Le concierge de Paul-Bruchési

Arnaud s’exclama : « C’est un œuf! ». Rosalie s’écria : « C’est un œuf? ». Chloé hurla : « 7-1-9!».

Finalement, ils débouchent tous dans la salle souterraine fermée. Sur le mur s’affiche le message suivant : À côté de ce message apparaissent les chiffres 1 à 9. En dessous des chiffres, une énigme apparait en lettres de feu :

« Vous avez fini le labyrinthe mais le monstre n’est pas capturé. Trouvez le code secret pour poursuivre l’aventure! ».

Mon premier est un œuf. Mon deuxième est un œuf. Mon troisième est un œuf. Mon tout est un œuf.

Les amis, apeurés par le temps qui leur restait, commençaient à croire qu'ils n'y arriveraient jamais. Chloé eut alors une brillante idée et décida de mettre un bout de verre de la fenêtre cassée dans l'horloge. Le temps fut suspendu, mais les trois amis du futur furent capables de bouger. Arnaud alla chercher le produit « pledge » et l’installa à côté du concierge. Il le renifla un court instant parce que le nettoyant sentait le citron, puis partit rejoindre ses amis. Chloé de son côté, enleva le bout de verre de l’horloge et le temps reprit… 9 secondes.

Rosalie regarda autour d’elle et vit l’horloge coucou qui indiquait 19h71 : « Ça n’a aucun sens! Regardez! ». Rapidement, ils constatèrent que c’est l’année de disparition de M. Scha. Arnaud réfléchit : « Si on bougeait les aiguilles de l’horloge à 20h21, peut-être pourrions-nous revenir en 2021? Ils s’empressèrent de bouger les aiguilles. 

Soudain, la terre se mit à trembler, les aiguilles tournaient dans tous les sens, un éclair les aveugla. Un portail de feu apparut et la grosse voix se fit entendre : 

Bravo, vous avez réussi! Si vous prenez ce portail, vous pourrez revenir en 2021, mais n’oubliez pas M. Scha!

« Zut! S’impatienta Arnaud, il ne nous reste que 180 secondes pour empêcher M. Scha de franchir la porte et revenir au coucou afin d’y indiquer 20h21 ». Plus que 167 secondes.

C’est alors qu’ils remarquent, là, au fond de la cave, les trois portes. Ils s’approchent d’elles, doucement, apeurés, mais trop curieux pour penser à s’en aller. Les trois portes sont bien fermées. Une est noire, l’autre, rouge, la troisième, bleue. Soudain, un crépitement se fait entendre, Apparaît alors, sur le mur, un message en lettres de feu:

Donc, M. Schachtanovolochipskipovitch-Wong-Bédard est descendu ce matin-là dans la cave pour y chercher sa vadrouille, comme il le faisait à tous les matins depuis des années. M. Schachtanovolochipskipovitch-Wong-Bédard (ouf, écoutez, on va l’appeler M. Scha, ok, ça va être plus simple) adorait son travail. Mais aller dans cette cave sombre et humide… il aimait moins ça. Dès qu’il a atteint le bas de l’escalier, M. Scha s’est précipité vers le fond de la cave sombre et humide (est-ce que je vous ai dit que la cave était sombre et humide?) où se trouvait la garde-robe dans laquelle la vadrouille était rangée. Il est venu pour ouvrir la porte.

Une chance que Rosalie (qui pense toujours à tout) se met à fouiller dans son sac et sort une lampe de poche. En un clic, elle l’ouvre et les enfants poussent un cri de terreur. Ils voient un vieux monsieur tout maigre, poilu, aux cheveux ébouriffés… C’est monsieur Scha!

Le son d’une stéréo tonitruante projetant la chanson Riders on the storm éveilla notre trio. Par la fenêtre, ils virent un homme coiffé d’un afro au diamètre imposant avec de larges lunettes fumées en forme de cœur et d’épais favoris frisés. 144 secondes. 

Les amis entrent dans le labyrinthe, la porte se referme brutalement derrière eux. Ils entendent des chuchotements qui ressemblent à des esprits maléfiques. Les enfants courent dans tous les sens et se séparent dans les différents chemins du labyrinthe. 

Et là, il les a remarquées. Elles, les deux autres portes. M. Scha descendait dans cette cave (tous ensemble: sombre et humide) tous les matins depuis des années. Et c’est la première fois qu’il voyait qu’à côté de la garde-robe se trouvait deux autres portes. Elles n’étaient pas là avant. De ça, il en était sûr. Il n’y a toujours eu qu’une porte. Là, il y en avait trois. M. Scha était-il devenu fou? Lentement, il s’est approché d’une des nouvelles portes. A posé sa main sur la poignée. L’a tournée…

Personne. Absolument personne. J’insiste: personne, personne, personne n’est descendu dans la cave de l’école Paul-Bruchési depuis une bonne cinquantaine d’années. En fait, la dernière fois que ce sous-sol sombre et humide a été visité, c’est le 16 novembre 1971, par le concierge de l’école à cette époque, M. Schachtanovolochipskipovitch-Wong-Bédard (M. Dominic, enseignant en 5e année, s’engage à payer une X Box à toute personne qui saura prononcer sans bafouiller le nom de famille du concierge).

Arnaud descend, Rosalie et Chloé montent. Les deux fillettes appellent Arnaud: «Monte Arnaud! La porte rouge est devant nous ». Les trois enfants sont devant la porte rouge. Arnaud l’ouvre. Ils font un pas en arrière par peur de ce qui se trouve derrière la porte rouge abimée. 

Ce qu’il trouve à l’intérieur les surprend. Une simple vadrouille usée et un casier rouillé les attendent. Chloé empoigne la vadrouille et regarde étrangement ses amis et demande d’un ton suspect : « Vous n’avez pas l’impression que quelque chose a changé? ». Ses amis haussent les épaules. Ils ouvrent la porte et sortent de l’école en trombe. C’est à ce moment qu’ils se rendent compte que la ville n’est plus la même. En fait, il se trouve qu’ils sont revenus dans le temps, 50 ans plus tôt!

Tout en bas de la glissade, Arnaud, Rosalie et Chloé virent un mannequin, vêtu du costume d’Harmonix. Il tenait le message suivant : 

Bravo! Vous avez réussi l’épreuve du démon, maintenant, vous devez choisir le bon escalier.

Les trois acolytes s’empressent de faire le code sur la porte, qui s’ouvre sur une pièce éclairée et sèche… Le trio arrive dans cette pièce éclairée et les enfants voient un autre message de feu qui dit :

« BRAVO! VOUS VOUS EN ÊTES TRÈS BIEN SORTIS DANS LE LABYRINTHE! MAIS IL FAUT ENCORE BATTRE QUELQUE CHOSE! » 

Arnaud commence instantanément à paniquer, pendant que Rosalie terrifiée se couvre les yeux en répétant inlassablement «Non, non, non,non…». Chloé quant à elle, essaie de comprendre ce qui se passe. « Attendez-là, si je comprends bien, la porte noire nous menait à notre pire cauchemar et la porte bleue nous faisait vivre une aventure extraordinaire? Mais on ne nous a jamais dit que la porte avec la vadrouille nous ferait voyager dans le temps! ».

50 ans plus tard. 11 mars 2021. Trois élèves de l’école Paul-Bruchési attendent que Mme Payette (oui, oui, notre Mme Payette!) quitte son bureau pour aller lui voler la clé menant à la cave. Arnaud, Chloé et Rosalie connaissent la légende des trois portes. Ils savent qu’il y a très longtemps, le concierge de l’école a disparu: la légende dit qu’il aurait ouvert une des trois portes (depuis quand il y a trois portes?). Depuis, plus personne n’est descendu à la cave. Eh ben, eux, ils ont décidé qu’ils y iraient (oui, je sais, c’est une idée un peu stupide mais c’est le genre d’idées qu’ils ont ces trois-là!)

« Une de ces portes vous fera vivre une aventure extraordinaire. Une autre, vous plongera dans le pire de vos cauchemars. La 3e… ben, la 3e vous mènera à une garde-robe avec une vadrouille dedans. Laquelle choisirez-vous? Ou plutôt, quelle porte vous choisira, vous! ».

Le crépitement cesse. Le message s’éteint. Arnaud, Chloé et Rosalie se regardent: on voit dans leurs yeux une panique certaine mais, plus encore, une énorme envie d’ouvrir une porte! Mais laquelle?

En constatant cela, Ils décidèrent d’aller voir dans le local pour vérifier la date. Arnaud, Rosalie et Chloé entrèrent dans la classe sombre et humide. Au tableau, la date indiquait 16 novembre 1971. Les trois amis furent surpris de cette découverte incroyable. Ils étaient à la date exacte de la disparition de M. Scha. Au même moment, l’horloge coucou (nous sommes quand même en 1971) se mit à faire des bruits étranges. Une voix grave se fit entendre : « Dépêchez-vous, car les trois portes se refermeront dans quelques minutes pendant 50 longues années… ».

Profitant d’un rare moment d’accalmie dans le corridor, le trio déverrouille la vieille porte menant à la cave. Le grincement qu'elle fait en s’ouvrant témoigne du nombre d’années pendant lesquelles elle n’a pas été utilisée. Arnaud, Chloé et Rosalie se retrouvent au bas de l’escalier. La cave est encore et toujours sombre et humide. Partout, des toiles d’araignées, des pupitres cassés, des boîtes de carton moisies. Dans l’une d’elles, Arnaud trouve même de vieux bulletins: « Oh, regardez, le bulletin de Paule! ». « Han, Paule, notre enseignante?!! », s’exclame Chloé. « Elle était une élève de l’école? ». Arnaud lit les commentaires sur le bulletin: « Paule serait une élève parfaite si elle cessait de cacher des vers de terre dans les lunchs pour taquiner ses amis de classe! ». Les trois amis réagissent en choeur: « Ouach! ».

À ces mots, Rosalie sort de l’état de panique dans lequel elle était et s’écrit avec colère « C’est vrai! On nous a menti! Pas question que je reste ici! Il faut absolument retrouver M. Scha et l’empêcher d’aller ouvrir cette misérable porte. S’il ne l’avait jamais ouvert, nous ne serions pas ici en ce moment ». Les trois amis commencèrent alors à élaborer un plan. D’abord, ils devaient déterminer précisément quelle était la date de la journée même. Par chance, Arnaud qui connaissait très bien la légende des trois portes se rappelait que le concierge avait disparu le 16 novembre 1971. Il leur suffirait ensuite de retrouver le concierge au bon moment afin de s’assurer qu’il n’ouvre jamais la porte du sous-sol.

Et un démon arriva avec des jeux vidéo dans les mains. Il s’adressa aux trois enfants : « Bonjour, vous allez devoir me battre aux jeux vidéo ». Rosalie, la meilleure des trois dit : « O.K. ». Le combat fut très serré, mais Rosalie remporta le duel. Le démon les laissa partir.

Pendant la nuit, les trois amis se retrouvent à l’école. Ils essayent d’ouvrir la porte mais elle est verrouillée. Chloé trouve une échelle dans le jardin près de l’école et grimpe jusqu’à la classe de Stéphanie. Elle brise la fenêtre et les trois amis entrent dans l’école…

Ils s’élancèrent donc dans les escaliers menant au rez-de-chaussée afin de trouver quelqu’un à qui demander la date. Malheureusement, ils s’aperçurent rapidement que l’école était vide.

78 secondes. Arnaud et Chloé saisirent la vadrouille, glissèrent sur la rampe pour accélérer la cadence. 64 secondes. À entendre les jurons colorés de monsieur Scha le plan fonctionna. Les deux posèrent la vadrouille contre le mur puis se cachèrent au palier supérieur. 34 secondes. « %&amp;#@$* de jeunes avec leur %&amp;#@$* de ballon! Ah! Que vois-je? Ma vadrouille! Je n’aurai pas besoin de descendre la chercher. » 21 secondes. « Nom d’une pipe, j’allais oublier ma précieuse canne à produits qui est en bas. Faut que j’y aille quand même. » 10 secondes. «NOOOOOON!!!!! » hurla intérieurement la gang.

Arnaud, Rosalie et Chloé décidèrent de continuer l’aventure. Ils ouvrirent la porte bleue sans hésiter.

Nos trois amis savent à ce moment qu’ils débutent une belle grande aventure! Ils comprennent également qu’ils ne reculeront pas et que tout ce qu’ils vivront ici changera peut-être leur vie! Nos trois amis s’entendent pour qu’Arnaud ouvre la première porte. Arnaud hésite et choisit finalement de mettre sa main sur la poignée de la porte…

Monsieur Scha s’étire et se frotte les yeux en baillant. «Oh, bonjour les enfants! Je me suis endormi. C’est bizarre, la dernière chose dont je me souviens, c’est d’avoir vu une ombre se diriger vers moi. Après, je ne me souviens de rien». Les enfants sont stupéfaits. Ils s’exclament : « Monsieur Scha, vous dormez depuis 50 ans! ». « Ha! Ha! Ha! C’est impossible, on ne peut pas dormir durant 50 ans! Allons les enfants. Je n’ai pas le temps de rigoler, je dois retrouver ma vadrouille et aller travailler! Nous en reparlerons plus tard. » Il s’en alla.

Quelques heures plus tard, au rez-de-chaussée de l’école, la Directrice, Mme Marie Payette (oui, oui, c’est la grand-mère de notre Mme Payette à nous!) regarde l’horloge dans son bureau: il est presque 17h et, phénomène étrange, elle n’a pas vu une seule fois le concierge, M. Scha, depuis le moment où elle l’a croisé le matin même. Et elle ne le reverra plus jamais. M. Scha a disparu! On l’a cherché partout dans l’école, la police s’est rendue à son appartement. La cave, l’endroit où quelqu’un l’a vu se diriger ce matin-là, a été inspectée de fond en comble: rien! Plus de traces de M. Scha!

Chloé : « Ah! Tiens, un étrange monsieur se dirige vers la cave… » 107 secondes. Arnaud finit par sortir de sa torpeur : « Ciel! C’est Monsieur Scha 50 ans plus tôt! Il faut l’arrêter! ». 103 secondes. « Je vais aller briser une fenêtre, dit Rosalie pour le ralentir. Pendant ce temps, prenez la vadrouille dans le placard et allez la placer sur son chemin. Ne vous faites surtout pas apercevoir, cela briserait le continuum espace-temps. J’ai lu ça dans Pomme d’api!» 

...noire! On entend un grincement de porte puis un long moment de silence. Arnaud regarde ses deux amis inquiets. Les trois enfants entrent dans la salle. Des silhouettes tournent autour d’eux. Une odeur étrange flotte dans l’air.  Leurs cœurs battent très vite. Soudain, le sol commence à trembler et il s’ouvre sous leurs pieds. 

Le concierge s’écria : « OHHH! Ma canne de pledge! » Il la renifla un instant parce que ça sentait le citron. Il commença sa journée du 16 novembre 1971, une journée totalement normale pour lui.

C’est dans le cadre de la semaine dédiée au français que ce projet a vu le jour à l'école Paul-Bruchési. L’objectif était de permettre à tous les enfants, des classes de maternelle à celles de 6e année, de participer à un travail d’écriture collectif. Deux parents ont apporté leur contribution à l’amorce du projet. Sylvain Lavoie a illustré la page couverture et Pierre-Yves Bernard a établi la trame de départ de l’histoire. Une fois ces éléments déclencheurs posés, chaque classe, à tour de rôle, faisait avancer l’intrigue jusqu’à sa conclusion. Enfin, les élèves de chacun des groupes illustraient leur contribution par un dessin. Nous tenons à remercier MM. Lavoie et Bernard pour leur aide précieuse.

Le trio vit alors le mur d’escalade et eut beaucoup de plaisir à l’escalader, cela prit plusieurs minutes. En arrivant en haut, il y avait un grand tobogan! 

Mais au même moment, la cloche de l’école sonne annonçant la fin de la journée. Les trois amis referment la porte bleue et se précipitent vers la sortie pour ne pas éveiller les soupçons bloquant la porte de la cave avec un petit bout de bois. Un peu plus tard dans la soirée, Rosalie texta ses deux amis et ils se jurèrent d'y retourner à la première occasion.

Ils marchent dans le couloir de l’école en chuchotant car le gardien de nuit est endormi. Ils redescendent à la cave mais entendent le gardien parler dans son walkie-talkie… les a-t-il entendus? Enfin, les enfants ouvrent la fameuse porte bleue et y découvrent une salle qui ressemble à un labyrinthe…

Deux secondes avant la fermeture du portail, les élèves entrèrent de justesse dans le cercle magique. Ils continuèrent leur vie normale, leurs esprits ayant totalement oublié cet événement traumatisant. Personne n’entendit plus parler de cette histoire et les portes se refermèrent… pour les prochaines cinquante années.

Les trois amis sont terrifiés. Les silhouettes continuent de bouger, de s’approcher. Il y en a une qui est beaucoup plus grosse que les autres et elle s’approche d’eux dangereusement.  Les enfants reculent, reculent et se retrouvent pris au piège dans un coin. C’est la panique!

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