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Nos éclats de vie

by Pascale Ansoux-Lama

Pages 4 and 5 of 53

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« Une heure à la Gare de Lyon »
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Montparnasse est loin et la Place de République est vide. Quelle heure est-il ? Où est-on ? Le temps est-il déjà perdu ? C’est le soir, avant l’arrivée d’un train à Lyon, dans un café à la Gare de Lyon. L’emploi de temps est bien prévu. Cette gare, située au Nord de la (rivière) Seine, dirige une vie parisienne vers le Sud autant qu’elle accueille la vie de la province au cœur de la capitale.

Même ce café est touché par cet échange à travers le temps entre la capitale, Paris, et les régions provinciales autour de Lyon. À l’intérieur du café, le décor de style Louis XVI coule partout. À la lumière d’un miroir grand en haut d’une cheminée, le café a l’air d’un salon bourgeois, pleine d’espoir, confiant en soi. Cette salle est vivante. Sur le mur se trouve une peinture de Pierre Bonnard, La Terrace à Vernon, où on voit une bouteille de vin sur la table. Édith Piaf et George Brassens chantent. Cette soirée est-elle dédiée à l’Auvergne ? Ou le Rhône, peut-être ?

Il semble que l’heure avant l’arrivée du train soit précieuse. La vision devient plus claire, on s’aperçoit du passage du temps du futur au passé. Le futur et le passé sont plus immédiats, car le temps du présent englobe les autres temps. Un paradoxe arrive selon lequel le temps s’arrête mais continue, on se souvient bien mais on oublie assez vite. On observe l’impermanence de ce qu’on entende dans le café : le bruit, le silence, les activités, les pauses. N’importe quelle question peut arriver dans ce temps du présent qui englobe tout. « Où va-t-on ? »