi je meurs et j’en suis très fier.
Ma vie a été un peu courte, mais j’espère que la vôtre sera plus longue.
Je ne regrette pas mon passé, si je pouvais revivre, je serais encore le premier.
Je voudrais que mon fils ait une belle instruction, à vous tous vous pourrez réussir.
Ma chère femme, tu vendras mes vêtements pour te faire un peu d’argent. Dans mon colis tu trouveras 450 francs que j’avais en dépôt à Fresnes.

Mille baisers pour ma femme et mon fils.
Mille baisers pour tous.

Adieu à tous.  
Celestino Alfonso est né en 1916 à Itumar-Ozaba (Espagne).
Sa famille émigre en France quand il est encore jeune; il se marie et a un fils; il travaille comme ouvrier menuisier.

Arrêté le 17 novembre 1943; il est condamné à mort pour faits de résistance.
Fusillé le 21 février 1944 au Mont Valérien.
Il est mort pour la France et pour la liberté à seulement 28 ans.
"C'est fort en émotion de lire ce texte. C'est triste et à la fois beau qu'il soit fier de mourir pour la France."
Julia Lazuttes
Fresnes, 6 Octobre 1943 à 13 Heures

Mes parents bien aimés,

Je vais être exécuté tout à l’heure, à 4 heures de l’après-midi. Je l’ai appris tout à l’heure et avec mes camarades nous attendons très calmement cet instant dernier.
J’ai reçu le colis ce matin et ignorant encore mon sort, je ne vous ai pas renvoyé mes affaires qui arriveront après.
Nous avons tous mangé plus que normalement, ce qui prouve que nos consciences sont en repos.
Ce que je pense, vous le savez, je n’ai pas à vous le redire.
J’ai travaillé pour le bonheur de tous les petits Eloi du monde entier, et j’ai avancé, j’en suis certain l’heure de leur bonheur. Ne me regrettez pas trop, et raccrochez vous à mon petit Eloi, qu’il passe son brevet élémentaire et devienne ingénieur de l’Ecole Supérieure d’Electricité.
Je vous demande très sincèrement, si vous voulez satisfaire mon dernier désir, de ne pas porter mon deuil, quoique les gens disent, car c’est contre mes idées.
Je sais que vous être très courageux et je vous admire car je sais que vous avez souffert.

Je vous embrasse ainsi que tous les amis.
VIVE LA FRANCE …

Votre Henri qui vous chérit.
Henri Chuna Bajtsztok est né le 22 octobre 1923 à Varsovie (Pologne).
Membre des francs-tireurs et partisans de la Seine.

Arrêté le 01 juin 1943; il est condamné à mort pour actes de franc-tireur.
Fusillé le 6 octobre 1943 au Mont-Valérien.
Il est mort pour la France et pour la liberté à seulement 19 ans.
"Une histoire triste mais honnête et sincère."
Idrissa Folbal
Cherche-Midi, 21 février 1942

A tous les miens : parents, sœurs, frères, beaux-frères, belles-sœurs, et enfants.

C’est aujourd’hui le dernier jour de ma vie.
Le monde réclame des sacrifices, et le temps est venu pour moi.
Beaucoup des miens ont déjà payé de leur vie, et aujourd’hui c’est mon tour.
Vous ne devrez pas pleurer. Vous devrez avoir la foi.
On doit, une fois, mourir, et c’est mon jour. Je mourrai en pleine conscience et avec courage.
Pardonnez-moi si je vous ai fait du mal, n’ayez de mémoire que pour le bien.
Faites face à votre avec courage, vous avez encore du bon à vivre ; portez-vous bien. ADIEU.
Un merci du fond du cœur pour tout ce que vous avez fait pour moi : dites pour moi merci à Cécile

Portez-vous bien et Adieu

Schmul Balbin
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