Nos Éclats de vie est un recueil de textes patiemment imaginés, rédigés et sculptés entre février et mai 2021.
Ils relatent de brefs instants de nos vies, des moments captés au fil du temps, décrits de telle sorte que tout lecteur, toute lectrice y saisira une image, une sensation qu'il-elle reconnaîtra comme sienne.
Ces textes sont une invitation à savourer, à saisir l'émerveillement dans les plus petits recoins de notre existence.
Bonne lecture!
Ils relatent de brefs instants de nos vies, des moments captés au fil du temps, décrits de telle sorte que tout lecteur, toute lectrice y saisira une image, une sensation qu'il-elle reconnaîtra comme sienne.
Ces textes sont une invitation à savourer, à saisir l'émerveillement dans les plus petits recoins de notre existence.
Bonne lecture!
« Une heure à la Gare de Lyon »
Montparnasse est loin et la Place de République est vide. Quelle heure est-il ? Où est-on ? Le temps est-il déjà perdu ? C’est le soir, avant l’arrivée d’un train à Lyon, dans un café à la Gare de Lyon. L’emploi de temps est bien prévu. Cette gare, située au Nord de la (rivière) Seine, dirige une vie parisienne vers le Sud autant qu’elle accueille la vie de la province au cœur de la capitale.
Même ce café est touché par cet échange à travers le temps entre la capitale, Paris, et les régions provinciales autour de Lyon. À l’intérieur du café, le décor de style Louis XVI coule partout. À la lumière d’un miroir grand en haut d’une cheminée, le café a l’air d’un salon bourgeois, pleine d’espoir, confiant en soi. Cette salle est vivante. Sur le mur se trouve une peinture de Pierre Bonnard, La Terrace à Vernon, où on voit une bouteille de vin sur la table. Édith Piaf et George Brassens chantent. Cette soirée est-elle dédiée à l’Auvergne ? Ou le Rhône, peut-être ?
Il semble que l’heure avant l’arrivée du train soit précieuse. La vision devient plus claire, on s’aperçoit du passage du temps du futur au passé. Le futur et le passé sont plus immédiats, car le temps du présent englobe les autres temps. Un paradoxe arrive selon lequel le temps s’arrête mais continue, on se souvient bien mais on oublie assez vite. On observe l’impermanence de ce qu’on entende dans le café : le bruit, le silence, les activités, les pauses. N’importe quelle question peut arriver dans ce temps du présent qui englobe tout. « Où va-t-on ? »
Loading...
Une réponse à ce genre de question exige l’effort. Il faut chercher les mots. En même temps, certains mots sont déjà donnés, grâce à ceux qui ont utilisé ce lexique auparavant. Cela donne la direction. D’une certaine façon, la parole organise le temps. Sur le mur on lit, « liberté, égalité, fraternité ». Figé devant ces trois grands mots, est-il possible d’apprendre leurs sens en une heure, même dans une espace comme ce café de la Gare de Lyon, l’intérieur d’un intérieur, comme l’espace du Sainte des Saints ? On peut douter, mais un doute prend le temps.La grande horloge à la Gare de Lyon rappelle qu’une heure est au centre de la vie. Illuminées par le soleil durant la journée, l’horloge brule assez fort pendant la soirée grâce à sa propre lumière. L’heure est omniprésente, comme des familles attendent leurs trains, comme les personnes seules sont assez attentives. Sous ce temps, ils restent ensemble. Durant la nuit, c’est la lune qui projette des ombres diverses sur le visage de l’horloge : l’ombre d’un arbre, d’un mur, d’un oiseau. Malgré la présence de ces ombrages, le temps continue à passer. Un jour suit une nuit, comme une nuit suit un jour. À la lumière ainsi que dans l’ombre, le temps reste omniprésent.
Justin
Loading...
Loading...
source : sncf.frLe Voyage du thé
Une fois qu’on ouvre une boîte de girofles, on sillonne un pays arabe.
On passe un petit séjour dans un marché autour du désert du Sahara, ses clous ont été achetés par un marchand musulman coiffé d’un Turban, un tissu qui permet de se protéger la tête, près duquel un chameau dort paisiblement. Une fois évoqué dans un monde parallèle, comme si on dépassait le concept temporel et spatial, notre esprit flâne plus librement.
Une autre fois, on ouvre une autre boîte. Il s’agit de la boîte aux bâtons de cannelle, issus du Sri Lanka, nous inspirant un village anglais. Ces cannelles nous lancent un sort puis elles nous transforment en un citoyen de l’empire britannique. Ce même sort qui prit la reine Victoria en 1877 lorsqu’elle devint la reine. On prend quelques épices dans son French press, on saisit une casserole et fait bouillir de l’eau dedans, on entend des bruits vifs et on chauffe de l’eau. Les doigts pincent trois grains de girofles et un bâton de cannelle. L’odeur reste dans l’air en cuisine et nage vers le reste des pièces. Pendant que l’eau chauffe, notre sentiment s’envole. A mesure qu’on attend l’eau chaude prête, on est transporté dans un lieu insolite bizarre, excentrique et exotique. Comme si une sorcière maléfique des quatre coins du monde le jouait par sa magie ou alors comme si des anges exquis nous invitaient dans l’éden.
On prend l’eau chaude, qui avait joué une mélodie, dirigé un orchestre puis chanté comme si elle était sur le point d’effectuer la Symphonie nº 9 de Beethoven. On verse de l’eau dans le French press. La vapeur prive donc notre vision de ce qui se passe devant nous. Tout d’un coup, l’eau est envoûtée, changeant sa couleur et plus en plus foncée. Une fois que la fragrance augmente, elle nous hypnotise dans un monde fascinant éloigné du monde qui nous entourait. Le beau nuage de plus en plus épais, profond et massif.
On attend encore une fois, quelque temps qui s’est passé, notre fascination diminue car on s’habitue à ce parfum. Pas de surprise ? Non pas vraiment. Au cours du temps notre cœur bat progressivement. L’expectation des sensations est plus forte dans la bouche, notre gorge avait envie d’être hydratée. Le temps est arrivé. On prend sa tasse et commence à admirer notre œuvre. On respire un effluve un peu épicé, chatouillant notre nez d'un parfum d'herbes. Sa chaleur pénètre dans notre corps à travers les mains.
Un moment de sérénité qui me rend zen. On reste dans un état de transe et notre cerveau est embrumé comme si on fait du Yoga avec un maître de Yoga en Inde. La méditation, la relaxation et la paix se trouvent dans notre esprit. On réussit notre enquête d’esprit et notre zone de découverte se répand à nous aussi ce jour-là. On finit cette tasse au fur et à mesure qu’elle se refroidit.
La dernière gorgée est un moment sacré. Elle nous rend triste et on broie du noir. Mais le corps est plus vif car les deux herbes sont riches en vitamine. Ce thé détoxifie le corps et l’esprit. La dernière gorgée est un signe d’accomplissement de bonne habitude.
Un moment de sérénité qui me rend zen. On reste dans un état de transe et notre cerveau est embrumé comme si on fait du Yoga avec un maître de Yoga en Inde. La méditation, la relaxation et la paix se trouvent dans notre esprit. On réussit notre enquête d’esprit et notre zone de découverte se répand à nous aussi ce jour-là. On finit cette tasse au fur et à mesure qu’elle se refroidit.
La dernière gorgée est un moment sacré. Elle nous rend triste et on broie du noir. Mais le corps est plus vif car les deux herbes sont riches en vitamine. Ce thé détoxifie le corps et l’esprit. La dernière gorgée est un signe d’accomplissement de bonne habitude.
Keisuke
Pose ta cigarette et danse avec moi
L’envie de danser m’envahit depuis lundi. La semaine était longue et je me retrouvais épuisée, par conséquent, tout ce que je voulais était de profiter de ma liberté, cette liberté que ce nouveau pays m'offrait. En ce temps, je vivais dans une grande maison avec 32 jeunes dans un même bâtiment au Mexique. C’était le premier mois où je vivais toute seule dans un autre pays, où je sentais que je pouvais manger le monde d’un seul morceau. Au coucher du soleil, j’ai entendu la porte principale s’ouvrir, j’ai vu un homme que je n’ai pas pu quitter des yeux, même si je le voulais. Son regard me faisait une invitation à l’inconnu.
Nos regards se sont croisés pendant qu’il parlait à son ami, après un moment il est venu vers moi ; je pouvais sentir comment il s’approchait de moi à grands pas et mon cœur battait à mille à l’heure. J’aime faire de nouvelles connaissances car on ne connaît pas jusqu'à où peuvent nous ramener ces nouvelles amitiés : un jour tu peux être chez toi et le jour suivant être de l’autre côté du pays en profitant d’une « piña colada » à côté de la mer. Les opportunités étaient infinies. Cette nuit le destin nous avait réunis, c’était comme si nous allons partager dans notre avenir une mer de souvenirs et des voyages, il serait peut-être un compagnon d’aventures, qui le savait ?
Ce samedi -là, il portait un pantalon gris délavé, une chemise à carreaux blancs, noire et grise. Il était tout simplement charmant, la timidité faisait partie de nos personnalités, par conséquent, nos premières conversations ont été à propos de choses superflues comme la météo. La première fois que je l’ai vu, il y avait quelque chose qui me magnétisait et qui m’incitait à aller lui parler. Son regard était ferme mais gentil, ses yeux noirs et brillants m’incitaient à la conversation, la connexion a été immédiate, ce type de confiance ne m’était arrivé que quelques fois dans ma vie.
Nos regards se sont croisés pendant qu’il parlait à son ami, après un moment il est venu vers moi ; je pouvais sentir comment il s’approchait de moi à grands pas et mon cœur battait à mille à l’heure. J’aime faire de nouvelles connaissances car on ne connaît pas jusqu'à où peuvent nous ramener ces nouvelles amitiés : un jour tu peux être chez toi et le jour suivant être de l’autre côté du pays en profitant d’une « piña colada » à côté de la mer. Les opportunités étaient infinies. Cette nuit le destin nous avait réunis, c’était comme si nous allons partager dans notre avenir une mer de souvenirs et des voyages, il serait peut-être un compagnon d’aventures, qui le savait ?
Ce samedi -là, il portait un pantalon gris délavé, une chemise à carreaux blancs, noire et grise. Il était tout simplement charmant, la timidité faisait partie de nos personnalités, par conséquent, nos premières conversations ont été à propos de choses superflues comme la météo. La première fois que je l’ai vu, il y avait quelque chose qui me magnétisait et qui m’incitait à aller lui parler. Son regard était ferme mais gentil, ses yeux noirs et brillants m’incitaient à la conversation, la connexion a été immédiate, ce type de confiance ne m’était arrivé que quelques fois dans ma vie.
Au bout de quelques minutes, nous sommes partis en Uber direction le bar « le quatrième étage », l’endroit n’était qu’à quelques kilomètres. La musique dans la voiture était forte, et mon désir de danser m’envahit d’une façon insolite. Quand nous sommes arrivés, une seule porte avec une pancarte indiquant le nom de l’endroit était en face de nous. Quelques étages plus haut, il y avait une terrasse impressionnante éclairée par des lumières jaunes qui rendaient l’atmosphère chaleureux chaleureuse. Le long couloir avec des chaises et des tables de chaque côté, nous conduisait au coin du bar puis, plus loin, une piste de danse avec de nombreuses lumières attirait la vue. Cette nuit je voulais danser jusqu'à ne pas plus sentir mes orteils. Au fond du bar se trouvait le barman, un homme en uniforme noir portant un chapeau.
Nous avons commandé deux mojitos puis, nous nous sommes dirigés vers un balcon pour qu’il puisse fumer à l’aise pendant que nous parlions. Les cocktails avaient une saveur particulière ce soir-là, aigre-douce avec une touche épicée et à la fin, une subtile saveur de menthe. Celle que je découvrirais plus tard, serait la saveur de notre relation avec des hauts et des bas. Le cocktail avait commencé à faire son effet raison pour laquelle nous parlions de plus en plus fort, parfois un peu trop vite, les sujets se débrouillent facilement, c’était vraiment facile de parler avec lui. J’avais le sentiment de le connaitre depuis toujours, il y avait une sensation de complicité que je n’avais jamais ressentie. Nous avons donc parlé fort pour distinguer nos voix de la musique, tout à coup nous nous sommes arrêtés de parler : une chanson nous invitait à danser : « I took a pill in Ibiza ».
Nous avons commandé deux mojitos puis, nous nous sommes dirigés vers un balcon pour qu’il puisse fumer à l’aise pendant que nous parlions. Les cocktails avaient une saveur particulière ce soir-là, aigre-douce avec une touche épicée et à la fin, une subtile saveur de menthe. Celle que je découvrirais plus tard, serait la saveur de notre relation avec des hauts et des bas. Le cocktail avait commencé à faire son effet raison pour laquelle nous parlions de plus en plus fort, parfois un peu trop vite, les sujets se débrouillent facilement, c’était vraiment facile de parler avec lui. J’avais le sentiment de le connaitre depuis toujours, il y avait une sensation de complicité que je n’avais jamais ressentie. Nous avons donc parlé fort pour distinguer nos voix de la musique, tout à coup nous nous sommes arrêtés de parler : une chanson nous invitait à danser : « I took a pill in Ibiza ».
Puis je l’ai pris par la main, ses mains étaient froides et s’adaptaient parfaitement aux miennes. Sans lui demander, puisque nos yeux ont tout dit, je suis allée avec lui sur la piste de danse, j’ai serré mes mains autour de son cou et lui autour de mes hanches, comme si on voulait que tout le monde disparaisse, que le temps dure, que la nuit soit éternelle. Nous avons simplement commencé à danser lentement. Sans même échanger des regards, j’ai fermé les yeux pour sentir la musique, et soudain un frisson a parcouru tout mon corps en commençant par les doigts de mes mains jusqu’à ce qu’il atteigne le haut de mon ventre, je me sentais libre et pleine. Ce sont ces types de moments magiques que qui nous remplissent de bons souvenirs de liberté et d’espoir d’avoir de nouveaux moments à vivre, des nouvelles connaissances, qu’on a toute notre vie sur le bout des doigts.
Quand j’ai ouvert les yeux, j’ai croisé son regard, j’ai pensé qu’il allait m’embrasser, mais il ne l’a pas fait. Je sentais qu’il voulait profiter de chaque instant de la nuit sans nous précipiter ou simplement il ne voulait qu’être mon ami.
Ma seule envie était de me perdre dans la foule sur la piste de danse, de fermer les yeux sans me soucier de qui me regardait et de bouger mon corps comme une expression de liberté. Ce que j’apprécie dans la musique c’est qu’elle est capable d’intensifier nos sentiments ou de les éteindre, chaque personne a sa propre façon de profiter de la vie et la mienne est la danse.
Après la nuit, un univers de possibilités était dans mon esprit, nous reverrions-nous ? Connaîtrais-je plus de personnes comme lui dans mon parcours ?
Quand j’ai ouvert les yeux, j’ai croisé son regard, j’ai pensé qu’il allait m’embrasser, mais il ne l’a pas fait. Je sentais qu’il voulait profiter de chaque instant de la nuit sans nous précipiter ou simplement il ne voulait qu’être mon ami.
Ma seule envie était de me perdre dans la foule sur la piste de danse, de fermer les yeux sans me soucier de qui me regardait et de bouger mon corps comme une expression de liberté. Ce que j’apprécie dans la musique c’est qu’elle est capable d’intensifier nos sentiments ou de les éteindre, chaque personne a sa propre façon de profiter de la vie et la mienne est la danse.
Après la nuit, un univers de possibilités était dans mon esprit, nous reverrions-nous ? Connaîtrais-je plus de personnes comme lui dans mon parcours ?
Cindy